Le fait qu'une réforme soit nécessaire ne prouve pas que celle proposée par le gouvernement soit la meilleure. La tendance depuis le début de la considération de la notion du social dans le monde du travail a toujours été la baisse du temps de travail. Et ce pas seulement en France, beaucoup de ceux qui prennent l'exemple de nos confrères européens omettent d'indiquer que si il n'y a pas de loi sur les 35 heures en Allemagne, beaucoup d'entreprises la-bas fonctionnent sur le régime de la semaine de quatre jours. De même, les politiciens ont peut-être augmenté l'âge du départ en retraite, mais dans les faits les Allemands partent en pré-retraite à 55 ans.
De toute façon postuler qu'il faille faire travailler les vieux plus longtemps est absurde dans un pays avec un taux de chômage supérieur à 8%. Et dans l'hypothèse trés improbable (dans le contexte d'entrée dans l'union Europénne de pays de l'Est où les entreprises françaises se feront une joie de délocalisée) d'une baisse considérable du chômage, les entreprises préféreront faire appel à de la main d oeuvre jeune étrangère, plutôt que de garder des "vieux" de plus de 50 ans.
Il aurait été beaucoup plus juste et beaucoup plus réaliste de taxer les revenus du capital, ainsi que la part des bénéfices des entreprises reversée aux actionnaires (donc la part non réinvestie dans l'entreprise). Il est en effet plus probable que la bourse continue de générer des millions que le fait que le chômage baisse suffisament pour appliquer la réforme Raffarin.
Quant à ceux qui disent que la majorité des Français soutiennent le gouvernement et ses réformes... Ce n'est pas le son de cloche que j'entends un peu partout. Mais il est vrai que la montée du chômage, la baisse des impôts des plus riches, le gel des minimats sociaux, les fermetures en masse, l'arrêt effectif des 35 heures, la suppression des postes de surveillant et des aides éducateurs, la suppression de la TIPP qui a fait que pendant six mois on a payé l'essence au prix fort, les impôts locaux qui grimpent en flèche, pour ne citer que ça, doivent contribuer à la popularité exceptionnelle du premier ministre...
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