[Pénologie] Des hommes et des crimes sexuels

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La prison de Casabianda, sur l'île de beauté, abrite des détenus responsables de crimes sexuels. Ils se livrent à des réflexions sur leurs actes odieux. Si certains d'entre eux se repentent, d'autres, en revanche, ne semblent pas avoir pris conscience de la gravité de leur geste.
Il s'agit là d'un documentaire diffusé sur France 3 à 0h55, c'était cette nuit. Je suis tombé dessus par hasard, j'ai regardé avec attention.
J'ai donc pu entendre le témoignage de cinq de ces " détenus " un peu particuliers.
Ils sont deux cents sur cette île, au large de la Corse. Enfermés la nuit, ils sont "libres" le jour. Ils peuvent pêcher, jardiner, se baigner, cultiver leur potager, moissonner un champ ... Certains diront peut-être qu'ils voient cela comme une prison quatre étoiles. Plusieurs détenus ont cependant avoué être enfermés, non plus physiquement, mais psychologiquement.

Ils ont parlé d'eux, de ce qu'ils ont fait, pourquoi ils l'ont fait. Certains, assez limités, ne comprennent pas. J'entends encore ce détenu dire à la caméra : " Dehors, c'était pas mieux ".
D'autres, plus aptes à l'introspection, au questionnement, ont suivi sérieusement la thérapie qui leur était proposée. Et ils ont commencé à comprendre. Et moi aussi.
Je me suis toujours demandé ce qui passait dans la tête des délinquants sexuels. Eux ont commencé à parler.
L'un d'entre eux, peut-être le plus clair, a parlé de son enfance. Elle a fini à 12 ans. Comment exactement, on ne sait pas. Ce qui est sûr, c'est que ce ne sont pas des choses que l'on dit devant une caméra, un inconnu. Je le cite : " Ca fait mal de s'apercevoir qu'à 40 ans, on a encore 12 ans ".
Il a pointé du doigt un argument souvent avancé par les délinquants sexuels, argument souvent repris jadis dans les prétoires, et encore utilisé de nos jours dans certains pays : " Elle ment, c'est sa faute, elle m'a provoqué. Moi je n'ai rien fait de mal, elle s'est laissé faire ".
Pour faire un parallèle avec ce genre d'arguments, je vais citer un jeune français vivant à Londres, filmé dans un reportage diffusé sur Planète ce soir aussi. Celui-ci s'excusait devant la caméra et devant lui-même d'avoir volé " une tire ". " Mais la tentation était trop grande, disait-il, je n'ai pas pu m'empêcher, il avait laissé les clé dessus ".
Le raisonnement est le même. Les deux n'ont pas intégré les codes de la société dans laquelle ils vivent. L'un ne respecte pas l'intégrité d'autrui, l'autre ne respecte pas le droit de propriété d'autrui.

Seulement. Ce détenu a reconnu qu'il ne disait plus cela. Grâce à sa thérapie, entre autre. Cela signifie qu'avant, avant son jugement et sa condamnation à 19 ans d'emprisonnement ferme ( plus une période de sûreté non précisée ), cet homme vivait dans son monde de gamin de douze ans, ou autrui est un ami, un partenaire, voire un jouet. Autrui n'a pas de volonté propre, du moins aucune volonté ne valant la sienne.
Il a réussi a reconnaitre non seulement qu'il a fauté, mais aussi l'existence de l'autre, l'altération.
Il est assez significatif d'ailleurs de signaler que celui-ci en arrivant dans cette "prison" se laissait mourir. Il ne comprenait pas. En admettant non plus sa culpabilité, mais surtout sa responsabilité, il a admis sa faute. Dès lors, il a commencé à "revivre", à comprendre.

