Pendant ce temps les intermittents du spectacle...

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... se battent dans l'indifférence générale pour défendre leur statut. La France est retournée au travail, le gouvernement s'en frotte les mains. La fête de la musique est passée, fête durant laquelle une période de silence a été décidé pour rappeler aux badauds que des gens se battent encore. Ces personnes se sont les intermittents du spectacle, gens de l'ombre pour qui l'art d'offrir du rêve va bientôt se mesurer en chiffres sans prendre en compte les spécificités de leur travail. Ils sont habitués à l'ombre, ça fait partie de leurs métiers mais en ce qui concerne leurs peurs et leurs inquiétudes, ce n'est plus de l'ombre c'est un silence pesant lié en partie à la méconnaissance du problème, un de plus. Les médias se sont bien gardés de faire écho à ce qui se passe derrière le rideau, derrière le plateau et qu'on ne vienne pas parler d'objectivité après ça. C'est la mode du sens unique.

Un lien pour s'informer et lire les détails des mesures qui seront décidés pour eux bientôt, très bientôt: http://www.intermittents-danger.fr.fm/. Il suffit également de taper "intermittents du spectacle" dans google pour pouvoir se faire une idée.

Ils ont besoin d'un soutien, s'informer en est déjà un, crier l'indignation en est un autre. Chacun sa manière de voir les choses. Petit à petit les fabricants de culture et de plaisirs vont diparaitrent parce que le baron en a décidé ainsi. Il me semblait qu'on avait un ministère de la culture en France. J'ai dû me tromper.
Bienvenue dans le monde de la soupe culturelle.
En gros et en très résumé, ça dit que plus de la moitié des intermittents du spectacle ne pourront plus vivre de leur métier et pour ceux qui y arriveront, la précarité qui est déjà assez phénoménale dans ce milieu ira en augmentant. Le but de la réforme du système des allocations chômage propre aux intermittents étant de réduire les droits des intermittents et d'en exclure une bonne partie parce que ça coûte cher. Tant pis pour la création. Le ministère de la culture ne prenant aucune décision à ce sujet laissant le Medef faire sa sauce comme ça l'arrange en oubliant qu'il y a des humains derrières chaque ligne de sa réforme, des humains exerçant un emploi spécifique qui ne leur assure pas un emploi fixe pas plus qu'un revenu régulier. Si la réforme du statut passe telle qu'elle est, ça supprimera un bon nombre d'allocataires qui n'auront droit à rien pendant les périodes d'inactivitées parfois longues liées à la spécificité de leur travail parce qu'il n'auront pas cotisé assez. Fin de la solidarité.

Qu'est ce qu'un intermittent du spectacle?
Ce sont tous ceux qui interviennent dans la création du spectacle vivant: les comédiens, les metteurs en scène, réalisateurs, professionnels de la production de spectacles, les professionnels de l'image, du montage, les décorateurs, accessoiristes, artistes de cirque, professionnels du son, de l'éclairage, de la coiffure, du maquillage, du costume, les danseurs, chorégraphes, artistes de la musique et du chant et j'en oublie sans doute.

Beaucoup de ceux qui exercent ces métiers ne peuvent pas travailler tout au long de l'année d'où un régime spécial d'assurance chômage pour les aider à subvenir à leur besoin quand aucun cachet ne leur sert de salaire. Ca rentre dans le cadre de la solidarité nationale, solidarité à ceux qui permettent de faire vivre la culture et le spectacle vivant. C'est la réduction des droits de cette assurance chômage propre au statut d'intermittent du spectacle qui est en jeu et donc la possibilité de produire du rêve faute de moyen financier pour pouvoir survivre.

