Le Fléau des Plans

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Séréna demanda à tous de se tenir la main alors qu'elle incantait. Rapidement, un cercle de lumière se forma autour d'eux et tout devint noir...
Lorsque la luminosité baissa, ils se retrouvèrent dans l'obscurité la plus complète. Une atmosphère humide régnait alentour. On pouvait sentir des odeurs de pourriture et de mort !

La magicienne sortit une pierre de sa poche qu'elle tint dans sa paume ouverte. Le pierre s'alluma, l'intensité lumineuse augmentant lentement. Tout autour un spectacle de désolation fut révélé. Bientôt il fut impossible de regarder la pierre directement ; on pouvait voir à cinquante mètres autour d'eux.

Des ruines ! Que des tas de pierres éparpillés alentour. Ce devait être des maisons à une époque lointaine. Aucun ciel ou plafond n'était visible de même qu'un arbre ou une paroi.


- Nous voilà sous La Porte de Baldur ! Non loin se trouvent les restes du dieu du meurtre ! annonça Séréna.

Elle ne put réprimer un frisson...
Fröhnir frissonna en voyant ce morne paysage souterrain. L’atmosphère était oppressante, et le vide des lieux lui semblait plus menaçant qu’une tribu entière de gnolls. L’entrée du temple était gardée par deux immenses portes de métal dont l’un des battants était entrouvert. Même la pierre de Séréna ne pouvait percer les ténèbres qui s’étendaient au-delà des portes. L’elfe s’y glissa néanmoins, et grâce à sa vision d’elfe pu peu à peu discerner les détails du temple.

La pièce, immense, était bordée de hauts piliers de granit ouvragés, et le sol dallé semblait dessiner l’emblème de Bhaâl, alternance de pierre grises et de pierres rouges. Au-delà de ce crâne stylisé, un autel semblait attendre un quelconque sacrifice, comme si une célébration morbide avait été soudainement interrompue des années auparavant, suspendant le temps dans une bulle d’horreur.

Par endroits, des os blanchis jonchaient le sol, parfois encore dissimulés par une armure, et de-ci de-là une épée ou les restes d’une robe de mage pouvait se voir sous l’épaisse couche de poussière qui s’était déposée là depuis maintes années.

Fröhnir s’avança prudemment, écartant un casque du pied avec une moue de répugnance dont elle n’était pas coutumière. Il fut un temps où elle côtoyait la mort quotidiennement et où cette dernière ne lui faisait pas d’effet, mais depuis quelque temps, à force de la voir, une lassitude puis un dégoût en étaient nés.


« - Lequel de ces cadavres pourrait-être un avatar de l’ancien Dieu ? » demanda-t-elle en se retournant…

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Mariko continua de suivre Sano jusqu’à un grand bâtiment délabré qui n’avait rien d’un temple. Lorsqu’ils descendirent de cheval, elle agrippa le bras d’un marin qui passait par là et lui demanda ce qu’était cette bâtisse. L’homme haussa les épaules et dit que dans le temps, c’était le siège d’une guilde de voleurs et que tout le quartier appartenait au Trône de Fer, mais que depuis une éternité personne n’avait repris la maison à son compte.

« - Il y a un temple la-dedans ? » murmura-t-elle pour elle-même.

« - Pas dedans, dessous ! » déclara Higesori. « - Je peux percevoir le mal sous ces fondations ! »

Et ils pénétrèrent à la suite du voleur dans le bâtiment à l’abandon, craignant plus ce qui les attendait dans l’ombre que le toit et les poutres en ruines qui menaçaient de leur tomber sur la tête à tout instant…

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Lorsque la boule de cristal commença à scintiller et à illuminer son visage couturé dans la demi-pénombre de son antre, le mage à la solde du clan Baenre ne se senti plus de joie.

« - Te revoilà sur la côte des épées ma petite tueuse… je savais que ton amulette trahirais ton retour, cherches donc ce que tu es venue trouver mon amour, et lorsque tu auras tout ce qu’il te faut, je m’en emparerai en même temps que ta vie ! AH AH AH AH AH AH AH ! »
- Ceux là appartiennent aux séides du dieu ! répondit Séréna en désignant un tas d'ossements et d'équipement rouillé et pourri ! Seulement deux ans que nous sommes passés ici et des siècles semblant s'être écoulés !
Les prêtres officiaient sur le temple et à part quelques boules de feu qui ont explosées dans l'entrée nous n'avons rien touché depuis...
Ils doivent se trouver non loin...
Des pigeons s'envolèrent à leur entrée dans le bâtiment. Une lumière vaporeuse s'étalait dans la pièce principale. Sano s'arrêta au milieu et écouta, du mobilier et des caisses éventrées augmentait l'atmosphère chaotique du lieu. Du fond de la gorge du voleur naquit un rire....un rire qui n'était pas le sien mais d'une voix démente. Il pointa de l'index, le sol au milieu de la pièce. On pu apercevoir une main couleur de jais. Naïma pensa que son corps devait être pratiquement recouvert entièrement à l'heure qu'il était.

