Chroniques d'une Prêtresse de Bogdar

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Lews et Aleiwena quittèrent Jordheim alors que les premiers rayons du jour faisaient leur apparition. Alors que Mularn se dessinait devant eux, le koblod se retourna, l’air peiné et inquiet, et lança un regard sur la capitale qu’il pensait si bien connaître, repensant à son ami, à peine retrouvé et déjà de nouveau perdu.
Doucement, la valkyn posa la main sur l’épaule de Lews, rassurante :
_Lews, il est vivant, tu le reverras, ne t’en fais pas.
Le kobold leva la tête vers son amie :
_NousCaInquiet, CopainNosBienChangé, NousCaSur… LuiCaPasVouluDireàNousCaCeQueLuiFaireAvecGothiAgorne.
_Lews, il a ses raisons, tu le connais, il ne fait jamais rien au hasard. Viens maintenant, nous devons rejoindre la Garde aux Portes d’Odin.
Lews savait qu’elle avait raison, il se mit donc en route avec elle, mais dans sa tête résonnaient toujours les mots du Gothi Agorne avant que Nosroth leur demande de partir :
« Vous n’avez pas idée dans quoi vous mettez les pieds ! »
Au plus profond de lui-même, Lews avait peur.

Le Gothi Agorne savait qu’il allait mourir.
A ses côtés, l’archer continuait à se tordre de douleur à même le sol, gémissant et respirant tant bien que mal malgré le morceau de tissu enfoncé dans sa bouche. Devant lui se tenait celui que le kobold avait nommé Nosroth, celui qui était arrivé à le surprendre… un Assassin !
Immobile, le viking l’observait depuis la pénombre du coin de la pièce, toujours enveloppé de sa pèlerine noire, telle une gargouille dont les yeux de pierres auraient pris vie. Bien entendu, Agorne était arrivé à la conclusion qu’il avait devant lui le meurtrier de la veille, mais curieusement, ce n’était pas tellement sa propre mort que le Gothi redoutait. Non, ce ne pouvait pas être une coïncidence, et si cet homme savait ? Si il avait remonté la piste du Conseil ? Tout d’un coup pris de panique, Agorne tenta de chercher sans sa mémoire le nom de Nosroth, il lui fallait savoir pourquoi…
Les yeux du Gothi s’écarquillèrent d’horreur quand il comprit enfin alors que le nom et ses implications lui apparaissaient, et c’est hagard, pâle comme la mort, qu’il se trahit en prononçant un seul mot :
_Toi…
La voix de l’assassin lui parvint depuis l’obscurité :
_En effet.
_Mais…tu étais censé être mort… Nous avions pourtant pris les dispositions nécessaires…
_Manifestement, vous vous êtes trompés.
_Mais comment as-tu fait ?
Nosroth s’avança dans la lumière, découvrant pour la première fois son visage buriné. Un de ses amis aurait pu dire qu’il avait beaucoup changé, vieilli, comme sous le coup d’une peine trop grande, mais Agorne ne put détacher ses yeux de ceux de l’Assassin, des yeux tellement brillants, et pourtant son regard restait froid, calculateur, implacable :
_C’est moi qui vais poser les questions à partir de maintenant, Agorne. Où est-elle ?
_De qui veux-tu parler ?
Agorne, qui transpirait déjà abondamment depuis quelques minutes, ressentit un frisson glacé le long de son dos quand le visage de l’Assassin fut animé d’un rictus de haine innommable :
_Tu le sais très bien Agorne, où est-elle ? Elle a disparu depuis 4 mois, et ton collègue d’Aegirhamm m’a finalement avoué avant de mourir que vous étiez à la base de tout cela, comme pour le reste d’ailleurs. Alors où est-elle ?
Se sachant désormais voué à une mort atroce, le Gothi commença à paniquer :
_Je…. Je ne sais pas, je te le jure ! Vous… vous n’auriez pas du emporter la Corne, tout cela n’était pas prévu, il fallait vous faire payer, tu comprends ? Vous avez tout bouleversé !
_Des noms Agorne, donne-moi des noms.