Dans cette continuité, un autre détenu parle de la victime. Ce dernier a reconnu lui avoir fait du mal, lui avoir détruit une partie de sa vie. En comprenant son acte, et en en parlant, il ne culpabilise plus, mais il reconnait souffrir. Il s'est demandé, devant la caméra, comment il allait pouvoir vivre avec ce souvenir. C'est entrevoir là une solution de vie, mais aussi le suicide.

Tous ceux qui ont parlé, et qui se "repentaient", ont reconnu qu'ils devaient reconstruire ce qui leur manquait. L'un d'entre eux a parlé des ruines de sa vie, qu'il ne pourra jamais reconstruire. Allusion non dissimulée à sa famille, son père, ses frères et soeurs. Personne ne lui a pardonné. Peut-on pardonner ?
Il réclame de l'affection et de la compréhension. Qui pourrait lui donner ?

On voit donc clairement une chose de tous ces témoignages intéressants. Intéressants car ces hommes, criminels sexuels, se sont sorti du gouffre dans lequel ils étaient. Ils ne nient plus leur responsabilité, ils comprennent leur peine, ils savent pourquoi ils sont là. Ils mesurent l'horreur de leurs actes. Le souvenir de leurs crimes n'est plus un mauvais "moment", mais véritablement une torture.
On voit que la thérapie les amène à souffrir. En comprenant ils souffrent. Les autres criminels, qui ne se repentissent pas, n'ont que faire de ces considérations. Peut-être s'agit-il là d'une ignorance volontaire, sorte de protection contre la souffrance, un évitement du suicide. Ou tout simplement pourrait-on croire que les "non-repentis" ne pourront jamais prendre conscience de tout cela.
Intéressants aussi car ce sont les criminels eux-mêmes qui parlent. Ils expliquent. Ils pointent du doigt ce qui n'a pas fonctionné chez eux, ce qui leur a fait commettre l'irréparable. Souvent l'enfance, souvent un manque d'éducation, parfois au contraire une ignorance totale de l'autre, de la femme.

Il ressort de tout cela un sentiment d'aveuglement de leur part. Ils ne savaient pas qui ils étaient. Ni ce qu'ils faisaient. L'un d'entre eux l'a bien dit : " Je ne savais pas qui j'étais. Maintenant, je me pose cette question face à la mer. " Aveuglement, ignorance, manque d'éducation, d'affection, manque de questionnement. On pourrait là rejoindre le sujet sur la philosophie. A quoi sert-elle, quel est son avenir se demandait Khronos. Elle pourrait déjà servir à ça. A se demander qui l'on est et ce que l'on fait. Et pourquoi on le fait.

J'ai cru comprendre, pour conclure, que le délinquant sexuel, quelle que soit sa catégorie socio-professionnelle, est quelqu'un qui s'ignore. Il ne sait pas qui il est. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a un organe sexuel qui lui donne la jouissance quand il s'en sert. Point de méchanceté ici. Et d'ailleurs, l'un d'entre eux le dit bien : " Je n'ai jamais frappé quiconque, je ne suis pas violent, je n'avais pas de casier judiciaire. Je ne savais pas ce que je faisais, au fond ".
Et là, nous trouvons la faille. Ces hommes, ces criminels, nous renvoient à nos propres défaillances masculines. Vous êtes des hommes, soit. Vous avez une vie sociale, certes. Mais savez-vous réellement qui vous êtes ? Quelle est la barrière mentale qui nous, me, sépare de ces criminels ? Peut-on la percevoir, l'imaginer, la concevoir ? Quelles sont nos limites ?
En me rappelant de plusieurs affaires de pédophilie, notamment, je me souviens de ces notables inculpés et condamnés. Ces avocats, notaires, hommes politiques, scientifiques. Tous condamnés. Savaient-ils qui ils étaient ? Doit-on penser que cela peut arriver à tout le monde ? Certainement pas, ce serait ébranler trop d'idées reçues, et faire une généralité honteuse. On pourrait dire que personne n'est à l'abri, qu'il s'agisse d'un ingénieur ou d'un éboueur.