- La ! Finit-il par dire. Il enleva la poussière qui s'accumulait sur le sol et on découvrit une trappe, dont le crochet s'imbriquait parfaitement dans le sol. Il tira un coup sec dessus et dans un grincement, des volutes de fumées s'échappèrent de l'intérieur du trou noir. Sans attendre ses amies, Sano sauta littéralement dans la pénombre et atterrit deux mètres plus bas. Le sol craquait sous son poids, avec un examen plus attentif, on pouvait apercevoir des débris de squelettes. Il dégaina sa lame de feu qui éclaira l'endroit d'une douce lueur orangée. Un passage étroit lui faisait face et dans le couloir des yeux brillaient et se déplaçaient furtivement. Naïma agrippa le bras de Sano qui se dégagea sèchement.

Le couloir déboucha sur une vaste salle au plafond indistinct, des écritures sur les piliers témoignaient d'une époque depuis longtemps révolus, l'exaltation du voleur était visible à présent il accéléra le pas pour se trouver devant une porte de métal légèrement entrouverte et se posta à l'entrée. Un groupe de personnes était à l'intérieur. D'une voix rauque il parla.


- Ainsi donc....l'immortelle est revenue....
Fröhnir s'éloigna donc un peu, puis, vingt mètres plus loin tomba sur une armure au métal encore brillant, visiblement épargnée par la poussière et la rouille. De sinistres reflets cuivrés en parcourraient la surface, déformant l'environnement jusqu'à en donner la nausée à celui qui y aurait plongé les yeux trop longtemps. Cette armure était une arme mortelle en elle-même. Toutes les extrémités se terminaient par de vigoureuses pointes acérées destinées autant à protéger le porteur qu'à perpétrer mort et douleur sur le champ de bataille.

Mais cela ne fut vraisemblablement pas suffisant.

Le bras gauche manquait. Il s'était sans doute détaché avec le temps, et l'épaule et l'os dépassait de ce qui restait du bras à quelques centimètres du corps. Fröhnir se baissa, et surmontant sa répugnance ramassa ce qui avait dû être l'avant-bras de l'avatar du Dieu. Elle glissa l'os dans sa besace, et se retourna radieuse vers ses amis.

C'est alors qu'elle le vit.

De loin et dans l'obscurité du temple elle ne le reconnu pas immédiatement. Mais l'homme encapuchonné avait sa taille, son maintient, et... ses armes.

L'elfe s'avança, doucement, hésitante, puis, se mit à courir vers celui qu'elle avait tant aimé.

Les souvenirs défilèrent devant ses yeux alors qu'elle parcourait les derniers mètres qui les séparaient. Le Théâtre, le bateau, Calimport, Château-Suif, la tour du Démon, puis Menzoberanzan...

Et il était là. Elle s'arrêta à un mètre de Sano et tenta de percer les ténèbres de sa capuche. Il n'avait pas esquissé le moindre geste et cela la déconcertait. Il n'avait pas dit un mot et cela l'intriguait. Il n'avait pas sourit et cela l'inquiétait.

Puis elle vit ses deux yeux rouges qu'elle ne connaissait que trop bien, et les paillette d'or qui composaient les siens s'emplirent de larmes...


"- Sano... non... pas toi..."
Séréna activa ses protections d'un geste et se prépara à toutes les éventualités. Ne sachant à quoi s'attendre elle serrait nerveusement son bâton de glace, prête à utiliser sa magie.

A ses côtés, Face de l'Ombre avait dégainé ses deux cimeterres à l'appel de l'inconnu et se détendit un peu lorsque Fröhnir sembla le reconnaître... Mais il dégagea son arbalète de poing au cas ou !


- Qui est cet homme ? demanda-t-il suspicieux.

Quelque chose en lui le rendait nerveux.
En ressentant le malaise de Fröhnir, Delroth compris immédiatement ce qui se passait.

Sano Rong ... ou du moins ...son enveloppe charnelle.
As-tu toi aussi abandonner le lutte contre la haine Sano ?


Il marcha dans la direction où se trouvaient les deux jeunes gens, écrasant au passage les ossements de quelques squelettes poussiéreux.

Serais-tu devenu ce que tu as toujours combattu ?

Sans hésiter, il se plaça entre Fröhnir et Sano ... fixant sur lui ses yeux aveugles. Il ouvrit les paupières, une lueur rouge signe que la malédiction de Lloth faisait son oeuvre brillait, intense, dans ses orbites vides.

Qui es-tu démon ? Laisse ce corps qui ne t'appartient pas et ne nous barre pas la route ... ou subit notre courroux.
Une voix rauque et ténébreuse sortit de la bouche du voleur, il posa ses deux mains sur le rebord de la capuche et la rabaissa

- Tout d'abord laissez moi me présenter pour ceux qui ne me connaissent pas. Je suis une parcelle du démon Saad Ame Uss Ayne, Prince des enfers, Allié de Bhââl.

