Le snobisme de culture.

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Provient du message de Bezoar
Quel philosophe ?
Ca ressemble à un disciple de Merleau-Ponty qui a mal tourné. Zut j'ai oublié son nom à çui-ci.

- non c'est pas une fausse citation gratuite pour coller un vrai nom qui fait peur gratuitement; snob c'est çui qui dit qui y est comme disait je sais plus quel intelligent contributeur avant -


Citation :
Provient du message de Petite Marine ~I~
le snobisme culturel de certain ont profondément blessé ma soeur sur ce forum.
Révérence garder et sans vouloir amoindrir la douleur donc, je suis d'avis que cette problématique sororale a beaucoup plus affaire avec le thread sur les réactions violentes envers l'expression (un peu excessive) des bons sentiments.
Citation :
Provient du message de baai
Chipotons.
Allons-y gaiement alors...

Citation :
Ce topic me semble étrange, j'ai le sentiment que pas grand monde ne parle vraiment de la même chose suivant ses préjugés initiaux sur le mot et plutôt seulement le mot "snob".
C'est le problème de tout topic parlant d'un sujet sans avoir donné la définition de ce dont on voulait parler.
Beaucoup de gens croient que tout le monde a la même définition qu'eux d'un mot.
Hors on sait bien que c'est faux, moi j'utilise souvent les définitions "philosophique" des mots (cela englobe une partie des expressions psychologique et psychiatrique bien que ce ne soit pas du tout mon domaine d'étude certains points précis de ces deux matières sont étudiés du point de vue philosophique), mais, par exemple, on se retrouve vite avec des réponses qu'on va considérer "à coté de la plaque", ou "décalé" si on ne précise pas notre propos.
Ainsi dans le poste sur la Xénophobie beaucoup de temps à été "perdu" simplement parce que personne n'utilisait la même définition de xénophobe.
Il faudrait donc demander à l'auteur initial de donner sa définition de "snob" afin qu'on puisse tous parler de la même chose...

Citation :
Par exemple quand Loengrin évoque Oscar : moi quand je pense à Oscar, snob est loin d'être le premier mot à me venir à l'esprit pour le qualifier : aristo, art de la table (au sens Guy degrenne), portraitiste, miroitier, dévergondage voire "satrapisme"... même le mot pédanderie me viendrait avant "snob". Alors qui sommes-nous d'abord de ce que nous sommes, hein ?
Et pour moi c'est l'association de tout ces mots (aristo, satrapisme, pédanterie, etc. ) qui font de lui un snob puisque c'est la ma définition du snob.

Citation :
Bien sûr on dira : mais tu le connais bien Oscar ? Non, pas trop. Loengrin le connaît bien ? Mieux vraisemblablement, mais le connaît-il entièrement ? Tutut, dans les 2 cas on est dans une perception, le snobisme, à la façon de Khro donnant les points, est une perception de l'autre à moi (même s'il triche en se les arrogeant), donc une donnée relative.
Je ne connait de Mr Wilde (Oscar hein, pas Danny ) que ce que j'ai pu lire de lui mais principalement ce que j'ai appris sur lui en cours.

Citation :
Et c'est là que j'en viens à bémoler les développements ultérieurs de l'animal qui se voient fondées, j'ai l'impression, moins sur une science comportementale au fond, que sur ma capacité à coller l'étiquette "snob" avec plus ou moins de parcimonie sur le dos de mon voisin, façon 1er avril.
On en revient donc à dire que, chacun ayant sa petite conception du snobisme, on peut coller allégrement l'étiquette "snob" a son grès.

Citation :
En vrai je n'ai pas un désaccord total avec l'approche relativiste de Khro, ses développements-critères sont même réjouissants.
Moi je ne suis pas d'accord, car si nous avons chacun notre petite définition il en existe une vrai, il faudrait la trouver et la préciser afin de pouvoir juger objectivement de qui est snob ou pas. Ainsi l'hypothèse relativiste n'aurait plus lieu d'être.

Citation :
Mon problème, c'est avec l'hypothèse de départ : en fonction d'avec qui je parle, je peux être qualifié de snob, ou non.

Exemple de formulation parfaite :
"Le snobisme est donc différent selon le niveau de culture des groupes sociaux, un peu à la manière des borgnes et des aveugles. Sur les forums de www.jeuxvideo.com, l'évocation de Coelho peut convenir. Sur JOL, 10 lignes recopiées de Nietzsche suffisent. En Khâgne, il faut être en mesure de critiquer un peu le style de Joyce."

Bon, bah je suis pas d'accord et je confirme à FautVoir être de son côté
Ca part d'une impression : véritablement je n'ai jamais eu ce ressenti, sur jol, d'être confronté à un snobisme, à une évidence de snobisme.
Si j'en cherche le pourquoi, ce ne sera pas du côté d'un manque d'enjeu mais une nouvelle fois de celui des préjugés : quand on est snob, on est snob. On se vit comme un absolu. Si je le suis sur jol, au nom de quoi ne le serait-je plus dans la rédaction des Inroks ? Mais c'est impossible, ce n'est pas parce que j'aurais trouvé un maître en snobisme que je cesserais d'un coup de l'être. Le snobisme est trop un état d'esprit, c'est trop moi (c'est pour la bonne cause le "je" hein ), il y a trop d'égotisme, trop d'auto-satisfaction, trop de références à caser dans ma tête pour que je cesse d'être snob. Je le suis de manière congénitale que c'en est devenu objectif.
Sur Jol on trouvera, comme dans n'importe quelle société, beaucoup d'égotisme, mais le snobisme ?
Pour pouvoir juger objectivement un snob il faut connaître la définition exact du mot "snob", on en revient toujours au même.
De même il n'existe pas de "niveau" de snobisme, on est "snob" ou on ne l'est pas, le snobisme est effectivement, un mode de vie, une manière d'être, de paraître et de penser.
Par là il ne peut y avoir de "petit snob" et "grand snob", il n'y à que des snob.

Citation :
Et finalement, c'est donc par le filtre des objectivités que j'essaierai de poser les critères du snobisme. A la-va-vite ça donnnerait :
- Avoir effectivement un solide ego, proche de l'idôlatrie, mâtiné d'une culture pointue, véritablement et objectivement pointue (les autres sont des prétendants).
Appliqué au critère de l'usage d'une citation, ça ne donnerait pas : faire des citations tous azimuts tombant comme des cheveux sur la soupe; puisque le snob, dans son état d'esprit snob, ne peut voir aucune de ses citations ainsi. Ca donnerait : être dans une routine idôlâtre me condamnant à citer à tout-va, presque malgré moi, avec surtout en fond cette arrière-pensée que je ne le fais que pour illuminer les lustres (de ma présence en l'occurence mais c'est un point moins important). Et dans tout ça, pas une citation qui puisse tomber comme un cheveu sur la soupe : pour l'interlocuteur peut-être, mais pas pour moi, je suis dans une habitude et même un habitus qui rend la chose impossible.
"une citation sous la main, la citation est toujours le piège du snob le plus grossier" = tu mets le doigts dessus, et il est difficile de juger du snob citant sans juger de la citation en même temps, donc sans être soi-même non pas snob mais en avoir le bagage et plus si possible.
Si je traites de snob quelqu'un que je ne comprends pas, c'est con mais je suis dans l'ignorance, même si au fond j'ai raison, le terme de snob n'était pas le bon, j'aurais pu trouver toute une collection de mots pires, déclinaisons de puant. D'où un 2eme critère :
- on n'est pas snob à la naissance, on le devient en vertu de modèles (dont on n'aura de cesse de dépasser le snobisme), ce qui exige de passer dans un bain adéquat, un lieu de cultures (sens biologie) propice - pour y être coopté (on ne dit pas cooptage non non non )
- Donc : Etre dans un milieu où mon snobisme sera vraiment reconnu à sa juste valeur : snobisme un jour, pareil le lendemain. Le second critère serait la nature endogène du milieu. Les Inroks, ça semble parfaitement recevable. L'archétype, c'est la galerie d'art.
Que vaut l'ostentation, que j'adopte, si les points snobismes sont distribués par des apprentis, une pouillerie mal imprégnée et mal éduquée par ses pairs ? Aha, ça fait froid dans le dos.

- 4eme critère, je le prends chez toi :

Provient du message de Khronos
"c'est qu'une des caractéristiques du snob est souvent de considérer le fait de parler d'une oeuvre comme une fin en soi, au dépend de l'assimilation de ce que cette oeuvre avait à livrer.."

Il en parle comme d'une fin en soi. Ca ne veut pas dire qu'il n'ait pas assimilé la chose, en vrai il y a des chances qu'il l'ait assimilé, mais tout ceci est compliqué sans doute par des donnéespsychologiques pénibles, un mal être dans le rapport aux autres. C'est pas moi qui me livrerais à un déballage de mots psychanalytiques, ce serait de toute façon inutile si l'on a résolu la question : que cherche-t-il au fond le snob ?

La formulation de la faille me semble ici bien dite : passer entre les gouttes : impossible de ne pas passer entre les gouttes si on ne croise que des critères relatifs fondées non sur "l'être" snob mais sur une forme de phénoménologie bien dilettante, qui ne se baserait que sur l'identification d' "attitudes snobs".
Là effectivement, si je ne cherche (et à chercher, on trouve, et plus encore quand on le fait par réflexe) que les attitudes snobs et non les snobs, j'en trouverai partout, absolument partout, du snobisme, même chez des gens incapables de sortir la citation la plus éculée. Et ces mêmes comportements snobs cesseront de l'être sitôt mis en pratique dans un autre milieu, sous-entendu plus snob.

