Ys - Hibernia - À l’aventure!

 
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"T’as vu?"
"Ouai! Elle est pas mal la jeunette. Jolies petites fes…"
"Tais-toi! Elle va nous entendre!"

"Bon sang! Où est-elle passée?!"

Gesticulants et marmonnant à mi-voix, les deux compères ne remarquèrent que bien des minutes plus tard que la jeune fille en question ne se tenait pas plus loin que dans leur dos, assise en tailleur à les regarder d’un de ses sourires joueurs et sournois. Il avait été aisé de repérer ces deux jeunes là, plus tout à fait des enfants mais pas encore des hommes; Les joies de la puberté pour deux garnements du village de Connla.

Saile était bien loin de maîtriser les ombres comme son père. Ce qu’elle savait, elle l’avait apprit de la nature en ses quelques escapades, jamais bien loin de chez elle. Mais les deux garçons, qui la regardaient maintenant d’un œil autant suspicieux que lubrique, ne devaient pas être bien fier tellement aisé il avait été de les repérer. Jouant avec une pierre de lune accrochée à une chaînette à son cou, habitude hérité de sa mère, Saile les toisa de ce regard qu’elle espérait glacial – le sourire dansant sur ses lèvres en atténua fortement l’effet désiré – et leur intima l’ordre de déguerpir ou de goûter à ses lames; Combien de fois avait-elle entendu cela de la bouche des conteurs passant au village, relatant des histoires qui pour la gamine qu’elle était à cette époque ne pouvaient être que véridiques. Il est fort probable que c’est à cette époque bercé de rêves fantasques et d’histoires abracadabrantes que la jeune Saile se mit dans la tête de parler à la lune… et d’assurer, dans son attitude la plus sérieuse du monde, que cette dernière lui répondait... parfois. Elle ne jurait que par la nuit, que part les ombres, même si en son enfance ceci était fort risible puisqu’elle avait peur des bruits de bêtes sauvages dans les sous-bois, la nuit venue.

Les choses avaient bien changé, ses peurs disparues ou transformées en de nouvelles, plus le savoir de la vie adulte s’imposa à elle. Il est toutefois remarquable que, malgré sa voie, une parcelle de son air enfantin ne l’aie jamais quitté. Qui aurait posé la question à son père aurait reçut en réponse un bref soupir et une phrase incertaine et empreinte de tristesse :"Je crois que ma petite Saile n’a pas toujours toute sa tête… si vous voyez ce que je veux dire.." La folie..? Et jamais il ne répondrait, aussi insistante soit la question. Sa mère se contenterait de dire que sa fille est rêveuse, un peu trop pour son bien. Mais le visage trahissant sans doutes quelques émotions voilées. Dans tout ceci, Saile était insouciante et c’est avec cette même nonchalance qu’elle menaçait les deux garnements qui avaient osé se rincer l’œil sur sa personne. Ils eurent tôt fait de partir en vitesse, les talents grandissant de Saile avec ses lames avaient fait le tour du petit village de Connla depuis belle lurette.

Elle se mit à rigoler comme une gamine, un contraste apparent avec la jeune femme qu’elle était devenue. Reprenant son calme, elle se leva pour aller vol... emprunter un cheval et s’offrir une petite ballade au abord du village. Et si… et si cette fois elle osait un peu plus loin? Derrière les montagnes peut-être? Et encore plus loin?

Quelques chose brilla dans le regard de la jeune celte, bien loin de la folie ou de l’étincelle du rêveur; Un voile se levant brièvement, un masque enlevé un si bref instant.

Et si j’osais partir enfin…
Et sur la route traversant l’Hibernia, une cavalière comme tant d’autres prenait la direction du Nord, là où le soleil ne brille jamais.

Ombres éternelles, la lune comme guide.
 

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