Provient du message de
Meborack / Ino
[i]Voilà,
je soumets à la vindicte publique, au risque d'etre lapidé par les trolls, cette lettre que j'hésite à envoyer à une charmante damoiselle.
Pour résumé: je la drague par intermitence depuis mi juin... je pense avoir été trop emporté au début et avoir raté une ou deux occasions ensuite.
Dans
le but de clarifier la situation, j'ai ecris cette lettre.
J'espère quelques commentaires sérieux dans le but de savoir ce qui pourrait clairement la choquer et ce qui doit etre remanier.
d'avance merci.
ps: Je ne pensais pas le faire un jour, mais le recul qu'apporterons certains commentaires me seront, j'en suis sur, très utile.
Pas de quoi, voyons si le but est atteint (je laisse Tigonnea corriger les fautes
):
Une musique calme m'assoupie doucement et, subreticement, les souvenirs ressurgissent comme le ressac des vagues.
Cette confusion des sensations, bruit de fond de la concience qui suit les moments de plaisir intenses, je l' adore.
Mais fatalement vient se meler un sentiment de manque:
Plus que des souvenirs d'une journée (quasi)parfaite, c'est la réalité que l'on idéalise et que l'on aimerait revivre éternellement.
Ce reve eveillé est un lent saignement, une douleur lancinante que voilerait une dose lethale d'hallucinogene.
Dans une brume quasi psychotrope de rire, de joie, de complicité, on se rend compte petit à petit que cet univers est iréel,
que l'on a definitivement perdu quelque chose: la simplicité et la spontanéité de furtifs moments de bonheur.
Heu tu es sûr que l'objectif visé c'est de clarifier les choses ?
Ces retours de week end sont une petite mort.
Incompréhensiblement, la nostalgie efface une à une ces images, le voile tombe, l'esprit s'eclaircie et la douleur atteint l'apothéose.
Cette souffrance est le contrecoup, la désintoxication, le retour aux réalités. Elle purifie la perception et fait disparaitre l'hypocrisie:
ce mensonge que j'impose autant à moi qu'aux autres.
Jamais je ne me sens plus vivant, plus clair, plus conscient qu'à ces moments là que tout le monde nomme folie ou dépression.
Hé bé, jamais plus vivant que barge ou déprimé ?
Comment puis-je etre sincére avec les autres alors meme que je ne le suis pas avec moi même?
Etais-je sincère avec toi lorsque, emporté par une fougue shakespearienne, je me suis déclaré?
Peut on tomber amoureux de quelqu'un en le connaissant si peu?
Elle est sensée donner une réponse à ces question la demoiselle ?
Après reflexion, à ce moment, là, il ne s'agissait que d'une très forte attirance: ton visage, tes mains, tes expressions, ton parfum.
Tout me plaisait, alors j'ai un peu perdu la tete. (je ne crois pas un seul instant à l'astrologie mais il parait que c'est dans la nature du saggitaire d'etre impetueux et emporté en amour... predestiné à prendre des rateaux quoi. )
Ta réponse m'a pas mal calmé en tout cas: J'ai compris au bout de quelques jours que je n'étais pas amoureux car si ça avait vraiment été le cas, je me serais mi à déprimer.
Ha ben voilà, c'est clair: elle te plaisait, tu la dragues, tu te prends un rateau mais c'est pas grave pour toi.
Paradoxalement, je me suis mi a avoir peur que ça arrive. D'un extreme, je suis passé à l'autre alors qu'il aurait fallut viser un juste milieu. Tu dois me trouver bizarre à certain moment non? J'ai le courage de te dire "Je t'aime" à un premier rendez-vous mais je ne tente rien et vais dormir dans l'autre chambre le jour ou tu m'invites chez toi (d'un autre coté, peut etre que je j'aurais fini sur le palier... ).
En ce moment, je ne suis plus sur de rien... tout ce que je sais, c'est que des images de tes sourires, de tes regards me traversent l'esprit, m'obnubilent quand je ne trouve rien pour m'occuper (autant dire souvent en ce moment ). Je suis un clown triste qui démaquille, chaque fois que je te quitte, un masque d'optimisme et de joie de vivre.
