Chapitre 35: LE DERNIER CHAPITRE !

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Bon, ok, j'ai mis du temps à le faire, et je n'en suis toujours pas satisfait (surtout du début).

Dites-moi franchement ce que vous en pensez. Même ceux qui ne postent pas d'habitude, je veux votre opinion. C'est le dernier chapitre, et il doit avoir beaucoup d'intensité dramatique. Je le recommencerai jusqu'à ce que j'en serai satisfait

Attention, c'est un TRES LONG chapitre (10 pages Word taille 10, comparées aux 6-7 habituelles).


Introduction
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI
Chapitre XVII
Chapitre XVII
Chapitre XVIII
Chapitre XIX
Chapitre XX
Chapitre XXI
Chapitre XXII
Chapitre XXIII
Chapitre XXIV
Chapitre XXV
Chapitre XXVI
Chapitre XXVII
Chapitre XXVIII
Chapitre XXIX
Chapitre XXX
Chapitre XXXI
Chapitre XXXII
Chapitre XXXIII
Chapitre XXXIV


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Et le combat s'engagea. La lune était haute dans le ciel. Le vent faisait onduler les capes et les cheveux. Les étoiles brillaient comme des spectatrices passionnées de ce qui se passait ici-bas. Les Dieux étaient dans l'air, et ils retenaient leur souffle en attendant ce qu'il allait se passer.

Les guerriers se jetèrent en avant avec un hurlement rauque. Les lances rencontrèrent les haches, et les épées heurtèrent les masses, et les fléaux s'enroulèrent autour des boucliers. Des dizaines de flèches se mirent à vrombir, partant des arcs des envahisseurs pour venir s'enfoncer dans le bois et la chair vulnérable.
Shareen s'y prit à deux fois pour assurer sa prise sur son glaive. Ses mains étaient moites, désespérément moites, et la sueur coulait sur son front, sans qu'elle ait le loisir de pouvoir l'essuyer. Elle grimaça. Bok avait pourtant dit que l'angoisse disparaissait, une fois qu'on était au cœur du combat. Eh bien, elle ne tarderait pas à y être, alors qu'elle avançait résolument derrière Rekk, suivant les guerriers qui investissaient le palais. Et pourtant, elle avait toujours l'impression que son estomac se contractait au rythme de ses pas. Un goût de bile lui envahit la bouche alors qu'elle franchissait le large portail. Elle cracha sur le pavé avec dégoût. Puis elle n'eut plus le temps de réfléchir: un garde courait vers elle.

Les deux lames se heurtèrent, et elle recula sous la violence du choc. Le contrecoup lui remonta le long du bras. Elle gémit intérieurement en se remettant en position. Le soldat frappa de nouveau, sans même prendre la peine de feinter, ne voyant en face de lui qu'une gamine avec une arme trop grande pour elle. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle détournait sa lame et ripostait d'une botte vicieuse au bas-ventre. Sa bouche se tordit d'incrédulité, et il s'effondra sans un mot.

"Bien joué !" lança Jon Bras-Gauche, souriant de toutes ses dents pourries. "Joli coup !"
Elle lui rendit son sourire avec une joie farouche, et elle leva son glaive avec plaisir. Bok avait raison, finalement. Elle ne ressentait soudainement plus aucune angoisse, juste une sorte d'exultation sombre qui la poussa en avant. Le glaive paraissait tout d'un coup léger entre ses mains, léger comme une plume, alors qu'elle se jetait sur un nouvel adversaire. Celui-ci eut à peine le temps de se défendre qu'un autre guerrier l'abattait par derrière. Frustrée, Shareen fouilla l'obscurité des yeux, à la recherche d'un ennemi à affronter.
Il n'y en avait pas. Ou, plus précisément, il n'y en avait plus. Ce n'avait pas été une bataille, mais un massacre alors que les gardes de faction tentaient désespérément de se replier. Elle fixa le pavé qu'une quinzaine de corps tachaient de rouge.

"On a gagné ?" murmura-t-elle, incrédule.
Jon essuya la sueur qui lui coulait dans les yeux et se prépara à parler, mais ce fut Rekk qui donna la réponse. Le Banni se retourna et leva son épée.
"Ce n'était que le premier combat ! Les gardes ne vont pas tarder à arriver !" hurla-t-il. "Mais est-ce qu'ils ont une chance contre nous ?"
"Non !" hurlèrent les guerriers, tapant du pied avec enthousiasme.
"Aucune !" acquiesça Rekk en souriant. Malgré l'obscurité, ou peut-être grâce à elle, Shareen pouvait voir distinctement ses yeux piller. "Nous avons été forgés par le Nord, comme le froid tempère la lame d'une épée ! Ces hommes n'ont jamais vu la guerre de près. Nous allons leur montrer ce que c'est ! Aujourd'hui, le palais est à vous ! L'or est à vous ! La richesse et la gloire !"
La foule hurla de plus belle alors qu'il avançait lentement dans la cour. Les lumières s'allumaient de toutes parts alors que les volets s'ouvraient et que les gens se réveillaient. Soudain, le bruit de cloches se superposa au hurlement des guerriers. L'alerte était donnée.
"Sonnez !" hurla Rekk, levant la tête au ciel. Le tonnerre gronda dans le lointain, étouffé par le bruit du tocsin. "Sonnez, et annoncez l'arrivée du Démon Cornu ! Theorocle, je suis là pour boire ton sang !"
Shareen supprima un cri d'excitation, et se trouva à applaudir avec les autres. Ils avançaient vers le palais, impitoyables.

Elle releva la tête. Du sang coulait le long de son bras, mais ce n'était pas le sien. Les yeux à moitié clos pour se protéger de la violente lumière des torches, elle frappa de toutes ses forces l'homme qui avait commis l'erreur de lui tourner le dos. Le lourd glaive trancha les anneaux de métal comme s'il s'était agi de papier, et elle grimaça en entendant le bruit affreux de la peau qui se déchirait. Ecœurée, elle recula d'un pas, s'appuyant sur son épée pour reprendre son souffle. Elle n'en eut pas le loisir, alors qu'un soldat dardait sa lance vers elle. Dans un réflexe, elle parvint à dévier l'arme. Le garde fronça les sourcils de manière menaçante sous son casque à cimier.
"Maudite gamine !" cracha-t-il.
Il frappa de nouveau, mais une hache soudainement brandie vint briser la hampe de son arme. Stupidement, il regarda ses mains sans comprendre. Shareen planta sa lame à deux mains dans le ventre de l'ennemi, comme Rekk le lui avait appris. Elle regarda le sang jaillir, incrédule. A l'entraînement, il n'y avait pas eu de sang.

Elle n'eut pas le loisir de contempler son œuvre plus avant que, de nouveau, un ennemi se présentait de profil, tentant de planter sa lance dans le gras d'un guerrier. Sans hésiter, elle se jeta en avant, les lèvres retroussées en un rictus guerrier. L'homme ne portait pas d'armure, et ses os se brisèrent avec un bruit écœurant.
Les gardes affluaient de partout, maintenant. Elle avait été stupide de croire que tout avait été fini lors de la brève escarmouche à la porte. Le palais abritait la caserne de la ville, et un flot ininterrompu de soldats sortait désormais par toutes les portes du bâtiment. La nuit était vivante de feu et de sang, et les combats étaient maintenant devenus beaucoup trop confus pour qu'elle parvienne à comprendre ce qu'il se passait. L'essentiel, à ses yeux, était que pour l'instant, ils étaient en train de gagner.