J'espère ne pas avoir fait d'erreur dans l'analyse du truc.
Citation :
Provient du message de Myvain
Qu'est ce qu'un intermittent du spectacle?
Ce sont tous ceux qui interviennent dans la création du spectacle vivant: les comédiens, les metteurs en scène, réalisateurs, professionnels de la production de spectacles, les professionnels de l'image, du montage, les décorateurs, accessoiristes, artistes de cirque, professionnels du son, de l'éclairage, de la coiffure, du maquillage, du costume, les danseurs, chorégraphes, artistes de la musique et du chant et j'en oublie sans doute.
Juste pour compléter, car l'expression "spectacle vivant" est assez ambiguë : tous les dessins animés, par exemple, séries ou longs métrages, sont aussi réalisés par des équipes composées à 95% d'intermittents du spectacle. Animateurs, coloristes, décorateurs etc.
Moi j'ai une autre vision des choses : le spectacle est une industrie, comme n'importe quel dirigeant de pme, comme n'importe quel artisan, les intermittents doivent pouvoir vivre de leur travail. S'ils ont besoin de l'argent du chomage pour pouvoir vivre entre 2 spectacles, c'est que lesdits spectacles ne sont pas rentables.
Et quand une pme n'est pas rentable, elle ferme. Je ne vois pas pourquoi le spectacle serait différent, ils nous vendent de l'art, s'il ne plait pas on ne l'achete pas....

Et l'escuse artistique est bidon. L'art est basé sur l'argent et est un travail comme les autres.

En ce qui concerne le personnel technique, qui lui ne monte pas de spectacles, s'il n'y a pas assez de travail pour eux, c'est qu'ils sont trop nombreux dans la branche par rapport aux emplois proposés, les contrats sont trop courts, etc.... Mais en quel honneur les gens qui travaillent toute l'année devraient payer particulièrement pour ces gens là ? Si je ne suis pas intermittent et que je me retrouve au chomage, je n'aurais pas droit aux memes avantage, alors que j'aurais travaillé peut etre plus qu'eux.

le baron, que j'aime cette expression.... Sache que les petits cotisants n'apprécient pas non plus de voir des gens plus avantagés qu'eux.
C'est exact, merci pour la précision FautVoir.
La liste est longue et figure ici pour ceux qui interviennent dans le domaine du spectacle vivant (face à un auditoire direct donc) et les ouvriers et techniciens de la production cinématographique, de l'audiovisuel ou encore radiophonique tous engagés pour une durée déterminée et avec certaines particularités.
Citation :
Provient du message de FautVoir
Juste pour compléter, car l'expression "spectacle vivant" est assez ambiguë : tous les dessins animés, par exemple, séries ou longs métrages, sont aussi réalisés par des équipes composées à 95% d'intermittents du spectacle. Animateurs, coloristes, décorateurs etc.
Permets-moi de rebondir sur toi (si je le faisais sur cygnus j'y perdrais sans doute des dents) : c'est qu'à l'origine, cher FautVoir, le statut a été créé pour les professions du cinéma, du régisseur au chef op. On l'a étendu aux "spectacles" quelques années plus tard.


Ah Myvain, oui oui oui... Et ça fait un moment, bientôt un an, que les intermittents se battent contre les assauts du baron assoiffé.

Je trouve tout ça très con. Parce que je pense qu'il aurait fallu une réforme, faire quelque chose pour contrôler ceux qui abusent du statut : cette toute petite minorité de star qui d'1 on le réseau qu'il faut pour chaque année bâtir leur statut, fût-il bidonné, de 2 qui ne devrait pas du tout en bénéficier; et je songe aussi à certain "grand lieux culturels", comme par exemple un opéra, où l'on emploie des gens à l'année tout en leur offrant le statut... je sais plus pourquoi, une histoire de faire payer les congés annuels par l'assedic, quelque chose de ce goût-là.

Mais bref, je trouve ça très con parce que ce qu'il aurait fallu, ce n'est pas une réforme, mais beaucoup plus de contrôles. Pour reprendre une pauvre formule journalistique, c'est comme dans les autres dossiers, le gouvernement décide de couper la jambe au lieu de soigner.

Pour ne pas se voir accuser de saboter la culture et de mettre les intermittents au chomdu, les responsables parlent de "changement", pas de suppression... effectivement : il faudra, entre autre, 2 fois plus de cachets pour obtenir son statut.

Le résultat : très clairement, les seuls qui parviendront à le garder, ce seront à peu près ceux qui abusent aujourd'hui : ceux qui ont des relations fortes avec les faiseurs de cachet et ceux qui, bien illégalement selon moi, sont embauchés à l'année.