En somme, ces hommes m'ont fait peur, je l'avoue, car ils semblaient "sains". Or, ce qui semble être sain renvoie à la normalité, et donc à ceux " qui n'ont jamais rien fait de mal, ou de grave ", c'est-à-dire moi, nous, vous.
Il est évident que l'immense majorité des hommes n'est pas constituée de criminels sexuels en puissance. Par contre, entendre la minorité de délinquants sexuel repentis s'exprimer, comme après avoir enlever le masque de l'ignorance ontologique, s'être sorti d'une épaisse fumée, c'est entendre parler des rescapés. On se rend compte qu'ils ont été mauvais, certains d'entre eux disent avoir été " le mal ". On se rend aussi compte qu'il leur manquait quelque chose. Certains diront une case. J'opterais pour un raté de la vie, qui leur a fait ignorer un concept fondamental mais complètement abscons, qui ne s'apprend pas mais se vit : l'amour.



Note : Je n'excuse pas leurs actes. De plus, ces hommes ont été condamnés, la plupart à des peines supérieures à 15 ans d'emprisonnement, peines toutes méritées, même si l'un des détenus se plaignait de la longueur des peines en France pour les délinquants sexuels, je n'étais pas d'accord avec lui sur ce point.
Je respecte la douleur des victimes de leurs actes, n'allez pas me taxer de je-ne-sais-pas-quoi au grand coeur.
J'ai juste essayé de transmettre ce que j'ai partiellement compris du comportement de ces hommes. Et aussi, de ce que j'ai pu découvrir sur la nature humaine. Ces détenus m'ont sûrement plus ouvert les yeux que n'importe quel psy.
Je peux te faire une réponse de magistrat ? On va dire que oui.
J'applique la loi.
Si tu le veux, je développerai plus avant. Mais dis-toi que la loi n'est pas qu'un texte ...
La loi dis beaucoup de chose Ulgrim. Comme par exemple que chaque prisonnier a droit à une cellule. Hors actuellement certaine prisons tournent à 3 par cellule.

C'est un sujet très dure que celui là, car il traite de la vie, de la mort, de la souffrance des victimes et de celles des coupables.

En ce qui me concerne, je ne crois pas en la Justice en France. Mais bon, c'est un autre sujet.
La prochaine fois que tu croises ce genre de reportage Ulgrim, n'hésite pas à me signaler d'allumer ma télé par MP.

Ton résumé assez intéressant me fait regretter d'avoir raté ce reportage.

Quant à ce que j'en pense, pas grand chose, si ce n'est que des peines de plus de quinze sont peut être en effet trop longue.
Mais je ne fais pas d'étude de droit, donc mon jugement est assez mal développé.
Citation :
Provient du message de The Rainbow Waltz
...des peines de plus de quinze sont peut être en effet trop longue.
La douleur de la victime, elle, durera sans doute beaucoup plus que quinze ans. A plus forte raison si elle était mineure.
Citation :
Provient du message de Racen
La douleur de la victime, elle, durera sans doute beaucoup plus que quinze ans. A plus forte raison si elle était mineure.
Citation :
Provient du message de The Rainbow Waltz
Mais je ne fais pas d'étude de droit, donc mon jugement est assez mal développé.
Quote moi en entier.

Être magistrat ne s'improvise pas, et il faut faire de longues études pour y arriver.
C'est donc ma simple opinion, toutes considérations prisent en compte, mais sans aucune études derrières moi.
Je ne t'ai pas cité en entier parce que mon intervention n'a rien à voir avec la Justice.
Ce n'est pas parce que tu es magistrat que tu es plus à même de jauger de la douleur d'une victime. Et les études de droit n'y font rien du tout.
Un crime sexuel est extremement grave, ça détruit toute une vie pour la victime. La plupart du temps, ca se termine dans un hopital psychiatrique ou les soins sont indigents et le coupable resort assez vite (parfois moins d'un mois) et il y a recidive.

