Avec un salto et deux pirouettes paf, dans ta tête RSF : t’avais qu’à te tenir à carreaux, c’est quand même un peu bien fait pour toi, faudrait te secouer un peu et apprendre l’intelligence.
Tout cela va rappeler aux plus âgés les débats politiques sans fin sur « l’agit’prop’ » et ce sera juste : cela en est un peu. Beaucoup. Passionnément. A la furie. J’imagine déjà les vieux du SFIO s’agiter au fond et ressortir leurs passages de Debord préférés. On va se marrer un bon coup mais attendons, le paradigme actuel pourrait produire l’effet inverse et il risque d’être prôné un très consensuel « de la mesure en toute chose, voyons ! ».
Comme l’a dit LoneCat, finalement moins bourgeois que pertinent, se fondre dans un moule, laisser tout passer sous prétexte de respect des formes et des règles, et afin surtout de ne pas se décrédibiliser, n’est-ce pas cautionner ce que, justement, on dénonce ? (1)
L’action de RSF était-elle justifiable et pertinente ?
Les réponses qui nous feraient conclure hâtivement, avec un haussement de sourcil réprobateur : « Rhô spas bien, z’auraient pu faire autrement quand même ! » ne risquent-elles pas d’être un peu déconnectées du contexte ?
Du haut de notre vieille démocratie émérite, calés derrière nos écrans, il nous est toujours facile de reprocher le manque de modération d’une ONG.
J’en mets ma main à tâter (parce que couper, j’aime moins) que ceux-là même qui vouent Bové aux gémonies auront un mouvement de répugnance face à une action aussi peu modérée de la part de RSF.
Alors non, n’allons pas croire que je fais l’apologie du désordre. Brrrr, j’en ai comme des frissons dans le creux des reins. Mais ce dogme de l’absolu respect des formes me semble tellement propre à un monde occidental et à une époque moderne où la passion n'a plus droit de cité, que je le trouve, parfois, tout à fait déplacé (2).
(1) Oui, je sais, je paraphrase à gros traits mais, LoneCat, tu as le droit de me taper un bon coup sur les doigts pour me faire comprendre que c’est pas tout à fait cela que tu avais dit et j’en serais, cas échéant, tout contrit
.
(2) En fait, c'est surtout un héritage de ce chien de Platon, mais là n'est pas le débat.