Tsahal a commencé à évacuer la bande de Gaza
Jérusalem de notre correspondant
L'armée israélienne s'est retirée, dimanche soir 29 juin, de la ville palestinienne de Beit Hanoun et d'autres zones situées dans le nord de la bande de Gaza. Conformément à un accord de principe conclu le 27 juin, le retrait des troupes israéliennes devrait s'accompagner du retour sur place des services de sécurité de l'Autorité palestinienne qui seront chargés de contrôler la région.
L'armée israélienne occupait cette zone depuis plusieurs semaines pour tenter de mettre fin aux tirs de mortiers artisanaux en direction de la ville israélienne de Sdérot située à proximité de la clôture de sécurité qui enserre la bande de Gaza. Si la mise en application de ce premier accord se déroule sans incidents, il pourrait être étendu rapidement à la ville de Bethléem, en Cisjordanie, où l'armée israélienne dispose actuellement d'une totale liberté de mouvement.
Le véritable et principal enjeu de ces premières négociations résidait cependant dans le contrôle de la route qui distribue l'étroite bande de terre du nord au sud et que coupent les voies d'accès aux colonies israéliennes qui y sont implantées. Les Palestiniens réclamaient la suppression des barrages installés par les Israéliens sur cet axe reliant Gaza aux villes du Sud, Khan Younès et Rafah. Ces barrages permettent aux Israéliens de contrôler les mouvements des Palestiniens et de couper à leur gré en trois tronçons la bande de Gaza.
VISITE DE MME RICE
Une solution alternative a été trouvée. Le tracé de cette route vitale devrait être modifié à proximité des petites colonies israéliennes situées au centre du territoire palestinien, notamment celle de Kfar Darom, afin de permettre une circulation sans entraves.
L'entrée en vigueur de ce premier accord de sécurité depuis près d'un an a coïncidé, dimanche, avec la publication par les principales factions palestiniennes de communiqués en faveur d'une trêve des opérations militaires ou terroristes anti-israéliennes. L'annonce de cette trêve, la première depuis décembre 2001, a été retardée par des divergences persistantes entre ces factions qui se sont d'ailleurs avérées incapables de s'entendre sur un texte commun, contrairement à ce qu'elles avaient annoncé le 27 juin.
Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) et le Jihad islamique ont ainsi annoncé une trêve de trois mois à condition que l'armée israélienne mette un terme à ses assassinats ciblés, aux arrestations et aux destructions. Dans le cas contraire, ces deux mouvements assurent qu'ils reprendront les armes. De son côté, le Fatah, principale composante de l'OLP (dont le Hamas n'est pas membre), a annoncé une trêve de six mois également conditionnée à l'arrêt des opérations israéliennes dans les territoires palestiniens. Enfin, le Front démocratique de libération de la Palestine a opté de son côté pour une trêve de trois mois.
Les divergences entre le Fatah et le Hamas sont perceptibles dans les textes publiés dimanche. Pour le Fatah, la trêve est un choix stratégique qui s'insère dans l'application de la "feuille de route", le plan de paix international qui doit théoriquement conduire à un Etat palestinien en 2005 et auquel le communiqué fait indirectement référence. Pour le Hamas, en revanche, la trêve est la conséquence d'un rapport de forces défavorable et n'est donc que tactique, pour préserver officiellement l'unité du camp palestinien. Le premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, s'est d'ailleurs félicité de ces annonces tout en soulignant la "nécessité de poursuivre le dialogue pour préserver l'unité des rangs palestiniens".
Ces trêves concernent les principales factions palestiniennes, à l'exception du Front populaire de libération de la Palestine. De même, les Brigades de martyrs d'Al-Aqsa, des groupuscules autrefois liés au Fatah mais qui ont échappé à son contrôle, avaient fait savoir en fin de semaine dernière qu'ils n'étaient pas concernés par une éventuelle trêve. Les autorités israéliennes ont minimisé l'importance de ces annonces en exigeant de M. Abbas qu'il s'engage à démanteler les infrastructures des groupes radicaux comme le stipule la "feuille de route", ce qui est aussi la position des Etats-Unis.
Venue sur place le 28 juin pour évaluer la situation, la conseillère pour la sécurité du président George Bush, Condoleezza Rice, a témoigné de l'engagement des Etats-Unis qui ont fait pression sur les deux parties pour parvenir à cet accord. Elle a également profité de l'occasion pour inviter le premier ministre palestinien à Washington. Selon la presse israélienne, Mme Rice a également fait part, au cours de ses entretiens avec le premier ministre israélien, Ariel Sharon, de l'inquiétude des Etats-Unis devant le chantier de la "clôture de sécurité" construite en Cisjordanie pour empêcher officiellement les incursions d'activistes.
Gilles Paris, Le Monde
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Si shaaron et les groupe terroristes s'y mettent cela devrais (enfin) fonctionner......
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