On me nomme Engel.
Engel, cela veut dire en langue nordique, Ange…
Mes parents ne savaient pas ce qu’ils faisaient en me donnant ce prénom.
Enfin…
Dans un sens ils n’ont pas trop mal choisi.
Je me plais à me qualifier moi-même d’ange démoniaque.
J’ai vécu une petite enfance heureuse.
Ayant un caractère bien trempé, dès mon plus jeune age,
Je n’en ai fait qu’à ma tête.
Une vraie chipie.
Avec mon apparente douceur, et mes grands yeux verts ouverts sur le monde,
On m’aurait donné le bon dieu sans confession.
J’en usais alors et abusais à outrance.
Chaque bêtise faîte dans le canton portait ma marque.
Mais qui aurai put imaginer que la douce et studieuse
Engel aurait commis ces crimes …
Le coup de l’étalage de l’alchimiste saccagé, des teintures volées, c’était moi.
Le lendemain matin lorsque Humberton s’était réveillée,
Les habitants avaient découvert frappés de stupeur,
Que leurs vaches étaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel !
J’avais Huit Printemps et trouvait la vie triste à mourir.
La journée je jouais le rôle d’une petite fille modèle.
Allant à l’église m’entraîner à ce qui devait venir mon métier : Nonne …
Nonne Pour un petit diable comme moi,
Je trouvais l’anachronisme séduisant.
Je poursuivit donc mes études, ponctuées de farces en tout genre.
J’avais en sainte horreur les chats.
Ca miaule en pleine nuit, ça dort, ça mange, ça se fait câliner…
Leur vie est triste et monotone.
Ma mère déversait tout son amour refoulé sur le sien.
Il dormait même avec elle, alors que moi les rares fois où j’avais voulu le faire,
Elle m’avait renvoyée Illico Presto dans ma mansarde…
Père avait donné un sobriquet à ce matou de malheur.
Ainsi dans l’intimité nous le nommions : BoufChiDor.
Puis un jour la coupe fut pleine.
Une tarte aux framboises refroidissait sur la fenêtre,
Pendant que ma mère étendait la lessive au grand air.
J’avais essayé en vain d’en avoir une part,
Mais elle la réservait pour le dîner.
J’insistais.
Elle me renvoya dans ma chambre pour étudier.
Ce que je fis la mort dans l’âme.
ENGIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE
ENGIE !
Redescends de suite !
Dit maman un peu plus tard avec colère.
J’étais assez étonnée, car récemment j’avais stoppé mes sorties nocturnes,
Et donc calmé mes bêtises.
Que pouvait-elle donc me reprocher ?
Oui Maman chérie ?
Dis-je en sortant mon plus beau sourire.
(Le Numéro 4 : Regardez moi je suis une jeune fille innocente )
Où as-tu mis la tarte ?
Etonnée, je lui répondis que je n’y avais pas touché.
S’en suivit la première dispute.
Elle m’accusa si fort que j’en fut sincèrement blessée.
Je remontais dans ma chambre lorsque j’aperçus BoufChiDor…
Il faisait ses griffes sur mon bâton d’entraînement…
Je m’approchais pour lui mettre une rouste lorsque je remarquais
Sa moustache et son menton sales.
De la framboise…
C’était donc lui qui avait mangé la tarte et semé le doute dans l’esprit de ma mère.
C’était donc lui qui avait terni ma réputation de jeune fille sage qui me servait de couverture...
Je filais donc me retrancher dans mon antre en réfléchissant à l’avenir de ce maudit chat.
Le soir même je le pendais sans sommation.
(à suivre ...)
|