Pour les autres, ceux qui rament toute l'année pour monter 2 ou 3 films, pour préparer 2 ou pièces, ça va devenir sévère.
C'est évident que pour un quidam soit ignorant soit ayant la tête un peu près du bonnet, qui travaille en CDI classique, le statut semble... démentiel. (Enfin avec 507 heures, c'est quand même dégressif à vitesse grand V, et ça part du minimum).
Mais que le quidam s'y essaye. Tiens, au pif, qu'il essaye de monter une pièce :
- travail préparatoire : sélection, remaniement, réécriture, discussions, formation de l'équipe = 0.
Ca compte comme 0 heures, personne ne fera de cachet.
- trouver une salle, négocier pour avoir 5 ou 10 représentation, parlementer avec les élus, etc. = 0 cachet.
- répétition : 2 ou 3 mois de répétitions minimum pour une pièce d'une heure trente = 0 cachet.
- Représentations = mettons la pièce est jouée 10 fois = 10 cachets ! Youhou, c'est la fête.

Conclusion, en 6 mois c'est pas dur d'obtenir 10 cachets. Mais pour le statut, y a pas le compte


Conclusion de la conclusion : le projet méderf/gouvernement paraîtrait stupide s'il n'était pas pleinement réfléchi. Et ça nous désole.

Une fois de plus on pourra parler d'américanisation. Non, ce n'est pas un banal troll, c'est pour amener dans la conversation "la" blague qui court parmi les non-intermittents New-Yorkais quand 2 d'entre eux se rencontrent :

"- Je suis intermittent.
- Ah ! Dans quel restaurant ?"

(si si c'est fendard)



Mais Myvain, les intermittents ne sont vraiment pas les seuls à se battre... seuls. La même solitude chez les archéologues, chez les architectes (seulement 2300 le 3 juin dernier pour manifester devant l'Assemblée). Ils devraient se regrouper tous
Citation :
Provient du message de Cara
Ah le vieux debat qui revient : l'art est-il un metier comme les autres ?
Non, le débat n'est pas là. On ne parle pas d'art, mais de spectacle, ce que les anglo-saxons appellent l'entertainment. Les considérations esthétiques sont de peu d'importance.

Le spectacle, c'est un peu comme les boulots saisonniers : il n'y a pas de boulot tout le temps, seulement à certaines périodes de l'année. Mais à la différence des vendanges, par exemple, il exige un personnel qualifié, compétent, qui doit être disponible quand la production démarre. C'est différent du cas classique de l'intérimaire ou du type en régie qui ne trouve pas toujours de boulot. Là, ça peut être la conjoncture, il peut y avoir un creux une mauvaise année, puis un redémarrage l'année suivante. Si les creux sont courants et réguliers, c'est que le secteur est sinistré et qu'il y a trop de chômage. Auquel cas l'intermittent peut assumer et choisir de se reconvertir. Il ne manquera pas à l'économie, puisqu'il est de toute façon de trop.

Les intermittents du spectacle, c'est différent. Il n'y en a pas de trop. S'ils restent souvent sans boulot, c'est parce que l'employeur lui-même fonctionne par intermittence. Ce n'est pas gênant pour lui, puisqu'il est payé toute l'année, qu'il bosse ou non. Ca l'est pour les employés, qui doivent être disponibles au moment où démarre la production, puis retourner au chômage quand elle se termine. Or sans ces employés, l'écran télé sera vide tous les soirs.

C'est un cas typique où l'état paye pour des facilités offertes aux employeurs. Annuler le statut d'intermittent du spectacle obligerait les patrons à recourir à l'intérim, qui leur coûterait bien plus cher, ou à des CDD, qui sont bien trop draconiens pour permettre la "souplesse" d'embauche nécessaire. Que faire, donc ? Compenser la baisse d'indemnités des intermittents par une prime de précarité spéciale au spectacle et payée par les employeurs ? Ceux-ci hurleront qu'on les égorge, et les libéraux rappelleront que nos patrons sont les plus taxés du monde libre et arrivent à peine à payer les traites de leur studio-kitchenette.