J'ai pris ma revanche sur cet imprudent qui a voulu communier son corps avec le mien lors de notre premier affrontement pour me détruire. J'étais toujours en lui et j'attendais ce moment avec impatience. Malheuresement, la volonté de cet homme était très forte, il se raccrochait à un espoir, celui de te revoir Frohnir...comme c'est triste qu'il ne puisse te voir en un moment pareil....
Un sourire se dessina sur le visage de Sano. La colère, la peur, la tristesse, la vengeance ont été autant d'éléments jouant en ma faveur et son coeur se noircissait au fur et à mesure de ses actes. C'est un homme brisé Frohnir !!

Il regarda l'elfe dans les yeux ignorant superbement Delroth qui se tenait en face de lui ainsi que les autres compagnons. Puis il changea de discussion.

- Ainsi donc tu voulais te...libérer de la belle malédiction qui plane sur toi et ta famille n'est ce pas ? Ha Ha Ha... Mais....ne te manque t'il pas un ingrédient ? Il sourit

Je crois que c'est ceci ? Il sortit de son surcot un rubis étincelant qui par ses reflets éclaira un faible espace autour de lui. D'un rapide mouvement il le replongea dans son surcot et regarda la scène.

- Je te proposes un marché, jeune elfe...Tu me donnes les ingrédients et je te rend le corps de ton ami à un endroit précis. Tu refuses..il meurt. C'est aussi simple que ca. Et ne croyez pas qu'en me blessant ou en utilisant toute sorte de sorts de pacotilles vous pourrais me faire sortir du corps de cet imbécile. Je tiens sa vie entre mes mains et à la moindre parcelle de sorts offensifs, je détruis l'enveloppe charnelle de ce....chien ainsi que les ingrédients..d'un claquement de doigts.

De ce fait, la malédiction continuera à planer sur ta famille et mon retour ne sera que.....différé...

Alors...ton choix...Mon joli portail ?
Fröhnir se porta à la hauteur de Delroth et commença à parler.

"- Je te connais Démon. Dans ta voix perce le mensonge et la tromperie."

Elle se rapprocha jusqu'à ce que son visage ne soit qu'à quelques centimètres de celui de Sano.

"- Et je connais Sano aussi. Jamais il n'aurait accepté ta proposition. S'il s'est déjà sacrifié en te renvoyant dans les abysses, il refuserait que je mette Faerun en danger juste pour le sauver lui."

Fröhnir n'avait pas été une voleuse pour rien... Alors que son discours et son visage retenait l'attention du Démon, sa main gauche visita le surcot de l'homme qu'elle avait aimé.

"- De plus, si tu nous met en garde sur la fragilité de son corps en affirmant que te blesser ne te fera pas partir, ce n'est pas sans raison. Tu mens, j'en suis convaincue !"

Une voix que Fröhnir ne connaissait pas s'éleva de derrière Sano.

"- Il est possible que nous autres démons ayons une certaine propension à l'exagération..."

Alors une femme à la beauté exotique dépassa le voleur et vint se camper aux côtés de l'elfe et de Delroth. Un large chapeau conique cachait une chevelure noire tressée qui laissait dépasser une paire d'oreille pointue, et le fin visage au petit nez retroussé était rehaussé par deux grands yeux bridés d'un vert émeraude profond et scintillant.

Au premier abord Fröhnir prit la jeune semi-esprit pour une elfe, mais il n'en était rien. Elle maniait un katana dont la lame rougeoyante parlait !


"- Non, ce n'est pas une elfe, mais le mélange entre une humaine de Kara-Tur et un esprit de la rivière."

La lame avait deviné ses pensés, et la semi-esprit la salua d'un bref signe de tête, puis parla :

"- Je me nomme Mariko San. Amie et protectrice de Sano Rong. Démon, tu m'as dupé, mais là s'arrêtera ta course. Rend l'humain et part, ou péri !"

Fröhnir qui avait réussi à récupérer le rubis parfait recula légèrement et dégaina "Rouge-Gorge", prête à toute éventualité. Elle sentait le soutient de ses nouveaux amis derrière elle, et détecta une autre présence derrière le Démon, une femme. "Sacré Sano" songea-t-elle, puis elle sourit, attendant l'horrible moment où il faudrait frapper celui qu'elle aimait toujours. Lesquels de ceux qu'elle aimait allaient tomber ? Survivrait-elle à l'affrontement ou à son issue ?

"- Abandonne Démon, car jamais tu n'auras le Fléau."
La magicienne ne savais que faire... En quelques secondes elle pouvait faire fondre sur le démon plusieurs dizaines de projectiles d'énergie magique pour calmer son ardeur.

Mais il s'agissait là d'un ami de Fröhnir ! Et s'il existait quelque chose que Séréna respectait c'était bien l'Amitié ! Elle serait morte cent fois pour sauver un ami...

Peut-être pouvait-elle immobiliser sa cible ! Mais alors si le démon disait vrai, n'aurait-il pas le champ libre pour faire rendre l'âme au dénommé Sano ?
La jeune Naïma se rapprocha des gens qu'elle avait en face d'elle, elle voyait pour la première fois, celle dont le voleur lui parlait souvent dans le désert d'Anauroch. Un profond sentiment de jalousie s'empara d'elle et elle se plaça entre à côté de Sano en fixant les visages.