Ca résume la raison du bémolage : est-on vraiment un snob quand notre snobisme est condamnée à l'intermittence d'un guirlande de Noël ?

Ca doit être un piètre outil, réservé à l'apprenti condamné à le rester. Le snob cherchera plutôt ses citations dans des éditions rares et épuisés.

Si tu crois que j'ai pas vu ton manège et qu'il suffit de donner un sucre au chien pour le faire croire gentil aux yeux du voisinage Y a qu'un "f" à Schifres, je le sais, c'est toi qui me l'a donné

J'aurais encore pas vu ça comme ça. Je doute que le snob ait honte d'une oeuvre qu'il aimerait, ou si c'est le cas il ne l'évoquera pas, mais surtout, si c'est le cas, c'est qu'on a là un petit snob, même pas capable de justifier son choix (le meilleur forcément) par le cumul de rhétorique, citations et prise d'otage sentimentale.
'Fin bref, je vois plutôt, ce sera mon dernier critère, le snob comme un être amorale et éhonté, et culotté, tous les moyens au service de sa fin. Je le vois précisément comme tirant une bonne part de sa jouissance dans l'attitude sadique consistant à adopter une oeuvre, disons reconnu beauf par le "grand public", et à venir la défendre bec et ongles.
Le sadisme tenant au fait : 1) que le grand public adorera en réalité cette chose qu'il se sent obligé de conspuer en public :/ 2) que le snob aura complètement instrumentalisé cette même chose qu'à la rigueur même, il n'aimera pas.

Exemple type de cette attitude : les discours de Beinex sur le loft, ceux de Breillat sur le cinéma.

Oh, j'ai soudain visionné un passage de l'émission de Labro Clair Obscur je sais plus quoi, avec Anouk Aymé alignant les noms de stars de la culture avec un accent et un maniérisme buccal d'un ridicule consommé. Ca m'a surpris d'un coup, je m'attendais pas à ça d'elle... Mais finalement ça m'arrange, j'ai l'impression que ça appuie mon hypothèse du milieu endogène.
Tiens d'ailleurs, l'une de ses belles anecdotes à cette occasion à consisté à vanter les mérites de John Wayne. (// avec ce que je disais de Johnny précédemment).

J'aurais donné plus d'importance aux pédanterie et mépris en rabaissant un peu (un tout petit peu) le fait d'user de culture. Avec un mépris pas forcément conscient, qui peut venir de quelqu'un ayant un bon fond... Un peu l'histoire du racisme positif en somme.
Pour la fin finalement on converge plus.

Je me demande si tu as fait exprès tellement je suis sûr que tu n'as toujours pas été voir "une passion". Tant qu'à faire, hérétique, tu aurais pu remplacer le dernier n par un e.

Dis donc toi, t'vas voir
C'est un vision "noir" du snob que je ne partage pas, pour moi les snob ce sont ces gens qui vont a Ibiza et s'arrose de bouteilles de champagne à 1500 euros sans remords, qui adule la baronne de Rotschild au niveau de l'art de la table, ces gens qui ne méprisent pas réellement consciemment les autres mais qui, vivant dans leur milieu sans vraiment jamais en sortir, considère tout les autres comme ils se considèrent eux-même : cultivés, riches, "je m'en foutiste", volontairement provocateurs et choquants, sérieux sur des sujets qui pour d'autres paraissent futiles et légers sur des sujets que beaucoup considère comme sérieux. Ce sont des gens qui se mettent volontairement "hors du monde", une démarche volontaire.

Quand au "snob culturel" je préférerais employé le terme de "pédant"... c'est plus ce qu'ils sont plutôt que des snob...
Citation :
Provient du message de baai
Ca ressemble à un disciple de Merleau-Ponty qui a mal tourné. Zut j'ai oublié son nom à çui-ci.

- non c'est pas une fausse citation gratuite pour coller un vrai nom qui fait peur gratuitement; snob c'est çui qui dit qui y est comme disait je sais plus quel intelligent contributeur avant -
D'ailleurs quand on fait une "fausse citation" il est indispensable d'y coller le nom d'un auteur, si possible d'un qui à écrit dans le style de la citation...
Il m'est arrivé de recourir à ce stratagème a la fac dans certains de mes devoirs, les profs voulant toujours qu'on appui les arguments par le truchement de citations de grand auteurs, quand on n'en connaît pas autant en inventer...
Ca fonctionne assez bien, personne ne peut vraiment se targuer de connaître tout les écrits d'un tel auteur... et si la citation reste assez proche de son style et de ses idées c'est sans problème, ça passe tout seul...
Citation :
Provient du message de Loengrin Ismelüng
Que ce soit l'utilisation des "En revanche", "Bien que", "Enfin" etc. ou le simple fait de revenir régulièrement à la ligne cela aide à la lisibilité et à la continuité du texte...
Certainement, je trouve que cela va de soi et ce n'est pas vraiment le sujet.

Citation :

Mais utiliser des citations afin de "faire joli" je ne voit pas l'utilité, si elles sont mise au service d'une argumentation bancale elle n'aideront pas vraiment... c'est, bien sur, un procédé rhétorique comme un autre, mais il est risqué, il suffit d'une personne ayant accès au fond de connaissance pour que la démonstration appuyé par cette citation vole en éclat simplement en remettant la phrase dans son contexte
Oui et non. Il se peut que la citation soit correctement employée mais reste superflue ou pédante. Mais est-ce que c'est mal ou bien est-ce que ça s'apparente à l'embellissement d'un post comme on décore une fête d'anniversaire même si c'est inutile ?

Citation :

Par exemple, imaginons que quelqu'un décide de démontrer l'existence de dieu en utilisant, pour se justifier, l'argument ontologique de Descartes (j'ai en moi l'Idée d'infini, hors l'infini n'existe pas dans le monde autour de nous, donc il faut que quelqu'un ai placé cette Idée en moi, ce quelqu'un ne peut être qu'infini pour pouvoir connaitre l'idée, le seul être infini est Dieu, puisque j'ai l'Idée d'infini c'est que l'infini existe, et donc Dieu existe et c'est de lui que me vient l'Idée d'infini, en gros voila l'argument ontologique), c'est un procédé rhétorique acceptable, mais il suffit de connaitre la réfutation faite par Kant (j'ai en moi l'Idée de Pégase, le Pegase n'existe pas pour autant, puis une longue démonstration assommante que je ne ressortirai pas là )pour que toute l'argumentation tombe...
J'aurais bien quelque chose à répondre (si si, vraiment ) mais ça ferait un peu hors sujet

Citation :
En bref, le snobisme culturel ne vaut que si l'on ne tombe pas sur un vrai érudit...
Je ne suis pas du tout d'accord. En fait, ça tient peut-être avec le fait que la définition de snobisme ne soit pas la même pour tous (je ne partage pas celle de baai non plus, qui rejoint celle-ci).

Citation :
Provient du message de baai
Merde, la tortue verte a piraté le compte de Corwin et j'avais pas vu.
Si c'est insinuer que je ne suis pas capable de poster un sujet intelligent par moi-même, je l'inscris dans mon grand livre des rancunes

Citation :
Y a le mauvais snobisme.
Et y a le bon.
Le mauvais est identifiable à sa ringardise et au fait qu'il ne sert à rien, même malgré lui, il ne sert à rien. C'est le terreau des impostures.
Exemple type : l'intellectuel reconnu comme tel (avec bien sûr toute la notion de rébellion et d'underground que cela suppose),
Perso, je ne suis pas convaincu que la rébellion et l'underground soient indispensables : on peut parfaitement être un vrai snob intellectuel reconnu sans ça.

Citation :
qui s'avère d'une culture bien pointue (et passe sa vie à le montrer parce que ça vie, c'est ça et seulement ça, ce que je ne critique pas), et qui, à l'occasion d'une pause café, va être capable de s'exalter pour vanter les mérites/encenser, au pif... Johnny H.
Ca ne gêne pas qu'en soi. Ca gêne parce que ce qui ressemble à du courage n'en est pas : le combat est gagné d'avance, le bagage, les références du discoureur lui permettant d'avance de parer à toute objection. De toute manière, impossible d'en placer une.
En fait, je ne trouve pas ça plus gênant qu'avant ton premier argument. Après tout, on le sait que ce n'est pas du courage, et on peut s'y montrer indifférent sans se laisser enquiquiner pour si peu.

Citation :
Bien sûr, en acte ou en parole, il peut y avoir, il y a une forme de gratuité qui peut rigidifier. Mais pourquoi s'en rigidifier ? Et c'est là que je revois une partie du rappel sur le sujet à propos du vocabulaire sur jol : un mot peut semblé gratuit et l'être, que m'importe si je le découvre et qu'il me grandit ?
On est d'accord.

Citation :
Provient du message de Aloïsius
En ce qui concerne le vocabulaire, même chose : le snob emploiera un jargon infâme et pédant, généralement incorrect, plein "d'opportunité" sans même parler du célèbre "référentiel bondissant" et autres "compétences transversales". Le snob est souvent un cuistre.
Et si il emploie pédant et opportuniste mais correctement, ce n'est plus du snobisme ?

