[Orcanie] Rencontre.

 
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La fureur s’éloigne laissant la nuit devenir maîtresse des lieux, le bruit sourd des cotes qui craquent alors que maladroitement un de mes pieds traverse la poitrine d’un cadavre, la puanteur malsaine de la boue formée de terre et de sang mêlé remonte et me donne envie de vomir alors que fini d’enjamber ce charnier composé des dernières victimes de la guerre. Celtes, Vikings et Albionnais sont au sol, réunis dans la seule chose qui peut encore exister sur ces terres : la Mort.
Lamentation des mourants au loin que quelques druides essayent encore de soigner, pleurs des femmes et des enfants à d’autres endroits font monter la clameur oubliée mais la fatalité frappe sans se soucier de qui tombe sur le champ.

Je suis lasse de ces combats sans buts…courir au moulin puis aller défendre la muraille, se jeter, s’empaler sur les assaillant sortir vainqueur mais a quel prix ?

La nuit tombe et m’englobe de son linceul noir, je me confectionne une armure des ces ténèbres monte sur cette petite colline, mon désir : être seule.

Là je m’assoie et pose mon bâton au sol, la lumière bleue qu’il diffuse s’amenuise alors qu’il n’est plus en contact avec mes mains et doucement je me réhabitue à l’obscurité.
Je déclipse mon armure qui me comprime la poitrine et toutes ces pièces de métal qui puent le sang et la douleur…j’ai presque l’impression d’entendre le bruit mat d’un corps qui tombe au sol lorsque j’en empile les morceaux devant moi.
Je suis cassée, brisée par cette guerre; ici une douleur à l’omoplate qui me rappelle un fantastique coup de marteau et la cette couleur violette sur ma peau qui témoigne qu’une de mes cotes a traversée, sous l’impact, mon abdomen…je suis druide mais ma magie ne me sert plus à soigner depuis longtemps…depuis que je n’ai plus personne qui m’aime.
Mon passion m’a quitté et je pleure ma solitude, me réfugie dans la haine et la violence pour expier ce que jamais plus je ne connaîtrais.

Je n’ai plus sur moi que les faibles vêtement de lin qui empêchent le métal de racler ma peau, mais force est au temps de constater qu’ils se font aussi épais et consistants qu’un souffle de vent…le ciel tonne et la pluie vient agrémenter ce début de nuit qui me semble calme…rien ne bouge, rien ne vie autour de moi…

Rien ne vie…la pluie glisse sur ma peau et lave mon visage, mes cheveux s’emmêlent aux fibres du lin et l ensemble se teinte légèrement du sang de mes blessures…je suis bien…

Des pas, le sol tremble, quelque chose monte en ma direction…rien ne vie autour de moi Gaia ne me jouerais pas un mauvais tour, qui cela peut être ?
Je me retourne, saisit mon bâton au sol. Dans l’obscurité je pense deviner une masse immense…mon arme s’illumine et je ne peut retenir un cri se surprise et de terreur

Il est énorme, doit faire deux fois ma taille. Eclairé par la luminescence bleue il est comme irréel, ses bras son comme des troncs, ses mains des battoirs, son torse m’évoque une vrai montagne et je perçois maintenant son souffle, saccadé. Sa démarche est lourde et hésitante, la montée semble l’avoir privé de son souffle mais alors que je lève les yeux vers son visage je ne vois qu’un rictus de douleur. A ses flancs pendent un hachoirs rayé et émoussée par les chocs et un marteau énorme et sombre, aussi sombre que l’aura qui se dégage de l’être face à moi…

Gaïa ce troll pourrait me couper en deux d’un seul revers de son bras !


Je sens la Mort, il est puant tout comme moi l’eau fait dégouliner le sang de ses ennemis sur son corps, comme moi il est blesser, comme moi…il est perdu ici. Un blessure béante zèbre son torse, profonde et cautérisée déjà…je n ai pas de mal a deviner quelle arme fait ces dégâts là. Il me fixe, c’est étrange je ne ressent aucune haine et lui ne fait aucun gestes agressifs envers moi…Je ne ressent que vide et lassitude, je ne voie qu’une créature arrivée au bout du chemin. Je m’approche, inconsciente du danger, et applique mes mains sur l’ouverture qui suinte encore un sang opaque et noir charbon…je le sens se tendre se contracter il pose une main sur mon épaule et son pouce sur ma gorge - je devrais m enfuir de terreur - mais là mes mains soudain irradient chaleur et bienfaisance et je ressens la chair se refermer sous mes doigts. Je l’entends soupirer, et il m’attrape par les épaules, me soulevant du sol aisément.
Je ne suis qu’un fétu de paille balayée par la pluie, une nuit, tenue a bout de bras par un troll…je suis fatiguée, soigner cette être ma affaiblie et je sombre dans un sommeil alors que je sens son souffle sur mon visage…
La fureur du combat le quitte aussi rapidement qu’elle s’est emparée de lui. Silence… Les clameurs du champ de bataille, les hurlements de victoire des uns, les cris de souffrance des autres ont laissé place à un silence mortuaire de temps en temps interrompu par les gémissements des mourants. Il regarde tout autour de lui. Il n’y a rien, rien d’autres que des vies à jamais brisées, rien d’autre que la joie sourde de Hel qui festoiera cette nuit des âmes des vaincues.