Comment pouvait-il en être autrement, alors que les gardes sortaient les yeux encore bouffis de sommeil, ne comprenant pas ce qu'il se passait, l'armure à moitié enfilée ? La plupart avaient pris la peine de mettre une chemise de mailles, certains portaient un casque, mais on en voyait parfois en vêtements de nuit, marchant tels des fantômes, une lance au poing. Même ceux qui avaient pris la peine et le temps de s'équiper complètement ne mettaient pas plus de temps pour tomber. Les gardes étaient jeunes, pour la plupart, et n'avaient jamais connu la guerre. Ils avaient en face d'eux des vétérans de centaines de batailles, qui combattaient depuis des années les barbares du nord. Des guerriers qui avaient l'habitude de se servir de leur arme pour tuer, et non pour s'entraîner. Des hommes qui ne craignaient plus la mort, à force de l'avoir côtoyée, et que l'ivresse du combat possédait maintenant totalement.

A côté d'elle, Rekk se battait comme un possédé. A un moment du combat, il avait perdu son bouclier, rendu inutilisable par plusieurs coups de masse, mais désormais il tenait son épée dans ses deux mains, et il créait le vide autour de lui. Shareen se tourna à temps pour voir trois hommes lui courir dessus, crachant des insultes. Deux portaient des lances et le dernier une hache. Rekk ne cilla même pas. Il se contenta de les attendre, solidement campé sur ses jambes, et ce fut lui qui versa le premier sang. Bondissant en avant, il bouscula le premier lancier pour qu'il se retrouve à tituber dans le chemin de ses adversaires. Son épée siffla, et l'homme à la hache hurla en lâchant son arme. Les deux autres tombèrent rapidement. Ils n'avaient pas eu la moindre chance.
Le sang coulait, coulait, et les hommes mouraient, mouraient, et Shareen hurla à la lune en reprenant son glaive dans ses mains.

"Nous avons gagné !" glapit-elle.
Rekk se tourna vers elle. Il la considéra un instant avec des yeux terribles. Avec un effort visible sur lui-même, il baissa son arme jusqu'à ce que la pointe effleure le sol. Lentement, son expression se détendit.
"Non. Ils sont désorganisés, ils sont pris par surprise, mais ils ne sont pas en déroute" Il sourit froidement. "Tu veux que je te montre ce que c'est qu'une vraie déroute ?"
Sans attendre de réponse, Rekk plongea sa main sous son manteau pour en retirer une flasque de cuir. Les yeux de Shareen s'écarquillèrent. Elle avait déjà vu cet objet, mais où ? Lorsqu'il la déboucha et entreprit de faire couler le liquide le long de son épée, elle se rappela soudain. Soudain, sa gorge semblait sèche. Elle se lécha les lèvres avec nervosité.
"C'est… c'est de là que vous vient votre surnom ?"
Il hocha la tête.
"Dans l'arène, on apprend à se battre, bien sûr. Mais on apprend surtout à assurer un spectacle de qualité. Ils ne seront pas déçus"
Il y eut le bruit sourd du briquet à silex.
Et l'épée s'enflamma.

Le feu brûlait doucement dans l'âtre, réchauffant le corps de Theorocle. Depuis quelques jours, il ne supportait plus de dormir avec des couvertures. Il se réveillait systématiquement enroulé dedans, et elles lui donnaient l'impression de mains qui serraient, serraient, et cherchaient à l'étrangler. Par trois fois déjà, des serviteurs avaient dû venir changer ses draps, alors que des traces de terreur et d'urine souillaient le lin et la soie.
L'empereur tremblait d'humiliation, mais il les laissait faire. Il s'était emporté, une fois, et Gundron était venu voir quelle était la cause de tout ce vacarme. Le regard empreint de mépris que le borgne avait jeté sur lui en le voyant dans cet état l'avait rendu furieux contre lui-même. Il avait envoyé tout le monde dehors, et était resté seul dans sa grande chambre, avec ses draps trempés, à retenir les larmes qui lui montaient aux yeux.
Theorocle dormait donc depuis directement sur le matelas, sans aucune protection contre le froid de la nuit que la chaleur du feu, dans la cheminée. Ses cauchemars s'étaient apaisés. Jusqu'à ce soir.

L'empereur sentit un léger frissonnement dans le tas de couvertures, sur le sol. Il gémit, mais ses yeux ne parvenaient pas à se détourner. Il savait qu'il dormait, mais il n'arrivait pas à se réveiller.
Et le visage du Banni s'extirpa doucement de l'amas de laine et de soie, les yeux froids, la bouche tordue en un rictus sinistre. Il avait du sang sur les mains.
"Pourquoi as-tu tué ma fille ?" murmurait-t-il d'une voix douce.
"C'était un accident !" hurla le prince. "Un accident ! Ca aurait pu être n'importe qui d'autre ! Je ne savais pas que tu étais son père !"
"Pourquoi m'as-tu assassiné ?" susurra une seconde voix, juste contre son oreille. C'était Marcus, à présent, qui le regardait, une expression peinée sur le visage. "Ne t'ai-je pas aimé ? Ne t'ai-je pas donné tout ce qu'un père pouvait donner ?"
"Tu ne m'aimais pas !" gronda Theorocle, les lèvres retroussées en un rictus furieux. "Tu ne m'as jamais aimé !"
"Tu as raison, je ne t'ai jamais aimé. Mais est-ce une raison pour tuer quelqu'un ?" Les lèvres de l'Empereur se recourbèrent en un sourire moqueur. "Si c'était le cas, alors tu ferais bien de te mettre au travail. La cour entière mérite de tomber sous ton épée"
"Pourquoi as-tu tué ma fille" répéta le visage de Rekk, levant ses mains ensanglantées et s'avançant sur le lit.
"Pourquoi m'as-tu assassiné ?" renchérit de nouveau Marcus.

Theorocle leva les mains pour se protéger, mais il n'en avait plus. Il ne restait que les moignons, et le sang se mit à en couler à gros bouillons. Il macula les draps, et le matelas se souleva. Il avait maintenant le visage de son père, mais les yeux qui brillaient d'une lueur meurtrière étaient ceux du Banni. Des cloches se mirent à sonner autour de lui, le glas, la lourde cloche qui annonçait le péril et la mort. Les lèvres du spectre s'incurvèrent en un sourire glacial alors qu'il répétait ses accusations, la voix chuintante.
"Pourquoi m'as-tu assassiné ?"
"Pourquoi as-tu tué ma fille ?"
Les doigts ensanglantés s'enroulèrent autour de sa gorge, et serrèrent. Le bruit des cloches était assourdissant.
Theorocle se réveilla en hurlant, trempé de sueur, les poings crispés sur le matelas. Il n'avait plus de couvertures, pourtant il avait toujours l'impression d'étouffer. Il porta ses mains à sa gorge, les yeux exorbités, cherchant machinalement les traces de strangulation. Il n'y avait rien.

Les visages avaient disparu. Les draps, sur le sol, restaient immobiles, inoffensifs.
"Un cauchemar" marmonna l'empereur, les yeux hantés. "Juste un cauchemar"
Puis il fronça les sourcils. Quelque chose n'allait pas. Il était réveillé, pourtant, il entendait toujours les cloches. Encore abruti de sommeil, il se leva et s'avança vers la fenêtre, les mains pressées contre les oreilles pour filtrer le bruit qui devenait de plus en plus assourdissant. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il comprenait enfin. Le tocsin ! On sonnait le tocsin !
"Qu'est-ce que ça veut dire, encore ?" grogna-t-il, se frottant les yeux avec application.
Il se pencha vaguement par la fenêtre, cherchant à voir ce qu'il se passait en bas. Des prisonniers s'étaient-ils évadés ? Theorocle serra les poings, soudain furieux. Les geôles et le donjon étaient une vraie passoire, il semblait. D'abord G'kaa, puis Rekk, et maintenant, qui ? Il frissonna. Ce n'était tout de même pas Mandonius qui faisait des siennes ? Non, l'ancien gouverneur était bien incapable de faire quoi que ce soit dans son état. Et il avait fait doubler la garde au dernier étage du donjon, pour faire bonne mesure. Mais alors, quoi ?