Citation :
Provient du message de Grenouillebleue
Pour moi, le snob est quelqu'un qui feint d'aimer quelque chose parce qu'il estime que le fait de l'aimer renvoie une image positive de lui-même.
Les grands auteurs, la grande littérature, le vocabulaire riche, peuvent tous faire partie de ce type de démarche. Le snob considérera que la citation des auteurs classiques donne plus de poids à ses arguments, et que l'emploi d'un vocabulaire pédant lui permettra de s'attirer l'admiration de ses pairs.
On peut donc en déduire que le snobisme est une démarche volontaire. On n'est snob que si on fait l'effort de l'être.
Je suis assez d'accord avec ça.

Citation :

Les gens qui parlent systématiquement avec un vocabulaire riche, et appellent instinctivement de grands auteurs à l'appui de leurs arguments, ne peuvent selon moi être qualifiés de snob. Leur comportement sur ce forum n'est que le prolongement de la culture dans laquelle ils ont baigné, et de leur personnalité dans la vie de tous les jours.
Là je ne suis pas certain (d'où l'utilité du fil). Ca pourrait ne pas être incompatible avec le snobisme. A moins qu'on le fasse réellement sans s'en rendre compte (et encore, certains petit "de" qui parlent à la Marie-Chantal ne le font sûrement pas exprès et sont probablement snobs).

Citation :
Provient du message de Khronos
Khronos & Loengrin 2 - Baai 1
Je n'ai pas lu celui-là mais ce que j'ai lu de Balzac ne m'a pas rebuté du tout, contrairement à ce qu'on m'avait promis. Mettez-moi dans le camp qui vous plaira

Citation :
Mais à propos de snobisme j'ai sinon une autre définition du moins d'autres éléments caractérisant ce trait.
Dis tout de suite que tu n'as pas pu t'empêcher de réécrire mon post parce que tu ne l'aurais pas dit comme ça

Citation :
Compléments sur le snobisme

Le snobisme...tout d'abord il n'est pas que philosophique ou littéraire, le cinéma, la peinture, tout ce qui relève de la culture doit être inclus, parce que la culture concerne tout le monde ([Edit: ah ben tiens c'est justement le titre du fil ).
Humm... (temps d'arrêt) Coïncidence ? (a dire très vite avec un air soupçonneux)
J'ai volontairement restreint le domaine au snobisme littéraire et philosophique histoire d'avoir des réponses sur ce qui me trottait dans la tête.

Citation :
Le snobisme est donc différent selon le niveau de culture des groupes sociaux, un peu à la manière des borgnes et des aveugles. Sur les forums de www.jeuxvideo.com, l'évocation de Coelho peut convenir. Sur JOL, 10 lignes recopiées de Nietzsche suffisent. En Khâgne, il faut être en mesure de critiquer un peu le style de Joyce.
Absolument d'accord. Quand on parle de briller en société, ça implique que la société afférente le permette. Et ça n'enlève rien au propos.

Citation :
Indépendamment de tout dictionnaire, le snob est aussi celui qui utilise un mot très compliqué pour exprimer un concept qui peut s'expliquer avec des mots plus simples. Bien sur, c'est moins fréquent car 2 synonymes n'ont jamais totalement le même sens, et qu'il est bon de sortir périodiquement des mots d'un emploi peu fréquent, ça fait partie de la richesse de la langue. Mais franchement, un post n'est pas une thèse de linguistique, qu'est ce qui m'a pris d'utiliser le mot "syntagme" alors que "locution" aurait suffit ?
Compétition entre snobisme et la volonté du mot juste ?

Citation :
Un petit clin d'oeil à notre gongoriste national, Baai, qui, pour l'avoir vu en action, devrait plutôt être considéré comme un dictionnaire vivant que comme un snob.
Sans porter de jugement, quelle est la différence avec ce que tu décris juste précédemment ?

Citation :
Pour qui croit échapper au snobisme je demande ce qui l'a amené à lire de grandes oeuvres, ou ce qui l'a amené à boire jusqu'à la lie un roman chiantissime.
Ce serait dévier, mais je retomberais sur le vieux débat qui consiste à se demander si la culture doit automatiquement être amusante (personnellement je pense que non).

Citation :
- Le paragraphe abstrus: Là ça devient plus difficile. Difficile de distinguer le snob du pas snob, parce que les deux peuvent s'exprimer avec la même forme.
Mais alors, s'ils sont si difficiles à différencier, qu'est-ce qui dans les faits (puisque après tout c'est tout ce qui compte) permettrait objectivement de qualifier l'un de snob et l'autre d'intellectuel ? Et est-ce que ces deux notions sont seulement incompatibles ou carrément indissociables ?

Citation :

Quand je vois untel (j'ai malheureusement des personnes précises en tête)(n'ayant pas posté ici par contre) dire "mais vous n'avez rien compris à Nietzsche" je me demande ce que lui même en a compris. 3 cours de philo et l'intro du bien et du mal ça suffit pour se sentir en Osmose avec Nietzsche ? Ou alors peut on parler de manière précise de la pensée Freudienne quand on sait que lui même a pu produire des idées antithétiques ?
Ca dépend (comme d'hab' quoi). De comment c'est fait, j'imagine. Quelqu'un qui n'aurait pas fait pèlerinage sur les sentiers les plus exhaustifs de Nietzsche (ça existe ? ) mais qui en aurait néanmoins eut une approche ne pourrait-il pas parler de ce qu'il a découvert ? Probablement pas s'il l'assène comme une vérité universellement reconnue, mais il pourrait vouloir exprimer son ressenti par rapport à la chose en question.

Citation :
Le snobisme augmente il avec la culture ?
Je pense que oui, jusqu'à un certain point. Au départ, il y a l'inculte, qui ne peut rien dire. Puis le légèrement cultivé, qui s'aperçoit qu'il peut soudainement régner sur le royaume des incultes. Dès lors commence une lutte constante pour ne pas basculer du côté obscur de la force.
Je ne suis pas totalement d'accord. Probablement que ça augmente au début : le snob qui voudrait s'en donner les moyens commencerait par apprendre le minimum pour pouvoir briller là où il peut, et il pourrait en apprendre davantage par la suite histoire d'étendre son territoire. Mais après, celui qui s'acharne, qui en fait presque un sacerdoce, est-ce qu'un snob se donnerait tant de mal pour si peu (finalement) ? Je pense que certains le feraient, mais certainement pas tous.

Citation :
Et puis la culture continue à monter, et vlan, c'est le Nirvãna (1 point snob pour l'accent sur Nirvana alors que je l'oublie la plupart du temps, et 1 autre s'il est mal placé).
C'est bon. Par contre, c'est un nom commun (et il me semble que c'est une barre et pas un tilde)

Citation :
Plus besoin de prouver ce qu'on a lu, la culture sert désormais à jauger une oeuvre pour ce qu'elle est en faisant abstraction de tout ce qui n'y est pas attenant.
Si je te suis, on se rejoint.

Citation :
Mais de même que l'inné et l'acquis sont inextricables, comment être sûr des origines de notre désir pour une oeuvre ?
Entre snobisme ou intérêt véritablement désintéressé (huhu) tu veux dire ? Ca sous-entendrait que le snob s'ignore, or je pense qu'il sait quand il prend la décision de lire un livre dans le but de s'afficher. Ou alors le snob ne l'est que lorsqu'il cite (ou autres attitudes décrites plus haut) et il ne l'est jamais au moment du choix et/ou de la lecture première.

Citation :

*j'ai la faiblesse de penser qu'un critique d'art est un artiste frustré, et que c'est un milieu dans lequel on trouve beaucoup de snobs.
Autant la deuxième partie du syntagme ( ) peut paraître fondée, autant la première me semble relever du stéréotype.

Citation :

Ce snob, c'est sinon une facette de l'auteur, du moins un trait qui l'a marqué, et pour cause, un auteur est rarement inculte et le snobisme augmente avec le niveau de culture d'un groupe social. C'est donc une marque de recul de l'auteur par rapport au snobisme.
Ca fait un peu freudien comme concept, ça me rappelle le complexe du phallus de l'auteur dont l'assassin tue toujours au couteau Mais il doit y avoir du vrai.

Citation :

Aux personnes cultivées qui me lisent et qui pourtant se sentent parfaitement détachées de tout snobisme je demande: pourquoi parler de Nietzsche, de Bergann (1 point rétroactif pour bibi), ou d'Hegel sur un forum de jeu vidéo où au mieux 1 personne peut vaguement vous comprendre ?
Sans faux semblants, j'aime à croire que plus d'une personne peut comprendre ce genre de références. Pas toutes les personnes toutes les références, mais tout de même. Pour autant qu'on s'entende sur le sens de cette compréhension, s'il faut comme tu le disais plus haut avoir lu l'intégrale reliée du philosophe en question alors peut-être

Citation :
Provient du message de mobidique
AU delà de cela, on peut se questionner, et d'ailleurs je m'interroge, sur la légitimité des sujets abordés sur le forum JOL Bien sûr y a pas que les jeux vidéo dans la vie et bien sûr on peut parler d'autre chose, mais bon, après tout y a quand même sans doute des forums dédiés à la philo ou à la politique ... Alors bien sûr ça me gène pas, je porte pas de jugement mais des fois je regarde la bannière JoL et je me demande si je me suis pas trompé.
Ben c'est toujours pareil : on peut après parler de tous les sujets sérieux sur la Taverne, ce forum n'est finalement dans une communauté de jeux online que par état de fait. Il n'y a pas de problème avec ça à partir du moment où on le sait. On ne peut décemment pas dire que l'habitué de la Taverne va être surpris d'y voir ce qu'on y trouve.

