Contes et Récits d'un Ranger

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Adrénaline

Adrénaline

Vous l'entendez, lentement il se rapproche,
Gardé de ses disciples, tout aussi féroces,
Vous attendez, votre coeur semblant exploser,
Vous ne pouvez rien faire, vous n'êtes qu'un guerrier...

Pourquoi êtes-vous là, pour un combat sans espoir,
Pour combattre des êtres tout droit sortis d'un cauchemar,
Vous ne savez plus, pas même qui vous êtes,
Le sang bat aux tempes, la peur obscurcit la tête...

Une cause perdue, une couronne abandonnée ?
Peut-être même un royaume ou un trésor dérobé,
Qu'importe, il est trop tard pour songer à fuir,
L'ultime recours est d'espérer rapidement en finir...

Ca y est, il est la, ombre parmi les ombres,
Géant parmi les géants, tout en encapuchonné de noir,
Il s'avance, court, flotte telle une ombre,
Et plonge les coeurs au sein même du désespoir...

Le général lève son épée, et l'abaisse d'un large mouvement,
Le combat est lancé, plus rien ne compte maintenant,
Comme les autres, vous courez sur l'ennemi en hurlant,
Défiant la mort, la narguant, la bravant impunément...

Les lames mordent a toge sombre, semblant couper de l'air,
Les boules de feu traversent la grande ombre en colère,
Les sombres mains s'élèvent, faisant jaillir l'obscurité,
Mais vous ne sentez même pas leur morsure, l'esprit trop embrumé...

Les hurlements de terreurs retentissent sur la vallée,
A cote de vous un guerrier s'enfuit, épouvanté,
Desespérement, vous luttez pour ne pas fuir le combat,
Si la raison vous échappe, c'est la Mort qui viendra...

Mais l'ennemi, lui aussi se met peu à peu à faiblir,
Ses bras s'élèvent moins haut, son obscurité à cessé de s'épaissir,
Alors les chants des bardes redoublent, pour redonner du courage,
Les prières des prêtres emplissent de nouveau les coeurs de l'entourage...

L'ennemi vacille, tangue, titube et s'écroule,
Le fracas est assourdissant, et l'armée recule,
Contemplant le corps sombre, les morts et les blessés,
Ne réalisant pas encore, la fin du combat acharné...

Ils repartiront avec encore un peu plus de vieillesse dans les yeux,
Le dos voûté de fatigue ou de douleur, peut-être un peu des deux,
La Grande Ombre n'est plus, le soleil brillera de nouveau ici,
Le bruit de la bataille est retombé et la vie a enfin repris...
Teir'Dal

Teir'Dal

Esprit de la Guerre, Guerrier de la Peur,
Magie obscure et sombre, Nécromancien de Malheur,
Le Seigneur de la Haine, le Dieu de la Destruction,
Demandent sang, sacrifice, offrandes et vénération...

Armée d'une épée noire, d'un sceptre ou d'un bâton,
Tous fuiront en horde devant notre abomination,
Mais la fuite est vaine, seul importe le combat,
Seul le silence restera, lorsque passeront nos soldats,

Et lorsque ne restera plus que ruine et chaos,
Nous construirons alors, sur les décombres et les os,
Des Temples des arcanes, où brûleront mille flammes,
Et où régnera la mort des coeurs et des âmes...

Alors tous vénéreront la nuit et ses armées,
Tous adoreront la violence et sa pureté,
Les Elfes Noirs gouverneront monts et vallées,
Et le règne d'Innoruuk brûlera à jamais...
Le Temple Ssra

Il tremblait... Ho il ne tremblait pas de froid, bien au contraire il suait et transpirait sous son épaisse cotte de maille. Non, il tremblait de peur et de crainte.
Dorénavant il ne se fierai plus aux apparences... Qui auraient pu penser qu'un minuscule temple, ressemblant à une ridicule pyramide, cacherait en fait un immense dédale de couloirs et de salles enfouies dans les plus basses profondeurs de la terre ?
L'Esprit de Tunare était absent de ces lieux. Pas un arbre ne poussait ici. Pas la moindre pousse d'herbe. Pas même un animal sauvage dont la présence aurait pu soulager le Ranger. Il n'y avait ici que de la pierre et du marbre, que d'épais murs ornés de fresques étranges et incompréhensibles, que de vaste salles dont on ne pouvait distinguer le plafond et gardées par des êtres sanguinaires et cruels...
Sanguinaires ? Cruels ? non, ils ne faisaient que se défendre en fait, contre un envahisseur imprudent.
Et ce silence, irréel et à la fois si inquiétant. Pas un bruit ne se faisait entendre hormis le cliquettement des armures et des armes des guerriers. Seul parfois un cri déchirant perçait ce silence, un cri d'agonie d'un aventurier qui s'est risqué dans un lieu trop dangereux pour lui...