Songeur, il se pencha un peu plus en avant. Quelques cris résonnaient en contrebas, mais le bruit des cloches étouffait tout, et il ne parvenait pas à entendre ce qui se disait. Il fronça les sourcils.
"Theorocle ! Viens par ici ! Il faut que tu sortes de là !"
La porte s'ouvrit brutalement, repoussée d'un coup de pied, et Gundron était dans la pièce. Il avait une expression terrible sur le visage. Il portait une chemise de mailles enfilée à la hâte, sans les gantelets ni les chausses. Il tenait son épée à la main, n'ayant pas eu le temps de fixer son ceinturon et son fourreau.
L'empereur recula d'un pas, effrayé.
"Qu'est-ce que… qu'est-ce que tu fais ici ?" Il déglutit, et ses mains se crispèrent machinalement sur le rebord de la fenêtre. "Tu es venu me tuer, c'est ça ?"
Gundron secoua la tête avec irritation. Il ne prenait pas même la peine de regarder son empereur en face, alors que ses yeux étudiaient la pièce avec soin. En quelques pas, il fut lui aussi à la fenêtre et se pencha pour regarder dehors. Il siffla entre ses dents.
"Ne sois pas ridicule, gamin. Je suis là pour te sauver. Viens avec moi"
"Quoi, qu'est-ce qu'il se passe ?"
Gundron serra les dents.
"Rekk est là, à la tête d'une armée. On se bat dans le palais"
Soudain, au sol, les draps semblaient se recourber en un sourire sardonique.

Shareen repoussa pour la troisième fois le sergent qui tentait de la coincer dans un coin. Il était énorme, un véritable tonneau, mais ça ne l'en rendait pas moins dangereux. Il avait pris la peine de s'habiller, ou peut-être était-il de service quelque part. Quoi qu'il en fût, une armure de plaques recouvrait son corps obèse, et un heaume intégral dissimulait son visage. Dans ses mains gantées d'acier se trouvait une large épée à deux mains qui, si elle n'avait pas la taille de celle de Comeral, n'en restait pas moins gigantesque. L'homme avait renoncé à feinter avec elle et utilisait désormais la force brute. Elle avait tenté de parer son premier assaut, mais le contrecoup lui meurtrissait encore le bras. Avec l'énergie du désespoir, elle frappa de toutes ses forces au plexus. Mais la lame ripa sur les plaques d'armure. L'homme encaissa l'impact avec un grognement. Shareen n'avait pas besoin de voir ses yeux pour deviner qu'ils brillaient d'une joie mauvaise, alors qu'il levait les bras pour asséner un coup mortel.

Soudain, ses mains s'immobilisèrent. Il poussa un cri rauque, à moitié étouffé par son heaume, et tomba à genoux. Rekk retira sa lame de la jointure de la jambe, et frappa négligemment à travers la fente du casque. Il ne prit pas la peine de vérifier si l'homme était bien mort avant de se tourner vers la jeune fille.
"Viens avec moi. Maintenant. Il faut nous dépêcher"
Shareen jeta un œil autour d'elle, hébétée. Pour la majeure partie, les combats dans la cour étaient terminés, et les hommes investissaient maintenant le palais. Elle essuya lentement ses mains couvertes de sueur et de sang sur le devant de son bliaut. Elle avait l'impression que le combat avait duré plusieurs heures. Elle avait l'impression qu'il avait duré quelques secondes. Cela devait être entre les deux, mais elle n'avait pas la moindre idée du temps exact. L'important, c'était que la résistance semblait être totalement brisée.
"Nous avons gagné ?" balbutia-t-elle, incrédule.
"Bien sûr, que nous avons gagné" grommela Rekk, fronçant les sourcils. "Le palais était presque vide. Nous étions aussi nombreux, bien entraînés, et nous avions l'effet de surprise. Penses-tu que mes hommes auraient accepté de se battre si jamais il y avait eu de véritables risques ?"
Shareen repensa à ce que lui avait dit Bok, et un sourire vague se fit jour sur ses lèvres.
"Je pense, oui. Je pense qu'ils l'auraient fait"
Rekk détourna les yeux, la mâchoire serrée.

"Quoi qu'il en soit, tout cela n'a aucune importance. Avant demain, ce palais sera pillé et livré aux flammes. Mais ça ne servira à rien si je ne trouve pas l'empereur. Allons le chercher"
Il se détourna pour suivre ses hommes et pénétrer dans le bâtiment principal. Il n'accorda pas un seul regard aux dizaines de corps qui jonchaient le sol. Une torche avait été lancée dans l'écurie par une main impatiente, et la paille sèche s'était enflammée tout de suite. Les chevaux fous de terreur galopaient en tous sens, alors que l'odeur de viande brûlée prouvait que certains n'avaient pas été assez rapide. Shareen frissonna et emboîta le pas à l'homme qui était à l'origine de tout cela.

A l'intérieur, les scènes de destruction étaient encore plus terribles. Le grand hall, qui avait tellement impressionné Shareen lors de sa première visite, n'était plus qu'un immense champ de bataille. Les hommes de Bertholdton étaient devenus fous au vu de tant de richesses. La plupart étaient nés dans la rue, tous avaient vécu dedans, et la simple vue des magnifiques tentures, des tapis finement tissés, des statuettes précieuses et du bois exotique les rendait totalement incontrôlables. Rekk fronça les sourcils alors qu'un homme le bousculait pour s'emparer d'un vase ornementé qui trônait sur un buffet. Le guerrier croisa son regard et déglutit. Il se confondit en excuses, mais cela ne l'empêcha pas de retourner aussitôt au pillage. La jeune fille frissonna. On aurait dit des bêtes sauvages.
"Des centaines d'années pour construire et amasser, et une seule nuit pour détruire" murmura-t-elle, incrédule devant les ravages déjà commis.
Rekk hocha sobrement la tête.
"Voilà ce qu'il arrive lorsqu'on viole et qu'on tue des enfants innocents. L'Empire a scellé sa perte en laissant le mal les gagner ainsi"
Shareen se retourna à demi.
"Ca ne vous est jamais arrivé, de regarder le monde en couleurs ? Il n'y a que le noir et le blanc, pour vous ?"
Rekk soutint son regard sans ciller. Lentement, un sourire fatigué se fit jour sur ses lèvres.
"Pour moi, il n'y a même pas de blanc."
Theorocle courait dans les couloirs, la respiration haletante. Gundron était sur ses talons, et son visage était terrible.
"Plus vite, petit empereur" siffla le borgne, poussant l'épaule du jeune homme du bras, manquant de le renverser. "Ta vie dépend de la rapidité de tes jambes"
Le garçon accéléra l'allure, mais sa robe de nuit se prenait dans ses pieds, et il ne cessait de tituber comme un homme ivre. Ils traversèrent la salle de bal en courant, puis s'engagèrent dans les grandes cuisines. Au dehors, on entendait le bruit des épées qui s'entrechoquaient, les râles des mourants et les cris des vivants. Le combat faisait rage, et des éclairs de lumière rythmaient la nuit alors que les torches et les lanternes s'agitaient en tous sens. Alors qu'il courait, les questions s'entrechoquaient dans sa tête. La terreur les lui fit poser sans aucun discernement.
"Comment ça se fait ? Pourquoi est-ce que Rekk est ici ? Comment est-ce qu'il a réussi à rentrer ? Vous ne deviez pas l'arrêter ? Vous ne deviez pas le tuer ? Et la récompense qu'on a donné ? Pourquoi est-ce qu'il est encore en vie ?"
"La chienlit est résistante" grinça Gundron, tout en continuant à marcher. "Mais je ne comprends pas comment il a réussi à venir jusqu'ici sans se faire remarquer, ni comment il est parvenu à s'introduire dans Musheim sans que nous en soyons prévenu" Il siffla entre ses dents, furieux. "L'homme est un véritable démon"
"Le démon cornu" murmura Theorocle avec révérence.
Gundron s'arrêta un instant, et regarda l'empereur avec des yeux brûlants de colère.
"Oui, le démon cornu. Mais qu'est-ce qu'il t'a pris de t'en faire un ennemi ? Des gens comme ça, on les laisse loin de soi, et on apprécie le fait qu'ils ne se soucient pas de nous. Tu devais te douter que toucher à sa fille serait une déclaration de guerre. Il n'avait plus qu'elle au monde. Et c'est un fou"
"Mais je ne savais pas" gémit Theorocle. Il se sentait soudain glacé de terreur, alors qu'il réalisait que l'homme à côté de lui était inquiet. L'odeur puissante et musquée de la peur émanait de lui comme d'un animal pris au piège, et ses mains caressaient en permanence le pommeau de son épée, comme s'il envisageait de dégainer mais se ravisait au dernier moment. Il déglutit. "Vous avez peur de lui ?"