_Les yeux du Gothi s’agrandirent d’effroi :
_Non ! Je ne peux pas te donner cette information !
Le morceau de tissu que l’Assassin enfonça dans la bouche du Gothi empêcha tout Jordheim de se réveiller en sursaut quand la lame pénétra la chair et que la séance de torture commençait.
caSurEmbarquéDansVilaineHistoire ! rosesFrimoussesAvoirBesoinAideDeToutBleucaSur, caFaireAussiBienQueCaPouvoirSiLokiVeillerSurCa ^^
< ouvre des yeux vigilants >
diantre, je me rend compte que j'en suis juste au début de l'histoire... bon ben au boulot des que je rentre chez moi hein

ceci dit, je me rend compte que les événements ainsi que les personnages de ces textes sont peut-être inconnus de certains joueurs, et tout particulièrement des joueurs alb et hib, je pense donc faire un petit récapitulatif historique, étant donné que cette histoire a pour support des événements qui se sont réellement déroulés dans le jeu, ainsi que les personnages cités dans le texte, qui sont quasi tous des personnages que certains auront pu croiser IG.
Lews et Aleiwena faisaient route pour Haggerfell en silence, chacun perdu dans ses pensées. Autour d’eux, les paysages de Midgard défilaient alors que leurs chevaux allaient à vive allure. Le temps manquait toujours, d’autant plus pour des membres de la Garde Noire dont la vocation était d’assurer une présence permanente sur le territoire. La sécurité des terres en dépendait.
Aleiwena regardait distraitement le Val de Mularn défiler sous ses yeux tout en repensant à ce que Nosroth lui avait dit avant de leur ordonner de partir au plus vite de Jordheim :
« Vous n’êtes pas en sécurité avec moi, et encore moins dans la capitale »
Mais ce qui choquait et intriguait le plus la valkyn était cette dernière recommandation qu’il lui avait faite :
« Surtout ne faites confiance à personne, pas même aux officiers de la Garde, gardez ce que vous avez vous aujourd’hui pour vous-même et attendez mes instructions »
Aleiwena repensa alors encore une fois à sa rencontre avec Nosroth, un an auparavant, dans les montagnes d’Aegir :
Naître en tant que Prêtresse de Bogdar était un fait suffisamment rare en ce monde pour avoir fait d’Aleiwena un être à part. De même que rares étaient les Prêtres ayant la faculté de communiquer avec les morts. Le fossé de la mort ne devait pas pouvoir être franchi, avaient dit les Chamans ainsi que les Anciens. Aleiwena leur avait prouvé qu’ils se trompaient, ce qui n’avait pas facilité son intégration à la tribu. Depuis ce temps, la jeune valkyn vivait dans une solitude forcée, avec pour seule compagnie les morts qui auraient fait n’importe quoi pour ressentir encore une étincelle de vie.
Car Aleiwena ne s’y trompait pas, les morts se servaient d’elle pour retrouver les sensations qu’ils avaient perdues. Elle passa des années bien difficiles à tenter de repousser les murmures s’immisciant inlassablement dans son esprit, fermant son esprit avec toute sa volonté. Mais elle comprenait aussi que les morts l’aidaient quand ils le pouvaient, car cela était à leur avantage, et, quelque part au milieu de sa déprime, elle savait devoir en tirer profit. Elle savait déjà ce que les morts étaient prêts à faire pour elle, jusqu’où ils pouvaient aller pour la protéger.
Djyrfell avait été la cible d’attaque nocturne de la part des Coifferouges depuis plusieurs semaines. Ces habitants de la sinistre IR, cité encastrée dans le grand glacier, n’avaient jamais accepté de voir leur territoire foulé par les explorateurs du Glacier de Tuscaran et ils le faisaient savoir avec plus ou moins d’agressivité.