Il souffre. La haine qui avait insufflée force à ses membres, le quitte peu à peu, lui faisant prendre conscience de la douleur qui s’est emparée de son corps. Il ne peut rester ici. Marchant au milieu des cadavres dont l’odeur du sang lui laisse un goût métallique dans la bouche, il n’essaie pas de les éviter. Sa démarche est lourde, il se moque de ces morts, il ne veut qu’un moment à lui.

La nuit est tombée et sa douce robe de soie noire s’étend sur ces terres verdoyantes maintenant souillées par le sang des vaincus. Au loin, un éclair déchire le ciel illuminant d’une lueur cadavérique le champ de bataille et ses pensées sont noyées par le bruit sourd du tonnerre qui raisonne dans la vallée. Le ciel commence à pleurer et la pluie prend une teinte rouge lorsqu’elle se pose sur lui. Il est couvert de sang. Ses armes, son armure, tout n’est que sang. Son souffle est difficile, sa démarche lourde et hésitante, une odeur de chair brûlée écoeurante s’échappe de son torse. Il baisse les yeux pour voir une vilaine blessure lui zébrer la poitrine. L’arme de son adversaire a presque entièrement brûlée la plaie mais ici et là le sang continue de couler. Fixant son énorme marteau clouté et sa hache émoussée par les combats à sa ceinture, il applique une main sur sa poitrine essayant de comprimée la blessure.
« Modi qu’attends tu de moi » telles sont ses pensées. C’est donc cela une vie au service du Dieu des combats ? Sa vie sera-t-elle faite uniquement de cadavres ? Comme cela sonne creux à ses oreilles mais quelle importance de toute façon… Rien ne compte plus à ses yeux. Il franchit la dernière butte et parvient au sommet de la crête qui surplombe la vieille tour en ruine.

Elle est là, elle s’est abandonnée à la pluie. Et même si ses mains se raffermissent sur un étrange bâton s’illuminant d’une auréole bleu lorsqu’elle l’aperçoit il peut voir un instant la peur qui la tient. Elle est belle, si fragile. Elle est sans défense. Son armure étendue à ses pieds n’est plus là pour la protéger, n’est plus la pour cacher sa fine silhouette si gracieuse. Tout en elle n'est que beauté et délicatesse. La pluie, la fatigue, et ses cheveux blonds souillés par le sang ne peuvent néanmoins cacher la flamme qui brûle au fond de son regard. Tristesse.

Il s’approche mais la démarche qu’il veut rassurante n’en est pas moins gauche et hésitante, sa blessure déforme son visage d’une douleur qui lui vrille le corps. Il n’y a pas de colère en lui, juste le doute, un vide si profond qui fait écho à celui de la jeune celte. Il s’arrête, il craint de l’effrayer d’avantage mais c’est sans peur qu’elle s’avance vers lui. Ses mains pâles se tendent vers sa poitrine et se pose sur sa blessure, et lui pose sa main sur son épaule, effleurant de ses doigts la peu fine du cou de la druide. Paix. Une lueur nimbe sa blessure, refermant la plaie, calmant la douleur mais la celte semble s’affaiblir un peu plus à chaque fois qu’il sent sa blessure se résorber. Un soupir lui échappe, et, se redressant il prend la celte dans ses bras. Elle est à bout de force et le sommeil s’empare d’elle alors qu’il admire ses traits si délicats.

La calant sur son bras la tête reposant sur sa poitrine, il ramasse de son autre main, l’armure de la jeune femme.
« Dors Femme-nature » murmure-t-il pour ne pas la réveiller. Il y a encore bien du chemin jusqu’aux portes du royaume elfique. Qu’importe, l’orage cesse, et les lueurs de Dame lune parcourt la vallée. La nuit est belle, il a tout son temps. D’un pas sourd, il se remet en marche.
/clap

Superbe.
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Miloi Mikao/Maîtrelame, trucs avec des lames pour faire beau
Fidèle de Khalyn/Fleurdelys du même nom
Nandiin Wilwarin/Eldritch avec des trucs noirs
Fidèle d'Elanore du même nom
Râleur à temps plein de la Garde d'Orcanie
Thumbs up
j'ai eut des frissons a la lecture de votre texte merci a vous deux pour ce bon moment de lecture ça nous changes des ouin ouin et des trolling habituel

UN GRAND BRAVO A VOUS DEUX

Il y a des gens inspirés et ayant un bon coup de plume ici
ça fait plaisir à voir et à lire, Bravo vous deux
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GW2 / Mer de Jade / Mad Zach - Guerrier
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DAoC / Orcanie / Aegirsson - Skald