Depuis combien de temps étaient-ils là ? Des jours ? En passant une main sur son menton le Ranger se rendit compte que sa barbe n'avait pas assez pousser pour que des jours se soient passés. Seulement des heures mais qui avaient parues interminables malgré les combats perpétuels. Il avait l'impression de se battre depuis des jours contre ces serpents et à chaque fois qu'il pensait s'écrouler pour ne plus pouvoir se relever un bouffée d’énergie revenait et il repartait à l'attaque pour débarrasser une nouvelle salle de la présence des reptiles. Au bout d'une dizaine de salles il avait cessé de compter le nombre de gardes qu'ils avaient tuer et s'était focalisé sur le nombre de salles vidées. Mais au bout d'une vingtaine de salles il avait tout bonnement cessé de compter, trop épuisé pour pouvoir seulement réfléchir.
Ses bras étaient engourdis d'avoir trop frappé à l'épée et ses doigts étaient meurtris par le frottement de la corde de son arc. A chaque flèche qu'il décochait il serrait les dents un peu plus fort pour oublier la douleur.

Enfin ils s'étaient arrêtés dans une vaste salle, non sans l'avoir vidé au préalable mais ils n'étaient plus à une salle en plus... Les guerriers s'étaient adossés à un mur et soufflaient pour récupérer des forces. Les soigneurs et les adeptes des arcanes, plus fiers, s'étaient mis à l'écart et méditaient en somnolant assis en tailleurs. Ca et là certains avaient sortis de quoi manger un peu pour récupérer des forces.

Un guerrier, portant à ses lèvres une gourde emplie de bière, retint au dernier moment son geste en voyant la mine sévère du Roi, un grand Magicien, qui le regardait non loin de là. De rage le guerrier reboucha sa gourde et sortit une flasque d'eau qu'il vida d'un trait.

Le Ranger, distrait, contemplait une flèche qu'il avait sorti de son carquois, d'un air hagard et sans vie... Le fait de caresser l'empennage de la flèche lui permettait d'oublier un peu ses peurs et ses craintes.
Pourtant ils approchaient enfin de l'Empereur des serpents, qui s'était barricadé dans la chambre impériale avec ses fidèles généraux.

Le groupe d'aventuriers se rassembla sous l'ordre bref du Roi et se mirent en rang en attendant les instruction. Seuls les assassins s'éclipsèrent pour aller reconnaître le terrain avant l'affrontement. Pendant que le Roi expliquait le déroulement du combat, les enchanteurs circulèrent dans les rangs des guerriers. L'un deux s'approcha du Ranger.
"Donnes moi tes armes, elles seraient inutiles contre l'Empereur, tu devras utiliser cette arme enchantée", lui dit-il en lui tendant une lourde épée à deux mains.
Le Ranger eut un léger pincement au coeur en lui donnant ses deux épées qui ne le quittaient jamais.
"Ton arc aussi", lui dit l'enchanteur avec un signe de tête par dessus l'épaule du ranger.
Dépité, le ranger lui tendit l'arc, non sans le caresser une dernière fois.
Il se sentait horriblement nu maintenant, avec pour seule défense une horrible arme trop lourde pour lui. Ses tremblement reprirent de plus belle.

Quelques minutes plus tard les assassins revinrent et après avoir annonçait la situation au Roi celui-ci se mit en marche suivit de ses troupes.
Heureusement que le cliquetis des armures cachait le claquement de ses dents sinon ses compagnons auraient pu se moquer de lui. Quoiqu'il ne devait pas être le seul à avoir peur car mêmes les plus anciens, qui ont l'habitude d'être toujours gai à l'approche du combat, avaient l'air anxieux.

Il arrivèrent bientôt dans un petit hall, contrastant étonnement avec la multitude d'immenses salles qu'ils venaient de parcourir. Face à aux se dressaient les généraux de l'empereur qui, fier et hautain, se trouvait à quelques mètres derrière eux sur son sombre trône. Au centre de la pièce se trouvait le chef des gardes, un immense golem fait de boue et de pierres, haut comme trois hommes et qui semblait pouvoir tuer un cheval d'un revers de la main.

Les guerriers se ruèrent sur les serpents dans un cri assourdissant.
Le combat fut hélas très bref. Le Ranger, emporté par l'assaut, se trouva bientôt face à l'Empereur, serrant désespéramment son épée entre ses poings. Le reptile lui colla une série de coups que le Ranger tenta vainement de parer. Mais les griffes acérés du lézard eurent raison de lui et il finit par sombrer dans le néant, tombant, tombant, tombant à ne plus en finir, tandis qu'autour de lui les serpents achevaient les derniers survivants des guerriers du Roi.
oula ! cela faisait longtemps que je n'étais point venu... et quelle joie de trouver de nouveaux récits à lire !...
j'espère que ta motivation sera de nouveau présente dans ton coeur et te forcera à continuer ta prose que j'apprécie toujours autant
à bientôt, ici ou ailleurs, mais toujours fidèle lecteur !
__________________
http://lumierenocturne.free.fr/Graphx/Portraits/Wizoom.jpg
Le Wizoom
le seul a mourir avec autant de classe
et de panache...
j'ai du mal à trouver le temps en ce moment, et je vieillis, j'ai de plus en plus de mal à m'extasier devant un palais, le plan d'un Dieu ou simplement une cité lointaine... Je commence à avoir beaucoup vu et il est de plus en plus difficile de me surprendre, au point de reprendre ma plume et de coucher quelques mots sur ce que je viens de voir...
je te comprends... et ce n'est pas facile de trouver des mots pour te redonner la passion nécessaire pour faire revivre tes émotions d'antan... mais finalement, tu gagnes en maturité aussi, la fougue de la jeunesse est remplacée par la profondeur de ceux qui ont beaucoup vécu et leur sagesse aussi...
bref je compte sur toi comme de nombreux lecteur.. et j'espère !
idée
je me suis demandé ce matin si tu ne devrait pas ecrire un bouquin relatant tout tes aventures...