Mais cette fois, les Coifferouges avaient dépassé les bornes, et Aleiwena avait été envoyée pour leur faire comprendre que continuer leurs actions risquait de faire d’eux ses amis dans un futur malheureux… Car tout le monde savait qui étaient les amis d’Aleiwena, Prêtresse de Bogdar…
Et ceci, les Coifferouges le savaient pertinemment, si bien que les « persuader » de cesser leurs exactions n’avait pas été bien difficile, à tel point que seulement une dizaine d’entre eux rejoignit la Grande Majorité des morts tout au long de la visite de la Prêtresse de Bogdar sur leur territoire.
Ce fut donc pendant son trajet de retour vers Djyrfell qu’Aleiwena rencontra l’Assassin qui allait changer le cours de son existence.
La valkyn suivait le chemin qu’elle connaissait depuis son enfance, tracé par les Anciens dans les neiges éternelles quand, sur sa gauche, l’écho rapporta des cri d’hommes. Intriguée, la Prêtresse plissa les yeux et vit plusieurs silhouettes monter le long d’une colline enneigée. Après s’être rapproché un peu, elle put voir ses mêmes silhouettes adopter une façon de se déplacer qu’elle connaissait bien. Son peuple vivait de la chasse, ses hommes (car c’était des vikings, pareils aux premiers explorateurs ayant foulés ces terres peu de temps auparavant) étaient en train de faire une battu.
De plus en plus intriguée, Aleiwena allait s’approcher encore quand un homme qu’elle n’avait pas entendu ni senti arriver lui prit l’épaule :
_Qui es tu ? Pourquoi nous espionnes tu ?
Complètement interloquée, elle ne sut quoi répondre. Le viking qu’elle avait en face d’elle était un guerrier, et sa lourde hache à deux mains reposait sur son épaule. N’obtenant pas de réponse de la valkyn, le guerrier se recula et brandit son arme :
_Très bien, Ils ont dit : pas de témoin, il n’y aura pas de témoin, pas même toi !
Alors qu’il allait abattre son arme sur elle, une dague de lancer alla se ficher dans son bras droit, lui arrachant un cri de douleur tout en lui faisant lâcher prise. Avant qu’il ait eu le temps de comprendre ce qui lui était arrivé, une deuxième dague se planta dans sa gorge avec une précision diabolique, et le guerrier s’écroula à terre en tenant faiblement sa gorge sanglante d’où s’écoulait sa vie.
Choquée, Aleiwena se retourna et vit celui qui se nommait Nosroth, celui qui lui avait sauvé la vie. Il lui raconta que ces hommes étaient à sa recherche, qu’il en avait tué plus de la moitié, bien que ne sachant pas qui ils étaient. Ils voulaient sa peau, cela paraissait évident, si bien qu’il avait laissé l’un des leurs, brûlé au dernier degré, non identifiable, dans une mise en scène laissant penser que ce mort n’était autre que lui, et donc qu’ils avaient achevé leur mission.
S’en était suivi une longue discussion entre la valkyn et l’Assassin dans les profondeurs secrètes de Trollheim, discussion durant laquelle Nosroth lui proposa de rejoindre la Garde Noire pour donner un nouveau sens à sa vie, ainsi que pour chercher certains de ses amis, ceux en qui il pouvait encore avoir confiance.
_Mais pourquoi crains-tu tant le passé ? lui avait-elle alors demandé ?
_Parce que, quoi que nous fassions pour changer le cours de notre vie, notre passé nous rattrape toujours…J’ai fait des choses en mon temps, des choses qui ont changé le cours des choses, et je me suis fait beaucoup plus d’ennemis que j’aurais pu le penser…
« Le passé nous rattrape toujours… »
« Le passé… »
« Ne faites confiance à personne ! »

_NousCaArrivésAleiwena.
Le kobold l’arracha à ses souvenirs alors qu’ils arrivaient à Haggerfel, première escale de leur voyage de retour vers les Portes d’Odin et c’est en posant pied à terre que les deux amis remarquèrent la présence de gardes nains ainsi que de Jarls venant à eux l’air mauvais. Lews chuchota alors :
_CaMauvaisesChosesTomberSurNousCa, NousCaPeutEtreFairePifPafEncore… ToiCaPreparerAFaireMagieDeToiCa…
Les gardes arrivèrent à leur hauteur, les armes à la main :
_Vous êtes Lews et Aleiwena ? De la Garde Noire de Midgard ?