CoH / Vigilance
/ Zachary - Blaster

LoTRO /Sirannon / Zakthelion - Champion
Voilà, tout était fini à présent... Le vacarme des combats avait quitté les lieux, telle une tempête aussi soudaine que brutale, ne laissant derrière lui que les murmures des agonisants et les silences des morts. Ils avaient été ennemis, et voila qu'à présents ils sont plus que jamais intimes dans la mort, serrés les uns contre les autres, entassés comme des amants pantelants, Albionnais, Hiberniens et Midgardiens.
Une nouvelle fois la Guilde de l'Ombre sera heureuse du travail des ses assassins, une fois de plus la petite sicaire avait fait son devoir, mais à quel prix ? Tout ceci n'était-il pas pure folie ? La Guerres des Trois Royaumes ne finirait jamais... Un frisson passa, et Shabah secoua la tête comme pour chasser ses idées funestes.

La nuit tombait doucement sur les massacres terrestres, et de lourds nuages sombres s'avançaient comme des cadavres de ténèbres rampants. Shabah s'était retirée dans les ombres comme à son habitude dans les combats, la nuit était salvatrice, et les ténèbres une cape sous laquelle elle savait se dissimuler.
Le combat avait été âpre et terrible pour tous. Passant sa langue sur ses lèvres asséchées, elles sentit le goût du sang, celui-là même qui jaillissait en bouillon chaud et humide de ceux qu'elle surprenait, en leur perforant l'artère. Tout son visage en était souvent couvert, et plus souvent encore, il se mêlait à celui de ses ennemis. Quel étrange paradoxe que cette union intime qui se tissait inconsciemment.

Au loin, une lumière bleutée dansant dans l'obscurité attira son oeil exercé. Décidée, Shabah se releva. Ami ou ennemi, il lui fallait savoir, pas un ne devait réchappé, sinon au mieux elle viendrait peut-être en aide à l'un de ces magiciens albionnais à qui elle servirait de protection. Elle longea les arbres, profitant des couverts et partit vers les murailles.

Un bruit sourd la fit sursauter, un claquement qui déchira l'air comme lorsque certains certains Clercs ou Midgardiens faisaient tomber leurs éclairs sur leurs ennemis. Puis la pluie vînt forte et battante, la pluie réconfortante et purifiante qui faisait tomber cette horrible pellicule de sang qui lui collait à la peau.
La lumière s'était éteinte, mais elle voyait à présent la fine silhouette d'une celte dont l'armure jonchait terre. Une victime, une victime potentielle de plus. Elle, cette jeune femme qui tout comme moi ne pensait qu'à défendre les siens, elle qui tout comme moi pouvait aimer, porter l'enfant d'un homme peut-être et donner la vie. Mais c'est la mort que nous donnions tous ici. Nous ne savions faire plus que cela...

Je m'approchais un peu plus et posais un genou à terre près d'un petit fourré non loin d'elle. Ses cheveux blonds flamboyaient comme un feu dans le foyer, alors qu'ils s'étaient mêlés à la couleur du sang. Elle me rappelait quelques belles avaloniennes à la beauté d'albâtre qui pour moi, la sarrasine, était fascination.
J'appliquais les poisons sur mes armes sorties de leurs gaines sans un bruit.

Puis je sentis la terre frémir comme sous le coup d'un tonnerre. Un rocher sembla sortir de terre de derrière le promontoire. Un troll, une de ces horribles créatures de haine et de rage meurtrière, des animaux des batailles. J'avais appris à les craindre plus que tout autre combattant.
Voilà qu'il allait prendre ma proie, très bien, je profiterais de leur duel pour tirer mon épingle du jeu et usé de leur affaiblissement pour en finir avec eux.

Le troll s'approcha de la celte qui sembla se ratatiner sur elle-même tant la masse de son adversaire était impressionnante. Son seul hachoir était plus gros que la tête de la pauvre créature. Je m'apprêtais à bondir et à fourrer mes dagues dans l'énorme blessure visible sur le flanc du midgardien.

Mais le temps semble s'arrêter, comme suspendu aux nuages. Un ménestrel les avait il paralysé de son chant ? Non, ils se regardaient tout deux, le regard triste, majestueux et terrible. Ils bougeaient à peine et restaient muets comme s'ils savaient qu'aucun mot ne pourrait traduire leurs sombres pensées, ni leur respect mutuel de guerriers. Ils semblaient presque à cet instant comme deux amants impassibles.

Shabah fut pris d'un sanglot qu'elle tenta de contenir pour ne pas être repérée et ses yeux s'humidifièrent. Dans la vision brouillée, elle contempla le spectacle de cette main que la celte posa sur la blessure béante du troll, et du la délicatesse avec laquelle ce dernier la saisit lorsqu'elle tomba épuisée...

Plus rien n'avait de sens. Comme happée par ce mystère et ce temps féerique, Shabah entreprit de suivre les deux créatures qui partaient vers une destination inconnue comme un navire en perdition.
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