- Je m'appelles Naïma et je ne laisserai personne faire du mal à Sano, je le défendrai si besoin est !
Elle encocha une flèche et releva son petit menton d'un signe de défi. Elle semblait si frêle a côté de ces gens, ses petits membres tremblaient sous l'émotion et son regard émeraude se posa sur Frohnir. La voix en Sano retentit de nouveau.

Tu PENSES me connaitre jeune elfe. J'ai choisi le meilleur moment pour prendre possession de son corps, saches qu'un démon ne recule devant aucun sacrifice pour arriver à ses fins, Si cet homme doit mourir, il mourra, mais il ne mourra pas seul, j'emmènerai le plus de gens ici dans les enfers.

D'un geste rapide il se dissipa dans l'ombre, l'action communiée du talent de Sano et du démon fit disparaitre totalement le voleur de la vue des personnes présentes. La poussière sur le sol s'éleva dans les airs, des flux magiques arrivèrent de toute part, tout tourbillonna autour du groupe. Le vent faisait claquer capes et vêtements, couvrant pratiquement le rire démoniaque du prince des enfers.

Des débris d'os sur le sol s'élevèrent des guerriers squelettes, des prêtres, des magiciens, des moines et un portail de flammes se dessina du néant. Un Galbrezu Tanar'ri ! Ses ailes battaient l'air et une puanteur immonde s'imprima dans l'immense salle.


- Voyez ce que ma faible parcelle de vie peut encore faire ! Si vous changez d'avis je vous attend la ou tout à commencé et la ou tout se terminera ! AH AH AH ......

La voix mourut comme il laissa la place libre à ses séides de s'occuper de ce misérable groupe. Dans le mouvement précipité, Sano laissa tomber quelque chose à terre, c'était un pendentif surmonté d'un cristal que l'on pouvait accroché autour du cou...
Séréna réagit presque instantanément.
Avant que le vent n'ai finit de souffler sur le temple, redonnant vie à une vingtaine d'adversaires, elle avait préparé un enchantement.

Elle reconnut les combattants qu'elle avait vaincu deux ans plus tôt avec les Compagnons de l'Amitié et eut un petit rire.
Mais l'apparition du démon la ramena à la réalité !

Face de l'Ombre avait tiré un carreau sur le premier mage qu'il avait vu l'empêchant de lancer ses sorts de protections. Mais un cri de Séréna le dissuada de se porter au devant des guerriers qui reprenaient vie au centre du temple. Suivant son geste, il s'attaqua à un prêtre, relevé juste à côté de la magicienne.

La plupart des ennemis venait du fond du temple, et le démon aussi ! La magicienne n'eut pas besoin de longtemps pour saisir sa chance...
A peine trente seconde après la disparition du voleur elle finit son incantation.

Un voile chatoyant se forma à quelques mètres d'elle et enchâssa le fond du temple dans un cube de force infranchissable, la seconde suivante, l'air s'embrasa à l'intérieur.
Elle répugnait à utiliser cette terrible combinaison de sorts mais la situation l'imposait !
Mais le démon ne craignait pas le feu, elle ne savait. Elle se prépara à changer le cube de flamme en pierre enchâssant pour toujours ses ennemis dans une tombe de granite.

Face de l'Ombre avait déjà réglé le compte du prêtre qui n'avait pas eut le temps de se relever avant de voir sa tête rouler sur le sol. Il se porta aux côtés de la magicienne pour la protéger...

Il restait quatre combattants, deux mages et autant de prêtre dans la partie du temple épargnée par le sort de Séréna.
Fröhnir resta sans bouger lorsque Sano eut disparu. Sa dague de feu tomba sur le sol poussiéreux avec un son mat et ses bras pendirent le long de son corps, inertes. Peu lui importait la bataille qui faisait rage dans son dos. Peu lui importait de mourir maintenant. Ce maudit démon était retourné à la tour de la Liche, près d’Eauforte.

L’elfe s’assit dans la poussière, ses yeux perdus dans l’éclat dansant des flammes qui léchaient « Rouge-Gorge ». C’est alors que la jeune semi-esprit lui posa une main rassurante sur l’épaule.


« - N’abandonnez pas damoiselle, l’espoir peut résider là où nul ne l’attend. Votre ami n’est que temporairement prisonnier de ce monstre. Nous le délivrerons. Venez combattre avec moi, un autre démon attend de goûter à nos lames ! »

« - Je me ferais une joie de faire souffrir un frère ! » Clama Higesori.

Fröhnir leva la tête et regarda le fin visage de Mariko. La sagesse et la compassion brillaient dans ses yeux verts, et cela lui redonna espoir. Elle saisit la main tendue et se releva. D’un regard elle embrassa la scène : Séréna avait déchainé ses pouvoirs sur nombre de revenants, mais quelques-uns s’approchaient maintenant d’eux. Face de l’ombre avait fait merveille, et il semblait que Joshua s’apprêtait aussi à intervenir. Delroth semblait aussi prêt à se battre, et seule l’inconnue à l’arc ne bougeait pas, désorientée par l’horreur de la scène qu’elle venait de vivre.

Le sort de Séréna semblait très puissant, mais le démon profita d’une infime brèche au niveau du sol où se trouvaient des décombres pour écarter le mur du supplicié et le faire tout bonnement disparaître !