Si tu aime tant ecrire et si tout les RP joueur aime tes récits tu pourrait leur faire ce jolie livre...

Les récits de Baeandor le ranger.

En tout cas moi j achete
Le Bastion de la Tempête
Le Bastion de la Tempête

Le ranger traversait les vastes plaines des Karana d'un pas rapide, l'oeil et l'oreille en alerte...

Il s'arrêta un instant et contempla les environs... Voilà bien longtemps qu'il n'était passé par là. Jadis il connaissait ces vertes contrées comme nul autre, chaque colline d'herbe n'avait aucun secret pour lui.
Il se souvenait encore de ses virées en solitaire, prenant l'aspect du loup pour ne faire plus qu'un avec la Nature, parcourant des centaines de lieues sans s'arrêter, l'herbe grasse et verte lui chatouillant la douce fourrure ventrale au rythme de la course sans fin.

Mais ce temps était loin maintenant, il n'était plus venu dans ces terres depuis des décennies.

Les loups qu'il connaissait autrefois étaient tous morts depuis fort longtemps et leur louveteaux ne se souvenaient plus de lui.
Les plaines des Karana lui étaient étrangères et il n'était qu'un étranger de plus en leur sein. Même l'herbe était différente. Autrefois d'un vert pur, gorgée d'eau et si grande qu'on pouvait se dissimuler dedans lorsqu'on désirait approcher le gibier sans se faire voir, l'herbe n'était maintenant que de la paille sèche, jaunie par un soleil de plomb.
Voilà fort longtemps que la pluie n'était point tombée en ces terres et la vie mourait peu à peu...

Mais que faisait Karana ? N'était-il pas le Dieu de la tempête et de la pluie ? ne pouvait-il donc pas protéger son royaume du soleil ? Tunare tentait en vein de faire survivre la nature en faisant naître de jeunes pousses d'arbres mais celles-ci se faisaient calciner en quelques jours... Les paisibles herbivores avaient fuit depuis longtemps ces terres arides, certains étant allé trouver la mort prés de Halas et de ses terres gelées par le froid, tandis que d'autres avaient migré vers l'Est, vers les Commonlands où il restait encore de la verdure. Les carnivores, faut de proies, s'étaient alors tourner vers les villes des hommes et les contrées de Qeynos étaient devenues dangereuses. Seul Surefall Glade avait réussi à conserver son petit paradis, protégé par la bienveillance de Tunare et de ses bénédictions.

Le Roi avait raison, il fallait faire quelque chose, il fallait aller voir Karana. C'était la raison de la présence du ranger en ces plaines : contempler les dégâts pour juger de la gravité du problème, après tout on ne dérange pas tous les jours un Dieu pour lui dire qu'il fait mal son travail... Mais les faits étaient là, il fallait quérir Karana pour qu'il rétablisse la situation.

Le ranger reprit sa route mais accéléra l'allure,il ne fallait pas qu'il rate le départ de l'armée.

Lorsqu'il arriva dans le Plan de la Tranquillité, quelques jours plus tard, toute l'armée était là, prête au départ. Il était le dernier des éclaireurs à être rentré. Sans prendre le temps de déposer ses affaires il se dirigea vers la vaste tente du Roi. L'entrée de la tente était flanquée de deux jeunes gardes en armures rutilantes. "Hum, songea le Ranger, encore de nouvelles recrues, nous commençons à être fort nombreux..."

Dans la tente, le Roi et ses conseillers étaient penchés sur plusieurs cartes du plan de Karana. En apercevant le ranger, le Roi releva la tête :
"Ah, Baeandor, nous n'attendions que vous... Alors, pas de changements au sein des Karana ?
Le ranger fit un bref salut et répondit :
- Hélas non Sire, une vaste savane, voilà tout ce qui occupe les Karanas de nos jours...
- La situation est encore plus grave que cela, les Karanas ne sont pas les seules touchées, il n'y a plus que de la paille sèche en guise d'herbe de Qeynos à Freeport et Faydwer commence à être touché également par ces épidémie, malgré les soins de ta déesse.
- J'ai reçu une missive il y a trois jours de la Dame des Archers, me disant qu'il fallait que je rentre au plus vite car l'armée devait bouger en entier pour voir Karana. Je ne comprend pas, pourquoi n'envoyons-nous pas simplement un messager, Karana n'est pas notre ennemi et le laisser venir à lui, n'est-ce pas ?
Un conseiller prit la parole :
- Apparemment Karana a changé, il est devenu hostile et a fortifié son bastion. Ses gardes attaquent quiconque ose franchir ses portes, nous n'avons pas d'autre choix que de nous dégager un chemin jusqu'à lui à l'aide de nos armes.
Le Roi ajouta, un regard triste sur le visage :
- Il est douloureux de devoir affronter les gardes d'un Dieu mais nous n'avons pas le choix.
- Quand partons-nous dans ce cas ? demanda le ranger.
- En fin d'après-midi, lorsque le soleil sera moins agressif... Vas te changer et te reposer, tu en auras besoin..."
Le ranger salua le Roi et ses conseillers et sortit de la tente pour se diriger vers le quartier général des rangers.