Certes, dans ce cas, les peines sont longues mais il est difficile de savoir si le coupable est vraiment repenti, si il ne va pas recidivé.

Alors, evidemment, on peut se dire que c'est moche d'enfermer quelqu'un pendant quinze ans mais il a démontré qu'il était dangereux pour les autres alors autant qu'il y reste le plus longtemps possible.

Malgré tout, c'est quand meme interessant d'essayer de coprendre ce qui se passe dans leur tete, ce qui les mene à agir de la sorte. Si eux, avaient été" capables de s'analyser un peu ou de se mettre à la place de leur victime avant d'agir, ce serait parfait.
Heureusement pour certains que je me destine à des études de médecine et non plus à des études de droit... Car je pense que si j'étais juge, j'aurai été de loin le plus sévère de ce pays...
Quand on voit certains violer une jeune femme innocente et donc anéantir sa vie, et ressortir au bout de quelques mois... Hum...
Quant à ceux qui sont des délinquants sexuels, mais qui ne sont pas des personnes ayant des problèmes mentaux (plus ou moins comme ceux évoqués dans ce reportage) mais des personnes qui violent pour le plaisir en ayant connaissance de leurs actes et de la gravité, je pense que çà serait bien qu'on rajoute un pti supplément de peine comme... hum... "ablation des parties génitales"... Bon ok çà serait un peu barbare, mais ils ont violer une ou plusieurs personnes en connaissance de cause, et c'est ce qu'ils méritent, en plus des dizaines d'années de prison.

Bien entendu, quand je dis sévère, je dis pas que j'aurai pas été humain : La personne qui vole de la nourriture ou un jouet pour son enfant, au lieu de la condamner je la relâcherai et je ferai plutôt tout pour l'aider...

Aky, cruel envers les méchants, mais gentils avec les pas méchants
Citation :
Provient du message de Petite Marine ~I~
En ce qui me concerne, je ne crois pas en la Justice en France. Mais bon, c'est un autre sujet.

Un autre sujet peut être, mais je ne peux pas m'empêcher de réagir, car s'il n'y a pas de Justice en France selon toi, j'aimerais juste savoir quel pays en aurait une.

Saucer
Citation :
Provient du message de Saucer
Un autre sujet peut être, mais je ne peux pas m'empêcher de réagir, car s'il n'y a pas de Justice en France selon toi, j'aimerais juste savoir quel pays en aurait une.

Saucer
Elle a dit qu'il n'y en avait pas en France, mais elle n'a pas dit qu'il y en avait une quelque part...

Pour ma part, je pense que la justice française a d'énormes progrès à faire...

[edit] A propos de la réponse en dessous, je pense plus ou moins la même chose comme je l'avais dit précedemment...
On oublie trop souvent la victime, et pas seulement dans ce genre de crimes... De nos jours on peut boire des verres et des verres d'alcool, prendre le volant, tuer 1 ou 2 personnes et s'en sortir avec 2 mois de prison avec sursis... [/edit]
Citation :
Provient du message de The Rainbow Waltz
[...] Quant à ce que j'en pense, pas grand chose, si ce n'est que des peines de plus de quinze sont peut être en effet trop longue. [...]
Je pense justement le contraire, on m'a souvent dit que je n'étais pas tolérante, et que je devrai être moins sévère avec les autres, mais s'il y a bien une chose sur laquelle je ne changerai pas d'opinion c'est bien la dessus.

Ca me choque de lire çà, on plaint souvent les hommes incarcérés qui ont pourtant brisé la vie entière d'une seule personne pour une "folie".

A une époque, je disais même, les pervers sexuels, il faut les castrer, c'est radical au moins, puis je me suis dis finalement non, ils ont fais du mal, mais il faut peut être les soigner. Mais dans le même temps, il ne faut pas oublier que la victime elle, voit sa vie gâchée.