Citation :
Provient du message de Ulgrim
Je réponds, bien que ne rentrant pas dans la catégorie ( je ne suis pas " cultivé ", j'ai étudié, c'est différent pour ma part ).
Pas pour moi. Après tout, on ne naît pas cultivé et il faut bien s'en donner les moyens : que ce soit par l'étude, en lisant un livre ou en regardant un documentaire, ma foi...

Citation :
Provient du message de Meriador
[...] seraient des snobs ? Ah... Parce que leurs constructions de phrase et le vocabulaire qu'ils emploient sont "alambiqués" et donc compréhensible par une partie seulement du public JOLien ? Mais dans ce cas, quelle différence avec les "private joke" que s'échangent certains membres, laissant pour le coup les autres hors de course, et là pas moyen de prendre un dictionnaire...
Les private jokes, du snobisme ? A creuser...

Citation :

Je ne m'étends pas plus, de toute façon je n'ai pas eu à le faire, n'ayant pas eu de proposition malhonnête etc.
Là je ne te suis pas.

Citation :
Provient du message de baai
Ca part d'une impression : véritablement je n'ai jamais eu ce ressenti, sur jol, d'être confronté à un snobisme, à une évidence de snobisme.
C'est bon à savoir. Pour savoir ce que tu conçois comme snobisme, j'entends.

Citation :

Si j'en cherche le pourquoi, ce ne sera pas du côté d'un manque d'enjeu mais une nouvelle fois de celui des préjugés : quand on est snob, on est snob. On se vit comme un absolu. Si je le suis sur jol, au nom de quoi ne le serait-je plus dans la rédaction des Inroks ?
Voilà la fameuse conception annoncée en début de message vis-à-vis de laquelle je m'inscris en faux. Je crois en le snobisme de situation. Par exemple, le snob de petite catégorie se montrera snob dans le milieu qu'il sait pouvoir dominer mais restera bien sagement coi parmi des quidams plus cultivés que lui.

Citation :
Mais c'est impossible, ce n'est pas parce que j'aurais trouvé un maître en snobisme que je cesserais d'un coup de l'être. Le snobisme est trop un état d'esprit, c'est trop moi (c'est pour la bonne cause le "je" hein ), il y a trop d'égotisme, trop d'auto-satisfaction, trop de références à caser dans ma tête pour que je cesse d'être snob. Je le suis de manière congénitale que c'en est devenu objectif.
Peut-être, mais alors le snobisme restera intérieur et non exprimé dans tout un tas de situation. Ce qui revient pratiquement au même que de ne pas l'être, si on considère que l'on a vraisemblablement aucun moyen extérieur de confondre un snob dissimulé.

Citation :
[Définition du snob selon baai]
On en arrive à la vision plutôt "positive" du snob. Un peu comme on peut voir un fou comme un psychopathe ou comme un doux rêveur.
En tout cas, je ne partage pas ce point de vue, il ne correspond pas vraiment à l'image que je me fais du snob. Alors, il y a un canon ou bien c'est purement subjectif ?

Citation :
Ca résume la raison du bémolage : est-on vraiment un snob quand notre snobisme est condamnée à l'intermittence d'un guirlande de Noël ?
Je dirais oui. Ou, au pire, si ce n'est que son expression qui se fait stroboscopique (cf. ci avant).

Citation :
Ca doit être un piètre outil, réservé à l'apprenti condamné à le rester. Le snob cherchera plutôt ses citations dans des éditions rares et épuisés.
Pas selon moi. Le snob n'a pas à rechigner à la facilité si tant est que ce qui l'intéresse c'est plus le paraître que l'être - point de fond de notre désaccord, me semble-t-il.

Citation :

'Fin bref, je vois plutôt, ce sera mon dernier critère, le snob comme un être amorale et éhonté, et culotté, tous les moyens au service de sa fin.
Là tu apportes plutôt de l'eau du côté de mon moulin, non ? Tous les moyens pour arriver à ses fins, le web donc pourquoi pas, la facilité qui va avec, et la fin avant tout plutôt que le fait.

Citation :

J'aurais donné plus d'importance aux pédanterie et mépris en rabaissant un peu (un tout petit peu) le fait d'user de culture.
C'est bien du snobisme culturel qu'il s'agit

Citation :
Provient du message de Cæpolla
J'aurais dit sectarisme plus que snobisme. Difficile de prendre un air supérieur quand tu n'es plus qu'un squelette décharné d'où pendent encore quelques lambeaux de chair en décomposition.
Alors là... Moi qui me frottais les mains à l'idée de lire ton intervention, ce n'est pas que je reste sur ma faim, c'est que je meurs carrément d'inanition

Citation :
Provient du message de baai
Khronos : "Oui, le snobisme c'est du mimétisme à la base."
Fin de citation.
Il va falloir t'expliquer. Parce que je en suis pas loin de partager cette opinion mais elle ne correspond par contre pas à la tienne, a priori.

Citation :
Provient du message de Loengrin Ismelüng
C'est le problème de tout topic parlant d'un sujet sans avoir donné la définition de ce dont on voulait parler.
Beaucoup de gens croient que tout le monde a la même définition qu'eux d'un mot.
J'ai quand même commencé en donnant des définitions succinctes, volontairement incomplètes et assez molles de conviction puisque, en fait, une partie de l'idée du débat est de dégager le concept.

P.S.: c'est la plus longue réponse de l'histoire de JOL ? Je blague.
J'avoue n'avoir lu que le premier poste est des bribes des autres, mais mon opignon sur le snobisme reste qu'il est n'est pas dangereux, tant qu'il ne verse dans l'élitisme ("du style, ceux la ne sont pas digne de me parler")
Dans une tentative désespérée de recentrage du débat, et puisque Loengrin n'a pas fourni cette définition du snobisme qu'il appelle pourtant de tous ses voeux :

Snobisme : Admiration pour tout ce qui est en vogue, dans les milieux qui passent pour distingués (Petit Larousse, cité par Corwin).

Problème. A l'époque où le mot snob apparaît en France, la société est relativement (en) uniforme, la consommation (culturelle ou autre) encore faible, et les milieux distingués facilement identifiables : d'abord l'aristocratie, puis à partir des années 30 la jeunesse grand-bourgeoise. On se distingue du peuple, masse grisâtre et mal lavée, les choses sont nettes et précises. Et quand on aime le camembert, on le mange donc à la petite cuillère pour au moins garder les torchons et les serviettes sur des étagères bien distinctes. A l'heure qu'il est, où chacun a prétention à appartenir à une tribu (comme on dit chez les marketeurs), tout le monde se veut distingué des autres. Chacun peut donc être snob et y met d'autant plus d'énergie qu'aucun critère objectif (milieu, profession, fortune, naissance) ne le distingue de son voisin.

Si l'on part de cette définition du snob, on est donc très loin du sujet de départ, qui de fait portait plutôt sur la pédanterie ou l'élitisme. D'un autre côté, le snobisme étant désormais dilué dans toutes les couches de la population, et exacerbé par la consommation effrénée, on peut aussi le redéfinir par "affecter de connaître et/ou d'aimer quelque chose parce que ça fait bien", parce que ça permet de se rattacher à un milieu distingué des autres, et donc de s'extraire de la masse pullulante et désormais superficiellement protéiforme (en réalité toujours aussi uniforme une fois débarrassée de ses oripeaux rituels, mais passons). Une forme de rassurance sur son identité, plutôt que l'arrogance tranquille et assumée des classes dominantes d'antan, pour lesquelles le snobisme avait une valeur ludique.

Laissons de côté la perception des autres de son propre snobisme. On n'en sortirait plus. Si je déclare sur JOL préférer Lorie à Led Zeppelin, on me traitera de snob. Si j'affirme trouver Sainte Beuve supérieur à Proust, on me jugera également snob (à raison). Mais si je dis trouver Proust supérieur en tous points à Sainte Beuve, ce qui n'a rien de snob, j'en serai pourtant encore un, puisque j'aurai cité deux auteurs que 99% des lecteurs de ce forum n'ont pas lu et ne liront jamais. Donc non, ce ne sont pas les autres qui décident du statut de snob. Les autres peuvent se tromper, et de fait ils se trompent beaucoup.

Donc si l'on prend "affecter de connaître et/ou d'aimer quelque chose parce que ça fait bien" comme définition vulgarisée du snobisme, et bien entendu son contraire "affecter de connaître et/ou de mépriser quelque chose parce que ça fait bien", alors oui, il y a de nombreux snobs sur JOL, mais ils ne sont pas forcément où l'on croit les trouver. Et surtout, multiplicité des identités aidant, ils sont bien plus difficiles à identifier. Snob, celui qui prétend a-do-rer Coelho ? Celui qui dit mépriser Matrix 2 ? Va savoir... On se doute bien que certains le sont, mais comment juger de la sincérité du posteur ? On peut sincèrement a-do-rer Coelho ou mépriser Matrix 2, après tout.