La tente des rangers, fidèle à la coutume avait été dressée un peu à l'écart du campement... Les rangers étaient des solitaires et ne parvenaient jamais vraiment à se fondre dans la masse de l'armée. Quand il entra dans la tente, la Dame des Archers l'accueillit :
"Baeandor ! Comment fut ton voyage ? Moins démoralisant que le notre j'espère...
- Hélas non, les seules plantes qui parviennent à survivre actuellement dans les Karanas sont les algues, et je n'en suis pas sûr, je ne suis pas allé vérifier... Le Roi m'a dit que Faydwer commençait à être touché lui aussi ?
- J'en ai bien peur. Je suis parti voir les Haut-Elfes de Felwithe pendant que Siclayn allait voir les Elfes des Bois de Kelethin. A Felwith il n'y a déjà plus d'herbe, quant à Kelethin il n'y en a plus dès qu'on s'écarte de plus de cinq lieues de la cité. Rictell est allé jusqu'à Ak'Anon et la situation est la même. Narvalo est rentré hier de son voyage de Kunark, apparemment ce continent n'est pas encore touché...
- Où est Siclayn, a-t-il tenté de communiquer avec karana ?
- Je ne lui ai pas demandé mais il parait bien sombre ces jours-ci... Il doit être dehors, en train de tailler des flèches, tu devrais aller lui parler..."

Le ranger, après avoir déposé son arc, ses deux épées courtes et son sac, ressortit de la tente et aperçut Siclayn, assis sur une large pierre à quelques mètres de là. Sans lever les yeux de l'encoche qu'il était en train de tailler, il dit doucement :
"Alors Seigneur Baeandor, les Karanas sont toujours jaunies par le soleil ? Melva t'a mis au courant de la situation à Faydwer ?
- Les Karanas sont toujours desséchées et Melva m'a mis au courant. As-tu tenté de communiquer avec Karana dernièrement ?"
Le ranger releva alors les yeux de sa tâche. Il semblait avoir pris des années depuis leur dernière rencontre, qui ne datait pourtant que de quelques semaines auparavant. Son regard était vide et triste, résigné.
"Il ne me répond plus. Je crois qu'Il ne m'écoute même plus. Je suis entré dans son bastion pour comprendre mais ses gardes ne m'ont pas laissé passer et m'ont laissé pour mort à l'entrée... J'ai l'impression de n'être plus qu'une écorce vide sans Sa présence Bae... Auparavant il me répondait dès que j'avais besoin de lui, maintenant j'ai presque du mal à lancer mes sorts. Je suis de plus en plus épuisé à chaque fois que je fais appel à la magie. J'ai peur qu'Il ne Lui soit arrivé quelque chose, je ne serai rassuré que lorsque nous serons en Sa présence.
- J'espère que nous parviendrons à le ramener à la raison avant que la nature soit complètement morte. Je vais me reposer quelques heures avant que le départ ne soit donné. Tu devrais te reposer aussi Siclayn, tu parais fatigué..."

Le vieux ranger poussa un soupir et se replongea dans son travail, tandis que le plus jeune retournait vers la tente...

Un léger chatouillement réveilla le ranger. Deux fourmis qui faisaient la course sur son bras. L'esprit encore embrumé il se leva. Un léger vertige l'obligea à s'appuyer contre l'arbre qui l'avait protégé durant son sommeil. L'armée se préparait, il était temps de partir. Nul besoin de lever le camp, des gardes resteront là le temps que l'armée revienne. Le bastion de Karana n'était pas loin et même si ses gardes étaient des colosses aux puissants pouvoirs, ils devraient être de retour au petit matin...

La large porte était à la fois imposante et terrifiante. La plupart d'entre eux étaient déjà entré dans ce bastion mais jamais en sachant qu'ils pourraient y trouver la mort, ce qui était le cas cette fois-ci. Les deux titans de l'esprit de la terre qui gardaient l'entrée étaient morts sous le premier assaut, sans infliger de trop lourds dégâts au sein de l'armée, ce qui avait rassuré les coeurs les plus apeurés... Le Roi leva son bâton et la troupe s'ébranla, le suivant dans la forteresse.
La peur au ventre, le ranger suivit les autres, en arrière garde.
Un silence les pénétra soudain, un silence angoissant, faisant croire à un lieu maudit ou abandonné... Seul le cliquetis des armes et des armures et le claquement des sabots se faisaient entendre. On sentait parfois un léger tremblement dans le sol, signe que des gardes titans déambulaient non loin, mais pas un seul bruit ne pouvait se faire entendre...

