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*partie se pendre*
et puis hop, la suite, ça me consolera peut-être
« J’ai entrepris hier l’exploration plus poussée de la mine naine que j’avais localisée près des Manoirs hantés, il y a quelques temps… Accompagnée de Mikahella, nous avons nettoyé l’endroit de plusieurs araignées monstrueuses… Puis, en défonçant une porte à grand renfort d’éclairs et de flammes, nous sommes parvenues dans une zone sournoisement gardée par une impressionnante collection de pièges. C’est grâce à l’agilité du félin de Mika, et aux sens de mon Corlyk, que nous nous en sommes tirées indemnes. L’étage du dessous nous réservait encore plus de surprise : des aventuriers, le regard hagard, le visage blême, s’y terraient. Il y en avait par dizaines, ils nous ont attaquées.. ! C’est par ta seule grâce, Ô Grande Mère, que nous les avons vaincus… J’ai trouvé sur l’un des corps une armure de prêtre de l’Abbaye, et un étrange œuf que je soupçonne être de yuan-ti.
Ragaillardies par notre victoire, nous nous sommes dirigées vers le Manoir d’Aencar, en avant garde, pour y jeter un œil. Malheureusement, au détour du chemin nous guettaient de féroces gitans, ceux là même que nous croyions avoir décimés! Nous dépassant en nombre et en force, Mikahella et moi sommes tombées au combat…
Je me suis réveillée dans les appartements de Catherine de Valnor, qui me souriait, triomphante. Elle m’apprit sans cacher sa joie que ses gardes m’avaient secourue cette nuit là, et que je lui devais la vie… Serrant les dents, je ne pus que lui répondre que j’avais une dette envers elle… Elle en parut ravit et j’entends encore le rire de son chevalier alors qu’il me raccompagnait à l’extérieur… Vipère de Valnor, quel coup du destin… Dans quel nid de couleuvres va-t-elle me jeter…?
Je fis à peine quelques pas en ville, toujours vêtue de l’armure de prêtre, qu’un homme m’arrêta, mandant une aide pour sa fille malade. Bafouillant, je m’éclipsai un moment pour enfiler mon armure et j’avouai à l’homme que je n’étais pas prêtresse, mais que je jetterais volontiers un œil sur sa fille… La pauvre enfant semble subir une malédiction infligée par une yuan-ti qui se serait glissée en ville, au nez et à la barbe des gardes! J’interrogeai les gardes à ce sujet, mais bien sur, ils n’avaient rien vu… Ils allèrent chercher leur lieutenant, ma chère Dalambress, avec qui je parlai longuement… Nous convînmes d’aller à l’Abbaye et d’éventuellement nous rendre à Morangias pour y glaner des informations puisque lors de notre dernière visite, les yuan-tis y pullulaient et qu’on y avait signalé nombre de disparition. La petite Éloise nous rejoignit et nous accompagna à l’Abbaye. Je m’entretins longuement avec le dirigeant qui me parla d’une vieille femme de Morangias, qui semblait en savoir beaucoup sur les femmes-serpents mais qui taisaient désormais ses informations sous les railleries répétées. Il me conseilla de trouver un objet prouvant leur présence pour faire parler la vieille dame… Je lui rendis l’armure de son prêtre, il me confia que ce dernier accompagnait une troupe d’aventuriers qui cherchaient des drows… Il ne sut pas expliquer la présence de l’œuf dans les affaires du prêtre… Je quittai son bureau songeuse…
Dalambress reprit son service alors qu’Éloise et moi prîmes la route de Morangias. Le voyage fut somme toute agréable, la petite paladine étant de plaisante compagnie. Nous interrogeâmes les villageois et réalisâmes l’ampleur du problème … Armées de courage et de nos brillantes épées, nous lançâmes à l’assaut de ces noires créatures campées au nord du village. Au plus fort du combat, Éloise était déchaînée, tranchant et pourfendant avec dévotion les femmes-serpents… J’eu l’évasive vision de l’Élue tant attendue et cela me réjouit le cœur… Elle avait certes encore beaucoup à apprendre, mais la Princesse Liana ne s’était pas trompée. Corlyk et VifArgent, sa compagne, décimèrent à eux deux des rangs entiers de yuan-tis, alors que mon épée battait la mesure au rythme de celui d’Éloise. Nous eûmes bientôt éclaircis les lignes ennemies et nous éliminâmes sans problème les dernières créatures… Sur le corps de celle qui devait être la dirigeante je trouvai un journal relatant leur montée des sous-terrains pour retrouver une relique volée, ce qui expliquerait leur étrange présence au grand jour. Forte de ma découverte, je criai ma joie à mes compagnons et nous reprîmes la route…
En déviant un peu du chemin, car je voulais jeter un œil au bosquet de la dryade qui avait été si sauvagement détruit par les ogres, nous tombâmes sur une meute de worgs noirs enragés. Le combat fut rude, trop pour ma jeune amie qui tomba sous les hurlements assourdissants de ces bêtes corrompues. Mes soins furent vains et je hissai le corps de la paladine sur mes épaules pour la mener chez Kerens, à l’Abbaye. Ce faisant, j’aperçus une étrange crypte au fond de la vallée… délaissant un moment le corps d’’Éloise, j’entraînai mes loups dans cette sombre entrée… Par tous les dieux! J’y ai découvert une cité d’elfes noirs… bourrée de drows!! Mes loups se jetèrent sur les plus proches alors que je me tenais, ayant perdu tous mes moyens, au haut des escaliers. Je sortis en grande hâte, rappelant mes bêtes. Reprenant le corps de la paladine sur mes épaules, je pris rapidement le chemin de l’Abbaye, me retournant sans cesse dans la crainte d’y voir un drow…
Laissant Éloise aux bons soins de Kerens qui m’assura de son état stable et sans danger, je me dirigeai lentement vers chez moi, toute retournée par les derniers évènements…C’est alors que tu le mis sur ma route, douce Chauntéa, le rôdeur Barbatane. Le toisant d’abord avec une certaine méfiance, j’eus tôt fais d’apprécier ce jeune demi-elfe qui partage mon amour des bois. Comme il est bon de trouver quelqu’un qui, comme soi, suit une voie qui peut sembler incompréhensible aux autres… Je le pris en amitié et lui offrit mon arc… Je sais qu’il saura en faire bon usage et défendre tes vertes forêts, grande Mère… Je lui fis découvrir ton arbre et lui présentai dame Karla ainsi que Cernuneros. Nous lui avons déniché une belle armure chez Jack le tanneur et je l’ai un peu guidé dans la ville… J’ose espérer qu’il passera quelques temps dans le val, il m’a promis son aide et elle me sera précieuse. Que tes bois dorment en paix ce soir, un nouvel allié nous est donné. Puisse l’aube se lever sur des forêts plus vertes encore… »
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