Nova : Chapitre II

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Nova
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  1. - Chapitre I

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Chapitre II



Le félin bondit toutes griffes dehors vers le malheureux qui jouait sa vie pour de peu probables tranches de viande quasi-avariées. Yan ne pouvait s’empêcher d’admirer l’animal dont la race avait quasiment disparue depuis le cataclysme. Il ne pouvait pas non plus détacher son regard des mouvements fluides et terriblement mortels du prédateur malgré le terrible fait que l’homme désespéré qui lui faisait face allait sous peu être déchiqueté sous les vivats et les applaudissement de quelques spectateurs habitués et bien plus macabres que lui.

L’exécution ne se fit pas attendre d’ailleurs. L’homme déséquilibré ne pu rien faire contre la panthère affamée et son sang macula le sable et la roche. L’établissement tout entier vibra sous l’acclamation des spectateurs dont le seul écho audible fut le hurlement suraiguë d’une femme pleurant la mort de son mari. Yan savait que pour cette femme là, la vie se terminait d’une certaine manière. Il commanda un verre d’eau de vie et attendit la suite des événements : Les gladiateurs.

Les Jeux du Cirque de la Rome antique n’avaient rien en commun avec la boucherie qui se déroulait chaque jour, chaque semaine et chaque mois dans le tripot le plus fréquenté de la Cité. Des hommes, des femmes et même des enfants combattaient la plupart du temps avec la certitude de mourir avec pour seul espoir une pitoyable et courte survie. La cloche se fit de nouveau entendre et une serveuse peu vêtue aux multiples emplois posa le verre commandé sur la table.

Tout en sirotant son verre, il contempla d’un œil attentif les participants. L’un deux lui était inconnu, alors que l’autre, une femme, ne l’était pas. C’était pour elle qu’il était venu. Le Seigneur Joan l’avait demandé. Cette combattante était ce qu’il nommait fort justement une collègue, elle était vagabonde comme lui et il ne faisait aucun doute qu’elle achèverait son opposant dans un laps de temps très bref. Les deux gladiateurs saisirent un poignard et se jaugèrent. Aux yeux de Yan, le duel avait l’allure d’un chat jouant avec une souris avant même que le premier sang coule. Les premiers moulinets n’happèrent que l’air alourdi la promiscuité mais rapidement l’homme fut zébré de fines coupures d’où coulaient de minces filets de sang. Les unes après les autres, les piqûres vicieuses de la lame maniée d’une main experte par la vagabonde affaiblirent son vis-à-vis jusqu’à ce que ses coups ne soient tissés que de désespoir et de hurlements.

Tel un scorpion dont la dague était le dard fatal, la femme décrivit un arc parfait vers la poitrine offerte par l’épuisement et acheva le malheureux. Les quolibets grivois et les acclamations resurgirent des entrailles du lieu sordide et la femme leva un bras en signe de victoire et l’autre en signe de défi à qui voudrait l’affronter.

Yan repoussa la chaise sur laquelle il était assis et se rapprocha de l’arène, il tenait toujours son verre à la main et lança le contenu de celui-ci sur la duelliste. En quelques fractions de seconde, on passa du vacarme intolérable au silence de mort. L’apostrophée cracha sur le sol comme en réponse au soufflet du vagabond.

_ Ekki ! Dans ce duel je réclame l’appartenance… proclama Yan dans une phrase rituelle destinée à réclamer la possession du perdant en cas de victoire non fatale.

La femme jura.

_ J’ignore comment tu connais le nom que l’on me donne mais je réclame ta mort et tes possessions fils de putain du cratère.


La cloche retentit. Yan descendit dans l’arène et les deux vagabonds firent passer leurs lames d’une main à une autre afin d’en trouver le bon équilibre.

_ Ekki… Joan m’envoie… Il souhaite te revoir dit Yan couvert par le tumulte.

Ekki haussa les sourcils et resserra nerveusement sa prise sur l’arme. Elle savait que son avis de recherche était encore valide malgré le pardon mensuel accordé par les Seigneurs. Elle savait qu’elle n’avait pas réussi à tuer tout ceux qui étaient venus pour la faire prisonnière. Mais elle comptait bien corriger le tir.

Bondissant comme un diable hors de sa boite, elle lacéra l’air à l’endroit où aurait du être la gorge de son adversaire et sans pester sur son échec, elle roula sur le coté juste avant que la réponse à son assaut fuse au dessus de son crâne. Les pieux métallique rouillés dont était ornée la cage semblait par un curieux effet mental être de plus en plus proches des combattants. Les lames s’entrechoquèrent et les deux vagabonds usèrent de leurs forces physiques et de leurs agilités pour prendre le dessus. De longues minutes s’écoulèrent et le combat se poursuivit, attirant toujours plus de spectateurs avides.

Ekki, épuisée, tenta une feinte vers le visage tout en préparant un coup vicieux destiné à l’entrejambe de Yan. Le coup n’atteint jamais sa cible. Utilisant l’élan de la femme et son propre poids, il bascula en arrière et projeta Ekki dans les airs. La mercenaire retomba lourdement dans le sable non loin des pieux acérés et n’eut pas le temps de faire le moindre geste avant que Yan ne l’immobilise et ne pointe sa lame contre sa gorge.

_ Rend toi ou meurs ! Tu m’appartiens Ekki…

La femme hurla maints jurons mais abdiqua, Yan savait que ce genre de personnage préférait être vaincu et subir temporairement que mourir. C’était son cas, les gens de son espèce ne demeuraient pas en cage bien longtemps de toute façon. Les cris et les remarques grivoises concernant la nuit que passeraient Ekki et Yan fusèrent mais il n’en avait cure. Il passa des liens autour des poignets de sa captive et sortit de l’arène et de l’établissement putride d’Owen. Derrière lui, un homme un peu trop ivre fut projeté violemment contre la paroi de l’arène où il expira, incrédule. Le sang coulerait encore longuement durant la journée.

La matinée était d’ailleurs bien entamée lorsque Yan déboucha hors du tripot tout en traînant sa prisonnière sans ménagement. Elle hurlait sans cesse des obscénités dignes des pires racleuses de poussières de la ville.

_ Touche moi une seule fois de travers espèce d’enfoiré et je te jure que tu t’étouffera avec tes propres couilles !

Yan se retourna et lui donna un coup violent dans le ventre.

_ La ferme maintenant !… Esclave… ! Si tu ne veux pas me servir à arrondir mes fins de mois à la place d’être un défouloir pour le Seigneur Joan je te conseille de clore ta petite bouche de pute. Me suis-je bien fait comprendre ? dit-il en ponctuant sa phrase d’un nouveau coup de poing.

Ekki se tint silencieuse, sachant à quoi s’en tenir. Perdre n’était pas permit dans ce nouveau monde. Et elle était une perdante.
Citation :
J'aime pas trop le style. Désolé, c'est mon avis, j'ai eu une envie irrépréhensible
C'est si désagréable que tu en a des envies ? Nan plus serieusement tu peux me transmettre tes critiques car je suis loin d'être infaillible et les avis servent souvent à améliorer ^^

Ma boite à MP est ouverte ^^
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