Ce qui permet de revenir sur ce que je pensais être à la limite du HS dans mon premier post : le cas le plus flagrant de snobisme culturel à notre époque, sans équivoque aucune, est d'invoquer le sacro-saint second degré afin de consommer ce qui est en vogue tout en se distinguant de la masse. Et les sujets joliens les plus snobs sont ceux consacrés à la descente en règle de la télé-réalité ou des idoles de pré-adolescentes. Le snob de Vian trouvait la télé ennuyeuse puis pensait à la retourner et la trouvait soudain épatante. Le snob d'aujourd'hui regarde TF1, puisque c'est la mode, mais au au second degré, contrairement au vulgus pecum qu'il se doit bien sûr de venir fustiger sur un forum pour affirmer sa différence.

Bref, foin de citations ou de mots abscons, la pédanterie littéraire n'est aujourd'hui que l'arbuste rachitique qui cache la forêt sans fin du nouveau snobisme culturel.
Message roleplay
Citation :
Provient du message de Corwin Elentári

J'ai quand même commencé en donnant des définitions succinctes, volontairement incomplètes et assez molles de conviction puisque, en fait, une partie de l'idée du débat est de dégager le concept.
Je rebondis là-dessus parce que ça me semble essentiel.
D'un autre côté, je trouve ces fils de discussion fascinant en ce qu'ils sont moins des discussions que des tests de Rorschach (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un test où on vous présente une série de tâches d'encre et où on demande au sujet de dire tout ce à quoi cela lui fait penser). Plus le sujet du débat est flou, plus il se ramène à la tâche d'encre, et plus il est facile pour chacun de projeter son moi dessus. Exemple typique à mon sens de cette démarche (ce n'est pas un reproche) : le message qui parle de la soeur blessée par des remarques méprisantes à propos de ses goûts (ce qui n'a rien à voir avec du snobisme, sauf à avoir une conception extrêmement vague et englobante du snobisme, d'où le retour à la tâche d'encre, prétexte pour parler de soi).

Si je puis me permettre donc (ce qui est une formule absurde dans notre cas, puisque sauf à m'enlever mon clavier des mains, je ne vois pas comment on pourrait ne pas me permettre), petit détour par l'étymologie.
Snob est un mot qui vient de l'anglais. A l'origine et dans cette langue, il semblerait qu'il désignait les cordonniers. Au XVIIIème siècle, dans l'argot de Cambridge, il s'est mis à désigner ceux qui ne faisaient pas partie de l'Université. Et par extension, il a servi à nommer les personnes de basse condition des grandes écoles britanniques qui cherchaient à être assimilées aux gens distingués de la bonne société en étalant des manières qu'elles leur empruntaient sans discernement. D'ailleurs, il a également été proposé comme étymologie de snob, une construction sur s(ine) nob(ilitate) (sans noblesse).
En ce sens, le mot français qui correspond le plus exactement au sens original anglais est "cuistre" (mot péjoratif pour désigner les valets de Collège sous l'Ancien-Régime).

C'est donc dire que snob a un sens différent suivant le contexte.
Snob est une marque de mépris railleur lorsqu'il est employé par quelqu'un de la sphère supérieure pour se moquer de la personne de la sphère inférieure qui aspire à l'ascension et singe maladroitement les comportements de ceux qu'ils envient. C'est le sens premier.
Snob est un appel à l'humilité lorsqu'il est lancé par quelqu'un d'une sphère égale à un autre qui essaye, maladroitement, de se comporter comme celui qu'il n'est pas : "hé ho, arrête de me prendre de haut, malgré les airs que tu te donnes, tu restes comme moi". C'est le sens qui revient souvent dans ce fil.

Et c'est donc dire que le thème de départ, celui du snobisme culturel, est un non-sens. Parce que, par définition, il n'y a pas de snobisme sans hiérarchie de statuts. L'étendue plus ou moins vaste des connaissances n'établit pas une hiérachie de statuts entre personnes. Et les différences de classes sociales ne recoupent pas des connaissances plus ou moins vastes, mais favorisent et rendent possible des goûts totalement différents : là on écoutera plutôt Skyrock, là on écoutera plutôt France Musique, et les auditeurs de chacune se demanderont toujours comme font les auditeurs de l'autre pour écouter leur bouillie.

Certains donnent en exemple de snobisme, la personne qui parlerait de Kant sur ces forums dans le but de faire étalage de son savoir. Parler dans le but d'étaler son savoir (réel ou feint), ce n'est pas du snobisme, c'est de la pédanterie. Et pour faire mienne une remarque inspirée de Mobidique et Khronos, je pense que la pédanterie est d'auntant plus tentante sur un forum de jeux vidéos : du fait que le centre d'intérêt principal est censé être les jeux vidéos, une référence à Kant qui vous vaudrait une remarque assassine de votre correcteur le jour du Bac de philo peut néanmoins suffire ici à poser votre personnage, puisque la plupart se fichent de cet auteur comme de leur première chemise.

Or, justement, le snob quand il parle de Kant ne cherche pas à étaler son savoir ou à faire croire qu'il en sait plus que les autres. Son but c'est de (se) faire croire son appartenance à la classe supérieure. Son discours sur Kant (d'ailleurs pourquoi tout le monde parle de Kant comme si c'était exceptionnel d'avoir quelques notions sur le bonhomme, sachant qu'il existe une épreuve de philo au Bac, que la plupart passe désormais cette épreuve, et que Kant est un des auteurs essentiels du programme ?) n'est qu'un élément dans une stratégie plus globale de mimétisme de la classe sociale à laquelle on aspire : achat d'une paire de Ray-Ban ou d'une montre Cartier (où n'importe quel autre produit du commerce du luxe restant accessible à un salaire modeste qui a envie de casser sa tirelire), vacances dans des destinations branchées, achat du livre ou du magazine qu'il est bon d'avoir (à défaut de lire), etc. Parce que le snob a bien remarqué que dans telle classe on se comportait plutôt comme ceci, alors que dans son milieu d'origine on se comportait plutôt comme cela : et dans sa naïveté ou son aveuglement, il mime comme d'autres revêtent la robe de bure en pensant que cela suffit pour les faire moines (ouvrir les pages roses du petit Larousse permettait pourtant de se convaincre du contraire).

Sans aller jusqu'à donner des noms pour rendre mon exposé plus concret (d'une part parce que ce n'est pas bien de dire du mal de ses petits camarades ; d'autre part parce que l'honnêteté impliquerait que je me cite dans au moins une des des listes, et que bon, non quoi), il me semble qu'il y a une différence entre la pédanterie (ce dont beaucoup parlent) et le snobisme (le sujet, si je ne m'abuse).

Sinon, pour ma part, je suis contre le snobisme de culture (référence au titre de ce fil), rien ne vaut le snob élevé au grain à l'ancienne.

//edit : voilà ce que c'est que taper un message sans mettre à jour le fil, FautVoir dit une partie de ce que je voulais dire.

---
Caepolla, cul hisse Treux
Tchernia, si tu dis que machin est superieur a bidule, pour moi, tu deviendras plus interessant... Parce que tu es quelqu'un qui peut m'apprendre quelquechose. Malheureusement, il semblerait que les gens cherchant a en apprendre toujours plus sont TRES peu nombreux dans cette société qui semble avoir comme but l'abrutissement des masses... Et même si je snob en disant cela, celui qui taxe quelqu'un de snobisme est en général simplement un ignorant qui agit par jalousie et idiotie... Je dis bien en général. Car le snobisme n'est pas une question d'etalage de culture, c'est uniquement le comportement de quelqu'un qui, en faisant semblant de se moquer d'une chose, y attache en vérité une forte importance, dans le seul but d'attirer l'attention sur lui. Manque de bol, en général, ca deplait... sauf, en apaprence, aux autres snobs et a ceux pour qui le paraître est important.
Au fait. Qu'en est-il du snob qui, quoi qu'il arrive, va chercher a s'opposer a ceux qu'ils cotoient pour, là aussi, se démarquer?
L'anti-snob de base en quelque sorte. Celui qui cultive l'esprit de contradiction, celui qui, face a de vrais snobs, va expliquer qu'il va souvent taper la discut avec des mendiants et qu'ils ont plein de choses interessantes a apprendre, et qui face aux dit mendiants, va presque les snober au premier sens du terme, en tentant de leur montrer que leur vie est "mal".
Snob ou pas snob d'apres vous, celui qui agit en permanence par esprit de contradiction et qui ne montre jamais sa réelle opinion?
Corwin... ah Corwin, ça m'a l'air dément tyous ces quotes. Sort&nt d'un apéro qui a duré beaucoup trop d'heures, je réécris chaque mot 3 ois et devrais patienter jusqu'à demain pour répondre. hélas c'est irrépressible,.


Compromis : je ne réponds que sur une phrase et on dit que ça a valeur d'ellipse, comme quand au cinéma on montre 11 figurants frottant la chaussée du talon pour signifier la foule, ok ?




