Un vieillard traversait l'immense forêt de Beltane. Ses Yeux d'habitude vitreux brillaient d'une flamme vieille d'un demi siècle.
Ah Beltane, c'est pour les initiés, la déesse de toutes les forces de la nature, de la fines pluies d'été jusqu'aux puissantes avalanches des montagnes de Llyn…
Il a du chercher tellement pour retrouver l'Ile de Beltane, mais sa féroce volonté d'y mourir a vaincu la difficulté. Plus il se rapproche de son but et plus ses souvenirs s'éclaircissent. Comme si sa mère, la déesse avait tracé elle même la piste de son pèlerinage funeste.
Il en était là dans ses pensées lorsque soudain les cris d'un très jeune enfant l'interrompit. En fidèle protecteur de la vie, c'est vers cette voix enfantine qu'il s'orienta. Aussi étonnant que cela puissent paraître, le poids de son âge ne pesait plus sur ses vieilles épaules. Ses jambes le portait si facilement qu'il courait presque vers la détresse qui perçait dans les pleurs de l'enfant.
Il le vit! Ce bébé si frêle et si beau. Sous l'Arbre. Cet Arbre de la vie, l'Arbre qu'est Beltane. Le vieil homme ne peut que contempler le symbole de sa vie entière. L'Arbre qui de sa moitié droite représente la Vie avec ses branches gorgées de fruits, lourdes bombées sous le poids de la fécondité et de sa moitié gauche représentant la mort avec ses branches se cassant sans cesse. Cet Arbre, c'était l'été et l'hivers, la Vie et la Mort, la beauté et la laideur.
Le vieux pèlerin n'en croyait pas ses yeux! Se pouvait-il que ce serviteur de Beltane puisse contempler le visage terrestre de sa Déesse? Cet Arbre était l'âme de la nature, la quête de toute sa vie.
L'enfant ne portait pas de vêtement, il était simplement recouvert de branches encore vertes. Cet amas de végétation lui constituait un petit lit bien douillait…
L'homme s'obligea a détacher le regard de son idole. L'enfant avait froid. Il prit le petit être dans ses bras et vit que c'était une petit fille, il retira sa cape de laine et en drapa le bébé. Et sans plus un regard vers l'Arbre de la Vie, il quitta la foret par le sentier qui se traçait sous ses pieds…
Lui qui venait chercher la mort dans cette foret sanctuaire, il y a trouvé la vie…
De sa jeune enfance, Méranti n'a aucun souvenir, la maison des vierge est depuis toujours son seul foyer. Comme chaque orpheline, on lui apprend le combat car la vie est rude pour les jeunes filles sans famille…
Mais chaque soir, bien qu'épuisée par ses apprentissages, elle se sauve dans la foret. Et là, sous les feuillages protecteur de la foret, elle sort son luth ou parfois sa flûte. Elle se laisse alors aller à ses émotions et des heures durant, elle laisse échapper de ses instruments de touchantes mélodies.
C'est en pensait à sa maman, Beltane qu'elle ouvre ainsi son cœur à la musique et à l'amour… sa maman, elle ne l'a jamais connue. Il y a eu juste une fois, ce vieil homme qui est passé à l'orphelinat pour lui raconter une curieuse histoire. Il parlait d'Arbre, d'été et d'hivers, et de sa mère. De son récit confus, elle a compris qu'un jour, au cœur d'une magnifique foret, sa maman Beltane lui a confié sa fille.…
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