On voit bien trop souvent à la télé des reportages sur les accusés, pas assez sur les victimes, bien sûr on plaint les victimes, mais on n'en sait jamais assez sur la vie qu'elle mènera.

Je pense que pour ce genre de crime, la perpétuité et une thérapie à vie n'est pas suffisante, car la victime, elle, subit une condamnation à vie, sans avoir commis aucun crime, son seul délit c'est d'avoir été plus faible que l'accusé, alors non, pour les crimes sexuels les peines ne sont jamais assez longues.
Je ne crois pas que le sujet abordé initialement soit le Droit, savoir ce que méritent les délinquants, leurs conditions de détention ou même la douleur des victimes, chacun sachant l'effet destructeur qu'un crime sexuel peut avoir.
Il s'agit de comprendre le mécanisme qui a pu amener ces hommes vers le crime. Non pas comprendre dans le sens d'une symbiose avec le criminel mais la compréhension du fonctionnement. Sans attirance perverse, mais sans non plus de passion, de haine ou de sentiment. Juste un examen clinique, une dissection mentale.

Il fut un temps par le passé où lorsque quelqu'un avait un lourd problème psychiatrique, la meilleure solution que l'on avait était l'enfermement et un traitement, si on peut appeler ça un traitement, à base de privations, tortures et médications lourdes et diverses. Et c'était normal . Pas besoin de remonter au moyen âge, je vous engage juste à revoir "Vol au dessus d'un nid de coucous". Dans d'autres domaines criminels, aujourd'hui encore, la recherche autant médicale que psychologique et les mentalités, même si elles ont évolué, n'ont pas encore complètement abouti. C'est le cas de la drogue où il n'y a pas si longtemps et même pour certains aujourd'hui, la consommation se limite à la définition du criminel. On sait maintenant qu'il y a des causes et que le consommateur, même s'il peut être amené au crime (vol pour pouvoir s'alimenter en drogue voire pire) est à la base une victime.

Aucune des causes précédemment citées ne réduit la gravité des crimes commis, mais toute les recherches ont permis de découvrir des voies qui permettent de limiter l'apparition de nouveaux criminels (produits de substitution pour les drogués au lieu du sevrage violent, environnement protégé pour les déficients mentaux au lieu des électrochocs, etc).
Aujourd'hui seulement on commence à se pencher sur le domaine des crimes sexuels. Enfermer un violeur est une évidence bien sûr, mais cet enfermement seul ne permet pas d'interdire à de nouveaux délinquants d'apparaître, c'est la raison du besoin d'étude de ce sujet.

Je n'ai pas vu le reportage dont tu parles et je n'ai pas non plus de chiffres ou de sources dont certains sont friands ici, mais j'ai l'impression que dans ce type de crime on a majoritairement 2 types de criminels :
Ceux qui ont eu ce qu'on peut appeler une enfance difficile et dans ce cas les causes premières sont facilement trouvées : pas ou peu d'éducation, milieu violent ou l'image de l'autre est dégradée. Pour un nombre important de cas de criminels on note au passage que beaucoup ont subis eux-mêmes auparavant la violence (violés eux-mêmes souvent).
Ceux qui au contraire semblent avoir eu toutes les cartes en main pour réussir honnêtement : milieu aisé, très bonnes relations, emploi bien placé, et une intelligence que l'on peut qualifier de supérieur à la moyenne.

Dans ce deuxième cas, il est nettement moins évident de "comprendre" le mécanisme qui amène un notable ou un cadre supérieur au crime sexuel. C'est dans ces cas là qu'on entend la remarque au journal télévisé des témoins ou des proches "jamais on aurait imaginé.. " , "jamais on aurait pu croire que.. " , "il paraissait si gentil.. " etc.