Bref, c'est pas simple, et dans la mesure où ça touche entre autres à ce qu'il y a de plus sacré et vital en France (les distractions du soir à la télé), ça ne se réglera pas avec un haussement d'épaules.
Cygnus, je ne vais pas me lancer dans un débat stérile avec toi, mais j'ai bien l'impression que tu es loin de connaitre le monde du spectacle, tu ne le vois que par le méga show des "stars" qui eux, oui ont de l'argent.
Je ne dis pas le connaitre parfaitement moi non plus, mais il m'arrive régulièrement de côtoyer des intermittents, voir même de participer à la mise en place de spectacles, je peux t'assurer qu'un spectacle, même très court, demande énormément d'énergie, d'investissement et de sacrifices et contrairement aux apparences n'est pas si rentable que ça, loin de là.
Avant de critiquer, il faut apprendre a connaitre.
cygnus:
Ce n'est pas une question de rentabilité d'un spectacle dont il s'agit ici, c'est un autre problème et comparer une PME à un intermittent du spectacle c'est mettre face à face deux choses qui n'ont rien à voir. Ici il ne s'agit pas de l'industrie du spectacle mais de ceux qui en vivent. Cela dit on se rejoint au moins sur un point: tout le monde devrait pouvoir vivre de son travail.
Si tu te retrouves au chômage, tu n'auras pas les mêmes droits qu'eux, qu'est ce qui te dis qu'ils sont plus avantagés? Je ne sais pas comment les aides sont calculés mais ça doit encore être assez compliqué pour s'arracher les cheveux. C'est peut-être vrai pour ceux qui s'en sortent bien, mais c'est valable dans tous les domaines d'activité.

Sinon, pour l'honneur des gens qui travaillent et qui payent pour les allocations chômage, je retourne la question d'une manière plus générale: ne devrait-on pas supprimer toutes les aides? Allez hop chacun pour soi et ceux qui ne s'en sortent pas laissons les crever dans la rue, fallait bosser mes braves. Affligeant. J'ai le droit d'avoir envie de vomir?

Pour ce qui est de la question philosophique art et travail, je laisse ça à d'autres, je subis une incapacité neuronale assez grave aujourd'hui.

baai sans doute qu'il faudrait des changements, je suis d'accord, et je te rejoins sur le fait de dire: oui, mais pas comme ça bordel! (enfin je résume hein)

C'est dingue cette impression de se heurter sans arrêt à un mur, de quoi faire mentir l'expression qui dit que les murs ont des oreilles, y compris pour les archéologues et les architectes (par contre pour ces derniers mea culpa je ne suis pas informé mais ça devrait s'arranger). Criez braves gens, le gouvernement s'occupe de vous.
Baai l'a dit assez clairement, mais je voulais reprendre l'explication pour simplifier.

A l'heure actuelle les intermittents du spectacle ont besoin d'un quotas d'heures pour avoir droit à leurs indemnités. Le gvt voudrait augmenter significativement ces heures de cotisation. Du coup ils éliminent 70% des intermittents.

Mais ce qui arrive au monde du spectacle actuellement est vrai pour la plupart des indépendant. Tous ces gens qui bossent en CDD et qui une fois leur contrat terminé n'ont droit qu'a de petites indemnités.

@cygnus : Selon ton raisonnement le transport routier n'est pas rentable de nos jours en europe. Refection des routes, materiel d'insonorisation, pollution, maladie liée, etc. Tout un tas de trucs qui ne sont pas payé par les transport routier mais par le contribuable. Alors on fait quoi ? on fait payer aux transporteurs les vrais coûts de leur service ?
Je fais partie de ces petits intermittents du spectacle qui seront obligés d'arrêter d'exercer leur profession si les réformes du medef passent.
J'ai une compagnie de théâtre, et je peux te dire que je bosse a plein temps... Entre l'administratif, la comptabilité, la vente de spectacle...
Tout cela n'est bien sur pas payé, nous ne touchons des cachets que lors des représentations, et parfois, miracle, lors des répétitions.
Je ne sais pas si les gens ont conscience de ce qu'est vendre un spectacle. Cela ne se vend pas comme une baguette, comme du jambon et encore moins comme du pétrole ou des armes de guerres...
les techniciens, eux sont à la même enseigne, ils bossent souvent des 24h affilées entre le chargement du camion, le montage, le démontage, la route et le déchargement. Et bien sur, ils ne peuvent déclarer que 8 ou 12h...
I
Alors oui, comme dans toutes les catégories socio professionnelles il y a des abus, c'est certain.
Et puis aussi, il y a les gros artistes. Ces vitrines derrières lesquelles on se cache pour dire que notre statut est un scandale.
Oui, sauf que nous sommes 95000 et que cet épouvantable scandale concernent a peine quelques centaines d'entre nous...
Voila, c'est tout ce que j'avais a dire...

