Provient du message de Lothar
Khyok ton argumentation serait parfaite mais il y a un problème , c'est qu'il y a eu des problèmes bien avant Staline .
On peut citer 2 cas de problème pré-stalinien :
les exations des bolchéviques des 1917 :exécutions des opposants,élimination systèmatique des cosaques blancs,1er intolérance religieuse,restriction de la liberté , pratique agraire douteuse (amenant a de grande famine ) ,invasion de la pologne en 1920
"Problème" somme toute rencontré dans toutes les révolutions : pour asseoir son pouvoir, il faut balayer l'ancien. La révolution française, américaine ou toute autre prise de pouvoir passablement radicale s'est faite dans le sang (exceptée la Révolution des Oeillets, un fait unique).
Il faut tout de même avouer que les Bolchéviks n'ont pas trop fait dans la finesse, preuve en est l'exécution sommaire du Tsar. Mais même si je ne pardonne pas ces prises de vie "à la légère", je trouve des raisons de ces actes dans la prise de pouvoir et les changements très radicaux (on passe quand même d'un état totalitaire capitaliste et tsariste à une démocratie de Soviets).
Les intolérances religieuses ? Dès le début ? Assurément, non. Sauf si tu parles de l'Eglise Orthodoxe qui avait alors un pouvoir très important et qu'on a "remis à sa place".
Mais là encore ces actes se retrouvent dans la théorie matérialiste de Marx qui ne laisse que peu de place à la religion, car elle "abrutit les masses".
Et les restrictions de la Liberté ? Aheum... on passe d'une royauté autoritaire au système des Soviets, qui, même s'il n'est pas parfait, dessine à grands traits les bases d'une démocratie. La Liberté totale est une utopie, car elle ne prend pas en compte autrui, et le Communisme demeure une dictature des masses sur les oppresseurs; ce n'est pas non plus un Paradis terrestre, il faut être réaliste, il y a des contraintes, des opposants : et quand ces opposants entravent la marche vers un monde plus juste pour l'écrasante majorité, on envoie les opposants à la droite de Dieu. Même si cela peut paraître choquant, c'est ainsi que l'on a toujours procédé - et ce quel que soit le mouvement -, emporté par le feu de l'action, emporté par l'Utopie qui se dessine au loin. Des gens se
battent pour leurs idéaux, dans tous les sens du terme.
La famine est due, il est vrai à une mauvaise gestion qui conduira à la NEP (Nouvelle Economie Politique). Le changement a été trop brutal, le massage au socialisme de guerre dur et les ressources mal exploitées. "Un pas en arrière pour mieux avancer de trois pas", c'est cette phrase de Lénine qui illustre la NEP.
Car durant cet hiver somme toute très dur, la Russie ne produira qu'à peine 50% de sa capacité ancienne, se ramenant à des récoltes du début du siècle. Les raisons ? Une collectivisation des terres bâclées, des outils peu ou mal utilisés : la nouvelle politique agraire est désastreuse. De plus, les hommes manquent car ils sont au front et le socialisme de guerre prévoyait une main d'oeuvre omniprésente, ce qui n'était pas le cas.
Pour ce qui est de la Pologne, à laquelle on peut ajouter l'Ukraine, ces deux contrées (elles n'avaient jamais connu l'indépendance autrefois) ont été perdu en 1917 au Traité de Brest Litovsk (signé entre la Russie nouvellement communiste et l'Allemagne); ce traité a été signé dans des conditions qui feront perdre pour un temps 25% du territoire russe, dont les parties les plus pétrolifères et les plus industrialisées; pour imager, l'annexion allemande allait presque jusqu'à Moscou.
Et au cours de la guerre civile qui s'arrêta en 1921 par la victoire "rouge" sur les armées blanches soutenues par les Alliés et l'Allemagne (vous avez dit Red Scare ?
), l'URSS (nouvellement né) reconquiert ces territoires. Juste retour des choses ? Je ne pense pas qu'il faille s'arrêter là; en effet, l'URSS est alors encore dans une phase d'internationalisation de la révolution, elle tente donc de s'étendre le plus loin possible. Et à l'époque l'idéal socialiste qui germait était plébiscite par les autres pays (que dire des soulèvements en Allemagne, en Italie, en Tchécoslovaquie... tous réprimés dans le sang).
Est-ce donc une prise de pouvoir ? Oui.
Est-ce une prise de pouvoir non voulue par le peuple ? Non.
-la politique par le fait (comprenez les attentats) de certains anarchistes et radicaux communiste qui n'hésite pas a s'attaquer aux oppresseurs du prolétariat .
Attention à ne pas confondre les deux : anarchistes et communistes (idéologies passablement différentes).
D'autre part, les extrémistes communistes partisans de l'attentat n'ont été qu'une très petite minorité dans le mouvement. Le mouvement communiste est un mouvement de masse, qui tend à faire se révolter les masses par des actions organisées, parfois violentes; pas des actions individuelles et symboliques.
Donc nous avons bien une dérive pré-stalinienne du communisme et meme pré-bolchévique .
Ce qui nous amène donc à répondre à la question de départ (oué oué, en page une) : faut-il avoir honte d'être communiste aujourd'hui quand l'on voit que le système n'a existé que dans un cas, a dévié dans un cas mais en a engendré des dizaines d'autres ?
A mes yeux, la réponse est évidente : s'il faut aujourd'hui décrier, blâmer, la politique de l'URSS, il ne faut pas condamner le Communisme en tant que doctrine, car les mouvements parallèles (trotskystes entre autre), ont tiré les leçons de ces agissements ignominieux...