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Un vélin déposé sur un des bancs de prière dans la Cathédrale de Camelot. Avant le poème est écrit ceci:
Dédié à Thundra Aurorea [size=large]Le Mystère de la Parole[/size] Dans un pays tranquille nous avons reçu la passion du monde, épée nue sur nos deux mains posée Notre cœur ignorait le jour lorsque le feu nous fut ainsi remis, et sa lumière creusa l'ombre de nos traits C'était avant toute faiblesse, la charité était seule devançant la crainte et la pudeur Elle inventait l'univers dans la justice première et nous avions part à cette vocation dans l'extrême vitalité de notre amour La vie et la mort en nous reçurent droit d'asile, se regardèrent avec des yeux aveugles, se touchèrent avec des mains précises Des flèches d'odeur nous atteignirent, nous liant à la terre comme des blessures en des noces excessives O saisons, rivière, aulnes et fougères, feuilles, fleurs, bois mouillé, herbes bleues, tout notre avoir saigne son parfum, bête odorante à notre flanc Les couleurs et les sons nous visitèrent en masse et par petits groupes foudroyants, tandis que le songe doublait notre enchantement comme l'orage cerne le bleu de l'oeil innocent La joie se mit à crier, jeune accouchée à l'odeur sauvagine sous les joncs. Le printemps délivré fut si beau qu'il nous prit le cœur avec une seule main Les trois coups de la création du monde sonnèrent à nos oreilles, rendus pareils aux battements de notre sang En un seul éblouissement l'instant fut. Son éclair nous passa sur la face et nous reçûmes mission du feu et de la brûlure Silence, ni ne bouge, ni ne dit, la parole se fonde, soulève notre cœur, saisit le monde en un seul geste d'orage, nous colle à son aurore comme l'écorce à son fruit Toute la terre vivace, la forêt à notre droite, la ville profonde à notre gauche, en plein centre du verbe, nous avançons à la pointe du monde Fronts bouclés où croupit le silence en toisons musquées, toutes grimaces, vieilles têtes, joues d'enfants, amours, rides, joies, deuils, créatures, langues de feu au solstice de la terre O mes frères les plus noirs, toutes fêtes gravées en secret; poitrines humaines, calebasses musiciennes où s'exaspèrent des voix captives Que celui qui a reçu fonction de la parole vous prenne en charge comme un cœur ténébreux de surcroît, et n'ait de cesse que soient justifiés les vivants et les morts en un seul chant parmi l'aube et les herbes Source : Mystère de la Parole (Anne Hébert) |
04/05/2003, 17h15 |
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[Broc] [Poème]Le Mystère de la Parole (pour Thundra)
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Coeur de poivron |
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< regarde thundra d'un air furieux et se prepare a lui faire sa fete >
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04/05/2003, 21h34 |
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<Bouche bée>
Que dire d'un tel texte ,
sinon que l'on aimerait a en etre l auteur. Pas de mots pour le decrire, ou plutot si , un seul , lourd de sens. Beau. Merci |
06/05/2003, 13h21 |
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Prophète
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Très joli texte Alvirulan.
Elle a été très touchée. |
07/05/2003, 12h36 |
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Citation :
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07/05/2003, 15h03 |
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c'est un peu dommage voir illégale de ne pas citer l'auteur du texte non?
http://www.clic.net/~xale/section1/mystere.htm <trouve que les gens qui osent copier sans meme avoir le respect de dire de qui ca vient devrait au moins refuser le nom de poete...> |
18/07/2003, 16h01 |
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Citation :
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18/07/2003, 16h10 |
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C'est de qui?
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18/07/2003, 16h22 |
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