Ah non, encore une chose:

Quand c'est le gouvernement qui commence a choisir quelle culture aura le droit de vivre ou non... ca s'appelle une dictature!
Tu sais quoi FV ? Je connais des cas où les statuts d'intermittents et de saisonnier se rejoignent singulièrement. Notamment le cas de certains qui, n'ayant pas trouvé à se placer tel ou tel mois, en finissent par faire les vendanges ou bien serveur, etc. (le plus dur, ce n'est pas tellement de ne rien trouver pendant 1 ou 2 mois, ça c'est la base Le plus dur, c'est de ne pas savoir quand on trouvera, ce qui oblige à faire des drôles de choix).
Là où ça se rejoint, c'est que j'en ai vu filer entièrement leur salaire "vendange" à un employeur du spectacle contre des cachets, juste pour financer les charges sociales et tenter contre vent et marée de ne pas perdre leur statut.

Eh oui, dans le domaine de l'intermittence, les charges sociales c'est le double du régime normal

Et si je trouve ces vendangeurs étranges, je n'aurais pas idée de leur jeter la pierre : le type qui bosse tant bien que mal pendant 11 mois, il côtise pendant 11 mois... et si à la fin de l'année il sent qu'il va foirer son statut, ben c'est simple : il n'aura rien, alors même qu'il aura côtisé 11 mois, pour tous, cygnus compris.
Arrow
J'ai un pote qui est intermittent. Il travaille sur les plateaux de tournage de cinéma, téléfilm, pubs, etc..et s'occupe de l'image. Il ne gagne pas gras, et est sorti de ses études en 2002. Son studio sur Paris est minuscule, et on ne peut pas dire qu'il vit la grande vie. Mais il vit de sa passion.

A travers lui, je peux comprendre un peu la situation des intermittents, et je me range du côté des protestations. C'est pas grand chose, mais l'intervention de Myvain sur JOL permet au moins d'être éclairé sur un sujet passé à l'as.

Citation :
L'art est basé sur l'argent et est un travail comme les autres.
Je suppose qu'un tel propos n'est pas nouveau, ça ne m'empêche pas d'y être opposé. Le fric n'a jamais été une Muse.
Citation :
Provient du message de Brume
A travers lui, je peux comprendre un peu la situation des intermittents, et je me range du côté des protestations. C'est pas grand chose, mais l'intervention de Myvain sur JOL permet au moins d'être éclairé sur un sujet passé à l'as.
C'etait le but du sujet: essayer d'informer, de mettre au courant sur un truc qui se passe dans l'ombre et l'indifférence général. Il fait suite à une suggestion de pooka dans un fil sur la fête de la musique. Sur le coup je ne le sentais pas, les intermittents ça fait moins lire qu'un sujet à troll et c'est effectivement le cas.
Les gens ne savent pas ou pire ça leur est égal.

Si quelqu'un a pris la peine de s'informer suite aux messages, c'est déjà un pas en avant, un petit, mais c'est toujours ça. Peut-être que certains y penseront lorsqu'ils iront à un des nombreux festivals qui surgissent en été, des intermittents seront là aussi: c'est leur travail.
Je rajoute que partout en France des pétitions circulent ! Il faut les signer !!
Quand vous sortez en concert, dans des spectacles quelconques, n'oubliez pas de les signer !

Je ne connais le monde du spectacle que depuis peu, mais je sais que le travail est difficile quand on voit le salaire par la suite. J'ai testé (à différente échelle) d'organiser un festival (un petit festival qui a accueilli 1000 personnes sur 2 soirs ), et tout ça uniquement avec des bénévoles !!