Le borgne ne prit pas la peine de se retourner pour répondre.
"De lui ? Non. De ses hommes ? Oui. Qui n'en aurait pas peur ? Il ne fait aucun doute que la bataille va tourner à son avantage. Il sera probablement maître du palais en moins d'une heure"
"Et nos combattants d'élite ? Nos Aigles de Feu ?"
"Combattants d'élite ou pas, aucun d'eux n'a connu de véritables batailles. Ah, ils ont de belles armures étincelantes, et des casques à cimier, et des boucliers soigneusement polis !" Gundron grimaça. "Au moins, ils offriront un beau spectacle en mourant pour couvrir notre fuite"
Gundron enfila un couloir, puis un autre. Il ne jeta pas un seul regard en arrière. Théorocle réalisa alors, avec une sorte d'horreur détachée, que l'homme s'était résigné à la chute du palais. Il ne l'emmenait pas rejoindre le combat et prendre la tête d'une hypothétique résistance, non ! Il fuyait à perdre haleine ! L'empereur secoua la tête, cherchant à rassembler ses pensées. Tout cela ne pouvait pas arriver. C'était un cauchemar, comme les autres. Ca ne pouvait être que ça. Avec énergie, il se pinça. La douleur fut elle aussi énergique. Il ne rêvait pas.
"Où est-ce que l'on va ?"
"A la salle des coffres" répondit Gundron. "Prendre de l'or, beaucoup d'or pour la route, puis fuir. Sans or, tu n'es rien. Sans or, personne ne te prendra au sérieux. Le véritable pouvoir, ce n'est ni l'épée, ni le poison, ni même le statut. Le véritable pouvoir, c'est l'or" Il haussa les épaules tout en maintenant son allure. "Ensuite, on se préoccupera de sortir. Les soldats devraient parvenir à tenir encore un peu. Mais accélère, gamin, accélère, ou je te laisse derrière"
Theorocle accéléra.

Shareen fronça les sourcils. Alors que les gens continuaient à se battre dans les couloirs, Rekk venait de changer abruptement de direction, descendant les escaliers quatre à quatre. Ce n'était pourtant pas son genre de fuir ainsi le combat. Elle se lança à sa poursuite, le glaive gluant dans ses mains. Elle repoussa fermement la fatigue qui montait en elle.
"Qu'est-ce que vous faites ? Où est-ce que vous allez ?"
Rekk s'arrêta une seconde et secoua la tête.
"Remonte, petite. A partir d'ici, je continue seul. Retrouve les autres guerriers. Bok, ou Jon, pourront assurer ta sécurité"
"Vous continuez seul ? Comment ç…" les mots se bloquèrent dans la gorge de la jeune fille alors qu'elle comprenait. "Vous allez poursuivre le prince ! Vous avez l'intention de vous venger seul !"
Rekk lui lança un regard acéré, mais elle ne détourna pas le regard, cette fois-ci. La colère brûlait en elle.

"Ce ne sont pas tes affaires, gamine" grommela le Banni.
"Pas mes affaires ?" éclata-t-elle. "Pourquoi est-ce que je suis là, si ce n'est pas pour ça ?" Elle serra les dents. "Et arrêtez de m'appeler gamine ou petite. Je ne suis plus une enfant ! Je pense l'avoir prouvé plus d'une fois aujourd'hui, et si vous continuez à vous comporter ainsi, je vous jure que je vais vous planter ce glaive dans le ventre pour vous apprendre à vivre !"
Curieusement, Rekk ne se fâcha pas. Shareen soutint son regard, incertaine. Etait-ce de la fierté qu'elle voyait briller dans ses yeux ? Ou de l'amusement ? Abruptement, il se détourna vers le glaive dégouttant de sang qu'elle portait dans la main, et ses yeux s'assombrirent.
"Tu as raison… Shareen. Tu as raison" Il haussa les épaules. "Viens avec moi, alors. Le palais ne va pas tarder à tomber. Si jamais le prince est encore dedans, mes hommes me l'amèneront. Et s'il n'y est pas…"
"S'il n'y est pas ?"
"S'il n'y est pas, alors il n'y a qu'un seul endroit par lequel il peut espérer s'enfuir. Il y a un passage qui permet de fuir du palais vers la ville. Et je le connais"
Shareen fronça les sourcils, perplexe.
"S'il y a un passage, alors pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas pris pour investir le palais ? C'aurait été plus pratique, non ?"
"Non. L'entrée – ou plutôt la sortie – est située à l'autre bout de la ville, par rapport à la maison de Dani. L'alarme aurait été donnée longtemps avant qu'on s'engage dedans." Il haussa les épaules. "Et puis, les choses ont l'air de bien se passer là-haut. Nous gagnons"
"Mais des gens meurent !"
"Oui, c'est le principe des guerres. Bien, sur ce, Shareen, si tu es toujours aussi décidée, viens avec moi. Nous allons voir s'ils sont passés par là. Mais ne traînons pas"
Elle hocha la tête gravement.
"Et si, pour une raison ou pour une autre, le prince nous échappait aujourd'hui ?"
Elle aurait voulu pouvoir ravaler ses mots alors qu'une expression terrible se peignait lentement sur les traits du Banni.
"Alors, les massacres continueront. Jusqu'à ce que je le trouve"
Shareen hocha de nouveau la tête, et ils commencèrent à courir en direction du souterrain.


Gundron caressa pensivement les monceaux d'or qu'il avait pu glisser dans ses poches. Cette catastrophe avait de bons côtés, finalement. Les gardes avaient bien autre chose à faire que surveiller les cassettes et les coffres impériaux. C'était la confusion la plus totale dans le palais. Personne ne s'était retrouvé en travers de son chemin alors qu'il avait commencé à prendre de pleines poignées de pièces d'or. Il n'y avait eu que deux gardes hésitants, à qui le prince avait ordonné sèchement de partir combattre et le défendre. Ils avaient obéi, même si le borgne pensait pour sa part que ça avait plus à voir avec son air menaçant qu'avec la voix de crécelle du jeune garçon.
Près de quatre cent pièces d'or, des bijoux, des pierres précieuses. Il était légèrement encombré, mais cela n'aurait aucune importance, bientôt. A ses côtés, Theorocle avait lui aussi un sac sur les épaules, rempli d'argent et de pierreries. C'était bien assez pour lever une armée de mercenaire et régler les problèmes.
Lentement, une nouvelle pensée commença à se faire jour dans l'esprit de Gundron. Avait-il réellement besoin de l'Empereur ? Le garçon n'était qu'une source d'ennuis divers et variés, et il se révélait de moins en moins coopératif. Peut-être que quelque chose pourrait être arrangé… Il sourit froidement tout en courant. Lorsque le palais finirait par tomber, que serait un cadavre de plus ? Ce serait facile d'imputer cette mort au Banni. Et lui-même serait riche, et loin.