Fröhnir regarda sa lame de feu et secoua tristement la tête…


« - Je ne peux rien faire contre ça avec une telle arme ! »

Mariko écarta alors un pan de son kimono et de sous son obi sorti une étrange lame, presque similaire à celle de l’elfe, mais provocant un léger nuage bleu/blanc d’un froid intense.

« - Cette dague me vient d’un temps encore plus lointain qu’Higesori lui-même, mais je n’en ai pas l’utilité, le katana me suffit amplement. Prenez-la et faites-en bon usage. »

Fröhnir saisi la dague, et ainsi armées les deux femmes se jetèrent dans un parfait ensemble sur le trajet du glabrezu…
Séréna ne fut pas surprise par la dissipation du démon. Elle espérait seulement que ce fut un peu moins rapide. Malgré tout elle mis fin à son incantation.
Les morts-vivants prit dans les flammes n'avaient pas tous succombé et ils pouvaient être dangereux ! Ainsi, alors qu'elle prononçait le dernier mot de pouvoir, le feu prit se transforma en roc mettant fin à la menace...

Face de l'Ombre faisait face aux quatre guerriers qui savaient le danger que pouvaient représenter les deux mages...
Ces cimeterres formaient un mur infranchissable. Ne se souciant pas de frapper ses adversaires, le rôdeur se contentait de parer, les empêchant d'approcher. Il était d'autant plus efficace.

Joshua eut un regard admiratif pour le rôdeur alors qu'il finissait ses arabesques et lâchait les énergies destructrices de son sort.
Une éclair de lumière aussi vive qu'un rayon de soleil apparu devant lui filant droit sur les deux mages mort-vivants, ceux-ci n'eurent pas le temps de faire appel à leur magie et s'embrassèrent instantanément. Il titubèrent avant de s'effondrer, rejoignant la poussière du sol...

Mais l'un des prêtres avait fait apparaître un énorme chien devant Joshua. Des morceaux de chair pendouillaient des os blanchit de la bête, deux points rouges brillant dans ses orbites vides. Le monstres se jeta au cou du mage... L'elfe eut juste le temps d'esquiver roulant sur le côté. Il dégainât son épée de mithril qui brillait légèrement d'un éclat azur et frappa. Le molosse esquiva à son tour lâchant un affreux cri d'outre-tombe !
Joshua se boucha les oreilles et se releva, se mettant en garde. Il tâtonna dans son dos pour détacher son Bâton de Tempête. De sa lame, il tenait le monstre en respect.

Non loin, un des guerriers avait tenté de passer les défenses du rôdeur mettant fin à sa morte-vie...
Le Glabrezu stoppa net sa course lorsque deux petites formes se placèrent devant lui. Il tenta d'un revers de s'en débarrasser, mais fut quitte d'une violent douleur alors qu'Higesori mordait sa chair démoniaque.

"- Par les génitoires putrides de Baine, ta chair a aussi mauvais goût que les relents nauséabonds d'un cadavre d'orc éviscéré !" Couina la lame enchantée.

Mariko venait de reculer d'un pas et imitant l'elfe à la peau noir qui se faisait appeler Face de L'ombre, elle opposa au démon un mur étincelant de sa lame, forçant ce dernier à reculer pour ne pas être une nouvelle fois blessé.

Ce fut ce moment que choisi Fröhnir pour sauter entre les ailes membraneuses de la bête et lui planter profondément sa nouvelle dague de glace à la base du cou. Les flammes qui nimbaient le monstre commencèrent à racornir le cuir de sa tunique, et lorsque la douleur lui fit prendre conscience qu'elle risquait d'y laisser la vie, l'elfe tourna désespérément la lame dans la plaie, provoquant un cri strident qui ébranla les fondations même du temple.

Le vol plané sembla durer une éternité, mais la dure réalité du sol de pierre ramena Fröhnir à la vie, juste avant de l'engloutir dans les ténèbres insondables de l'inconscience...

Mariko avait profité de la diversion pour percer les défenses du Glabrezu et enfoncer profondément Higesori à l'endroit où aurait dû se trouver le coeur de la bête. Au fur et à mesure que le katana magique absorbait les forces du démon, ce dernier semblait rapetisser et se tasser sur lui-même, jusqu'à ce qu'immobile, il regarde la semi-esprit retirer vivement la lame rougeoyante de son torse pour le décapiter violemment.

Le monstre disparu dans une explosion de flammes, projetant la jeune vierge de bataille à l'endroit où était tombée Fröhnir.

Les deux jeunes femmes au visage noircit reprirent connaissance au même moment. Alors que leurs yeux se fixaient l'une l'autre, encore éberlués de se voir vivre, ils se fixèrent simultanément sur un objet qui se trouvait entre elles. Fröhnir crut un instant avoir perdu l'un des cristaux du Fléau des Plans, mais ce morceau était enchâssé dans un pendentif et présentait de légères différences par rapport à ceux du Winangoroth.