Il ne faut pas oublier, que tous les spectacles gratuits, les organisations gratuites que vous avez pu rencontrer dans votre vie, ont été organisés par des intermittents, et bénévolement !
Un intermittent va travailler sur un spectacle pour etre payé, ensuite, il va monter un autre spectacle en temps que bénévole, pour que la diversité culturelle s'exerce, et que le spectacle soit accessible à tous. Partout il y a des spectacles gratuits de toutes sorte, ils permettent aux personnes en difficultés financières de sortir et de voir des spectacles de qualité !

Avec les réformes, un intermittent devra travailler 2 fois plus pour gagner sa vie, alors fini les spectacles gratuits, fini les coups de mains pour monter des festivals gratuits avec des bénévoles, fini les interventions dans les écoles pour faire des ateliers spectacles avec des enfants (c'est un exemple qu'un intermittent m'a donné)... Il ne restera plus que les gros spectacles payant, ceux qui peuvent les faire vivre, et ils devront en faire 2 fois plus !

Voilà, je montre aussi que ça touche les spectateurs dans un certain sens, et qu'ils doivent se mobiliser pour aider les intermittents.
* a deja signé toutes les pétitions à ce sujet qui lui tombaient sous la main*

Deja, je me rappele il y a quatre ans que durant mes séances de studio, notre guitariste venait d'apprendre qu'il allait perdre son statut pour cause de pas assez de cachets ...
Je me rappele aussi qu'on a fait le tour de tous les cafés concert de montpellier qu'on connaissait, qu'on leur a exposé le probleme de ce gratteux d'un niveau extremement élevé, et on savait tous qu'il bossait autant qu'il le pouvait. Et je me rappele avoir vu les patrons des cafés concerts lui faire des fausses attestations. Il n'a pas perdu son statut. Et non on n'a pas honte.
Mais ce n'est pas la bonne solution
on dirait que c'est un problème humain de profité ...

je m'explique comme j'ai lu plus haut le vrai problème se sont les gens qui abuse (je parle pas de ton grateux Lilandrea ) mais des Depardiou qui vont touché leur indemnité alors qu'il ont tout ce qu'il faut !!
et j'ajouterais aussi au abusseur, les boite de prod ou autre opéra, qui mettent certain de leur employé (pour ne pas dire tous) au status intermitent pour pouvoir arreté leur contrat quand ils veulent... des que ça marche plus... alors que moi je vois plutot des salarié déguisé la !! mais bon...
C'est un peu comme certains chomeurs (je m'excuse d'avance aupres de ceux qui sont de vrai chomeur) qui sont au chomage parce que c'est plus pratique pour eux, ils bossent au black, + toutchent leurs chomage et en fin d'année touche plus que moi qui bosse pour une partie de leur salaire...

enfin l'Homme est fait ainsi... est-ce qu'un jour ça changeras...
en attendant, meme si je ne suis pas intermitent, je suis avec eux
Elrick de Marly, mon premier message fait que je me sens un peu responsable du tien

C'est en mon seul nom que je re-précise :
- le chapitre sur les profiteurs, c'était en quelque sorte une annexe au débat, justifié parce qu'on évoque l'intermittence.
- Mais ce n'est pas une justification possible de "cette" réforme là, qui tire dans le tas sans le moindre souci d'équité, et qui d'ailleurs ne l'évoque pas. Le seul motif de cette réforme, c'est que ça gêne une partie du patronat, hélas au pouvoir, qu'il existe un statut adapté et spécifique aux métiers du spectacle, parce que c'est un statut (proportionnellement) coûteux, mais bon, il faut savoir ce qu'on veut : pour schématiser, soit on considère que la diversité culturelle, blabla, doit être encouragé, que la culture est l'une des priorités de la nation, soit tout ça, bon, c'est bien gentil mais ne poussons pas, c'est pas très sérieux, ça ne vaut pas un vrai boulot, faites ce que vous voulez de vos loisirs, faites de la culture si vous êtes rentiers et que vraiment la bourse vous emmerde, mais ne venez pas grevez le budget comm' de JP, nom de dieu !
- Et dans le même ordre d'idée, l'exemple de l'opéra que tu reprends, pour le peu que je connaisse de celui que je ne citais pas, je suis très convaincu que les cas de salariés déguisés en intermittents sont très rares. Par la force des choses, si l'on veut, puisqu'il faut non seulement que les postes soient proches des cadres (liste donnée par les autres) ouvrant à l'intermittence (ce qui en exclut d'emblée tous les assistants de direction, comptables, concierges, etc.), et que d'autres part le nombre des permanents de ces établissements sont finalement très peu élevés.
J'ai sous la main un petit journal gratuit spécial "festivals"
Il dresse une liste sympathique des festivals en particulier en France, puis en Europe et un petit peu dans le monde.