La troupe se mit alors en marche, vers la salle du trône du Dieu. Mais au bout de quelques mètres la première embuscade se resserrait sur eux. Les titans n'étaient qu'une poignée mais leur force colossale provoqua de nombreux remous dans l'armée. L'un des géants était un initié de la magie et à lui seul provoqua de nombreux morts au sein des rangs. Tant de morts et si peu de distance parcourue.
"Sire, nous devrions faire une halte le temps de quémander l'aide d'Erollisi pour soigner les blessés et ressusciter les morts, proposa un conseiller au Roi.
- Non, si nous faisons une pause à chacune des embuscades nous arriverons devant Karana avec des cheveux blancs, lui répondit le Roi.
- Messire, chanta un barde, vous avez déjà les cheveux blancs !"
Sa remarque fit rire l'armée excepté les plus jeunes, le ventre trop noué pour pouvoir rire.
"Grmblbmlbl, marmonna le Roi, disons que j'aimerai arriver devant Karana avant de mourir de vieillesse...
- Mourir de vieillesse ? pour un Haut-Elfe ? ajouta le barde.
- Humpf... bon, continuons, nous rirons lorsque nous serons de retour au campement... Nous ferons une pause à la Cour Intérieur de la forteresse, nous y serons dans quelques heures. En attendant chargez les blessés et les morts sur les chevaux des valides..."

Après plusieurs heures de marche et de combats acharnés la troupe arriva à la Cour Intérieure. Les pertes étaient grandes et les clercs se mirent immédiatement au travail en invoquant la clémence d'Erollisi... Les magiciens et les archers se mirent à circuler dans les rangs en distribuant des flèches.
Baeandor tendit un fagot de flèches à un jeune rogue :
"Je... je... je ne sais pas me servir d'un arc, mais j'excelle à l'épée, lui bredouilla celui-ci.
- Je n'en doute pas mais soit tu apprends à lancer ces flèches à la main pour espérer survivre, soit tu te fais immédiatement convertir au culte d'Erollisi pour qu'elle t'empêche de te faire tuer. Nous allons affronter les généraux de Karana et leur puissance n'a rien d'une légende, si tu te trouves à portée de leur main tu es un rogue mort. Alors ne fais pas l'idiot et prends ces flèches..."
Le rogue soupira et attrapa les flèches, se demandant ce qu'il en ferait en plein combat...

Une fois l'armée remise debout par la puissance des soigneurs, le Roi énonça les directives du combat qui s'annonçait. Les deux généraux de Karana étaient des immenses colosses comparés aux autres titans de la forteresse et nul ne devait les approcher mais rester hors de portée. Seul les guerriers les plus téméraires devraient les occuper pendant que les soigneurs panseraient leurs blessures. Quoiqu'il en soit le combat sera difficile. Après une dernière bénédiction à l'attention de ses troupes, le Roi posa ses mains sur le globe en pierre au centre de la cour et disparut.

Les guerriers firent alors de même et tous disparurent alors après avoir touché le globe.
Le ranger apparut au centre d'une immense arène flanquée de quatre portails magique déversant des titans de feu en continu.
Les murs de brique étaient rouge comme le feu et le sol brûlait sous ses pieds. Tout autour de l'arène de la lave en fusion clapotait, brûlant les inconscients s'approchant trop prés du bord. Le rugissement des géants était tonitruant. Sur un côté le général de Karana tapait furieusement sur l'un des plus puissants guerriers du Roi qui, malgré son courage et sa puissance, ne pouvait s'empêcher de fléchir un peu plus sous les coups de poing. Heureusement les soigneurs étaient là pour le secourir.

A l'autre bout de la salle l'air se mit à chauffer et à crépiter tandis que les mages et les sorciers attiraient à eux le maximum de puissance magique. Une volée de boule de glace et de poison surgit de leurs mains et vint s'écraser sur l'un des portails qui explosa dans mille gerbes de feu. L'air crépita ainsi quatre fois avant que les portails ne soient tous anéantis tandis que l'armée s'acharnait à tuer les géants qui étaient apparus. Le ranger avait vite cessé de regarder le combat autour de lui et avait saisi son arc pour rejoindre les archers. Des volées de flèches allaient s'écraser contre le général, parfois accompagnées de nuages de glace lancés par les adeptes des arcanes... Certains soigneurs étaient tombés sous les coups du général, obligés de trop s'approcher du guerrier pour le soigner et celui-ci semblait au bout de ses forces et paraissait seulement vouloir se protéger sous son immense bouclier.

Soudain, le général se redressa, poussa un hurlement et s'écrasa de tout son long, tandis que les hommes se dispersaient pour ne pas se faire écraser par sa chute. Le premier général était tombé, il n'en restait plus qu'un. Et les hommes étaient épuisés...

Le Roi ordonna une pause d'une heure pour soigner tout le monde et pour se reposer, du moins s'il était possible de se reposer dans une chaleur pareille... Le ranger se remit à confectionner des flèches et repassa dans les rangs pour les distribuer. C'est alors qu'il aperçut, à l'autre bout de la salle, un elfe des bois qui attendait. Il ne faisait pas partie de l'armée et il ne faisait qu'attendre, assis en tailleur. L'archer ne chercha pas à comprendre et passa plutôt les dernières minutes de tranquillité à retendre la corde de son arc.

