J'ai bien réfléchi à tout ça, voici ce que j'en pense :
Jamais je n'ai agressé qui que ce soit, par contre j'ai eu fréquemment à me défendre (et comme expliqué précédemment, heureusement pour mes agresseurs je ne cours pas vite.) Maintenant, imaginons...
Imaginons qu'au cours d'une de ces luttes j'aie, avec ma délicatesse proverbiale, donné un mauvais coup à mon ennemi et que je l'aie tué net (ça a failli se produire à deux reprises.) Tout ça sans témoin. La police m'interpelle, constate les faits : impossible de savoir si je dis vrai en prétendant qu'il s'agissait de légitime défense. Et là, qui se retrouve aux assises pour homicide volontaire ?
Maintenant on va imaginer un peu plus : le Pen au pouvoir, rétablissement de la peine de mort. Qui se retrouve guillotiné ? moi. Et le meilleur dans tout ça c'est que je n'aurais fait que me défendre et qu'à aucun moment je n'aurai voulu la mort de qui que ce soit, ni même essayé de la donner.
Alors vos grandes élancées à propos de la peine de mort vous pouvez vous la mettre sous le bras. Faites un tour aux Etats-Unis, et renseignez-vous. Là-bas on condamne à mort un militant pour la paix, noir et musulman, sans aucun preuve tangible (juste un faisceau de présomption), un enfant attardé mental dont le père avait laissé trainer son semi-automatique (le môme l'a pris croyant que c'était un jouet et est descendu "jouer" avec ses copains, 3 morts et le môme a été gazé, il ne comprenait même pas où il était à la fin), des gens dont les témoins à décharge n'ont jamais été entendu (et ça c'est d'un banal là-bas) et ainsi de suite. Autant d'erreur judiciaires IRREPARABLES.
J'ai un scoop pour vous, la mort c'est irréversible. Décider de tuer quelqu'un, c'est grave parce qu'il y a toujours une chance non négligeable d'erreur flagrante. Et on fait quoi lorsque l'erreur en question est avérée ? Dommage, dans la vie on ne peut pas ressusciter les gens. vous dîtes quoi à sa famille, à ses gosses ?
"Oups, vous allez rire, en fait un agent de police s'était trompé dans le classement des preuves... c'est ballot quand même, hein ?"
L'exemple chez nous c'est le fameux procès Omar ("Omar m'a tuer".) N'importe quelle personne douée de bon sens savait que ce type était innocent. A la surprise générale, il a été condamné au max. Mais voilà que Maître Vergès débarque, fait valoir que l'enquête a été bâclée, obtient la réouverture du procès et le non-lieu (ou l'acquittement, je ne me souviens plus.) Et s'il avait été condamné à mort ? Dommage pour toi mec, et pendant ce temps les meurtriers, les vrais, courent toujours.
Il faut différencier justice et vengeance. Ca avance à quoi de tuer un assassin ? rien, juste un mort de plus. Par contre, ce qui est sûr, c'est qu'ainsi on va supprimer un élément de la société qui peut avoir un repentir sincère, devenir une personne honnête et faire le bien autour d'elle. J'entends d'ici les sarcasmes, le fait est que nombre de personnes qui ont subi des peines de longues durées sont doux comme des agneaux, certains ont tellement honte de ce qu'ils on fait qu'ils préfèrent rester en prison pour ne pas avoir à affronter le monde avec ça sur la conscience (vu dans divers reportages, on y voyait aussi de jeunes crétins arrogants qui eux ne sont pas près d'éprouver du remord, faudrait déjà qu'ils arrivent à l'écrire de façon correcte.)
J'ai vu passer un : "pas de pardon". Mais bien sûr, entretenons le cycle de la haine et de la vengeance. Continuons à nous entre-tuer. Je veux juste rappeler un ou deux trucs au niveau historique.
1789, révolution française. Peu de temps après, les monarchies Européennes nous déclarent la guerre.
Début 19ème : Naopléon n'a pas oublié, Napoléon ne pardonne pas, Napoléon déclare la guerre à tout le monde et casse la gueule à tout le monde, surtout aux prussiens.
1815 : les anglais ne pardonnent pas aux français, et pour les emmerder, créent la Prusse, pays militairement puissant, géographiquement vaste, pour contrer les visée françaises (alors inexistantes, la population étant exsangue.)
1870 : les Prussiens n'ont pas oublié ni pardonné aux français. Guerre, nous perdons l'Alsace et la Lorraine.
1814 : La France n'a pas pardonné à l'Allemagne, et plutôt que de travailler pour la paix se jette dans la guerre (qui aurait pu être évitée.)
1933 : les Allemands n'ont pas pardonné et rêvent de revanche. Seconde guerre mondiale.
Si quelqu'un veut faire le compte des morts, faut surtout pas qu'il se gêne. Tout ce que j'en dis, c'est que, bizarrement, depuis que l'Europe est passée au bord de la destruction totale, nos dirigeants ont compris, eux, la force du pardon et ont travaillé pour l'Harmonie entre nations. Et ça marche.
|