Un article intéressant, et qui remet en cause pas mal d'éléments du système américain, mais aussi plus largement mondial ( les maisons de disque sont quasiment les mêmes d'un pays à l'autre ).
Cependant,je me pose toujours cette même question. Que Kazaa fasse connaitre des artistes peu ou pas connu, je suis d'accord.
Que Kazaa "tue" les ventes des grosses daubes des majors, pourquoi pas ( encore que ... ).
Mais que faire si l'on imaginait un monde sans maisons de disque ? Qui financerait les tournées des"débutants" ? Qui financerait les enregistrements dans des studios "pros" ? Qui financerait leur matos, leurs tournées, leurs frais, etc, etc....... Qui aurait assez d'assise financière pour supporter un jeune artiste, ou un jeune groupe, pendant une, deux, parfois même trois années, sans que celui-ci ne rapporte rien ?
Si les maisons de disque ne peuvent plus financer leurs projets, financer discrètement les labels "indépendants" ( qui sont en général tout sauf indépendants ), financer les jeunes talents, ce n'est pas le téléchargement via leP2P qui valeur donner cet argent. Si un artiste arrive à devenir un tant soit peu connu via un logiciel P2P, qui va payer la fabrication des disques, leur distribution, les pubs radios, si ce n'est pas les maisons de disques?
D'un côté, les majors américaines ( et européennes du même coup, puisque ce sont quasiment les mêmes), sont de mauvaise foi. Effectivement, elles tentent par tous les moyens possibles de tuer le P2P, et de criminaliser les téléchargeurs de musique. Tout cela pour préserver de l'argent qui, selon l'article, est mal utilisé, ou alors pour tirer encore plus sur les pies de la vache à lait que sont leurs artistes. Cela obligerait donc les majors à revoir leur position, et peut-être à baisser le coup de revente d'un CD, ou peut-être à plus diversifier leur production, pour la rendre moins stéréotypée. Bref, le fait est qu'elles sont emmerdées.
D'un autre côté, les majors financent tout ce dont je viens de parler via les gros succès commerciaux, qui eux pâtissent du P2P.
Je crois qu'il faut trouver un juste milieu. Mais comment faire? Entre les majors qui nous disent :télécharger en P2P c'est du vol, et on y perd du fric ( mauvaise foi, ils ne perdent pas de l'argent, ils en gagnent moins, mais c'est un problème, il ne faut pas le nier ), et les artistes du type "pas connus" ou indépendants qui nous disent : le P2P c'est bien, sans ça ma carrière aurait mis 10 ans de plus à décoller, que choisir, à part interdire ou laisser faire ??
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