Le Roi se releva alors et ses généraux rassemblèrent les troupes et bientôt tous furent rassemblés autour de l'elfe inconnu. A leur approche, celui-ci demanda :
"Etes-vous ici pour restaurer la paix au sein des terres ?
- Oui, répondit le Roi, nous désirons voir le Dieu Karana pour qu'il fasse quelque chose pour ses contrées, la nature se meurt sans sa protection.
- Hélas, soupira l'Elfe, Karana ne pourra pas vous aider, vous ne pourrez même pas le voir.
- Comment ? tous ces morts pour rien ? mais où est-il donc ?
- Oh, il est là, mais il est retenu captif par un autre Dieu, Agnarr le Dieu de la Tempète. Nul ne sait d'où il vient mais il a jeté à bas Karana, l'a enfermé et a prit son apparence. Maintenant il contrôle les géants du bastion et n'a que faire du monde d'en bas, si bien que les terres sont en train de dépérir. Si vous voulez vraiment faire quelque chose il faudra tuer Agnarr, vous n'avez pas d'autre choix..."
L'armée murmura... Tuer un Dieu, et celui qui avait vaincu Karana, n'allaient-ils pas au devant de la mort sans espoir ?
"Très bien dit le Roi, nous tacherons de restaurer l'ordre alors, mènes nous à Agnarr si tu connais le chemin je te prie...
- Je ne peux que vous mener à son premier général, lui seul à les clefs de la salle du trône."

L'Elfe écarta les bras, entonna une chanson elfique et toute l'armée disparut d'un coup.

La vague de froid fit grelotter le ranger lorsqu'ils arrivèrent dans une seconde arène semblant flotter dans les cieux. Le ranger jeta un coup d'oeil par-dessus le bord mais se recula précipitamment : il n'y avait rien en dessous. Lui qui était un adorateur de la Déesse de la Terre, c'était un peu difficile à supporter cette sensation de se trouver dans le néant. Mais l'heure n'était pas à la curiosité, déjà le combat avait débuté, semblable au précédent. Le général avait invoqué des tempêtes de glace qui tourbillonnaient au sein des combattants tandis que les sorciers s'évertuaient de détruire les portails déversant des géants du froid. Le ranger réagit plus vite que la première fois et bientôt la corde de son arc se mis à claquer en cadence tandis que les flèches allaient percuter le général, insensible à ces petites piqûres. L'armée était-elle plus puissante contre un géant de glace qu'un géant de feu ? Etait-ce le fait de savoir qu'un Dieu était captif ? En tout cas le combat fut beaucoup plus court que le précédent et lorsque la terre trembla sous la chute du général, le ranger se demanda si ce tremblement ne ferait pas s'écrouler cette plate-forme voltigeant dans le vide.

Au centre de l'arène un podium s'élevait avec une tempête de comètes en son centre. Le Roi pressa ses troupes et se plaça au centre de la tempête. Une fois qu'il disparut ses soldats firent de même et bientôt il ne resta plus personne dans la seconde arène.

Le ranger se retrouva en bas d'un escalier, à l'entrée d'une troisième arène, encore plus grande que les précédentes. A l'autre bout de l'arène Agnarr attendait, un rictus déformant son divin visage aux traits de Karana. Siclayn, les phalanges crispées sur son arc et prêt à décocher la première flèche, contemplait celui qui avait usurpé le trône de son Dieu.
Autour de Agnarr d'immenses typhons tourbillonnaient et ses gardes d'élite semblaient prêt à désosser le premier téméraire qui tenterait de toucher au Dieu.

Mais la peur avait disparut des coeurs, ne subsistait que la rage et lorsque le Roi lança l'assaut, nul guerrier ne faiblit et en une seule vague se ruèrent sur les gardes d'élite.

De nouveau, les sorciers et les mages détruisirent les portails mais l'un d'entre eux semblait indestructible. Pendant ce temps les soldats avaient commencé à affronter les gardes d'élite tandis que le plus puissant guerrier du Roi tentait d'esquiver les coups d'Agnarr... Combien de temps dura le combat ? Une seconde ? Une heure ? Une éternité ? Nul ne sait vraiment, chacun avait prit le rythme. Le ranger avait les doigts douloureux à force de décocher flèche sur flèche, les adeptes des arcanes devaient s'appuyer de temps en temps contre un mur pour récupérer un peu de force. Les plus faible s'étaient écroulés d'épuisement sur leur cheval. Le guerrier qui s'occupait d'Agnarr était mort depuis longtemps, puis avait été ressuscité grâce à une bénédiction des clercs, puis était mort de nouveau. Combien de fois était-il tombé sous les coups du Dieu ? trop de fois probablement.

Mais les gardes d'élite d'Agnarr étaient tous tombés un à un et le Dieu lui même semblait avoir de plus en plus de mal à asséner ses coups titanesques sur les guerriers.
La torpeur gagna l'archer. L'instant n'était qu'une longue vibration semblant venir de la corde de leur arc, tandis que les flèches semblaient s'envoler seules vers le Dieu.