"Où est-ce que ce souterrain sort ?" murmura l'empereur à ses côtés, brisant son train de pensée. "Je n'en avais jamais entendu parler !"
"Le propre d'un souterrain secret, Votre Grâce, c'est d'être secret" grinça Gundron.
Il songea un instant à perpétrer son forfait ici, à l'abri de tous les regards. Ce qui le découragea fut purement pratique: le prince portait une fortune sur le dos. Le borgne n'avait pas l'intention de laisser cet or ici. Mieux valait trouver un cheval quelque part, remplir ses fontes, et ensuite se débarrasser du prince. Oui, c'était bien mieux ainsi.
"Gundron !"
Le cri du prince trancha pour la deuxième fois dans ses plans. Irrité, il se tourna vers lui. Et les mots furieux qu'il se préparait à prononcer se bloquèrent dans sa gorge. Les ténèbres du couloir semblaient happées par la flamme brûlante qui entourait une épée.
"Tu es en retard, Gundron" fit paisiblement Rekk.

Bok hocha la tête pour s'éclaircir la vision. Le coup de masse avait violemment résonné sur son casque. Il pouvait être reconnaissant à un autre guerrier d'avoir tué son adversaire, sans quoi il serait mort à l'heure qu'il était. Fébrilement, il ramassa son épée là où il l'avait laissé tomber, et se remit en position de défense. Ces Aigles de Feu étaient certainement gonflés de leur propre importance, mais ils savaient se battre, on ne pouvait pas dire le contraire ! Eux avaient pris le temps de s'équiper, et leur formation en coin avait failli leur permettre de reprendre le couloir principal. Contre d'autres adversaires, ils y seraient sans aucun doute parvenus. Mais les hommes de Bertholdton avaient tenu bon.
"Regroupez-vous, bande de chacals à huit pattes !" hurla-t-il, alors que les hommes se dispersaient dans tous les sens. Ils étaient tous attirés par le pillage et l'or, et certains abandonnaient le combat pour se jeter plus vite que les autres sur les bijoux précieux et les tentures de prix. "Au combat, au combat ! Le pillage après !"
C'était trop tard pour la plupart. La fièvre de l'or était en eux, et certains commençaient même à se battre pour une gemme ou une statuette. Cela risquait de dégénérer. C'était le pire qui pouvait arriver.
Atterré, Bok pivota sur lui-même, cherchant désespérément Rekk du regard. Où le Banni pouvait-il bien être passé ? Il avait besoin de lui, maintenant, et tout de suite. Il avait besoin de son énergie, de sa volonté, et de son sens du commandement, pour reprendre en main les indisciplinés.
"Ils tentent de charger !" hurla une voix anonyme.
Dans un semblant de panique, les guerriers s'organisèrent pour repousser une nouvelle tentative des Aigles de Feu. Bok jeta un regard las vers les fenêtres avant de parer l'attaque d'un chevalier en armure et de le repousser violemment en arrière de sa botte. La nuit promettait d'être longue.

Rekk sourit, un sourire de carnassier. Il ne s'était pas trompé. Lorsqu'il était arrivé au souterrain et vu que personne n'avait encore actionné le mécanisme depuis bien longtemps, il avait dû faire un pari avec lui-même. Restait-il ici ou cherchait-il ailleurs ? Il avait pris une grande respiration, frustré de sentir sa vengeance lui échapper, puis avait décidé d'attendre. Et sa patience était enfin récompensée.
"Rekk…" murmura Gundron, visiblement déstabilisé. Un muscle bougeait dans sa joue alors qu'il serrait les dents. "Qu'est-ce que tu fais ici ?"
"A ton avis ?" Le Banni parlait tranquillement, et sa voix était grave et profonde. Pourtant, Gundron pouvait sentir la tension fermement maîtrisée dans ces trois simples mots. "Je suis là pour prendre la vie du petit empereur qui se cache derrière toi."
"Non ! C'est moi qui aurai sa peau !"

Gundron haussa un sourcil. La voix était féminine. Il avait déjà vu plusieurs choses étonnantes dans sa vie, mais de telles paroles dans la bouche d'une femme avaient quelque chose de choquant. Theorocle émit un son étranglé, entre le gémissement et le hoquet de stupeur alors que la propriétaire de la voix sortait des ombres.
Elle était grande, brune, et mince comme une lame. Elle tenait dans ses deux mains un lourd glaive, qui semblait totalement déplacé entre ses longs doigts fins. Une cotte de mailles trop large pour elle lui couvrait le torse, et les restes d'une cape déchirée lui réchauffaient les épaules. Ses yeux étaient étrécis en fente, et le regard qu'elle lança à Theorocle était fait de haine pure.
"Shareen ?" balbutia l'empereur, incrédule. Il recula d'un pas sous le poids de ces yeux accusateurs.
La jeune fille hocha lentement la tête.
"Oui, Shareen. Malek est mort à cause des récompenses que tu as mises sur nos têtes" Elle leva son glaive. "Aujourd'hui, je vais te le faire payer"
"Malek ? Mort ?" L'empereur eut un sourire incertain. "Voilà la première bonne nouvelle de la nuit. Il méritait cette mort, pour s'être opposé à ma volonté ! Je suis l'empereur ! Je suis un Dieu !"
La jeune fille frissonna de rage et se prépara à répondre, mais Rekk secoua doucement la tête.
"On ne peut tuer les dieux. Tu es bien placé pour savoir qu'on peut tuer un empereur… n'est-ce pas ? Assassin de ton père, assassin de ma fille"
Il avança d'un pas.
"Gundron, protège-moi !" piailla l'empereur.

Mais le borgne s'effaça doucement.
"Si vous voulez le tuer, je n'y vois aucun inconvénient. Je ne le supporte plus, et il a cessé de m'être utile. Laissez-moi passer, et je vous laisse l'abattre sans intervenir"
"Gundron !" hoqueta Theorocle, les yeux écarquillés d'horreur.
"Désolé, petit prince, mais je ne t'aimais déjà pas lorsque tu étais héritier. Je t'aime encore moins maintenant que tu es empereur. A cause de toi, l'Empire est en ruines. Si tu es le prix à payer pour partir sans conflit, alors je ne vois pas pourquoi je te défendrais"
Gundron avança vers le souterrain, mais Rekk s'interposa.
"Une seconde. J'ai un compte à régler avec toi, moi aussi" Il sourit, et sa main toucha brièvement son ventre, là où le coup de sabre avait manqué de l'éviscérer. "Tu m'as fait mal, tu sais. Je n'aime pas qu'on me fasse mal"
""J'aurais dû te tuer, cette fameuse nuit" grinça le borgne, son œil unique brûlant de haine. "J'aurais dû frapper plus haut, ne pas écouter cet abruti de gamin, et t'enlever la vie tout de suite"
Rekk hocha doucement la tête, puis il jeta son arme enflammée sur le sol. Souriant froidement, il s'empara de l'épée qui occupait son fourreau.
"Une épée de feu, c'est parfait pour effrayer les gens. Mais pour me battre, je préfère tout simplement l'acier. La dernière fois, je t'ai pris un œil. Cette fois, c'est ta vie que je vais prendre"

Gundron tira son épée à son tour. Le métal glissa doucement sur le cuir, presque sensuellement, alors qu'il se mettait en position.
"Nous verrons bien. J'ai beaucoup progressé, depuis trente ans. Et tu dois encore souffrir de tes blessures. Elles n'ont certainement pas eu le temps de guérir complètement en aussi peu de temps"
"Je pense que je ne suis pas resté inactif non plus durant ces trente années" sourit Rekk. Il leva son épée pour saluer. "Nous allons bien voir"
Et les deux armes se rencontrèrent.