Allons bon, la dame te tend une perche et tu ne la saisis pas. Soit, au moins ça aussi c'est clair. Mais ça n'a pas l'air trop grave, vu que tu es un clown triste (voir si dessus: tu aimes la déprime, etc etc).
Peut etre est-ce pour exorciser ces fantomes que j'écris ces lignes en ce moment, pour clarifier ma confusion.
Des fois, je pense que tu mériterais un peu mieux comme soupirant, que je devrais laisser tomber et saborder mes chances pour que tu n'ais aucun regret.
Bah je commence à me demander aussi.
D'autres fois, je crois encore avoir toutes mes chances et je vois dans cette solution la pire des lachetés et des betises.
De l'un a l'autre de ces etats d'esprit, il y a pourtant si peu: un regard complice, ou inversement une réponse un peu froide.
Je refuse de t'en donner trop de peur que tu n'ais plus rien à désirer chez moi...
Je refuse de t'en dévoiler trop pour laisser ton imagination faire le reste...
Ha.
Mais ces jeux de séduction me rongent. J'ai envie d'etre franc.
Excellente idée, un peu de franchise pour clarifier les choses !
Il m'est arrivé il y a quelque temps de beaucoup souffrir des ces préludes et ces parades, c'est pour ça qu'ils me troublent tant maintenant. Paradoxalement pourtant, j'y suis accro et je les repousse toujours plus loin de peur qu'ils ne finissent trop brutalement. J'y perdrais matiere à rever et à me tourmenter.
Et merde, encore raté ....
J'ai commencé à ecrire cette lettre lundi... je l'ai retouché, modifié, cencuré au gré de mes humeurs...
J'ai souvent été sur le point de te l'envoyer mais aussi de l'effacer de peur que cette facette de ma personnalité t'effraie.
A la reflexion, elle est pourtant préférable à ce silence pesant qui m'ecrase.
Je t'embrasse.
Bon, on va faire un petit débriefing.
Pour la clarté, zéro pointé: pas compris ce que tu cherches à part te prendre le rateau franc et massif, carré ferme et définitif.
Disons que ça donne l'impression que tu voudrais qu'elle prenne les décisions à ta place: soit te planter le rateau dans la tronche, soit te tomber dans les bras, mais ce n'est pas ce que j'appelle une clarification.
Je n'ai pas trouvé ça très romantique, plutôt touchant mais ne donnant pas franchement envie (le clown triste qui se complait dans la déprime, wow !).
A ta place je virerai toutes les questions, tous les états d'âme, et j'utiliserai un langage beaucoup plus simple (ce sont les sentiments et la propal que tu vas lui faire qui comptent, pas le vocabulaire emprunté).
Si tu tiens à clarifier les choses en faisant un récapitulatif, tu dis:
- je me suis déclaré trop tôt, et j'ai pris un rateau mérité
- du coup, j'ai peut-être été trop prudent par peur de me montrer trop brusque et de perdre toutes mes chances
- après réflexion, ma déclaration était parfaitement justifiée et je la maintiens: je t'aime sincèrement et je souhaite de tout coeur que l'on se connaisse mieux. Tu me plais, etc etc. je n'ai jamais éprouvé un tel sentiment blabla MAIS justement à cause mon trouble, je ne sais pas trop comment récupérer le coup (oups, je ne veux surtout pas te froisser ou commettre un impair)
- Que dirais-tu de passer (un(e) soirée / week-end / semaine à Rome ou ailleurs) ensemble pour repartir sur de bonnes bases et voir si colle entre nous sans se prendre la tête ?
- Sinon que dirais-tu de me payer quelques bières pour oublier ?
Voila, moi c'est ce que je lui dirai, mais je ne suis pas romantique et je ne connais pas la dame. En tout cas j'essaierais de prendre tous les torts et de les mettre sur le coup de l'émotion si pure qui m'habite. quelques touches d'auto dérision (surtout pas d'apitoiement) un peu d'humour, et une propal claire et nette, sinon je ne vois pas l'intérêt.
En tout cas bonne chance
Ciao,
LoneCat