Mais il y a aussi une rubrique "les festivals qui n'existe plus"... Cette rubrique dresse la liste des festivals qui n'auront plus lieu dans les années à venir...

Pour que cette liste ne s'allonge pas, soutenez les intermittents !!

*mode propagande*
Je suis allé à un rassemblement aujourd'hui qui regroupait des profs, des architectes, des archéologues, des alter-mondialistes et des intermittents du spectacle (baai ton voeu est exaucé). Ce regroupement s'appelait: "La France saigne" et avait lieu sur une petite place très passante (tiens jeu de mot involontaire mais qui va bien) de Lyon.

Il y avait un certain nombre de stands où chacun pouvait se renseigner sur les luttes de tout ceux qui étaient présents, le pourquoi du comment, les dangers, pétitions en pagaille, tout ce qui se trame de manière plus ou moins opaque. Le tout était agrémenté de spectacles divers:musiques, chants, danses, théâtre, marionnettes fait par des professionnels ou non; ainsi qu'un certain nombre d'interventions au micro.
Ambiance très sympa mais public peu impliqué à première vue.

A la fin je suis aller discuter un moment avec une des personnes qui se tenait à proximité du stand des intermittents, elle m'a dit entre autre choses que depuis le 11 juin à Lyon il y avait des actions tous les jours (notamment par l'occupation de l'opéra) et que la journée d'aujourd'hui a révélé que la plupart des personnes qui se sont arrêtées n'avait pas la moindre idée des réformes en court.
C'est le but de ce genre de rassemblement justement, informer. A voir s'il y en a aussi d'en d'autres villes.
Je chante dans une chorale qui a les désirs et l'ambition de présenter des spectacles de qualité professionnelle. A Montpellier, on est plutôt soutenus et donc on a pu tâter de la réalité d'une production artistique de grande ampleur.
Donc un an de préparation, des frais incroyables...

Siégeant au conseil d'administration, je ne vais pas ici détailler les budgets, mais ce qui est sur, c'est que si on avait du facturer les places comme "n'importe quel autre business", alors, il n'y aurait pas eu de place à moins de 1000 f. Et inutile de dire qu'on en aurait pas vendu beaucoup.

Faire de l'art rentable revient à ne pas faire beaucoup d'art. Personnellement, je préfère un système qui garantisse une incroyable richesse culturelle en France avec des gens qui abusent qu'un système propre sans profiteurs et sans artistes du même coup.

C'est le même problème que pour la CAF et le RMI. Oui, il y a des gens qui abusent, mais pour ceux qui abusent, il y a tous ceux qui vivent grâce à ces mécanismes.
Et puis entre les 24 000 f par an d'un RMIste abusif et les abattements fiscaux du Baron, je ne sais quel sorte d'abus me gêne le plus. (c'est une formule rhétorique, je sais parfaitement lequel me choque le plus.)
Citation :
Provient du message de Alamankarazieff
Personnellement, je préfère un système qui garantisse une incroyable richesse culturelle en France avec des gens qui abusent qu'un système propre sans profiteurs et sans artistes du même coup.
Hélas ils ne tendent même pas vers un système "propre sans profiteur" ( enfin je vois ce que tu veux dire, je te rassure )

Pis encore, avec ce genre de réformes, les moins bien lotis risquent d'être obligés de gruger un max (et ce n'est sûrement pas possible pour ceux-ci, comme dab c'est plus facile à haut niveau qu'à basse échelle... ) pour faire leurs heures
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