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Lobotomie et connexionisme
Puisqu'il y a deux thèmes lancés, je vais faire dans l'ordre.
La Lobotomie transorbitale a été mise au point par Walter Freeman. On avait depuis longtemps placé comme au centre de la pensée consciente le lobe frontal de notre cerveau, responsable de la planification de nos actions, de nos émotions et de notre agressivité. Les patients qui souffrent d'un syndrome frontal, d'une démence frontale présentent des comportements troublants : ils sont très peu capables d'initiatives, peuvent se lancer dans des tâches incroyablement répétitives si on ne les arrête pas (se laver les mains pendant des heures) et sont très peu réactifs à leur environnement (un patient frontal est mort en plongeant dans un bain trop chaud et en n'en sortant pas.). Ils donnent souvent l'impression d'une grande jovialité enfantine et sont très désinhibés, font des blagues souvent salées... On a tendance à dire que neurologiquement, ce qui nous différencie des autres espèces c'est notre lobe frontal développé. La lobotomie transorbitale s'appliquait de façon simple. Si vous êtes en train de manger, posez votre sandwich. Le praticien pratiquait une anesthésie locale, au niveau de l'oeil, soulevait la paupière et à l'aide d'un instrument long et pointu (un tournevis ou un pic à glace faisaient l'affaire) ils soulevaient la paupière et glissaient leur engin entre le globe oculaire et l'os, remontaient le long des orbites jusqu'au lobe frontal et pratiquaient une grande incision quand ils sentaient qu'ils arrivaient dans le mou. Je suis parfaitement sérieux. Je viens de googler un peu, et je vous conseille ce bref exposé : http://users.skynet.be/polis/1/polhennaux1fr.htm Les patients ainsi traités devenaient donc extrêmement mous et apathiques. Les tueurs en série étaient transformés en agneau. Ca ferait juste froid dans le dos si le phénomène avait été marginal, mais la lobotomie fut énormément employée (des dizaines de milliers de cas) et Walter Freeman a reçu le prix nobel de médecine pour ses travaux. On peut discuter longuement de la conscience, de la pensée et des sentiments, mais on a deux solutions : - soit on se tourne vers l'introspection et l'observation empirique des phénomènes émergés, - soit on se tourne vers la neuropsychologie pour voir ce qu'ils ont à nous dire sur le sujet. Plusieurs écoles s'affrontent évidemment, je vous présenterais la thèse de ma paroisse, libre à vous d'aller fouiner ailleurs. Pour les connexionistes, il n'y a pas d'esprit, pas d'âme, pas d'immatériel. La pensée est un phénomène électrique, propriété émergente de l'épouvantable complexité du cerveau. L'apprentissage, les affects, sont des épiphénomènes de la masse touffue de connexions entre neurones, du foisonnement des décharges synaptiques entre dendrites et axones. Pour se rappeler une idée de l'échelle, quand on parle de cerveau, on parle de 10 puissance 15 cellules (environ) capable d'entretenir jusqu'à 10 000 connexions chacune. Par conséquent, entre une fourmi, véritable machine vivante sans aucun pouvoir d'adaptation qui testera encore et toujours la même réponse aux mêmes stimulis, en passant par le lapin, jusqu'à nous et nos gros lobes frontaux, pas de vraie différence qualitative, juste une question quantitative. Au sens où votre TO7 est identique à une ferme d'Athlon 2000. Ils font la même chose, pas à la même échelle. On peut ensuite débattre sur les propriétés émergentes : la conscience du temps, la conscience de soi, l'empathie... Mais vouloir définir un humain sur ces critères me semble contenir une dérive dangereuse : si un être humain perd ses facultés, il cesserait alors d'être un humain et on n'a plus qu'à en faire du compost. De telles normes d'affectivité, de capacités cognitives, ne peuvent être que statistiques, dessinant une courbe de Gauss de l'humain moyen. Par définition, ce qui délimite les frontières de l'espèce, c'est la génétique. Est donc humain tout ce qui est né de la mise en commun de deux cellules reproductrices humaines (ou d'une cellule reproductrice et d'une cellule à qui on fait tenir le rôle de cellule reproductrice.) Et pour définir l'humain, il faut donc observer tout le champ des humains. Si trois humains sur la planète possèdent un troisième oeil fonctionnel, alors l'espèce humaine est une espèce possédant deux ou trois yeux. Quand on veut définir une classe, une catégorie, il faut d'abord placer les limites, puis ensuite observer le champ. Vouloir placer les limites en fonction des observations préalables est méthodologiquement très dangereux. |
07/06/2003, 12h01 |
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Alamankarazieff |
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Bof.
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07/06/2003, 15h28 |
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Momo le morbac |
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