Mariko prit la parole :


"- Je crois que cela appartenait à Sano... Un souvenir de vous il me semble." Se faisant, elle jeta un oeil à Naïma qui n'avait pas esquissé un geste depuis leur arrivée.

"- Si Sano pensait encore à moi, alors il y a un espoir pour le sauver..." Dit Fröhnir dans un souffle.

La guerrière et la voleuse reportèrent alors leur attention sur la fin du combat, le corps et l'âme endoloris par l'épreuve qu'elles venaient de vivre...
- Ne t'en fait pas pour moi ! cria la magicienne alors qu'un guerrier avait passé la garde de Face de l'Ombre et s'approchait d'elle, mettant le rôdeur dans une situation délicate.

Obéissant, l'Ombre se retourna vers les deux autres combattants et évita de justesse un estoc vicieux. Mais il perdait un temps précieux, les prêtres ayant le champ libre pour lancer leurs sorts !
Abandonnant a position défensive alors que Fröhnir passait non loin pour s'écraser lourdement au sol, le rôdeur plongea une lame dans les pieds de son adversaire, l'autre restée au niveau du torse pour parer l'attaque du deuxième. Le premiter évita le coup bas. Le drow fit pivoter le cimeterre d'un mouvement rapide du poignet libérant sa lame et la remonta, tranchant plusieurs os dans sa course. Il pivota au moment ou l'autre combattant frappait et para de nouveau l'attaque avec son cimeterre puis envoya un terrible coup de pied dans le ventre du mort-vivant qui vola plusieurs mètres en arrière. Il se laissa tomber à genoux et croisa ses lames alors que son l'autre combattant abattait son épée à deux mains de toutes ses forces. Mais au lieu de chercher à repousser l'attaque il se jeta la tête la première, l'arme ripant sur les lames du rôdeur encore entrecroisées au dessus de sa lui. Face de l'Ombre heurta le mort-vivant au ventre et lui fit lâcher son épée. Alors les cimeterres se décroisèrent et brisèrent ensemble les os du mort-vivant qui s'effondra coupé en deux !
Celui qui était tombé voulu profiter de la position précaire du rôdeur pour frapper à son tour. Mais celui-ci fit une roulade sur le côté et se ramassa sur lui-même, un cimeterre de chaque côté du corps.
Quand le guerrier tenta une nouvelle attaque les muscles de l'Ombre se détendirent et ses lames fendirent l'air. La lame de son adversaires tomba avec sa main squelettique d'un côté, on crâne de l'autre...

De son côté la magicienne fit quelques gestes rapides et une pluie de boules d'énergie fondit sur les deux prêtres. Les deux mort-vivants touchèrent terre avant que le vingt-quatrième ne les atteigne. Joshua fut ravit de voir disparaître le chien infernal et en profita pour finir de détacher son bâton. Il se retourna vivement et le pointa sur le dernier guerrier
qui s'acharnait sur un globe de force invisible qui protégeait Séréna. Un éclair le frappa de plein fouet, projetant sa carcasse morte sur le mur du temple où il explosa.

Face de l'Ombre remi ses lames au fourreau et se porta au secours des jeunes femmes tombées au sol. Il fut vite rejoint par Joshua qui invoquait déjà l'infinie bonté de Corellon pour signer leurs blessures.

Séréna préféra garder ses protections activées alors que l'air reprenait ses droits au fond du temple... Mais les morts-vivants tombèrent tous au sol, leurs os rejoignant de nouveau le sol poussiéreux.
La téléportation lui avait prit presque tout son pouvoir, et il enrageait
- QUE LES NEUF ENFERS LES BRULENT A JAMAIS !!! RAAAAAAH Mais....mais...ce n'est pas grave, cette petite peste à volé l'artefact a ce voleur, il...il a...il a délibérément détourné mon attention combiné au charme de cette elfe ! Il savait qu'elle glissait sa main dans son surcot...pour prendre le rubis...

- Hé hé hé...Tu ne gagneras pas démon, Frohnir va revenir et...

Une violente secousse mentale ébranla fortement l'esprit du voleur qui se tut aussitôt comme groggy, l'emprise que le démon avait sur lui était puissante, très puissante et c'est un Sano agonisant qui sommeillait dans son corps. Le démon fou de rage arpenta ce qui restait de la tour près d'Eauforte, les couloirs délabré, la pièce ou la liche officiait ses rituels. Un sourire torve se dessina sur le visage du voleur, ce devait être la qu'"il" devait se trouver.

Le combat dans les sous sols du temple de baldur avait fortement amoindri les pouvoirs du démon. Les coups qu'il avait reçu avec la lame céleste avait détruit son enveloppe charnelle, il comptait sur les artefacts pour retrouver sa puissance, mais maintenant...qu'importe, il n'était pas sans ressources. S'il n'avait plus de ressources magiques pour se défendre, il y avait bien quelqu'un qui pouvait faire ce travail à sa place. il farfouilla dans les décombres et écarta un coin du mur qui contenait diverses choses sans intérêt. Une cache invisible à l'oeil nu, une brique qui se déboîtait pour laisser apparaître un grimoire. Le grimoire de la liche. Le peu de pouvoir qu'il lui restait résidait la dedans, il allait ressusciter la liche. Elle, aurait assez de pouvoirs pour combattre le groupe qui devait actuellement se dirigeait ici.