Shareen contourna les duellistes sans même paraître les voir. Son attention était toute sur le jeune adolescent devant elle, et ses mains tremblaient autour de son épée. Ses cheveux étaient en désordre, ses yeux étaient fous, et Theorocle recula avant de réaliser ce qu'il faisait et de se reprendre.
"Qu'est-ce que tu fais, Shareen ? Tu ne vas tout de même pas essayer de te battre contre moi ? Tout ça pour un gamin qui méritait de mourir ?"
"Je connais un autre gamin qui mérite de mourir" cracha Shareen. "Malek était… Il était…" Sa voix se brisa.
A côté d'eux, les deux duellistes tournoyaient, mais ni l'un ni l'autre ne leur accordèrent un regard. Vif comme l'éclair, Theorocle bondit sur l'épée de flammes que Rekk avait laissé tomber, et la ramassa. Le feu s'était désormais éteint, mais ça n'en restait pas moins une arme.
"Tu n'es qu'une petite putain, qui ne comprend rien à la vie" cracha l'empereur en se mettant en position de combat, les jambes arquées. Sa robe de chambre lui donnait un air ridicule, mais la garde n'en était pas moins efficace. "Tu aurais pu avoir le privilège de coucher avec l'empereur, mais tu as choisi de me défier à la place ! Puisque c'est comme ça, tu vas mourir, toi aussi"
Shareen sourit.
"Je pense que je ne suis pas restée inactive durant ces deux derniers mois" fit-elle. Elle leva son épée pour saluer. "Nous allons bien voir"
Et les deux armes se rencontrèrent.

Rekk para la première attaque de Gundron avec mépris. Le coup d'estoc était faible, et cherchait visiblement à tester ses réflexes et savoir si ses blessures l'handicapaient. Le Banni supprima un sourire froid. Les cicatrices le tiraillaient bien un peu, mais le borgne ferait mieux de ne pas compter là-dessus pour gagner. Il se sentait en grande forme, et la proximité de sa vengeance lui donnait des ailes.
"Chante avec moi" siffla-t-il doucement en portant une botte vicieuse. "Le sang, la vengeance et l'acier"
Gundron grogna. Sa contre-attaque obligea Rekk à reculer. L'homme était peut-être borgne, mais il restait extrêmement dangereux.
Les lames se heurtèrent de nouveau. Gundron changeait de stratégie, et un déluge de coups s'abattit sur le Banni, dans le but évident de le fatiguer. Sans ciller, il para toutes les attaques, ne cédant pas un pouce de terrain. Ses épaules lui faisaient mal, mais c'était le poignet qui subissait toute la contrainte. Rekk avait toujours fait confiance à ses poignets. Lorsque le borgne ralentit le rythme de son assaut, Rekk le fit reculer d'une feinte au ventre.
"Chante avec moi" répéta Rekk, souriant maintenant.
"Je n'ai jamais… compris… ces histoires de chanson" grinça Gundron en pivotant sur lui-même pour éviter un coup. Les mailles de son armure crissèrent alors que la lame les frôlait.
"Et tu te prétends épéiste ?" ricana le Banni.
Les lames se mirent à chanter alors qu'elles s'entrechoquaient. Une plainte basse et puissante, un cri sourd, un appel au meurtre enivrant, une chanson de flammes et de violence, une chanson entêtante et brutale, venue des plus sombres tréfonds de l'humanité. Et Gundron réalisa soudain, avec une certitude écœurante, qu'il s'agissait d'une marche funèbre.

Shareen siffla entre ses dents, reprenant sa respiration. Theorocle avait beau avoir le caractère d'un démon des abysses, il avait suivi de nombreux cours d'escrime, et ses mouvements étaient habiles et fluides. De plus, il n'avait pas à supporter le poids d'une armure de mailles comme la jeune fille, et son épée était bien plus fine que le lourd glaive qu'elle maniait. Il dansait autour d'elle, esquivant ses attaques grossières, et son épée frappait de plus en plus vite. Shareen avait paré les premiers coups, mais elle ne prenait maintenant même plus la peine de le faire. Ses parades étaient trop lentes, et la déséquilibraient. Elle sentait tous ses muscles la tirailler alors qu'elle subissait le contre-coup de nuits de sommeil bien trop courtes, et du combat récent dans la cour. Elle était obligée de faire confiance à son armure pour la protéger, et rester prête à frapper.
Jusque là, Theorocle s'était fendu par quatre fois, mais il n'arrivait pas à mettre beaucoup de force derrière ses coups, tant il avait peur que le lourd glaive le surprenne avec sa garde baissée. Il revenait en position rapidement, prêt à esquiver ou bloquer, mais cette tactique avait un prix. Jusque là, ses attaques faibles n'avaient pas encore percé la maille, même si l'impact avait sérieusement endolori la jeune fille.
"Je finirai par t'avoir, sale garce !" cracha-t-il, visiblement énervé. "Tu n'es qu'une fille, après tout ! Ce n'est pas ta place de jouer à la guerre !"
Il se jeta en avant, et soudain Shareen vit.
Elle vit l'ouverture, le léger déséquilibre, les muscles tendus pour porter un coup plus puissant. Désespérément, elle avança elle aussi, et son glaive décrivit un arc de cercle brutal, réunissant toutes ses forces et toutes les leçons qu'elle avait pu apprendre de Rekk. Elle ne chercha pas à bloquer le coup d'aucune manière, offrant sa poitrine pour pouvoir elle aussi frapper.
Theorocle poussa un jappement apeuré en voyant l'arme levée. Abandonnant son attaque en plein milieu, il revint en position de parade. Avec un craquement sourd, l'épée affaiblie par le traitement que lui avait fait subir Rekk se brisa en deux morceaux sous le lourd glaive des Premiers Rois. Et la lame continua sa course, tranchant la chair, les tendons, les muscles, et la vie.
"A la guerre, on ne joue pas !" cracha Shareen, les cheveux en bataille, les yeux étincelants. "On tue !"
Theorocle ouvrit la bouche, incrédule, alors qu'un spasme de douleur l'envahissait tout entier. Ses yeux s'embrumèrent. L'haleine ensanglantée qui sortit de sa bouche se condensa en un visage vieux et ridé. Son père lui sourit froidement.
"Pourquoi m'as-tu assassiné ?" murmura-t-il.
"Tu ne m'as jamais aimé !" voulut dire Theorocle, et implorer son pardon. Mais les mots ne sortaient pas. Il avait tout d'un coup beaucoup de difficulté à respirer. Sa bouche semblait pâteuse.
Le visage attendit en vain une réponse, alors qu'il cherchait encore à formuler sa pensée. Puis son père soupira, et le visage se fondit dans un océan d'obscurité.
Theorocle tomba sur le sol, et ne bougea plus.
Rekk fronça les sourcils en reculant d'un pas. Gundron était effectivement bien meilleur que dans ses souvenirs. C'était bien la première fois que quelqu'un parvenait à lui résister, et la sensation était étrangement agréable. L'adrénaline coulait dans ses veines comme du bon vin, alors que ses mouvements devenaient de plus en plus précis, de plus en plus rapide, pour égaler ceux de son adversaire. Le chant prenait de l'ampleur, de plus en plus fort, de plus en plus vite, alors que les lames tourbillonnaient avec une rapidité inhumaine. Il para, contre-attaqua, fut bloqué, et profita de la riposte de son adversaire pour mettre un genou au sol et frapper au genou. Gundron retira son pied à temps en étouffant un juron, et abattit son épée à deux mains sur son ennemi au sol. Rekk releva son épée, para le coup, et se releva en esquivant la suite d'une feinte de corps. Il éclata de rire. Il sentait l'excitation courir dans ses veines, comme un bon vin des terres du sud, au bon goût de terre et de soleil. Ses blessures ne le tourmentaient plus. Le chant continuait à monter dans les aigus, jusqu'à ne plus tenir qu'une seule note, infiniment répétée, alors qu'ils tournaient l'un autour de l'autre comme des fauves en cage.