Si le reportage semblait si intéressant et si je trouve ton résumé aussi ouvert, il y a pourtant un mot, un terme, qui a son importance et que je n'ai pas vu : la sexualité dépend d'une part de l'éducation que l'on peut avoir reçu, mais également d'un autre élément, variant d'une couche sociale à l'autre, d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre et d'une religion à l'autre. Ce mot qui fait souvent assez peur, c'est le mot "morale". En effet, en fonction des pays, une personne d'une grande intelligence trouvera immonde qu'un majeur ait une relation sexuelle avec une jeune fille mineure, alors que dans un autre contexte cette même personne trouvera normal qu'un adulte se marie avec une jeune fille de 14 ou 15 ans. Dans nos cultures occidentales, l'homosexualité est en règle générale comprise alors que c'est un crime dans d'autres sociétés.

D'autant plus difficile à appréhender que la différence de morale entraîne souvent les réactions passionnelles car faisant appel à ce qui le plus profondément enraciné en nous, bien plus que l'éducation ou les règles de droit. C'est ce que nous faisons passer, tous, avant n'importe quoi, et ceci de façon instinctive.

Voilà. Encore une fois, il ne s'agit aucunement d'excuser les criminels mais d'essayer de réfléchir sur le sujet.
Il me semblait juste que dans ce cas, un des paramètres essentiels n'avait pas été abordé : la morale.

En tout cas, au vu de la majorité des réponses, on constate qu'il est loin d'être évident d'étudier le sujet objectivement, c'est à dire sans faire parler uniquement son éducation, sa culture ou sa morale.
Citation :
Je pense justement le contraire, on m'a souvent dit que je n'étais pas tolérante, et que je devrai être moins sévère avec les autres, mais s'il y a bien une chose sur laquelle je ne changerai pas d'opinion c'est bien la dessus.

Ca me choque de lire çà, on plaint souvent les hommes incarcérés qui ont pourtant brisé la vie entière d'une seule personne pour une "folie".

A une époque, je disais même, les pervers sexuels, il faut les castrer, c'est radical au moins, puis je me suis dis finalement non, ils ont fais du mal, mais il faut peut être les soigner. Mais dans le même temps, il ne faut pas oublier que la victime elle, voit sa vie gâchée.

On voit bien trop souvent à la télé des reportages sur les accusés, pas assez sur les victimes, bien sûr on plaint les victimes, mais on n'en sait jamais assez sur la vie qu'elle mènera.

Je pense que pour ce genre de crime, la perpétuité et une thérapie à vie n'est pas suffisante, car la victime, elle, subit une condamnation à vie, sans avoir commis aucun crime, son seul délit c'est d'avoir été plus faible que l'accusé, alors non, pour les crimes sexuels les peines ne sont jamais assez longues.
J'aime bien la logique de ce message...
Emprisonnement a vie... La personne a été malade (folie); une fois soignée, pourquoi devrait-elle encore subir les conséquences de ce qu'elle a fait le reste de sa vie?
Savoir qu'elle a brisé la vie de quelqu'un n'est pas suffisant? le remord d'une vie n'est pas suffisant?
Il est clair qu'une peine minimale doit etre appliquée et qu'une surveillance psychologique devrait (je doute que ce soit obligatoire) etre faite après libération...

Si l'on suit ton idée: un assassin a tué quelqu'un, la victime n'a plus de vie, alors le tueur ne doit plus en avoir?
Ne serais tu pas pour la peine de mort? Dans ec cas je te rappelle qu'elle a été abolie...
Tu considere peut-etre qu'un crime sexuel aussi horrible peut il etre est pire qu'un meurtre...

Probleme:
_Dans ce cas, tu encouragerais les violeurs a tué leurs victimes...
(de toute manière ils auraient une peine a vie...autant prendre un minimum de risque d'etre decouvert...)

_Pour les victimes: Vivre toute sa vie traumatisé(e) est il pire que la mort? je ne pense pas... (meme si les deux sont horribles...)