Ils se regardèrent et répondirent en même temps :
_C’est bien nous.
_Alors je suis chargé de vous arrêter pour meurtre, par autorité du Gothi Alen. Veuillez me suivre sans résistance.
Le corps meurtri d’Agorne s’effondra finalement, après plus de cinq heures d’enfer. Epuisé, Nosroth fixa le cadavre du Gothi pendant de longues minutes, récapitulant ce qu’il avait appris, et ce que tout cela impliquait. Plusieurs fois il tenta de se persuader qu’Agorne lui avait menti, mais il fallait se rendre à l’évidence, personne ne pouvait mentir en subissant une telle souffrance.
Maintenant il comprenait pourquoi l’Ordre de Loki devait disparaître, maintenant il comprenait pourquoi ils avaient voulu sa mort. Mais il n’avait pas été seul en cette nuit fatidique alors qu’il s’introduisait dans le donjon de Dun Dagda sous le nez de l’armée Albionaise, contre toute attente… Une folie qui avait payé, ils avaient fait la différence cette nuit la… Mais il n’avait pas été seul, elle l’avait accompagné, et depuis, elle aussi avait été une cible. Nosroth tenta de se calmer, il allait la retrouver, il lui devait bien cela, pour tout ce qu’elle avait fait pour lui, pour tout ce qu’ils avaient vécu ensemble sur les champs de bataille…
Invisible, il sortit de la maison alors que la nuit tombait sur Jordheim, mais alors qu’il franchissait les portes de la capitale, il murmura en direction des étoiles :
_Tiens bon, où que tu sois, je te retrouverai, attends moi, Zytha.
Avec appréhension, Nosroth se dirigea vers Fort Atla, conscient d’avoir déclaré la guerre à son propre royaume…

Quelques minutes à peine après le départ de l’Assassin, la porte de la maison dans laquelle il s’était caché avec le Gothi fut enfoncée par un grand coup de hache et un troll guerrier entra en se baissant, redoutable massif. Il fut aussitôt suivi par plusieurs vikings de la garde ainsi que par un Gothi. Si quelqu’un s’était trouvé dans le temple la veille, il aurait pu reconnaître ce Gothi comme étant celui qui présidait la réunion…
_Cherchez partout, c’est la dernière maison.
Du premier étage, un cri se fit entendre, suivi par le bruit de pas dans l’escalier et l’un des vikings gardes apparut, livide :
_Gothi ! Je l’ai trouvé ! Par Modi, c’est un carnage en haut !
Le Gothi monta les marches fébrilement mais s’arrêta net quand, une fois au premier étage, il reconnut le cadavre du Gothi Agorne, torturé, démembré, mutilé… Mais ce qui lui apporta le dernier coup fut le message sur le mur, écrit avec le sang de la victime, un message qui pesait lourd de conséquences :
« MAINTENANT, JE SAIS. »
Agorne avait parlé…
Derrière lui, les gardes et guerriers vikings, indécis, ne savaient que faire et attendaient les ordres. Le Gothi se releva et les regarda, le visage tiré :
_Fouillez toute la ville, vous recherchez un Assassin, ramenez-le moi vivant ! Si vous ne le trouvez pas en ville, étendez vos recherches à la région mais trouvez-le-moi !
Les gardes s’inclinèrent tous :
_Oui, Gothi Alen.
Une fois les gardes partis, le Gothi Alen invoqua un esprit champion et lui donna ses instructions :
_Va quémander Arloch, il faut réunir le Conseil au plus vite.
Nostroth

J'adore!
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"We'll get a world divided between a genetically superior upper class that's tall, slim, health, attractive, intelligent, and creative; and an underclass of substandard humans who probably spend all day looking for message boards to flame."
Lews et Aleiwena se regardèrent alors que les gardes et les Jarls s’approchaient d’eux. Les murmures des morts se firent plus pressant, elle n’avait qu’à les invoquer et ils l’aideraient... Elle leur résista néanmoins, sachant que leur moment viendrait.
