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Bon.
J'ai écrit une longue diatribe sous mon éditeur de texte préféré, et finalement, j'hésite à la mettre ici.
J'ai été attristé, en colère, et c'est rare, en lisant toutes ces inepties sur le fil incriminé, la mauvaise foi. les arguments en porte-à-faux pour tenter de justifier ce qui n'est que la marque d'une profonde homophobie (oui, c'en est, en venir à tenter de jouer sur l'âge de deux personnes qui s'embrassent pour espérer faire disparaître un avatar, c'en est, il n'y a rien d'autre à dire, et quand j'entends que "l'homosexualité, c'est une déviance, parce que l'acte à l'origine sert à se reproduire", je pense à un abruti qui faisait des statistiques sur huit coureurs nigérians).
J'avais pu constater, IRL, que pas mal de gens étaient homophobes, s'offusquant de ci de là que deux potes puissent, complètement pétés, se rouler un patin, ou encore que l'on puisse élire un "Mr Gay"
J'avais eu le secret espoir que ce n'étais pas le cas ici.
Bon, au lieu de mon message incendiaire, je vais plutôt coller du ZiPiZ, ça fera l'affaire (et il écrit mieux que moi, le bougre).
Nature, traditions, tout ça…
"Je m'appelle Jules Bandol, Victor Riesling, Hubert Médoc ou bien Fernand Chouchen, peu importe. Je n'habite pas, mais je vis, ici, là et même ailleurs. Partout où l'on accole volontiers à la géographie le qualificatif de profond.
On dit le monde alentour vaste, compliqué et plein d'autres en constante augmentation. Ce monde je m'en contrefiche qui a la politesse de s'arrêter aux frontières de mon terroir, de mon pays ou de ma commune. Quant aux autres, qui le peuplent en si grand nombre, que m'importent ces nègres ou ces bougnoules, ces ritals ou ces rosbifs tant qu'ils restent chez eux pour y vivre comme bon leur semble.
Moi je vis comme on a toujours vécu ici, selon les traditions. Pourquoi faire autrement ? Les usages ont ceci de bon qu'ils assignent sans ambiguïté une place à chaque chose, un rôle à chacun.
Les traditions font les mioches respectueux et les femmes obéissantes, elles vous mettent à l'abri des fadaises et des théories de toute sorte qui voudraient que les choses ne soient jamais ce qu'elles paraissent être. Les coutumes sont bonnes, puisqu'elles sont anciennes ; d'ailleurs auraient-elles perdurées si elles étaient mauvaises ? Évidemment non.
Je ne demande rien d'autre que de vivre comme je l'ai toujours fait, célébrer les choses vraies, manger de la nourriture qui tient au corps, boire le gros qui tache, trousser la gueuse quand il le faut et massacrer à l'occasion le volatile qui passe ou le bestiau qui gambade.
Je n'ai pas changé, et ne changerai jamais, je n'en éprouve nul besoin.
Et puis voilà qu'un jour on m'a collé un pédé à la mairie, ma mairie. Un type qui fait ça avec ses semblables, et qui ne s'en cache même pas. Comment est-ce possible ? Comment peut-il exister des comportements si contraires aux mœurs naturelles ?
On ne va tout de même pas vivre au contact de gens qui peuvent vous transmettre des maladies mortelles rien qu'en vous toussant à la figure.
Alors nous lui avons montré qu'ici, chez nous, on ne tolère pas ces gens et ces choses.
Nous avons fait en sorte qu'il comprenne très vite qu'il est indésirable, que sa place n'est pas ici.
Bien sûr on nous montre du doigt, on s'étonne, on fait semblant de croire qu'ailleurs c'est différent. Les gens des villes font les beaux esprits et les généreux à bon compte, oubliant au passage que dans les métropoles l'indifférence se travestit sous les habits de la tolérance. L'indifférence qui fait que l'on est au mieux méprisé de sa cage d'escalier, si les gens qui y vivent ont conscience de l'existence d'autrui.
Mais ce n'est toujours pas eux qui me feront changer d'avis, moi je n'ai de leçons à recevoir de personne, et je sais que j'ai raison.
Je m'appelle Jules Bandol, Victor Riesling, Hubert Médoc ou bien Fernand Chouchen, et même Kevin Lemercier, peu importe car je suis de partout, et guère différent de vous. Simplement j'écoute plus attentivement que d'autres Cro-Magnon qui en chacun de nous ne dort que d'un œil, et qui toujours serviable, soucieux de nous éviter ces états d'âmes générateurs de migraines, chuchote des réponses commodes aux questions dérangeantes que pose le monde environnant.
Qu'importe mon nom et où je vis, je fais toujours un bon usage de la massue que me tend fort obligeamment Neandertal ; je l'assène avec générosité sur qui ou quoi me dérange dans mes habitudes. Mieux vaut vivre dans les certitudes qu'exister dans le doute."