Dans ton idée, il faudrait etendre les peines a perpetuité aux assassins, non?
Angry
Je veux réagir à un leitmotiv qui revient souvent ici. Et qui m'exaspère, à force. Personnellement, je me fous un peu pas mal des coupables, c'est aux victimes que je pense. Et justement... Quand je lis "la victime est condamnée à vie", ou "sa vie est anéantie", ça me donne envie de mordre. Des victimes, j'en connais. Trop à mon goût. Mais une chose est sûre, elles ont une vie, elles peuvent connaître l'espoir et le bonheur, comme tout le monde, elles ne sont pas anéanties. Et si quelqu'un leur disait "ta vie est anéantie", elle riposteraient par une claque bien ajustée, je pense. Alors, par pitié, enfermez les criminels dans leur condition de criminel si vous le voulez, mais n'enfermez pas les victimes dans leur passé. Merci de votre attention.
Il suffit de voir comment se comportent les autres prisonniers d'une prison normale vis à vis de gars qui se sont attaqués à des enfants pour comprendre une des raison de leur mise à l'écart dans une prison spéciale...
Si tu as fait un crime, viol, meurtre etc... sur un enfant, tu sors pas vivant d'une prison où y'a d'autres détenus, ta vie la bas deviens un enfer quotidien, tu peux te tirer une balle.

Citation :
Heureusement pour certains que je me destine à des études de médecine et non plus à des études de droit... Car je pense que si j'étais juge, j'aurai été de loin le plus sévère de ce pays...
Quand on voit certains violer une jeune femme innocente et donc anéantir sa vie, et ressortir au bout de quelques mois... Hum...
Quant à ceux qui sont des délinquants sexuels, mais qui ne sont pas des personnes ayant des problèmes mentaux (plus ou moins comme ceux évoqués dans ce reportage) mais des personnes qui violent pour le plaisir en ayant connaissance de leurs actes et de la gravité, je pense que çà serait bien qu'on rajoute un pti supplément de peine comme... hum... "ablation des parties génitales"... Bon ok çà serait un peu barbare, mais ils ont violer une ou plusieurs personnes en connaissance de cause, et c'est ce qu'ils méritent, en plus des dizaines d'années de prison.

Bien entendu, quand je dis sévère, je dis pas que j'aurai pas été humain : La personne qui vole de la nourriture ou un jouet pour son enfant, au lieu de la condamner je la relâcherai et je ferai plutôt tout pour l'aider...

Aky, cruel envers les méchants, mais gentils avec les pas méchants
Tu as une curieuse vision de la méchanceté et de l'humanisme

Vous parlez souvent de jeunes filles, d'enfants et autre, mais ça ne s'arrête pas là. A tout âge une personne peut se faire violer, mon médecin m'avait parlé d'une dame d'une 60aine d'année qui s'était faite violée, et qui avait les mêmes troubles et problèmes psychologique que n'importe qui d'autre.

Les personnes cométant des viols sont en plus généralement des déséquilibrés, des personnes ayant eu une vie très dure et qu'il faut essayer de "soigner", d'aider (ça serait pas ça l'humanisme d'ailleurs ?).

Une chose que l'on a pas abordé dans ton reportage, c'est la différence des crimes sexuels entre les différents pays.
La France a un taux relativement bas de ce genre de crimes, compensé en revanche par les meurtres pour de l'argent, contrairement à un pays comme l'Angleterre où l'on remarque l'inverse, et ce, depuis 2 siècles.
Ce que je veux dire par là c'est que les crimes sexuels dépendent beaucoup à la base de l'entourage famillial, de la conception de la vie.