Citation :
Provient du message de Corwin Elentári
Là tu apportes plutôt de l'eau du côté de mon moulin, non ? Tous les moyens pour arriver à ses fins, le web donc pourquoi pas, la facilité qui va avec, et la fin avant tout plutôt que le fait.
Je réponds non, pas tellement par esprit de contradiction. Raison : l'un de mes critères objectifs de définition du snob : le milieu endogène, la cooptation. on ne née pas snob, on le devient, les circonstances ou le hasard ont une responsabilité. Ensuite la volonté prend le relai, sous la forme du mimétisme. Une forme de mimétisme social plus que de reproduction sociale (mais elle est souvent là de manière concomitante) à vrai dire.
Le mimétisme porte bien sûr sur des références, je le dis et l'avoue, mais plus encore sur une attitude. Or au niveau de l'attitude, la première chose que le snob apprend, c'est à être le winner dans une situation donné. MOn avis : jamais le snob, à moins d'être un pauvre snob raté donc un non snob, ne prendra le risque de piocher ses biscuits dans le tout-venant citationnel. Il ne s'agit même pas de ne pas prendre le risque, il s'agit d'un orgueil démesuré avant tout.
Un snob qui utiliserait "j'aimerais être une larme pour naitre dans des yeux, etc. " ou "un homme qui en tue un autre est un criminel, un homme qui en tue des millions, etc.", c'est l'antithèse d'un snob.
Experts du web mis à part, le snob ne prend pas ses citations sur le web. Dans quoi son élitisme serait une baudruche crevé d'avance, e loué en soit le web, en somme ? (Non, même pas, comment se vanter de ça).
Le snob, il pioche dans les écrits de jeunesse de Gabriel Matzneff



Je sens que ça va être dur en relisant demain mais je prends le risque - antisnobisme oblige
Caepolla a, je crois, bien recentré le débat, ainsi que Fautvoir.
Je me permets de résumer ( par là même, je montre mon puissant esprit de synthèse ), leurs pensées, surtout celle de Caepolla.
Le snob n'est pas celui qui se veut supérieur aux autres, car celui-là est pédant.
Le s(ine) nob(ilia), le sans noblesse, le snob donc, est celui qui veut imiter, mimer, mais surtout pas singer, alors même que c'est le résultat qu'il obtient, les gens de plus haute condition culturelle et sociale que lui. L'exemple-type sorti de mes hautes pensées sociologiques serait donc le parvenu qui se met au golf car le chirurgien du coin ainsi que le notaire y jouent. Exemple applicable à la culture littéraire, évidemment.
De fait, Corwin parlait donc bien de pédanterie, et non de snobisme, au sens étymologique du terme.

Je crois que ces deux posts de Caepolla et Fautvoir m'ont montré la voie. Ou plutôt la solution.

D'après ces exposés, j'en conclus que le snob a soif d'apprendre. Seulement, il veut apprendre non pas pour s'enrichir, pour cultiver sa différence et sa façon de pensée, mais bien pour imiter les gens qu'il croit supérieurs à sa personne.
L'état "snob" est donc la forme primaire de l'état "parvenu", en somme.
Ces discours me font penser à ces romans, où le personnage cherche désespérément à ressembler à ses "supérieurs sociaux". Pour finalement se rendre compte que derrière le verni culturel se cachent les mêmes peurs, ressentiments, pensées, que les gens de sa condition. Mais là où le système devient vicieux, c'est que cette nature humaine, cachée sous une couche de culture, est toujours présente. Tellement camouflée qu'elle ressort de façon beaucoup plus crue que chez les couches sociales "moins aisées"( je développerai ce point si besoin est ).
Je crois que Baai, ou Fautvoir, donnait cet exemple du "cultivé", de l'intellectuel en somme, qui après une argutie de plusieurs minutes, arrivait à une conclusion qui ne valait pas mieux ( ou pas pire ? ) qu'un boniment populaire, une rengaine proverbiale.
D'où le vice du pédant, et l'erreur du snob. L'un méprise, l'autre envie. L'un est mauvais, puisqu'il ne partage pas, l'autre est très moraliste, puisqu'il cherche à atteindre son paradis, en copiant tant bien que mal les gens qu'il s'est posé en modèle.

Pour conclure cette subtile redite ( ), je finis donc par croire que le sort du snob est plus enviable que celui du pédant. Ceci car le premier est aveuglé par une éventuelle mobilité sociale ascensionnelle, alors que le second est déjà au sommet, et attend de voir qui pourra y parvenir, et à quel prix. Seulement le snob peut se rendre compte de son erreur. Le pédant ne fait pas d'erreurs, il est conscient de sa supériorité, et en joue. En cela, le pédant est méprisable.
Finalement, le seul pédant qui mérite considération serait le professeur, et les seuls snobs qui méritent d'avoir la considération du pédant serait l'étudiant.
Erf merci Cæpolla, je vient d'apprendre ce qu'étais un snob... j'utilisais donc ce terme de façon erroné... il ne me reste plus qu'à retenir cette définition...

Donc impossible de parler de "snobisme culturel" autrement qu'en parlant des gens inculte qui voudrait singer les gens cultivé en utilisant d'une mauvaise manière un vernis de culture glané ça et la...
La ce serait plus proche de la définition du snob culturel alors je pense...

Autrement :

Citation :
Provient du message de Cæpolla
(d'ailleurs pourquoi tout le monde parle de Kant comme si c'était exceptionnel d'avoir quelques notions sur le bonhomme, sachant qu'il existe une épreuve de philo au Bac, que la plupart passe désormais cette épreuve, et que Kant est un des auteurs essentiels du programme ?)
En terminale le livre de Kant abordé serait-il : "idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique" ?
Parce que ce livre est facilement abordable mais n'est qu'un livre "mineur" dans la philosophie de Kant...
En revanche, son livre le plus connu est "critique de la raison pur", et la c'est autre chose... c'est deux années complètes de cours de fac sur ce livre et je suis loin d'avoir vraiment tout saisi...
Kant le disait clairement, il écrivait pour les spécialistes c'est pourquoi ses livres sont difficilement abordable si on ne connait pas les "clés" du vocabulaire Kantien...
Pour Hegel le problème n'est pas tant la manière dont il à écrit (encore que ce soit loin d'être si facile, mais après du Kant ça passe tout seul ) c'est plutôt la somme phénoménale de travaux qu'il a écrit...
Citation :
Provient du message de Lilith_666
Je vous conseil d'écouter la chanson de Boris Vian : "J'suis snob"
Désolé, je n'aime pas les gens pédants qui donnent des "conseils". ......................................
Voici la chanson "J'suis snob" du grand Boris Vian. S'y reconnaisse qui veut ou qui ne veut pas ...


J'suis snob
J'suis snob
C'est vraiment l'seul défaut que j'gobe
Ça demande des mois d'turbin
C'est une vie de galérien
Mais quand je sors avec Hildegarde
C'est toujours moi qu'on r'garde
J'suis snob
Foutrement snob
Tous mes amis le sont
On est snobs et c'est bon


Chemises d'organdi
Chaussures de zébu
Cravate d'Italie
Et méchant complet vermoulu
Un rubis au doigt
De pied ! pas çui-là
Les ongles tout noirs
Et un tres joli p'tit mouchoir


J'vais au cinéma
Voir des films suédois
Et j'entre au bistro
Pour boire du whisky à gogo
J'ai pas mal au foie
Personne fait plus ça
J'ai un ulcère
C'est moins banal et plus cher


J'suis snob
J'suis snob
J'm'appelle Patrick, mais on dit Bob
Je fais du ch'val tous les matins
Car j'ador' l'odeur du crottin
Je ne fréquente que des baronnes
Aux noms comme des trombonnes
J'suis snob
Excessivement snob
Et quand je fais l'amour
C'est à poil dans la cour


On se réunit
Avec les amis
Tous les vendredis
Pour faire des snobisme-parties
Il y a du coca
On deteste ça
Et du camembert
Qu'on mange à la petite cuiller


Mon appartement
Est vraiment charmant
Je m'chauffe au diamant
On n'peut rien rêver d'plus fumant
J'avais la télé
Mais ça m'ennuyait
Je l'ai r'tournée
D'l'aut' cote, c'est passionnant


J'suis snob
J'suis snob
J'suis ravagé par ce microbe
J'ai des accidents en Jaguar
Je passe le mois d'août au plumard
C'est dans les p'tits détails comme ça
Que l'on est snob ou pas
J'suis snob
Encor plus snob que tout à l'heure
Et quand je serai mort
J'veux un suaire de chez Dior
Re: Bonsoir :)
Citation :
Provient du message de follet
ne peut lire la totalité pour raison de caprices foromesques.

Ne confondez-vous pas snobisme et pédantisme ?


Follet, tu devrais au moins lire mon post-synthèse présent sur la quatrième page, tu aurais la haute émanation des débats qui ont eu lieu ici, et par là-même la réponse à ta question.
Maître Ulgrim

Il est vrai.
Sottement, j’ai oublié, après avoir dû mener une haute lutte pour vaincre les divers messages d’inaccessibilité, que la dernière page peut être lue lorsqu’on ouvre la fenêtre de réponse.