Il posa le grimoire sur une table branlante et remit un mèche rebelle derrière son oreille, de la sueur perlait sur son front, Il devait non seulement se concentrait à ne pas perdre prise sur le voleur mais en plus se concentrer sur les écrits du grimoire et plus tard...se concentrer sur l'emprise de la liche...Il devait réussir, il allait réussir.

Il descendit les escaliers et se retrouva dans une sorte de mausolée, des alcôves creusées dans les murs recelait des squelettes. l'endroit ou le dernier combat de la liche contre le démon devait se trouvait quelque part par la. Un cri de triomphe résonna dans la gorge du voleur. Il ne restait rien mais un simple fragment était nécessaire pour le rituel, même un grain de poussière souillé par le sang de la liche. Il ramassa dans un récipient de la poussière et prit un squelette d'une alcôve.

De retour dans la pièce, il posa ses affaires et regarda d'un oeil avide le grimoire, l'effort qu'il fournissait pour contrôler le voleur provoquait des spasmes, des tremblements, était ce la souffrance de Sano ou les coups mentaux que le démon lui donnait ?

Les pouvoirs qui lui restait se déchainait sur les ingrédients qu'il venait de remonter. Le démon versa la poussière sur le squelette, la voix monta de quelques octaves et descendait dans des tons très bas pour ne devenir qu'un murmure. Le squelette se cambra et sa bouche s'ouvrit. Son corps se recouvrit petit à petit de chair décharnée, le rituel était un succès !


- Que me veux tu ? Démon ?
- Silence !! J'ordonnes et tu exécutes ! Je t'ai redonné la vie pour que tu saches des intrus qui vont arriver d'une minute à l'autre
- Et crois tu que je vais t'obéir ?
- Tu le dois ! Car j'ai le grimoire avec moi ! D'un seul mot je peux te faire retourner la ou tu souffres éternellement !

Les orbites oculaire vides de la liche se posèrent sur le grimoire que tenait le voleur, s'il elle avait eu une bouche elle aurait sourit. Que pensait la liche ? C'est un démon se battant sur plusieurs front qui attendait le groupe d'aventuriers




****************************************************

Naïma regarde Frohnir, c'est vrai qu'elle était belle, elle était très belle même, trop peut-être. Au fond d'elle même elle comprenait pourquoi Sano ne la regardait jamais, Naïma comprit aussitôt qu'elle n'avait aucune chance avec Sano de toute façon, et puis ils étaient comme chien et chat. Elle s'approcha de Frohnir et s'accroupit en face d'elle, ses genoux sous son menton posa son arc à côté et sourit à l'elfe chaleureusement.

- Mademoiselle...Je vais vous aider à retrouver Sano. Il vous aimes beaucoup vous savez...
Tout en regardant la magicienne posant les bandages, elle lui parla tout ce que Sano lui avait dit à son sujet à Kara-tur et dans le désert d'Anauroch.
Fröhnir fut émue par les paroles de Naïma. Elle décelait dans sa voix de l’amour pour Sano, et du chagrin aussi. Lorsque Joshua eut finit d’incanter et que ses brûlures ainsi que les contusions de Mariko furent soignées, l’elfe regarda Séréna et lui dit :

« - Avez-vous le pouvoir de nous téléporter à Eauforte ? De là nous pourrons louer des chevaux et gagner la tour démoniaque en quelques heures à peine. Maintenant que nous avons tous les ingrédients nécessaires, à part le sacrifice d’un être vivant bien sur, je serais bien partie à la recherche de ce temple dans le désert, mais la donne a changé il me semble. Il nous faut sauver Sano à tout prix ! »

Mariko vint joindre sa voix à celle de Fröhnir.

« - Oui, j’ai promis de veiller sur Sano san, après les sacrifices qu’il a enduré pour nous sauver tous, nous lui devons bien ça en retour ! »
- Je le peux avec le concours de Joshua ! Mais ce démon doit nous avoir préparé une petite réception, et ce combat a trop puisé dans mes ressources. Si nous pouvons prendre une heure pour une petite sieste ? Joshua, Corellon m'accordera bien cela...

[hrp] Pour ceux que cela intéresse :
téléportation, niv 5, 22pm
Peau de Pierre, niv 4, 15pm
Globe d'Invulnérabilité, niv 6, 30pm
Mur du Supplicié (incantation rapide), niv 5 + 4, 60pm
Méthamorphose Elémentaire * 2, niv 5, 22pm * 2
Triple Echo (incantation rapide), niv 5 + 4, 60pm
Eclat de Lune (quintessence des sorts), niv 4 + 3, 40pm

pm = Point de Magie. Un moyen très pratique de gérer les pouvoirs des lanceurs de sorts.
Séréna possède 603 points de magie
après le combat : 332...[/hrp]
Nando Seyflin avait lui aussi assisté à la scène par le truchement de sa boule de cristal. Son sang bouillait dans ses veines et sa rage n’avait jamais été aussi forte.

