[Irak] Commando pipo

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Avez-vous lu l'histoire comme quoi la libération des GI's capturés par les irakiens était un montage de toutes pièces ?
J'ai lu cet article dans un quotidien suisse plutôt people pas des plus fiable, mais qui citait le Washington Post.

Par exemple, la femme soldat montrée comme une héroïne blessée n'avait pas été capturée du tout mais en fait blessée dans un accident de véhicule. Les américains la voyaient partout à la télé, on en avait fait des "magnets" à coller sur son frigo, et il semblerait que tout ceci soit du pipo.

Un des médecins irakien de l'hôpital ou a eu lieu la prétendue libération déclare que les soldats américains ont fait un show et tiraient à blanc, et qu'ils savaient qu'il n'y avait personne dans cet hôpital.

Info, intox ?
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Ganareth, je suis venu, j'ai vu, je suis reparti.

DnL 2006
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Citation :
La véritable histoire du sauvetage de "private" Jessica Lynch
LE MONDE | 24.06.03 | 13h05 • MIS A JOUR LE 24.06.03 | 15h36
New York de notre correspondant

Le sauvetage spectaculaire du soldat de première classe Jessica Lynch des mains de l'armée de Saddam Hussein, le récit de ses blessures, de son courage quand son unité est tombée dans une embuscade dans la ville de Nassiriya resteront un des moments forts, dans les médias américains, de la guerre en Irak. Cette histoire était venue à point nommé remonter le moral de l'arrière au moment où il semblait que la campagne se heurtait à des difficultés inattendues. Toutes les télévisions du monde ont repris ces images verdâtres du commando américain venu, au cœur de la nuit, dans un hôpital de Nassiriya, délivrer Jessica Lynch, jeune femme blonde et mince de 20 ans, issue d'un milieu modeste, qui s'était engagée dans l'armée pour payer ses études.

La véritable l'histoire de "private" Jessica Lynch est pourtant assez différente de celle, digne de Hollywood et presque inspirée du film Il faut sauver le soldat Ryan, présentée alors. Les révélations de la BBC, puis du Washington Post, après une enquête très approfondie, font la part des choses entre propagande et réalité : Jessica Lynch n'a pas combattu jusqu'à sa dernière cartouche ; elle n'a pas tué de soldats irakiens ; l'hôpital où elle a été délivrée avait été déserté depuis 24 heures par les troupes de Bagdad. En revanche, elle était bien grièvement blessée.

Pendant les combats, sa jeep a heurté un camion. Les trois autres passagers sont morts. Elle aurait subi des sévices après sa capture. Plus de 70 jours après son hospitalisation et plusieurs opérations à la colonne vertébrale et pour réduire ses multiples fractures, elle est loin d'être rétablie. Elle n'est pas visible, sauf par sa famille. Elle souffre d'amnésie et de troubles psychologiques. Onze de ses camarades ont été tués, cinq faits prisonniers et libérés. Elle a été détenue à part pendant neuf jours.

Son unité, la 507e compagnie de maintenance, basée à Fort Blix, au Texas, se trouvait, le 23 mars au matin, à l'arrière de la longue colonne de 8 000 véhicules qui suivait, vers Bagdad, les unités de pointe de la 3e division d'infanterie. En raison sans doute d'une erreur de communication, les 18 camions et jeeps de la 507e n'ont pas suivi le convoi et se sont perdus dans les faubourgs de Nassiriya, où ils sont tombés dans une embuscade, vers 7 heures. Les soldats n'avaient pas dormi depuis 60 heures. En tentant de fuir, plusieurs véhicules touchés par le feu ennemi sont entrés en collision, dont celui de Jessica Lynch, qui, après l'accident, serait restée inconsciente. Dans les heures ayant suivi l'embuscade, la NSA (National Security Agency) a intercepté des communications irakiennes faisant état de la capture "d'une femme américaine avec des cheveux blonds, très courageuse et qui s'est battue".

Les jours suivants, le Pentagone apprend qu'un des soldats faits prisonniers se trouve à l'hôpital Saddam-Hussein de Nassiriya, qui sert également de quartier général aux milices du parti Baas. Le principal informateur irakien s'appelle Mohammed Odeh Rehaief, un avocat de 32 ans. Il avertit, le 27 mars, les Américains qu'une soldate est toujours détenue et soignée non loin du lieu de l'embuscade et qu'elle est jugée intransportable.

DES CURIEUX PAR CENTAINES

A 1 heure, le 1er avril, un commando de la force spéciale 20 (task force 20), à bord d'hélicoptères Blackhawk protégés par des avions d'attaque au sol AC-130, atterrit à proximité de l'hôpital. Des marines et des rangers créent un périmètre de protection autour du bâtiment et essuient quelques tirs, selon le Pentagone, d'un immeuble voisin. Pour faciliter l'intervention et détourner l'attention, les marines lancent au même moment une attaque de blindés à Nassiriya. Dans l'hôpital, le commando n'essuie aucun coup de feu. Les combattants l'ont déserté. Ne s'y trouvent que des médecins, des infirmières et des malades. Ils récupèrent deux corps d'Américains à la morgue et le personnel de l'hôpital les conduit hors du bâtiment, à côté d'un terrain de football où ont été enterrés sept autres soldats de la 507e. Quelques heures plus tard, une unité de marines occupe la zone de l'hôpital sans combats.

Mohammed Odeh Rehaief, sa femme et sa fille ont été emmenés au Koweït. Les Etats-Unis leur ont accordé l'asile. Ils vivent aujourd'hui en Virginie, et M. Rehaief travaille sur un livre pour l'éditeur Harper & Collins et un film pour la chaîne NBC.

Même s'il apparaît aujourd'hui que l'histoire a été enjolivée par le Pentagone, Jessica Lynch est devenue une héroïne aux yeux des Américains. La petite ville de Palestine, en Virginie-Occidentale, d'où elle est originaire, et la maison de ses parents attirent les curieux par centaines. On lui a offert une place gratuite à l'université, de l'argent, des voitures, un voyage à Hawaï... En échange de deux heures d'entretien, CBS aurait proposé d'associer Jessica Lynch et sa famille à la réalisation d'un film, accompagné d'un livre.

Eric Leser

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 25.06.03
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