Lorsque le Dieu se mit à hurler, le ranger sortit d'un coup de sa langueur, tel un réveil en sursaut. Le Dieu tituba, chancela et s'écroula. Au moment où il toucha le sol son corps disparut dans un dernier coup de vent. L'usurpateur était tombé.

Les hommes s'écroulèrent alors, de joie ou de fatigue, pour la plupart des deux. Ils ne virent approcher Karana que lorsqu'il fut à deux pas deux, immense et resplendissant et pourtant si semblable à Agnarr. Seul son regard était différent. Ses dieux gris et profonds ne jetaient pas des éclairs, ne semblaient pas vouloir transpercer leur cible.

Le Dieu leva son sceptre et un nuage de paix s'abattit sur les soldats qui virent leur énergie rejaillir peu à peu. Alors le Dieu disparut dans un nuage tandis qu'un "Merci" résonnait encore au sein de l'arène.

Dehors et partout sur Norath, la pluie se mit à tomber.
ahhh... tant de chemin parcouru depuis les sous bois de Kelethin...
tu fais une fois de plus honneur à la Déesse par la grâce de ce récit !

tiens, je vais même de ce pas le relire !

merci Baeandor
Abandon
Le ranger était debout, face au lac dont les eaux miroitaient sous un pâle soleil de début de journée...
L'air était empli de la fraîcheur du matin et l'odeur des arbres environnants ajoutait encore à l'aspect de pureté du lieu. Il était étrange de voir un humain dans cette forêt Elfe, mais bien que le ranger n'avait pas la grâce et la beauté de ces êtres de lumière, il leur partageait cette amour de la nature et de sa paix.

Cette tranquillité n'était cependant pas suffisante pour l'apaiser et lui faire desserrer les poings. La colère faisait peu à peu place à la tristesse et à la mélancolie.

Le ranger était seul. La belle Elfe était partie. Elle lui avait annoncé simplement la veille et avait disparu. Il ne ferma pas l'oeil de la nuit, seul au beau milieu des draps froids, jetant régulièrement un coup d'oeil pour espérer trouver cette présence de nouveau à ses côtés, revenue comme par magie. Mais l'Elfe n'était pas revenue.

Il aurait pu trouver une taverne et se soûler tant et tellement qu'il en aurait oublié jusqu'à son propre nom, finissant la nuit dans un fossé, peut-être même la gorge tranchée par de vulgaires petits bandits en quête d'un peu d'or...

Il aurait aussi pu sauter d'une falaise où bien se laisser dévorer par les animaux sauvages de la forêt, mais ce pays n'était qu'une vaste pleine et les loups ou les ours auraient refusé de le dévorer. Quant aux lions, il n'y en a pas dans ces contrées. Et puis son coeur espérait secrètement qu'elle reviendrait, bien que son esprit lui criait le contraire...

Il est étrange de se dire que l'absence d'une personne pouvait créer un si grand vide dans une vie de ranger. Après tout les rangers ont une réputation de solitaires, passant leur temps à chasser en forêt, de vieux baroudeurs...

Ca pour être vieux, il était vieux. Tous les matins, en se levant, il contemplait la belle elfe, les cheveux dénoués cascadant sur les traversins du grand lit, telle qu'il l'avait rencontré des décennies plus tôt. Et lorsqu'il passait devant le miroir qu'elle avait fait venir de Felwithe, il se voyait lui, accusant de plus en plus difficilement le coup des années, le temps le rongeant peu à peu. Voilà bien longtemps qu'il avait cessé de chercher les cheveux blancs dans sa longue tignasse, maintenant il avait du mal à trouver les derniers cheveux noirs. Il avait mal au dos à chaque fois qu'il bandait son arc, parvenait avec difficulté à se pencher pour ramasser quelque chose et s'essoufflait trop rapidement après quelques minutes de course.
Il était vieux et las. Autrefois cela l'emplissait de colère de voir ses capacités s'amoindrir avec le temps, et puis la colère avait fait place à la honte et la tristesse. Il avait honte d'envier la jeunesse éternelle de son épouse et il était triste de vieillir tandis qu'elle restait pareille à elle-même.
"Après tout, c'est probablement pour ça qu'elle est partie. Elle ne voulait pas me détruire par sa jeunesse" songea-t-il alors.
Il était vieux et las, et maintenant il était seul.

Oh il continuerait à vivre, cela ne fait aucun doute, et probablement pour encore de longues années, mais il redeviendrait ce qu'il était avant qu'il la rencontre. Un chasseur sauvage, un guerrier plus loup que homme, passant son temps à chasser.
La belle Elfe avait réussi à faire disparaître le loup vivant en lui mais sans elle l'animal reprendrait rapidement le controle de ses sens.

Le ranger s'essuya rapidement les yeux et se mit à psalmodier des mots elfiques, tout en traçant des runes devant lui. L'air autour de lui se mit à crépiter et une lumière fulgurante jaillit de ses mains. Lorsque la lumière diminua, il ne restait à sa place qu'un fier loup à la fourrure argentée.