_Lews, laissons nous faire, nous en apprendrons peut-être plus.
_NousCaD’accord, EtEuhhhhhh, RosePeauxEtPoiliFacesSontQuandMêmeBeaucoup, MêmePourNousCa…
Les Jarls commencèrent par désarmer Lews, opération qui prit un temps conséquent vu le nombre d’armes de toutes tailles que le kobold portait sur lui. A chaque nouvelle arme découverte par le garde nain stupéfait, Lews se fendait d’un grand sourire innocent, visiblement tout content de lui-même.
Pendant ce temps, Aleiwena se faisait fouiller par le Jarl :
_Qui est le Gothi Alen ? demanda t elle ?
_Il est l’une des plus grandes autorités de Midgard, valkyn, et ton crime doit être grand pour qu’il ait lui-même demandé ton arrestation.
_Je vois… Que va t il se passer maintenant ?
_Tu le sauras bien assez tôt, maintenant tais-toi !
Les Jarls les conduisirent hors de Haggerfell, en direction du fort de gardes, trois cent mètres plus au sud. Pendant le trajet, Lews chuchota à l’oreille de la Prêtresse :
_CommentEuxCaSavoirOuNousCaAller ?
_Tu as raison, ils nous attendaient…
Arrivés devant le fort, ils virent le Jarl discuter avec un homme vêtu d’une robe ainsi que d’une pèlerine masquant ses traits. Le Jarl, visiblement mal à l’aise, acquiesçait alors que l’inconnu lui parlait et se mit au garde à vous, poing sur la poitrine, quand l’autre s’en alla, non sans avoir jeté un rapide coup d’œil dans leur direction.
Alors que Lews, incapable d’entendre ce qui se disait, tendait l’oreille le plus discrètement possible, Aleiwena se concentra et laissa les morts lui parler.
« Nous ne savons pas qui est cet homme, mais il a donné l’ordre de vous faire exécuter dans la tour ! Prêtresse, laisses-nous t’aider ! Tu ne survivras pas à ceci ! »
_Lews, ils vont nous tuer.
_NousCaDeviner… EtNousCaSeulsContreTous…
_Non Lews, nous ne sommes pas seuls, n’ai pas peur quand tu vas voir ce qui va se passer.
Et, mentalement, Aleiwena, Prêtresse de Bogdar, demanda l’aide des morts.

L’inconnu quitta le fort des gardes à cheval et prit la direction de Jordheim, il était temps d’annoncer la nouvelle au Conseil. En même temps, cet événement devrait leur faciliter la tâche, la Garde Noire devenait un peu trop puissante au goût de certains membres du Conseil, et après tout, c’était cette guilde qui avait permis la prise de la Corne du Valhala, contre toute attente… Oui, la Garde Noire devenait un peu trop puissante et indépendante, ses officiers un peu trop sûrs d’eux, cette guilde allait devenir dangereuse pour leurs intérêts…
Absorbé par ces pensées, l’inconnu ne remarqua pas que le sol tremblait sous les sabots de son cheval, il n’entendit pas non plus les hurlements des Jarls portés pas le vent.

Lews luttait pour sa santé mentale. Au milieu de la boucherie, le kobold tournoyait, rapide, précis, mortel, apportait la mort autour de lui. Paradoxalement, cela lui était d’autant plus facile que peu de gardes se souciaient de lui, trop occupés à hurler et à tenter d’arrêter la horde de morts qui venaient de sortir de terre, répondant à l’appel de la Prêtresse de Bogdar ! Les fiers guerriers vikings tombés au combat plusieurs années auparavant lors de l’invasion Geersha se redressèrent, jaunis, squelettiques, pourrissants. Exultant leur joie d’avoir été ramené à la vie, les morts partirent d’un rire dément et frénétique tout en se jetant sur les gardes et Jarls qui n’avaient jamais connu pareille horreur. Les crânes se fendirent, des membres furent arrachés, les gardes rejoignirent les rangs des morts, jusqu’au moment où il ne resta plus que Lews et la Prêtresse de Bogdar. Les morts regagnèrent leurs tombes avec ses remerciements, le calme et le silence, contraste maladif avec l’horreur du combat, régnèrent soudain sur le Val de Mularn.