Bien m’en a pris car j’aurais été tentée alors de mettre mon grain de sel, notamment sur l’association snobisme / littéraire ; de même sur les diverses réflexions (ne) plaçant les snobs (que) dans des couches inférieures (par rapport à quoi) briguant le statut (illusoire) d’une parenté avec une classe supérieure (au nom de quoi).
D’autant que les vrais snobs se croisent essentiellement dans les milieux aisés et développent, entre autres, un sentiment de supériorité par rapport à ceux qui ne sont pas eux (groupe) voire même à ceux qui n’est pas lui (individu). A différencier, comme dit, du parvenu.

C'est pourquoi il est curieux de parler, par ailleurs, de snobisme littéraire.
A mon petit avis : le plus souvent le snob s’écoute parler, le pédant est persuadé qu’on est accroché à ses lèvres.

Peut-être celui-là ne cite-t-il pas, mais copie. Il ne semble pas stupide d'avancer : D’autres useront de la même citation pour illustrer leur propos ou en raccourci d’un exposé personnel qui, autrement, s’avérerait être plus long.
Ne pas oublier, peut-être, celui qui aime partager le peu qu’il connaît, tout en restant conscient qu’il s’agit d’un rien au regard de l’immensité des choses à approcher.
Comme il a été dit, je crois, il faut tenir compte aussi du lecteur qui verra du pédantisme chez celui qui écrit, parfois par incompréhension de l’idée développée, ou divergence d’opinion, etc.

Sans compter qu’il faudrait, je pense, circonscrire les réflexions en tranches lieu : (au départ n’est-il pas question seulement de forum) ; éducation ; âge, etc.

Au sujet de la réflexion concernant la blessure d’un soeur ramenée au désir d’expression de soi....... (n’est-ce pas tout simplement l’expression d’une douleur qui demandait à être évacuée ?), cela me fait poser un mot que je pensais mettre ailleurs :

se moquer du manque de culture d’un tierce.

Cela peut sembler hors sujet et pourtant….

Quant à l’hermétisme de certains mots ou phrases pour une personne possédant un peu moins de vocabulaire :
c’est peut-être l’élément le plus essentiel à retenir des questions initialement posées car riche de conséquences tangibles.

Quant à savoir si tous les phraseurs sont des pédants…. Si possibilité de jugement il était donné, ne faut-il pas, entre autres, considérer l’ensemble des écrits ? Ne faut-il pas faire la différence entre ceux qui s’écoutent parler et ceux qui posent leurs opinions ? Ceux qui affirment comme vérité première et ceux qui proposent leurs réflexions ? etc.

arg de zut. Pour quelqu’un qui voulait faire très court voire pas du tout, me voilà pérorant......

En conclusion rapide, je crois que nous sommes quasi tous un peu pédants d’avoir voulu répondre à ces questions *rit*

Citation :
Provient du message de follet
Maître Ulgrim
Tu préfères le fouet ou les menottes ?

Quant à savoir si nous sommes pédants en répondant à ces questions, je me suis moi même posé la question et j'en suis arrivé à la conclusion suivante : Oui.

Citation :
Provient du message de follet
[b]Bien m’en a pris car j’aurais été tentée alors de mettre mon grain de sel, notamment sur l’association snobisme / littéraire ; de même sur les diverses réflexions (ne) plaçant les snobs (que) dans des couches inférieures (par rapport à quoi) briguant le statut (illusoire) d’une parenté avec une classe supérieure (au nom de quoi).
D’autant que les vrais snobs se croisent essentiellement dans les milieux aisés et développent, entre autres, un sentiment de supériorité par rapport à ceux qui ne sont pas eux (groupe) voire même à ceux qui n’est pas lui (individu). A différencier, comme dit, du parvenu.
Pour vous éviter d'aller chercher en bas de l'immense page 3 de ce fil je vous remet ce que nous à écrit Cæpolla :

"Si je puis me permettre donc (ce qui est une formule absurde dans notre cas, puisque sauf à m'enlever mon clavier des mains, je ne vois pas comment on pourrait ne pas me permettre), petit détour par l'étymologie.
Snob est un mot qui vient de l'anglais. A l'origine et dans cette langue, il semblerait qu'il désignait les cordonniers. Au XVIIIème siècle, dans l'argot de Cambridge, il s'est mis à désigner ceux qui ne faisaient pas partie de l'Université. Et par extension, il a servi à nommer les personnes de basse condition des grandes écoles britanniques qui cherchaient à être assimilées aux gens distingués de la bonne société en étalant des manières qu'elles leur empruntaient sans discernement. D'ailleurs, il a également été proposé comme étymologie de snob, une construction sur s(ine) nob(ilitate) (sans noblesse).
En ce sens, le mot français qui correspond le plus exactement au sens original anglais est "cuistre" (mot péjoratif pour désigner les valets de Collège sous l'Ancien-Régime)."

Il s'agit donc bien la étymologiquement de gens peu aisée voulant singer les gens aisée.

Citation :
C'est pourquoi il est curieux de parler, par ailleurs, de snobisme littéraire.
A mon petit avis : le plus souvent le snob s’écoute parler, le pédant est persuadé qu’on est accroché à ses lèvres.
Non, si l'on prend donc l'origine étymologique du terme "snob", le "snob littéraire", qui ne correspond plus du tout à notre cher Oscar dans ce cas, est celui qui cherche à "s'intégrer" dans la "famille" des "grands érudits", pour cela il pense qu'il devra ressortir à tout bout de chants des citations et des termes peu usité, qu'il utilisera d'ailleurs souvent à mauvais escients, afin de se sentir "cultivé" ou du moins de pouvoir le "paraître" au yeux des autres.
Le pédant cherche plus à bien montrer qu'il fait partie d'une élite en utilisant des termes suffisamment compliqués pour que la majorité ne comprenne rien mais trouve ça "joli".

La différence entre les deux c'est qu'un "snob littéraire" continuera à parler avec un érudit, cherchant même sa compagnie et redoublera d'efforts pour réussir à placer un "bon mot" ou une citation alors que le pédant face à un vrai érudit traitera celui-ci de "pédant" car il utilise des termes que lui ne comprend pas.

Citation :
Peut-être celui-là ne cite-t-il pas, mais copie. Il ne semble pas stupide d'avancer : D’autres useront de la même citation pour illustrer leur propos ou en raccourci d’un exposé personnel qui, autrement, s’avérerait être plus long.
Ne pas oublier, peut-être, celui qui aime partager le peu qu’il connaît, tout en restant conscient qu’il s’agit d’un rien au regard de l’immensité des choses à approcher.
Comme il a été dit, je crois, il faut tenir compte aussi du lecteur qui verra du pédantisme chez celui qui écrit, parfois par incompréhension de l’idée développée, ou divergence d’opinion, etc.
Je pense de même, quoique sur la longueur on puisse finir par réussir à juger si une personne est vraiment pédante, snob littéraire ou simplement érudit ou amoureux de la discussion.
Juger sur un seul poste ne rime à rien.

Citation :
Au sujet de la réflexion concernant la blessure d’un soeur ramenée au désir d’expression de soi....... (n’est-ce pas tout simplement l’expression d’une douleur qui demandait à être évacuée ?), cela me fait poser un mot que je pensais mettre ailleurs :
se moquer du manque de culture d’un tierce.

Cela peut sembler hors sujet et pourtant….
Oui je pense plutôt, tout comme toi, que c'est quelque chose qu'il avait sur le coeur et qu'il à trouvé la une occasion de le faire savoir. Cela soulage et un peu de réconfort et de compréhension ne fait jamais de mal.

"Se moquer du manque de culture d'un tierce."
Pour moi c'est la l'expression même de la pédanterie, vouloir "dominer" l'autre par les mots et le faire savoir.
Surtout que comme on dit, "qui peut le plus peu le moins", l'érudit peut très bien, en prenant un peu plus de temps, rester clair pour tous.
De toute façon, se moquer de quelqu'un pour quoi que ce soit c'est un manque de respect intolérable je trouve.

Citation :
Quant à l’hermétisme de certains mots ou phrases pour une personne possédant un peu moins de vocabulaire :
c’est peut-être l’élément le plus essentiel à retenir des questions initialement posées car riche de conséquences tangibles.
Oui on peut parfois tomber sur des phrases ou des mots que l'on ne connait pas. La il existe pourtant deux solutions : le dictionnaire et interroger la personne sur ce qu'elle à voulu dire.
Il ne faut jamais hésiter à demander je pense, c'est quand même un bon moyen de progresser.
En tout cas moi je n'hésite jamais.

Citation :
Quant à savoir si tous les phraseurs sont des pédants…. Si possibilité de jugement il était donné, ne faut-il pas, entre autres, considérer l’ensemble des écrits ? Ne faut-il pas faire la différence entre ceux qui s’écoutent parler et ceux qui posent leurs opinions ? Ceux qui affirment comme vérité première et ceux qui proposent leurs réflexions ? etc.

arg de zut. Pour quelqu’un qui voulait faire très court voire pas du tout, me voilà pérorant......

En conclusion rapide, je crois que nous sommes quasi tous un peu pédants d’avoir voulu répondre à ces questions *rit*
Je ne voit aucune pédanterie dans al recherche de la vérité moi.
Et pour les phraseurs qui serait forcement pédant je dis non, pas forcement, les pédants sont seulement les phraseurs qui se réjouissent du fait que les autres ne l'ont pas compris et maudissent intérieurement celui qui oserait répondre encore plus "intelligemment" que lui à ses écrits...
Je dois avouer avoir un peu survoler pas mal de messages pour cause d'heure tardive.