Le loup jeta un regard derrière lui, contemplant la maison qui avait été la sienne autrefois, puis s'enfuit en courant dans la forêt.
Sebilis
Il ouvre les yeux mais les referme aussitôt, aveuglé par la luminosité du petit matin éclaboussant la demeure. Lentement, il laisse ses yeux s'habituer à la lumière à travers ses paupières puis les ouvre doucement, papillonnant des yeux.
Il se relève au milieu des fourrures, prenant quelques secondes pour se remettre les idées en place. Il jette un distrait coup d'oeil à côté de lui. La belle Elfe dort encore paisiblement, paraissant si jeune et si fragile.

Il s'assoit au bord du lit, puis, maladroitement, tente de se lever en s'appuyant sur le petit meuble à côté de lui. Il se redresse en grimaçant. Dieu qu'il se faisait vieux, et les acrobaties infligées par l'Elfe lui provoquaient chaque matin des levers de plus en plus douloureux. Il boitille vers la porte, attrapant au passage quelques vêtements. Il sort dans l'air frais de l'aube. Il se dirige vers le lac et, malgré les frissons, rentre peu à peu dans l'eau pour se laver mais la fraîcheur le fait rapidement ressortir, et c'est en grelottant qu'il enfile ses vêtements.

Il se dirige vers la petite écurie et les deux chevaux le saluent à son entrée. Après leur avoir glissé quelques mots à l'oreille et flatté l'encolure, il les nourrit et retourne à l'intérieur de la maison. Il se penche sur le lit, pose un délicat baiser sur l'épaule de l'Elfe, puis ressort en ayant au préalable attrapé le sac contenant son armure. Il l'enfile rapidement, rouspétant quand même un peu lorsque ses longs cheveux argentés s'emmêlent dans les mailles de la cotte. Enfin il est prêt, il a juste un peu faim, mais ça passera... Il rejoint les écurie, se saisit d'une selle elfique mais finalement la redépose sur son socle et se dirige vers l'un des deux chevaux pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Le cheval piaffe d'impatience en retour. Le rôdeur ouvre la porte de l'écurie et sort, suivi par l'étalon. Après s'être éloigné de quelques pas de la demeure, l'homme se mit à psalmodier quelques mots dans une langue inconnue tout en dessinant quelques arabesques dans les airs. Après quelques secondes, une lumière apparut entre ses mains, s'amplifiant rapidement. La lumière devint vite aveuglante et même le cheval dut détourner le regard. Soudain, dans un éclair, le rôdeur disparu pour laisser à sa place un loup au pelage sombre. Le cheval n'a pas peur, il a l'habitude maintenant.

Le loup s'élança, suivit par le cheval. Les hautes herbes fouettaient la fourrure, lui chatouillant le ventre et cela rendait le loup heureux. Lorsqu'ils passèrent sous la cité des Elfes des Bois, un marchand qui était en train d'ouvrir son échoppe manqua de tomber de la plate-forme en voyant un étalon sauvage et un loup galoper côte à côte.

Les lieues défilèrent toute la matinée, les deux animaux ne s'arrêtant que quelques minutes de temps en temps pour brouter un carré de luzerne ou pour débusquer un lapin terré. Rapidement, les immenses plaines firent place aux marais et les moustiques remplacèrent les papillons. Mais le loup ne craignait pas les marais, il les connaissait trop bien pour risquer de se retrouver dans des sables mouvants. Peu à peu, les ruines d'une ancienne cité apparurent et le loup s'arrêta quelques instant pour reprendre forme humaine. Il s'enfonça lentement dans les sous-sols de la cité recouverte de mousse. Au fond d'un couloir, une étrange lueur rougeâtre brillait intensément dans l'obscurité, guidant le rôdeur. En s'approchant, il reconnut l'immense globe couleur de lave, dans lequel semblait tournoyer des volutes obscures de fumée. Le rôdeur se rapprocha doucement puis chercha quelque chose dans le sac qu'il portait à l'épaule. Il en sortit une petite statuette de terre qu'il maintint contre le globe lumineux. Il ferma les yeux et la lumière étrange du globe sembla l'avaler.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait à l'extrémité d'un couloir de pierre. Brrr, qu'il faisait froid et humide ici. Il laissa petit à petit ses yeux s'habituer à l'obscurité. Comme cela faisait longtemps qu'il n'était pas venu ici... Il était si jeune la dernière fois. Il eut un petit pincement au coeur en pensant à ses anciens compagnons d'arme, pour la plupart morts ou disparus dans de grandes batailles aujourd'hui.

Il dégaina les deux longues épées croisées dans son dos et s'enfonça dans le donjon.
rahhh... ça donnerai bien envie de te rejoindre devant l'entrée du donjon !
(hey ! du pl de wiz à Seb !! ça te dis ? je suis pas encore 60 !! lol)
comme d'hab, encore un texte de qualité... du bon miam pour les yeux et la cervelle !

et j'ai trouvé un lien pour toi :
http://www.fanfiction.net/list.php?categoryid=672
de quoi passer à la postérité
je crois que je vais y placer aussi mes histoires

pour les livres il y a www.fictionpress.com
tiens d'ailleur j'ai commencé à y mettre mon livre... enfin le début...
http://www.fictionpress.com/read.php?storyid=1685145

/edit : snif snif... pauvre coeur brisé
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