Citation :
On voit bien trop souvent à la télé des reportages sur les accusés, pas assez sur les victimes, bien sûr on plaint les victimes, mais on n'en sait jamais assez sur la vie qu'elle mènera.
1- je ne suis pas du tout d'accord avec toi, on parle beaucoup plus des personnes qui se sont faite violées (et heureusement) plutôt que des accusés, parce qu'obtenir des autorisations pour un tel reportage n'est aps évident, et que le contenu doit être cousu, ce qui n'est pas facile avec des personnes aussi décalées de la réalité.
2- Hélàs on ne sait que trop bien ce qui arrive à ces victimes... Les hommes ou femmes qui ont subit des abus sexuels ont pour une partie tendance à être violents plus tard, avoir des gestes brusques lorsqu'ils se sentent menacés, dorment très mal, sont remplis de stress, perdent l'usage de la parole... il faut une très longue thérapie pour essayer de sortir de ce calvaire qui n'est jamais oublié. D'ailleurs les violeurs ont souvent eux aussi été violé, battus, séquestrés et d'autres choses infâmes lorsqu'ils étaient enfants.
Citation :
Provient du message de Aoshi Valys
_Pour les victimes: Vivre toute sa vie traumatisé(e) est il pire que la mort? je ne pense pas... (meme si les deux sont horribles...)
C'est une question de point de vue. Il en est de même pour les victimes : certaines vivent avec ce poids toute leur vie, d'autre préfèrent mettre fin à leur jours :-/
La justice francaise n'est pas la pour punir un citoyen qui faute, mais pour lui expliquer qu'il a fauté, et le reinserer.

La legislation francaise, elle, permet a la justice de s'appliquer avec des regles, ce qui lui permet d'etre impartiale, mais aussi, par la force des choses, exploitable.

Quand au talion... ca n'a jamais servi a rien, ni rammene aucun mort...
Re: [Pénologie] Des hommes et des crimes sexuels
Citation :
Provient du message de Ulgrim
(...)"Moi je n'ai rien fait de mal, elle s'est laissé faire ".
Pour faire un parallèle avec ce genre d'arguments, je vais citer un jeune français vivant à Londres, filmé dans un reportage diffusé sur Planète ce soir aussi. Celui-ci s'excusait devant la caméra et devant lui-même d'avoir volé " une tire ". " Mais la tentation était trop grande, disait-il, je n'ai pas pu m'empêcher, il avait laissé les clé dessus ".
Le raisonnement est le même. Les deux n'ont pas intégré les codes de la société dans laquelle ils vivent. L'un ne respecte pas l'intégrité d'autrui, l'autre ne respecte pas le droit de propriété d'autrui.
(...)J'opterais pour un raté de la vie, qui leur a fait ignorer un concept fondamental mais complètement abscons, qui ne s'apprend pas mais se vit : l'amour. (...)
Je pencherais plus pour un manque d'empathie que d'amour ou de respect. Quoi qu'il soit nécessaire d'avoir de l'empathie pour aimer et pour respecter.

L'amour ne correspond pas, puisqu'on peux faire du mal sciemment par amour. Et j'ai l'impression que le respect est un frein à l'action tandis que je perçois l'empathie plus équilibrée.
Mais quand je vois cette femme, il y a deux ans je crois ( ) qui a eu une peine de prison parce qu'elle a volé de la nourriture pour nourrir ses gosses ... alors que des violeurs de gosses qui ressortent libres au bout de quelques années, prêts à récidiver pour la plupart, ca me fout en rogne.

@Aloï : /eugri. C'est en les enfermant nous memes dans un carcan de victime que ca ne les aide pas à s'en sortir.
.
Citation :
Mais quand je vois cette femme, il y a deux ans je crois ( ) qui a eu une peine de prison parce qu'elle a volé de la nourriture pour nourrir ses gosses ... alors que des violeurs de gosses qui ressortent libres au bout de quelques années, prêts à récidiver pour la plupart, ca me fout en rogne.
C'est bien vrai ça
Citation :
Provient du message de Lilandrea VifArgent
*edit* au sujet de la loi du Talion. En effet, une vie pour une vie ... une vengeance ne sert à rien. Mais si on lui laisse la vie ca ne changera rien non plus, alors autant lui faire la même chose.

Si on lui laisse la vie ça ne changera rien ?.... Personellement je ne permettrait pas de juger cela.
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