Ils reculèrent d'un pas, et le chant s'interrompit alors qu'ils se remettaient en position.
"Il y a du progrès" sourit Rekk.
"J'allais le dire" acquiesça Gundron.
Ses yeux brillaient, eux aussi, et Rekk sut à cet instant que, pour la première fois, Gundron cédait aux plaisirs du combat. Lui aussi devait sentir l'énergie couler en lui. De nouveau, les lames se heurtèrent une fois, puis deux, puis la chanson reprit.
Soudain, ses yeux s'étrécirent. Un élancement de douleur dans le bras droit lui fit manquer une parade, et l'épée du borgne vint le frapper sur le coin du visage. Le sang se mit à gicler violemment, l'empêchant de voir.
"C'est fini. Tu es mort, Rekk !" cracha Gundron en se jetant sur lui.
A ce moment précis, un hurlement sourd ébranla la pièce, venant de l'endroit où Shareen et Theorocle se battaient. Gundron fronça les sourcils, soudain distrait.
Vif comme l'éclair, Rekk pivota sur lui-même et tendit sa jambe en avant. Gundron poussa un cri, mais il était trop tard. Sans pouvoir s'arrêter, il trébucha et lâcha son épée pour tenter de se rattraper. Dans un grand bruit de métal, il s'écrasa sur le sol. Il chercha à se tourner et à récupérer son arme, mais la pointe d'une lame se posa lentement sur sa gorge. Paralysé, il resta immobile. La sueur coulait à son front.
"La chanson est exclusive" murmura doucement Rekk. "Si tu cesses de la fredonner, ne serait-ce qu'un instant, c'est elle qui te tue"
"Je…" Gundron déglutit. L'excitation du combat refluait brutalement, le laissant faible et sans forces comme un nouveau né. La terreur s'empara de lui. "Epargne ma vie, je t'en supplie. Je n'ai jamais touché à ta fille ni fait quoi que ce soit." Il déglutit de nouveau. Il avait soudain la bouche très sèche. "Je t'ai blessé, mais sur ordre de l'Empereur. Et j'ai épargné ta vie. En un sens, je t'ai sauvé la vie"
"M'offriras-tu le pardon impérial pour tout ce que j'ai fait ?" demanda doucement Rekk.
Gundron exhala lentement alors que la pointe d'acier lui chatouillait la glotte. Son souffle était rauque.
"Oui" bredouilla-t-il. "Bien sûr. Tout ce que tu veux"
"Est-ce que tu es prêt à m'offrir des richesses, aussi ? De l'or ? Assez pour vivre ma vie confortablement jusqu'à la fin de mes jours ?"
"Oui" hoqueta Gundron de nouveau.
"Non" fit Rekk, avant d'enfoncer la lame.
Le borgne eut un spasme. Ses mains se levèrent comme pour agripper l'épée, puis elles retombèrent.
Et Rekk releva la tête.

Shareen était là, pâle comme une morte, accroupie près du corps de Theorocle, les yeux hantés. Le glaive dans ses mains était plein de sang. Mais elle n'était pas seule. Une dizaine, non, une vingtaine, non, près de quarante hommes étaient là, se glissant silencieusement dans la pièce durant les combats. Ils n'étaient pas intervenus, comme paralysés par la puissance primaire du spectacle qui s'était déroulé devant leurs yeux, mais soudain, la tension se relâcha.
"Rekk !" hurla quelqu'un. "Rekk avec nous !"
"Le Banni ! Vive le Banni !"
"Rekk pour empereur !"
"Shareen ! Bravo gamine !"
"Rekk, briseur d'empires !"
"Shareen, tueuse d'empereur"
"Rekk, briseur d'empires !"
Le cri fut repris par tous, et c'étaient quarante hommes en armes qui tapaient sur leur bouclier et martelaient le sol du pied, ululant le cri qui signifiait la fin d'une époque, la fin de la paix, la fin de la sécurité, et le début des invasions barbares.
"Rekk, Briseur d'Empires !"

Le Banni se détourna. Il se sentait fatigué. Plus fatigué qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Il se sentait vide de sens, vide de but, vide de mission. Il avait toujours été une marionnette, utilisé par les uns et les autres pour satisfaire leurs ambitions, ou pour les protéger. Mais maintenant, il avait brisé les ficelles qui le faisaient bouger, et il ne s'en sentait pas plus heureux pour autant. Sa fille était morte, et bien morte. Shareen l'avait vengée, mais cela ne l'avait pas faite revenir. Elle ne reviendrait jamais plus.

Le temps était fini où Deria s'asseyait sur ses genoux et tirait sur les poils de sa barbe mal taillée en souriant, et en l'appelant Papa. Plus jamais elle ne viendrait chevaucher avec lui. Plus jamais il ne pourrait l'entraîner, ou lui apprendre la couture de ses grosses mains malhabiles. Il ferma les yeux alors que brusquement, après tant d'années, les larmes se mettaient à couler. Il se rappelait le jour où il lui avait acheté une robe de soie, si jolie, si bleue, avec des beaux rubans et des flonflons de princesse. Elle s'était moquée de lui et lui avait dit qu'elle ne mettrait jamais une chose pareille, qu'elle était beaucoup plus heureuse en pantalons. Mais lorsqu'il était montée la voir pour lui souhaiter bonne nuit, le soir, elle était devant la glace en train de se regarder, les yeux brillants, tournoyant pour regarder l'effet provoqué. Elle avait rougi furieusement lorsqu'il était rentré. C'était la première fois qu'il la voyait rougir. Et la fois où…

Brusquement, il se rendit compte qu'il pleurait vraiment, et que tous les guerriers le regardaient. Il serra les poings, furieux. Il n'avait jamais montré la moindre faiblesse de sa vie. Ces hommes étaient tous des brutes épaisses, de véritables loups. La moindre odeur de vulnérabilité les inciterait à sauter à sa gorge.
Pourtant, lorsqu'il les regarda de nouveau, il se rendit compte que certains pleuraient, aussi, et que d'autres avaient la gorge nouée. Certains continuaient à l'acclamer.
Il s'approcha avec douceur de Shareen, accroupie près du corps de l'empereur. Elle devait ressentir la même chose que lui. Elle non plus n'avait plus de but dans la vie, plus de place dans ce monde. Elle croisa son regard, et il détourna pour la première fois les yeux.
"Petite" murmura-t-il, "Ca te dirait de continuer avec moi ? Le monde risque de ne pas être un endroit très agréable dans les années à venir, mais il y aura toujours des espaces plus tranquilles que d'autres, et des endroits où refaire sa vie. J'ai perdu une fille, mais je sais que Deria serait contente de savoir que je m'occupe de toi. Je pourrais t'apprendre à te battre… et puis à lire, écrire, compter, même si je ne suis pas très bon." Il hésita. "Et la broderie…"
Shareen le regarda, les yeux embués, avant de tomber dans ses bras sans répondre. Elle pleurait.
Rekk se sentit tout d'un coup bien, très bien. Il avait un nouveau but dans la vie. Que les dieux le veuillent ou non, il ferait le bonheur de cette enfant.