« - Naaannnnn ! Ce n’est pas possible ! Comment ce démon a-t-il pu s’emparer du voleur ? Comment peut-il espérer me voler et ma vengeance et l’artefact ? »

L’éclair magique qu’il projeta à travers la fenêtre foudroya un couple de pigeons qui roucoulait tendrement sur son rebord, laissant deux carcasses rôties et fumantes seules parmi les débris de verre, scintillant tapis de diamant reflétant le carnage sur un millier de facettes…

« - D’abord les assassins de Lloth, puis cette téléportation dans un royaume inconnu, et maintenant l’apparition du démon ! Pourquoi les Dieux mettent-ils tous ces obstacles sur mon chemin ? »

De par ses recherches, le mage connaissait l’emplacement de la tour de l’ancienne Liche Néfir Herr’Oben, il s’y téléporta donc pendant que le propriétaire de l’auberge dans laquelle il séjournait tambourinait désespérément à sa porte…
Joshua se rendit vite compte de l'accord de son dieu et alors que Séréna prenait place sur sa paillasse et s'entourait d'une bulle de bien-être, son ami lança le sort.
La magicienne ferma les yeux et plongea dans un sommeil réparateur.
Elle se réveillerait une heure plus tard aussi fraîche qu'après une bonne nuit de sommeil dans le meilleur des lits !
Nando Seyflin observa longuement la tour. Les décombres sur les côtés indiquaient qu’elle avait déjà été détruite par le passé, mais le mage savait que Saâd Ame Uss Ayne l’avait en partie faite reconstruire lorsqu’il envisageait de se servir du Winangoroth. Les différences de construction étaient flagrantes. Les premiers étages étaient de couleur clairs, vraisemblablement montés en granit, tandis que les trois derniers étages étaient noirs comme la nuit. « Sans doute un procédé démoniaque pour donner quelque nouvelle propriété à la pierre » songea le sorcier.

La nature n’avait pas encore repris ses droits sur ce qui restait du champ de bataille qui avait vu s’opposer un an plus tôt, une grande armée d’orques à une poignée de braves venus faire diversion, dans l’espoir de permettre à quelques fous d’empêcher le démon d’ouvrir son portail. Pourtant, au milieu des ossements qui jonchaient encore ce que l’on pouvait nommer une prairie, ou une vaste clairière aux abords de la haute forêt, commençaient à pousser de frêles petits arbustes entourés de ronces et autres mauvaises herbes.

Le mage aperçut loin au-dessus de lui une ouverture et commença à incanter pour s’y envoler. Lorsqu’il eut atteint le rebord de la fenêtre, il y glissa un œil, puis, ne décelant aucune présence, ni physique ni magique, il entra.

Pas de trace du démon. Seul un vieux squelette à la chair putréfiée trônait sur un fauteuil de pierre non loin de lui, fixant pour l’éternité le néant poussiéreux du plancher.

Un calme absolu régnait dans la tour. Peut-être le voleur était-il aux aguets ?

Nando fit quelques pas en direction de la porte qui devait donner sur les escaliers, lorsqu’un craquement sinistre se fit entendre derrière lui.

Il se retourna, un sort sur le bout des lèvres ;

Néfir Herr’Oben se dressait devant lui, une masse d’arme brandie au-dessus de sa tête. Le squelette avait quitté son fauteuil…


« - Que ?! »

Ce furent les dernières paroles du sorcier Nando Seyflin. La simple masse d’arme d’un squelette avait réussi là où maints tueurs, dont Fröhnir, avaient échoué.

Le bruit mat et spongieux que fit l’arme en s’écrasant sur son crâne alluma une étrange lueur dans les orbites vides de la liche.


« - Au suivant… hin hin hin hin hin !!! »
Comme prévu Séréna se réveilla une heure plus tard. Elle eut un sourire pour Joshua qui étudiait son livre de sort à côté d'elle.

- Nous pouvons y aller ! lui dit-elle alors qu'elle se relevait.

Utiliser toute cette énergie en si peut de temps l'avait épuisé mais rien n'en transparaissait plus !
Elle se sentait prête à tout pour aider ses nouveaux amis.
Joshua et elle se prirent par la main et demandèrent aux autres de faire de même. Ils combinèrent ensuite leur sort pour téléporter tout le monde sur les collines environnant EauForte.

Aussitôt arrivés, un souffle frais les assaillit, chassant l'odeur de mort qui s'était accrochée à leurs habits...


- Fröhnir ? Quel genre d'ennuis ce démon peut-il nous avoir concocté ? demanda la magicienne pour s'y préparer au mieux.
Fröhnir hésita :

« - A chacune de nos rencontres, je ne l’ai jamais vu se servir de la magie, et puis vous savez, ce fut relativement bref, quelques minutes tout au plus à chaque fois… non Séréna, vous m’en voyez désolée, mais j’ignore ce que ce maudit démon peut bien nous préparer comme accueil… »

Le petit groupe se hâta de descendre les collines pour louer des chevaux à un relais situé en contrebas sur la route d’Eauprofonde, puis, menant les bêtes avec toute la célérité possible, Fröhnir guida ses compagnons à travers bois en direction de la tour où tout avait commencé…
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