MachiN
A la suite de ce texte, volée de bois vert de la part des lecteurs, et ZiPiZ doit se justifier :
Petite note de ZipiZ à l'usage des mal-comprenants (oui je sais, j'aurais pu faire plus court) qui, à la lecture de cette KroniK, m'ont écrit pour nous traiter de racistes et d'homophobes et autres noms divers et avariés :
ce texte, Machin le place (c'est une évidence pour tout le monde mais pas pour vous, cherchez l'erreur) dans la bouche de ces "braves" (remarquez les guillemets, je vous en supplie) gens qui ont contraint à force de mesquineries fascisantes un élu à se démettre de ses fonctions.
Voilà, c'est compris ? La prochaine fois je suis sûr que MachiN fera un effort pour se placer à un niveau adapté à une partie jusqu'alors ignorée de notre lectorat . Du vrai premier degré, calibré dépêche AFP, du journal de 13 heures, bien compréhensible juste par les oreilles sans solliciter cet organe que vous semblez ménager à l'extrême.
Promis, hein, MachiN ?
Ma grand'mère disait qu'il n'y a de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, on peut aussi constater qu'il n'y a de pire con que celui qui ne veut pas comprendre.
Après la KoniK originale, tout de suite derrière, la seconde couche ! Veinards !
ZipiZ
Tempête dans un verre de ZipiZ.
On peut rire de tout mais pas avec tout le monde disait le regretté Pierre Desproges. C'était il y a longtemps, et c'était déjà vrai, mais on avait à l'époque moins d'occasions de le dire qu'aujourd'hui, où par la grâce du politiquement correct et de la langue de bois, se muant en clavier de même métal, il devient quasi impossible d'évoquer les choses qui fâchent sans s'abriter derrière le sérieux inattaquable de l'analyse plus ou moins sociologique.
Rire ne veut pas dire se moquer, faut-il rappeler qu'il est des rires douloureux, ou simplement tristes qu'on peut être tenté d'utiliser de préférence aux pleurs ?
J'ai comme tout un chacun lu, ici ou là dans la presse, l'histoire de ce jeune élu que la bêtise quotidienne et l'intolérance, jointes à la méchanceté ordinaire et à la mesquinerie ont forcé à se démettre de ses fonctions.
Il est homosexuel, grave crime, ou sinon crime, tare rédhibitoire en apparence.
Non content de l'être il l'a avoué, après l'avoir longtemps caché cependant pour protéger une paix illusoire. Si j'en crois la presse, il a avoué en pensant que devant cet aveu, ses détracteurs, pour ne pas dire plus, et les aimables corbeaux un peu désoeuvrés en ces périodes de calme et travaillés par la frénésie épistolaire renonceraient à s'occuper de lui avec une sollicitude dont il se passerait sans aucun doute. C'était sous-estimer la puissance de la bêtise.
La lecture des journaux m'a empli de colère, une colère dont je ne me croyais plus capable - avec le temps on fini par s'anesthésier - mais surtout d'une tristesse diffuse causée par un sentiment d'impuissance devant la sottise foncière. Devant la violence qui est faite à un être, la pire qui se puisse faire dans nos sociétés plus policées que polies, on nie à une personne le droit de vivre le plus intime de son existence comme elle l'entend.
On ne le juge pas sur des actes qu'il a commis pour le bénéfice de tous mais sur des préférences sexuelles qui ne devraient regarder que lui, inutile d'en dire plus ou d'accoucher d'un plaidoyer de 400 pages pour argumenter de ce fait, cela ne regarde que lui, point.
Alors non je ne constate pas avec une naïveté un peu simplette la méchanceté du vaste monde environnant, mais il y a des jours ou on overdose sous la connerie, et ça fâche.
Le combat contre la connerie est quotidien, il ne peut pas déboucher sur la victoire c'est impossible - j'invite les doux rêveur ou les optimistes béats à feuilleter un livre d'histoire, ou à se pencher d'un peu plus près sur le siècle finissant, véritable best-of de la haine meurtrière, qui contient en un raccourci saisissant, le meilleur de ce que peut donner l'homme lorsqu'il est convenablement sollicité dans ses aspirations les plus nobles, meurtres, tortures, et purifications de toutes sortes - on ne peut vaincre la connerie on peut seulement la contenir dans des limites tolérables
Ma première réaction était de pondre une chronique énervée sur le sujet, très premier degré, très sérieuse, tout ça, mais finalement j'ai préféré faire usage de dérision. A chacun ses armes dans le combat contre la bêtise à front de bœuf. Un combat dont je n'ai bien entendu pas le monopole, ça va mieux en le disant.
J'ai donc mis dans la bouche d'un bas de plafond quelconque, rien d'autre que les lieux communs et les préjugés qui lui servent de viatique, de pensée et de philosophie. Des âneries sans fond que nous avons tous entendues et qui sont proférées avec l'absence de culpabilité de celui que jamais le doute n'effleurera, car il se sait dans un bon droit avéré par les pratiques ancestrales.