Mais les Dieux avaient choisi une autre voie pour la jeune fille. Déjà, elle aussi venait de gagner un surnom, et les guerriers qui acclamaient Rekk murmuraient déjà entre eux, la voix basse et respectueuse.
"Shareen, tueuse d'empereur"
"Shareen, tueuse d'empereur"
"Shareen Tueuse d'Empereur"

Au loin, le glas sonna.
Preum's !!

L' autre ça compte pas, il a pas eu le temps de lire < sifflote >

Je viens de me le farcir sur La Taverne, c' est terrible, mais en même temps... c' est la fin

Merci Gregre de ces bons moments et passages agréables, maintenant, tu va nous le sortir ton bouquin !!

PS: j' adore la fin
__________________
http://loengrin.chez.tiscali.fr/Image/signatkee.jpg
Tsss nan c'est moi entre les messages de Grenouille , sinon merci pour le 35e chap , on va te dire si il bien comme les autres dans 2 petites heures

edit : = que j'ai pas finis delire
dit bis ( le flood c'est mal ) : toi non + tul'aspas lu , mais stoppons la et pleurons la fin de cette aventure
__________________
Mamamouchi Latinfunda, Tondeuse d'Odin détruite au combat
Citation :
Provient du message de Mamamouchi
Tsss nan c'est moi entre les messages de Grenouille , sinon merci pour le 35e chap , on va te dire si il bien comme les autres dans 2 petites heures
C' est bien ce que je dis, tu compte pas, tu l' a pas lu
/em est sur le cul

vraiment cette fin est magnifique ! epique, sentimentale,humaine,jouissive,brutale,folle .....
en un mot parfaite


MERCI , je pense que je vais tout relire , sur mon fichier .doc (que j'ai moi !! hein Sdol )
__________________
7 Days to Die

http://www.sloganizer.net/en/style2,MegaTomte.png
Extra, tout simplement extra

On aurait pu attendre un peu + de detail sur l'apres-empire, une sorte d'épilogue, mais c'est un choix qui produit son effet et le dit effet est superbe comme ca

Encore merci pour tout au gars derriere GrenouilleBleue.

Pretorien, qui accompagne la fin d'un /bow respectueux de troll legendaire.


wOUIIIIIIIIIIIN c'est finit bouuuhouhohuouh !!!

Grenouille !! s't'un ordre !! tu fais la souite !! paske la ya matiere a faire didioux !!

Ah puis, tu as ton titre il me semble :

Shareen tueuse d'empreur

Hophophop. On perd pas le rythme !!

Ekios qui a adoré

PS :

Niveau critiques : Le probleme c'est que j'ai du mal a etre critique tellement je l'attendais cette fin. C'est comme 1 meurt de soif a qui on donne un jus de fruit, le mec il saura pas te de dire si c'est de la pomme ou de la mangue il aura tout descendu d'un trait.

Les seuls feelings que j'ai eu, c'est que le prince clamse un peu dans l'insouciance la plus totale de Rekk, ok il a 1 adversaire en face de lui, et il veut sa tete aussi pour la blessure. Mais quand meme, il etait la pour le gosse avant tout !! Certe le combat de Shareen contre le prince, implemente sa legende pour la suite(que tu ne manqueras pas de mettre ici des demain). Mais jme dis que Rekk aurait du etre un peu plus impliqué que ca vis a vis de lui.

Qu'en pensez vous ?
__________________
http://www.joyeux-bordel.com/images/Jb-sign.png
www.joyeux-bordel.com
->Mon Joyeux Bordel !! France - Liban/Moyen Orient - politique/religion & geek attitud ... !
Que dire a part un grand merci pour cette histoire..

Je l'est suivis depuis presque le début et j'ai vraiment adorer!

Tu a du talent, j'espère que ton imagination en feras une autre

Bravo encore pour ce reçit vraiment génial!
Ah oui, et je vais rajouter un truc. On ne sait pas ce qu'il advient de Mandonluis (désolé pour l'orto ) a la fin, ca aurait été sympa de savoir comment il aurait fini du fond de sa geole lui

Parce qu'apres tout, c'est lui qui a poussé Deria dans les bras de l'empereur ...

Pretorien, bô troll Legendaire Midgardien (OUI mon bôn monsieur).
Citation :
Provient du message de kalea
si vous avez été assez attentifs vous saurez qu'il y aura une suite.
J'en suis sur a 80%
Code:
Mais les Dieux avaient choisi une autre voie pour la jeune fille. 
Déjà, elle aussi venait de gagner un surnom, et les guerriers qui acclamaient Rekk murmuraient déjà entre eux, 
la voix basse et respectueuse
genre ca ? ?
Je lis tres en reatrd...

je poste en meme temps, histoire que tu aie mes impressions a chaud (enfin c'est un bien grand mot,je suis frigorifié.... )

******************

Shareen pouvait voir distinctement ses yeux piller

briller ou piller ? si c'est pas une faute, je connais pas ce sens la...
******************

La foule hurla de plus belle ...

la foule - de guerriers / ou autre mais rajoute qqch, c'est bizare sinon...

******************



mais euhhhh
en fait

je trouve rien d'autres..

alors, soit, apres, l'excitation devient trop forte et j'arrive plus a trouver des trucs a dire, soit c'est vraimetn parfait !

deja que l'histoire est bien, mais si en plus je trouve plus rien a critiquer, on va le nenuphard ?




GRATZOUUILLE MA GreGre !
J'aime beaucoup la fin également, là j'ai vraiment était enivrée par le récit du combat.

Je suis pressée de lire maintenant le destin de shareen (Comment ça je le pousse à écrire encore?)

Bibi, mon crapaud
Absolument génial !!! Que dire d'autre... j'ai adoré du début à la fin /clap /clap /clap

Je te conseille après diverses petites corrections sur les prénoms dans les premiers chapitres de proposer ton roman à un éditeur en lui disant que tu prépares la suite évidement .

Je suis comme les autres de tes admirateurs, avide de connaître le destin de Shareen dans cet empire qui s'effondre.

Encore bravo et merci de nous avoir offert ce beau roman.

PS : Je n'ai relevé qu'une petite répétition :

[.../...]L'adrénaline coulait dans ses veines comme du bon vin, alors que ses mouvements devenaient de plus en plus précis, de plus en plus rapide, pour égaler ceux de son adversaire. Le chant prenait de l'ampleur, de plus en plus fort, de plus en plus vite, alors que les lames tourbillonnaient avec une rapidité inhumaine. Il para, contre-attaqua, fut bloqué, et profita de la riposte de son adversaire pour mettre un genou au sol et frapper au genou. Gundron retira son pied à temps en étouffant un juron, et abattit son épée à deux mains sur son ennemi au sol. Rekk releva son épée, para le coup, et se releva en esquivant la suite d'une feinte de corps. Il éclata de rire. Il sentait l'excitation courir dans ses veines, comme un bon vin des terres du sud, au bon goût de terre et de soleil.[.../...]
La GRENOUILLE !!!! La GRENOUILLE !!!! La GRENOUILLE !!!

HIP HIP HIP !!!!

HIP HIP HIP !!!!


HOURRA

j'ai tout lut d'affilé les 35 chapitres je suis épuisé...

mais c'était trop bon.

franchement c super comme sénario, il manque peut etre des details des choses qu'on aurat voulut savoir.

l'histoire de rekk depuis ses début par exemple comment est il devenut rekk? qui était il plus jeune. Deria reste tres mysterieuse aussi.

comme tolkien je pense que tu devrait faire des chapitres annexes pour nous aprler de chaque personnage plus en profondeur.



il me semble aussi que tu oublies de libérer Dani? Que va t-elle faire? N'a t elle pas elle aussi une vengeance à assouvir?

P.S. essaye de corriger les fautes de noms qui sont présentes tout au long des chapitres, et surtout surtout fait le authentifier et envoie le a des editeurs
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