Encore tétanisé par ce qu’il venait de voir, Lews s’assit le temps de reprendre ses esprits et ne comprit pas tout de suite pourquoi Aleiwena se dirigeait vers les rares chevaux qui n’avaient pas fui l’horreur :
_Aleiwena ? OùToiCaAller ?
_Retrouver l’homme qui a ordonné notre exécution Lews, je veux savoir, viens avec moi !
_Vivivi, ToiCaRaison !
Et Lews se jeta habilement sur le dos du plus petit cheval qu’il put trouver. Alors qu’ils s’éloignaient de Haggerfell, le kobold ne put s’empêcher de regarder son amie sous un jour nouveau :
_Aleiwena ? demanda t il timidement.
_Oui ?
Elle le regarda avec ses yeux félins tellement envoûtants, une créature faite de contrastes et de paradoxes.
_Euhhhhh Aleiwena, NousCaAmiDeToiCa…. Hein ?

Nosroth ressassait ce qu’il avait appris alors qu’il approchait de Fort Atla, essayant de deviner jusqu’où la conspiration pouvait remonter. Il était déjà arrivé à la sinistre conclusion que la liste des personnes en qui il pouvait avoir confiance était devenu dramatiquement mince, il ne lui restait vraiment qu’une seule solution, qu’un seul groupe vers qui se tourner. Mais cela faisait maintenant tellement longtemps…
Le garde troll, à l’entrée de Fort Atla, eut du mal à comprendre pourquoi le cheval qui passa les portes n’avait pas de cavalier. Nosroth était rentré dans Fort Atla, il ne lui restait plus qu’à trouver celui qu’il cherchait.

Lews et Aleiwena retrouvèrent la trace de l’inconnu alors que Mularn se faisait de plus en plus proche.
_Il va arriver avant nous, ça ne peut pas se passer ainsi !
La valkyn ferma les yeux et les morts lui répondirent encore une fois.
Le cimetière de la ville de Mularn fut pris d’une soudaine activité alors que cinq tombes s’ouvrirent et que leurs occupants se levèrent et commencèrent à se diriger vers la sortie de la ville.
Le cheval de l’inconnu sentit ce qui l’attendait et commença à montrer des signes d’anxiété que même la maîtrise de son maître n’arriva pas à dissiper totalement, maîtrise qui disparu totalement quand celui-ci vit ce qui l’attendait sur la route. Son cheval se cabra, fou de terreur, et il tomba sur le dos avec un cri d’horreur. Malgré la douleur due à sa chute, il se releva et commença à fuir, ceci n’était pas censé arriver ! Mais il eut une autre surprise de taille quand il vit arriver ceux qu’il avait cru morts. Il allait donc devoir faire face.
A peine descendu de cheval, Lews disparut, se préparant à rendre l’inconnu inoffensif alors qu’Aleiwena commençait à incanter et que des vignes putrides sortaient du sol, immobilisant leur adversaire. Mais le cauchemar ne s’arrêta pas là. Immobilisé, l’inconnu pouvait encore se servir de ses pouvoirs, il ne s’avouait pas encore vaincu, loin de là et allait commencer à incanter le sort dévastateur qui faisait la légende de sa classe quand les morts le saisirent au bras et à la gorge, serrant de leurs mains décharnées et grouillantes de vers. Il se trouvait dans les bras de la mort, et il ne pouvait rien faire.
Le kobold apparut devant lui, le regard mauvais, une hache dans chaque main :
_AlorsQuiC’EstQuiVoulaitNousFairePifPaf, hein ?
Aleiwena demanda au mort de révéler le visage de l’inconnu et celui-ci s’exécuta, tirant sur la capuche de la pèlerine.
Lews manqua lâcher ses haches, Aleiwena eut un hoquet de surprise, ses jambes soudain devenues faibles tellement la signification de ce qu’ils voyaient était impossible :
Devant eux se tenait un elfe.
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