Assise à même le sol, au centre d'une pièce qu'elle n'avait jamais vue auparavant, elle reprit conscience.
La cellule était sombre, humide, inconfortable. Les barreaux semblaient rongés par la rouille, mais leur solidité n'en était pas amoindrie.
D'un rapide coup d'oeil autour d'elle, elle aperçut des marques sur la pierre des murs, sans doute la mémoire des précédents occupants. Un planche de bois, fixée aux murs dans un angle, faisait office de lit. Sans doutes bien inconfortable...
Que faisait elle ici ? et quand était-elle arrivée ?
se souvenait-elle de quelque chose ?
Un livre était entre ses mains. Une sorte de journal, sans titre, en mauvais état. Elle commença à le lire.
Le livre décrivait la prison où elle était. Aucune explication du pourquoi, juste une description dans les moindres détails du lieu.
Le style était neutre, les caractères étranges. Quelle était cette langue. Comment pouvait-elle comprendre une langue qu'elle ne connaissait pas ???
En tous cas, la pierre sous le lit dont parlait le livre était effectivement amovible. Et en passant la main, on trouvait effectivement un couteau.
- Ne lis pas ce livre !
elle se retourna. Personne. Et la cellule en face était vide.
- Mince, trop tard, tu l'as déjà ouvert.
La voix était résignée.
Pourquoi j'arrive toujours trop tard ?
- Qui êtes vous ?
lança-t-elle, apeurée
- Je suis peut-être ton ami, peut être pas. Je suis peut-être ton voisin de cellule, peut-être pas. De toutes façons tu n'as aucun moyen de vérifier.
- Que voulez-vous ?
répliqua-t-elle
- Peut-être t'aider, peut-être te nuire. De toutes façons tu n'as rien d'autre à faire que de m'écouter.
- Je peux aussi continuer à lire ce livre si vous vous taisez...
- Si tu finis ce livre, tu te réveilleras à nouveau sans te souvenir, et je pourrai recommencer à te parler. Peut être que cette fois-ci j'arriverai suffisamment tôt pour que tu n'ouvres pas ce satané livre.
- Pardon ?
elle ne comprenait rien à ce qu'il racontait...
- Pour être précis, c'est quand tu refermes ce livre que ça arrive.
- Que quoi arrive ?
- Que tu rentres dedans
- Que je quoi ?
- Ce livre est une prison
- Une quoi ?
- Une prison. Il est écrit dans une langue spéciale, que j'ai inventée. Quiconque le lit et le referme se retrouve prisonnier.
Mais malheureusement il t'est tombé entre les mains, et tu y es entrée par erreur.
- Je ne comprends rien à ce que vous racontez, mais ça n'a ni queue ni tête
- C'est pourtant la triste vérité. Mais je vais t'aider à sortir de là... il faut que tu me fasse confiance.
- Si ce que vous dites est vrai, je ne devrais pas avoir ce livre entre les mains...
- Et pourtant, tu l'as. Le pouvoir des livres obéit à certaines rêgles. L'une d'elle oblige le livre à être accessible par le prisonnier. C'est une porte de secours, qui permet au prisonnier de sortir du livre si jamais il y a erreur. Ce livre est ta seule chance de sortir d'ici.
- Bon... je ne crois pas un mot de votre histoire, mais vous écouter fait passer le temps.
- Tu veux retrouver ta mémoire ? Et ta liberté ?
Avant qu'elle réponde, un garde s'approcha de la cellule.
Il ouvrit la porte de la cellule, puis s'adressa à elle
- Suis moi, mais surtout garde ce livre ouvert.
c'était la même voix
- C'est vous qui me parliez ?
répondit elle, interloquée
- Dépèche toi.
Elle le suivit.
Dès qu'elle sortit de la cellule, un alarme se décrocha. Elle ne prit pas le temps de remarquer qu'une alarme était étrange dans une cellule si peu moderne, et le suivit en courant. Des gardes étaient déjà à leurs trousses.
Ils arrivèrent dans une petite pièce, avec seulement un bureau. Une plume posée dessus. Elle y posa le livre, instinctivement.
Il barricada la porte, juste avant que les gardes ne puissent entrer.
- Vous ne pourrez pas sortir ! Ouvrez si vous tenez à la vie !
- J'ai pris la place d'un garde pour arriver jusqu'à toi, [i]chuchota-t-il en prenant place devant le bureau.
Un coup de feu détonna. Les gardes tiraient sur la serrure.
- Il suffit que je modifie la prison et on devrait pouvoir sortir
dit-il en réfléchissant
Elle le regarda, ne sachant pas comment l'aider.
Il commença à écrire.
- Si j'ajoute un portail derrière le bu...
Un autre coup de feu l'interrompit. Il s'écroula sur le bureau, inerte. Le garde avait eu le temps d'ouvrir la porte, et l'avait abattu.
Elle n'eut pas le temps de réagir
- Retournez sagement dans votre cellule
Elle ramassa le livre, toujours ouvert, et suivit le garde, choquée.
Elle ne connaissait ce type que depuis quelques minutes, et pourtant elle n'avait jamais ressenti une si grande peine. Elle s'effondra en larmes sur le lit.
Plus tard, elle se releva. Elle ramassa le livre, qui était tombé à terre près du lit. Il était resté ouvert. À la page où elle avait interrompu sa lecture.
La suite du livre décrivait le passage qu'ils avaient emprunté. Puis la pièce avec un bureau. La description du monde s'arrétait là.
Elle réfléchit longuement, cherchant un moyen de comprendre ce que le type voulait faire. Mais il fallait se rendre à l'évidence.
- Je n'y arriverai pas
dit-elle en sanglotant
Elle referma le livre et tout était fini.
voilà, j'espère que c'est compréhensible. J'aime bien les histoires ouvertes, où une grande part d'imagination est laissée au lecteur. Et puis comme ça on peut écrire une suite... même si je doute que j'aurai le courage de le faire
Et j'en profite pour dire que Myst était vraiment un super jeu (ceux qui connaissent auront fait le rapprochement avec mon histoire)