Cependant, il me semble avoir remarqué une constante dans ce qui s'est dit, que je vais essayer de transcrire ici:

Le snobisme est un mécanisme qui intervient entre des personnes de conditions sociales différentes, l'une dominant l'autre dans le cadre d'un conflit mettant en jeu des valeurs qui sont loin d'être limpidement décrites ici.

Ce conflit est évoqué dans le sujet, mais sans s'y attarder, on préfère digresser soit vers des références Littéraires parfois obscures ou peu accessibles soit vers une réflexion plus générale et subjective sur le snobisme.

Ce conflit donc, entre deux personnes de classes sociales différentes, et qui cherchent implacablement à se distinguer l'une de l'autre n'est il pas au centre du débat ?

A savoir que dans l'optique d'un conflit (c'est à dire être dominant ou dominé au sein de la discussion, ceci est l'enjeu) on s'arme, et dans le cas du snobisme on s'arme avec des références culturelles.

Ces références culturelles sont classées selon une axiologie, c'est à dire un barème gradué allant du mieux/meilleur au pire/moins bien.

Cet ordre des jugements de valeur n'est JAMAIS évoqué dans la discussion car l'enjeu de la discussion est également de transformer cette axiologie (en sa faveur, ou en la faveur de son groupe social suivant les cas, c'est à dire de placer sa référence culturelle en haut) et reconnaître le classement de tel ou tel référence culturelle à telle ou telle place au sein de l'axiologie reviendrait parfois à jouer contre son camp.

Percevoir cette axiologie et ce système de lutte pour la domination des groupes sociaux dans l'arène publique revient à comprendre à quel point même lorsque l'on croit donner son avis propre sur tel ou tel sujet on ne fait jamais qu'obéir à un ordre des choses, et à une logique.. de lutte des classes !!!

Pourquoi sommes nous obligés de tenter souvent de manière très pathétique (je parle pour moi également) de placer nos billes au sein de ce conflit ?

Par volonté altruiste de partager ses références ?
Par volonté de dominer symboliquement les autres participants à la discussion ?

Je ne sais pas répondre à cette question, néanmoins j'ai une piste sérieuse:

Depuis que nous sommes nés on nous apprend par le biais des institutions qui nous fabriquent (écoles, famille etc.) que ce que l'on nomme la réussite sociale passe par la supérioté sur "les autres", les concurrents, les ennemis, dans le cadre de la course à l'ascension sociale (érudition, salaire, épanouissement personnel et professionnel etc.).

Cette fonction étrange de l'être humain (la compétition) est au centre de la dynamique de notre société (je ne vais dire ni capitaliste, ni libérale, ni utilitariste, merde je l'ai dit.) et il n'est pas étonnant outre mesure qu'elle s'exprime aussi sur ces forums notamment sous la forme de snobisme (culturel en l'occurrence).

Vous n'en avez peut être pas conscience mais vous aussi vous participez à votre échelle à la (nouvelle) lutte des classes !

<Je pense que je vais rire en me relisant demain>

(je tiens à préciser que je fais explicitement appel aux réflexions de Pierre Bourdieu ou de Karl Marx, il faut rendre à César etc.)
Citation :
Provient du message de Malypa
Cependant, il me semble avoir remarqué une constante dans ce qui s'est dit, que je vais essayer de transcrire ici:
Le snobisme est un mécanisme qui intervient entre des personnes de conditions sociales différentes, l'une dominant l'autre dans le cadre d'un conflit mettant en jeu des valeurs qui sont loin d'être limpidement décrites ici.
Ce conflit est évoqué dans le sujet, mais sans s'y attarder, on préfère digresser soit vers des références Littéraires parfois obscures ou peu accessibles soit vers une réflexion plus générale et subjective sur le snobisme.
Ce conflit donc, entre deux personnes de classes sociales différentes, et qui cherchent implacablement à se distinguer l'une de l'autre n'est il pas au centre du débat ?
On ne parle pas la de deux classes sociales voulant se distinguer, mais bien d'une classe social voulant ressembler à l'autre si on prend le contexte étymologique, ou alors de personnes voulant se distinguer des autres à l'intérieur même de sa classe sociale si on prend le snobisme tel que décrit par Vian ou Proust (et la ce serait bien Mr Wilde qui serait mon référent si on prend cette définition du snob).

Citation :
A savoir que dans l'optique d'un conflit (c'est à dire être dominant ou dominé au sein de la discussion, ceci est l'enjeu) on s'arme, et dans le cas du snobisme on s'arme avec des références culturelles.
Ces références culturelles sont classées selon une axiologie, c'est à dire un barème gradué allant du mieux/meilleur au pire/moins bien.
Cet ordre des jugements de valeur n'est JAMAIS évoqué dans la discussion car l'enjeu de la discussion est également de transformer cette axiologie (en sa faveur, ou en la faveur de son groupe social suivant les cas, c'est à dire de placer sa référence culturelle en haut) et reconnaître le classement de tel ou tel référence culturelle à telle ou telle place au sein de l'axiologie reviendrait parfois à jouer contre son camp.
Hum... parler d'axiologie revient à dire que la personne parlant voudrait imposer son système de valeur morale, hors on parle de gens utilisant la culture non pas pour défendre un système axiologique quelconque mais bien de personnes sans morale voulant avoir raison ou se "mettre en avant".
Si vraiment l'axiologie était si importante on verrait plus souvent les philosophies "totalitaires", c'est à dire les philosophies non discutables tel que les philosophies religieuse ou même le communisme venir "clore" une discussion.

Citation :
Percevoir cette axiologie et ce système de lutte pour la domination des groupes sociaux dans l'arène publique revient à comprendre à quel point même lorsque l'on croit donner son avis propre sur tel ou tel sujet on ne fait jamais qu'obéir à un ordre des choses, et à une logique.. de lutte des classes !!!
Erf, c'est le problème du communisme... si on parle d'un point de vue communiste, TOUT provient du problème de la lutte des classes... c'est l'une des raisons pour laquelle cette philosophie est totalitaire.
D'un point de vue religieux on aurait pu dire que si on faisait cela c'est tout simplement parce que c'était la volonté de Dieu, ou qu'Il nous mettait à l'épreuve...
Voilà pourquoi je ne ferai pas intervenir la lutte des classes ici...

Citation :
Pourquoi sommes nous obligés de tenter, souvent de manière très pathétique, (je parle pour moi également) de placer nos billes au sein de ce conflit ?
Par volonté altruiste de partager ses références ?
Par volonté de dominer symboliquement les autres participants à la discussion ?
Je ne sais pas répondre à cette question, néanmoins j'ai une piste sérieuse:
Depuis que nous sommes nés on nous apprend par le biais des institutions qui nous fabriquent (écoles, famille etc.) que ce que l'on nomme la réussite sociale passe par la supérioté sur "les autres", les concurrents, les ennemis, dans le cadre de la course à l'ascension sociale (érudition, salaire, épanouissement personnel et professionnel etc.).
Cette fonction étrange de l'être humain (la compétition) est au centre de la dynamique de notre société (je ne vais dire ni capitaliste, ni libérale, ni utilitariste, merde je l'ai dit.) et il n'est pas étonnant outre mesure qu'elle s'exprime aussi sur ces forums notamment sous la forme de snobisme (culturel en l'occurrence).

Vous n'en avez peut être pas conscience mais vous aussi vous participez à votre échelle à la (nouvelle) lutte des classes !

(je tiens à préciser que je fais explicitement appel aux réflexions de Pierre Bourdieu ou de Karl Marx, il faut rendre à César etc.)
La société nous apprend bien des choses, ce n'est pas pour cela que nous sommes toujours d'accord avec ces choses ou que nous y participons.
La "réussite sociale" n'est pas si importante pour tous, certains s'en fichent totalement...
Il existe des gens, dont je suis, pour qui la discussion se suffit à elle même, sans aucun but de domination ou autres.
Oui, ça peut paraître étrange mais je voit souvent la discussion comme un fin et pas comme un moyen... d'ailleurs en y réfléchissant bien ce serait un moyen pour quoi ?
Avoir raison ? C'est si facile d'avoir raison quand on y réfléchit bien...
Bonjour :)
Ulgrim
*malicieuse*
Peut-être, puisque le lieu est à la science, pourrions-nous en profiter pour voir les différentes définitions de Servante et Maître.
*lui chuchote*
Permettez-moi de vous donner l’humble sentiment que j’ai de vous, hors certaines considérations..... : estime.

Loengrin
Voyons, voyons, s’agit-il ici d’une manière de thèse ou bien d'imprudemment débattre sur d’éventuelles vanités foromesques ? Donc actuelles ?
Comme chacun sait, le sens des mots évolue et les signifiants d’il y a quelques siècles parfois années, n’ont plus la même résonance. N’est-il pas ?

Il m’est impossible d’associer snobisme et littéraire. Malypa, à mon sens, a posé un mot plus juste : culturel. Snobisme culturel.

Sur l’hermétisme…… vocabulaire :
Il s’agissait d’un autre angle de questionnement. Mais ne retrouvant pas le passage qui le mentionnait, et ne voulant pas faire une interprétation personnelle en la redonnant en substance, je ne peux me permettre de la reprendre. Dommage, pour moi bien sûr, car elle paraissait importante.

Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés