Débat retro: le quota de chansons françaises

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Voilà j'aime bien de temps en temps me poser des questions sur mes actions passées ou mes prises de positions par rapport aux résultats avérés...
Quand j'étais un poil plus jeune pour la première fois on instaurait le quota de chansons françaises à la radio. A l'époque j'écoutais Fun radio (arg l'horreur! Errare Humanum Est!) qui, bien évidemment, exerçait un fort lobbying auprès de ses auditeurs contre ce projet de loi.

Maintenant la loi est en vigueur depuis quelques années et j'avoue avoir changé totalement d'avis: le quota de chansons françaises à la radio a permis l'éclosion de nombreux talents et a permis à toute une génération de découvrir la culture musicale français (un bon Piaf... Aznavour... Renaud... Que du beau or sans quota la nouvelle génération ne les connaitrait pas). Bref parfois on peut s'impliquer dans des combats de tout son coeur mais de temps en temps il faut aussi faire confiance à nos élites

J'aimerai savoir si une large majorité pense encore le quota comme un mal?
Citation :
Provient du message de Aron
Les radios pour jeunes (Fun, Skyrock ,etc) passent de l'Aznavour, du Piaf ???
Bien sûr que non mais de fil en aiguille vous commencez par découvrir Noir Des' puis après vous vous dîtes: "tiens c'est pas bête ça, nous autres français on pond quoi en musique" et vous finissez sur nostalgie
Cette partie de mon post était très perso, c'est ce qui m'est arrivé à moi je ne dis pas évidemment que cela est vrai pour tous
Je trouve plutôt qu'ils se sont mis à passer encore plus de merde, et pour changer de la merde exporter, on nous fou de la merde française.

Enfin bon, m'en fou moi, j'écoute pas la Radio
Re: Débat retro: le quota de chansons françaises
Citation :
Provient du message de Samsagace
J'aimerai savoir si une large majorité pense encore le quota comme un mal?
Je vais faire une réponse n'inclinant pas au débat, mais simplement ressentie.
Le quota, c'est dommage, c'est comme d'être obligé de se sentir "écologiste", ou de créer un parti pour que l'environnement soit respecté, par exemple.
Ce qui ne veut pas dire que ce soit un mal ...
J'ai un doute sur l'efficacité artistique de la chose, en revanche, économiquement, ça marche, ce qui est important. Je crois que la France est un des rares pays à résister plus que correctement au rouleau compresseur anglo-saxon dans ce domaine, et c'est grâce à cette loi, AMHA. Comme pour le cinéma, quoi.
Meme si sur la forme c'est une loi un peu abusée, obliger les radios a diffuser de la musique francaise, dans le fond ca a permis de tres bonnes choses.

Ces quotas ont permis a beaucoup de decouvrir de tres bons groupes encore assez intimistes a l'epoque, Noir Desir en tete, qui malgré leurs deux tubes de l'epoque Tostaky et Aux Sombres Heros de la mer n'etaient pas encore le phenomene qu'ils sont aujourd'hui, ca a aussi permit l'emergence de toute une nouvelle scene rock francaise, avec la vague celtique ( Matmatah en tete ), puis les groupes comme Louise Attaque, Blankass.

J'avoue que sans cette loi, je n'aurais sans doute jamais découvert de nombreux groupes que j'affectionne enormement aujourd'hui, et je ne me serais pas penché sur cette musique a la recherche de nouveaux groupes/chanteurs.

Sans cette loi enfin, le marché francais serait toujours composé a 80% de vieux croulants comme Jonnhy, Renaud ou Sardou ( hors rap ), et que l'emergence de la "nouvelle scene francaise", Benabar, Delerm, Keren Ann, Sanseverino, Tryo, La Rue Ketanou et j'en passe doivent beaucoup a cette loi, pas parcequ'elle leur a permit de passer plus en radio ( j'ai du entendre 10 fois Tryo a la radio depuis 5 ans que j'ecoute..., 1 fois la rue Ketanou, jamais Delerm et quelques fois Benabar ) mais parceque cette loi a permit aux auditeurs qu'on pouvait avoir de vrais talents en France et les a fait se pencher sur des groupes pas forcement connus.
Citation :
Provient du message de Soroya Ravachol

Sans cette loi enfin, le marché francais serait toujours composé a 80% de vieux croulants comme Jonnhy, Renaud ou Sardou ( hors rap ), et que l'emergence de la "nouvelle scene francaise", Benabar, Delerm, Keren Ann, Sanseverino, Tryo, La Rue Ketanou et j'en passe doivent beaucoup a cette loi, pas parcequ'elle leur a permit de passer plus en radio ( j'ai du entendre 10 fois Tryo a la radio depuis 5 ans que j'ecoute..., 1 fois la rue Ketanou, jamais Delerm et quelques fois Benabar ) mais parceque cette loi a permit aux auditeurs qu'on pouvait avoir de vrais talents en France et les a fait se pencher sur des groupes pas forcement connus.
T'es nul, en ecoutant la radio uniquement dans la bagnole quand mes vieux conduisent, en 1 ans, j'ai du entendre 10x Benabar et une bonne cinquantaine Tryo... Sur RTL
Sinon, je trouve cette loi conne, une radio choisis elle même son programme, stou!
Mais, en clair, est-ce (heu,c 'est combien de % au fait?) X% d'artiste francais ou X% de paroles en francais qu'il faut?
Une radio 100% electro qui passerait juste un titre avec des paroles en anglais serait baisé?
Et puis, si on fonde une radio spe rap US, on est aussi eu?
La probabilité que ce quota ne soit pas conforme aux règles européennes est de combien, selon vous ?

Sinon, je vais même pas dire ce que je pense de la chanson française, qui est tenue par un tout petit nombre de personnes.
Citation :
Provient du message de Llewellen
La probabilité que ce quota ne soit pas conforme aux règles européennes est de combien, selon vous ?

Sinon, je vais même pas dire ce que je pense de la chanson française, qui est tenue par un tout petit nombre de personnes.
Totalement faux, suffit de s'interesser, de gratter ce qui est moins connus et dans l'inde, y'a des tres bons trucs.
Byron, qui connais maintenant.
LE quota de musique francaise? Ben euh...ca a donné quoi?

-Necessité de sortir une masse de produits pour remplir les ondes

----->Nécéssité de produire pas cher
----->Du rap partout.

Pas de jugement de valeur sur le rap ici, mais comme ca coute moins cher que de faire un album de rock, ca a fait exploser la production de disques de rap, soutenus par les radios qui en ont besoin pour pouvoir continuer a passer de la musique anglo saxonne.
Citation :
Un quota de musique de qualité serait une meilleure chose.
Ca dépend comment l'on conçoit la qualité. Ce serait logiquement les chansons qui sont considérés par la majorité des auditeurs comme de qualité. Donc en fait, seul les chansons qui vendent beaucoup de CD devraient être passé a la radio selon ta phrase.
Citation :
Provient du message de Rodo
Ecoutez du Jacques Brel les gars, ces textes sont fabuleux
Brel, Brassens... Les deux meilleurs à mes yeux.
Deux options : on considère que la culture est une marchandise comme les autres. Auquel cas, pourquoi pas du protectionniste. De toute façon, je m'en fiche un peu. Ou on considère que la culture n'est pas qu'une marchandise, auquel cas totalement contre les quotas.

Mais il va de soi que la seule raison d'exister des quotas est que la musique et l'audio-visuel sont une industrie, au même titre que le pétrole, l'informatique ou le prêt-à-porter.

Tant qu'ils n'obligent pas les libraires à avoir en stock un quota d'auteurs français, je m'en fiche.
Citation :
Provient du message de Xam
Ca dépend comment l'on conçoit la qualité. Ce serait logiquement les chansons qui sont considérés par la majorité des auditeurs comme de qualité. Donc en fait, seul les chansons qui vendent beaucoup de CD devraient être passé a la radio selon ta phrase.
Si seule la qualité était facteur de vente, cela se saurait: les démarches publicitaires joueraient sur les arguments du produit, et non sur des méthodes de vente allant jusqu'à harcèlement, voir la lobotomie. A mon sens, si l'on devait décider de la qualité, ce serait à des artistes et philosophes que l'on devrait s'adresser, et non à des comptables.

Fautvoir, je ne suis pas d'accord non plus: le protectionnisme est aussi valable dans le cas de la culture, notamment lorsque cette dernière est menacée. Opposer une musique de qualité, mais sans artifices commerciaux, avec une soupe dont les seuls artistes sont les commerciaux, est déloyal étant donné le niveau de conscience du grand public, et celui qui étouffera l'autre, car il a un intérêt à l'étouffer, est bien entendu le second. Il est du devoir de l'état de protéger sa culture contre l'industrie, qu'elle soit étrangère, ou locale. C'est le problème du quota actuel: s'il protège contre les premiers, il laisse nos radios à la merci de la moindre bouse à but lucratif concoctée dans l'hexagone. Je vois mal l'intérêt de protéger l'académie des étoiles de Britney Spear.
j'etais contre au debut, je suis toujours contre...

/* troll mode on */
cette loi n'a pour moi que servi à imposer le rap comme musique standard aux jeunes français... mais maintenant ca sera ptet star ac 12 ou popstar 2.5b :-)

et je ne vois pas pourquoi l'etat devrais nous imposer un quota de musique francaise...

pourquoi pas obliger les FAI ou les navigateurs limiter le taux de consultation de pages hors domaine .fr à 60% ? débile non ?

il y a des moyens plus intelligents d'encourager la créativite et les nouveaux talents, et ce n'est pas avec un protectionnisme aussi basique que l'on va y arriver !
Citation :
Si seule la qualité était facteur de vente, cela se saurait: les démarches publicitaires joueraient sur les arguments du produit, et non sur des méthodes de vente allant jusqu'à harcèlement, voir la lobotomie. A mon sens, si l'on devait décider de la qualité, ce serait à des artistes et philosophes que l'on devrait s'adresser, et non à des comptables.
Dans ton raisonnement j'ai l'impression que la majorité des français n'a pas de goût, ou ne sait pas apprécier la vrai bonne musique. Mais pourquoi les gens achètent ils autant de CD de chanteur qui sont si nuls alors ? Sommes nous vraiment tellement naïf que l'on se laisse avoir par des stratégies marketing ?
Dans ce cas la, je propose un quota de chanson qui n'ont pas de publicité.
Citation :
Provient du message de Xam
Dans ton raisonnement j'ai l'impression que la majorité des français n'a pas de goût, ou ne sait pas apprécier la vrai bonne musique
Ce n'est ni ce que je dis, ni ce que je pense. Je m'excuse si c'est ce que tu as compris.
Citation :
Mais pourquoi les gens achètent ils autant de CD de chanteur qui sont si nuls alors ? Sommes nous vraiment tellement naïf que l'on se laisse avoir par des stratégies marketing ?
Là, par contre, tu rejoins totalement mon avis. Je ne vois, sincèrement, pas d'autres explications à de nombreux succès musicaux: certaines productions se permettent de n'avoir ni voix, ni musique, ni paroles, ni originalité... et de se vendre tout de même. Point commun: un matraquage médiatique industriel. Le fait que les vecteurs de publicités se soient mis à créer leurs propres produits musicaux, et à profiter de leurs médias pour en faire la publicité à moindres frais et à la plus grande échelle possible accroît encore le phénomène. Si tu as une autre explication quand au succès de ces produits, je suis cependant impatient de la lire.
Citation :
Dans ce cas la, je propose un quota de chanson qui n'ont pas de publicité.
Un quota de production françaises qui ne peuvent bénéficier de publicité payante serait en effet déjà plus juste. La suggestion me plait, je pense que mon député va la recevoir sous peu.

PS: En me relisant, je me rends compte que mes messages sont ambigues: lorsque je parle de musique de qualité, ou de musique qui en est dépourvu, je fais bien entendu abstraction de mes goûts personnels. L'on peut reconnaître les qualités d'une oeuvre sans pour autant apprécier celle ci, simplement car elle ne nous "parle" pas.
Citation :
Si tu as une autre explication quand au succès de ces produits, je suis cependant impatient de la lire.
Peut être le fait que l'on retrouve la plus part du temps des rythmes assez entrainant, et que a force de voir 10 fois la pub par jour et de l'entendre 10 fois par jour a la radio, on l'a dans la tête, et puis un jour on passe dans un magasin, et on se dit : "ha ouais, ca c'est super bien, je vais l'acheter". On l'écoute une semaine non-stop, et on est lassé, et puis une nouvelle chanson avec la même stratégie vient prendre la place de la précédente, et ainsi de suite ... :/
La répétition massive de ces chansons elles mêmes composées quasi uniquement de répétitions (leur pauvreté est telle qu'une chanson industrielle, une fois supprimée les répétitions, fait parfois moins d'un quart de sa taille originale... ces produits sont réduits à un unique refrain répétitif, la création est réduite au strict minimum, mais l'effet de mémorisation, est lui, comme tu le dis toi même, pleinement fonctionnel: cela tombe bien, c'est l'effet recherché, l'on frise la lobotomie) par les mêmes sociétés que celles qui produisent cette musique, par leurs filiales ou par ceux qu'elles tiennent par les bourses est justement la publicité que je décris, celle où le média tout entier se transforme comme vecteur publicitaire, pervertissant son but originel, informatif ou divertissant, pour se transformer en rouleau compresseur lucratif.

Bref, nous disons exactement la même chose, mais sous des formes différentes. Et c'est contre ce genre d'agression, qu'elle soit locale ou étrangère, qu'un Etat doit protéger sa culture. D'où le manque de pertinence de la loi, qui mériterait d'être approfondie. Refuser de le faire, c'est laisser les mains libres aux industriels, les laisser étouffer toute création artistique, et accepter que la seule musique publique ait un seul et unique but: engranger les profits.

Quand à la forme, si une part d'arbitraire, tel le pourcentage utilisé, est indispensable pour lutter contre ces sociétés aux poches pleines, j'avoue que ma préférence va à une taxation accrue de ces produits, et de la manne soutirée de manière malhonnête, voir criminelle, en abusant de la mémo et du manque de vigilance dont nous faisont preuve, insufflant ainsi ces fonds vers un usage meilleurs et plus profitable à tous, notamment vers les secteurs en réel besoin (non, pas l'armée ni l'Intérieur), mais la subvention aux artistes, aux vrais, et à l'éducation nationale, afin de réellement former les citoyens à un sens de l'art critique.
Citation :
Provient du message de Nof Samedisthjofr
Fautvoir, je ne suis pas d'accord non plus: le protectionnisme est aussi valable dans le cas de la culture, notamment lorsque cette dernière est menacée. Opposer une musique de qualité, mais sans artifices commerciaux, avec une soupe dont les seuls artistes sont les commerciaux, est déloyal étant donné le niveau de conscience du grand public, et celui qui étouffera l'autre, car il a un intérêt à l'étouffer, est bien entendu le second. Il est du devoir de l'état de protéger sa culture contre l'industrie, qu'elle soit étrangère, ou locale. C'est le problème du quota actuel: s'il protège contre les premiers, il laisse nos radios à la merci de la moindre bouse à but lucratif concoctée dans l'hexagone. Je vois mal l'intérêt de protéger l'académie des étoiles de Britney Spear.
Tout-à-fait, je suis d'accord avec toi. Je ne remettais pas en question le fait que l'état subventionne des oeuvres, mais uniquement l'aspect "protectionnisme", avec sa connotation nationaliste qui me hérisse le poil.

Cela dit, étant un zélote de la musique populaire, je me garderais bien de tracer une ligne entre "industrie" et "art". J'évoquais cette distinction dans le cadre du sujet parce qu'elle est nécessaire à l'Etat quand il décide de légiférer. En tant que personne, je fais la distinction au coup par coup, sans généraliser. Une large moitié de ma discothèque est composées d'artistes "commerciaux" abonnés aux hits, ayant bénéficié d'une couverture médiatique monstrueuse en leur temps et qui ont vendu des millions de disques.
Certains artistes, des vrais, ont bénéficié, ou bénéficie encore, d'une large médiatisation, ne serait ce que parce que tous les médias n'étaient, et ne sont pas, entièrement dévoués à la promotion de leurs propres produits au détriment de tout le reste. Cela ne rend pas leurs oeuvres mauvaises pour autant: la qualité n'a que peu à voir avec l'argent, les tableaux de Van Gogh n'étaient ni meilleurs, ni pires, lorsqu'ils s'échangeaient contre un demi saucisson.

Ce ne sont pas eux que je conspue, et dont leurs confrères doivent, à mon sens, être protégés. D'où mon idée première, à savoir fixer pour limite les qualités intrinsèques de l'oeuvre en elle même.
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