A la relecture je me suis pourtant censuré et j'ai supprimé une partie des horreurs que je lui prêtais, mais on ne prête qu'aux riches. Si vous n'avez jamais entendu de telles stupidités, alors je vous envie car vous n'avez pas fait votre service militaire et votre situation sociale vous maintient à une confortable distance du quotidien.
Pour ma part, lors de vacances lointaines, je me rappelle avoir ouïe d'un brave garçon à l'accent rocailleux si pittoresque, tel qu'on l'entend dans le très sud vraiment ouest , qu'il était facile de reconnaître les pédés, ils louchaient et pleuraient quand on leur marchait sur les pieds. Ce qui rendait la chasse qu'on leur faisait avec des manches de pioche les samedis soirs d'ennui profond, plus aisée. Il vaut mieux effectivement ne pas se tromper de gibier et remercier la providence qui désignait à l'ire populaire le déviant, de façon si ostensible et si pratique. Il ne devait pas faire bon être atteint de strabisme ou avoir des cors au pied douloureux dans des chaussures un peu étroites en ce riant coin de douce France. Quant à celui qui croyait dur comme fer à toutes ces fadaises il avait dans les 14 ans, ce n'était qu'une chrysalide, on peut imaginer le beau papillon qui s'en est échappé quelques années plus tard.
Un être qui m'est cher et qui est mon premier lecteur, m'avait prévenu que cela risquait de choquer, d'être mal interprété, son avis judicieux le plus souvent, m'importe, mais je pensais, assez innocemment finalement, qu'il existait un contexte ZipiZ. Un contexte qui faisait que l'on avait pas besoin de signalétique appuyée avant de passer une telle chronique. Faudra que je relise ZipiZ d'un peu plus près, si ça se trouve c'est un repaire de cryptos fachouillants, racistes et homophobes et je ne m'en serai pas aperçu, ce que c'est que d'être distrait tout de même ! Enfin j'aurai au moins tiré une morale de tout ça ; quand on est petit il faut écouter sa maman et quand on est grand il faut écouter son épouse.
Cette chronique comporte sur sa fin une ambiguïté en cela qu'elle semble renvoyer dos à dos les dénonciateurs de la ville supposés vertueux et les affreux homophobes de la cambrousse profonde, dans le plus beau style démerdez vous avec tout ceci. Ambiguïté qui n'est qu'apparente. Même si je ne doute pas une seule seconde de la sincérité de ceux qui se sont indignés, il n'y a pas que dans les campagnes verdoyantes que se tapi sournoisement l'homophobe.
Lors des manifestations contre la PACS à la tête desquelles on trouvait fréquemment Sœur Confite en Anathèmes, Christine Boutin pour l'état civil, dans ces manifestations aux remugles de bûcher, au parfum de pogrom, on y trouvait beaucoup plus de gens propres sur eux, et sans doute en eux, que de folkloreux à béret échappés de terroir.
Et puisque je suis lancé dans l'explication de texte à l'usage des mal comprenant la " morale " ne voulait rien dire d'autre que sachons aussi faire taire le primitif qui nous susurre dans le creux de l'oreille des réponses à tout si commodes lorsque les choses se compliquent.
Il y avait un peu de tout en trop dans cette chronique. A l'avenir je ferai plus simple, par exemple l'histoire du gentil nain Poupoune dans la forêt magique. Ah oui, mais non, on ne peut pas dire cela ainsi, nain c'est dévalorisant. Alors ce sera l'histoire de Poupoune personne à verticalité contrariée dans la forêt magique, ou mieux tenez, l'histoire de Poupoune nain de petite taille dans la forêt magique, ça devrait contenter toutes les âmes généreuses, ça, nain de petite taille.
Mais je me demande si cela ne risque tout de même pas de choquer ?
Bon j'ai trouvé mieux. Du consensuel en béton.
Recette de la pâte à crêpes
Prenez 250 g de farine , mettez dans un saladier, cassez dessus 4 œufs, incorporez les de façon à obtenir une pâte très épaisse que vous diluerez progressivement avec un quart de litre de lait.
Ajouter un peu d'huile et laissez reposer avant de faire les crêpes.
Voilà, j'espère que cela ne va pas m'attirer les critiques virulentes de ceux qui sont partisans d'ajouter de la bière dans la pâte pour l'alléger ou de ceux qui sont contre l'emploi de l'huile.
Je tiens cependant à préciser que je ne cautionne pas une seule minute le sort qui est fait aux volailles en batterie que l'on oblige à pondre jusqu'à ce que mort s'ensuive. Pas plus que le lobby des gros céréaliers qui s'en mettent pleins les poches en empoisonnant la nature. Et encore bien moins les multinationales productrices d'huiles de table qui se font de l'or avec des cacahuètes achetées une poignées de queues de cerises à de pauvres Africains.
MachiN
http://www.zipiz.com/kronik15.htm
Je sais maintenant ce qu'il a ressenti, le père Machin.
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