La dépression
L'état dépressif est un trouble de l'humeur qui s'accompagne de tristesse et de souffrance morale. La dépression est d'intensité variable, depuis la démoralisation jusqu'au désespoir profond.
Il ne s'agit pas d'une faiblesse de caractère ou d'un "manque de volonté". Le mécanisme de la dépression n'est pas connu avec précision, mais il s'agit probablement d'une perturbation de nature chimique au niveau du cerveau, qui entraîne un dérèglement biologique de l'humeur et des fonctions intellectuelles et physiques. La diminution du taux dans le cerveau d'une molécule chimique, la sérotonine, et peut-être également d'autres molécules, pourrait jouer un rôle important.
Les causes exactes de la dépression sont encore méconnues. Cependant un certain nombre de facteurs favorisants ont pu être individualisés.
Les facteurs personnels : les antécédents familiaux ou personnels de dépression, une structure de personnalité névrotique sont des facteurs de risque. La consommation de drogue ou d'alcool peut avoir un rôle déclencheur ;
Les facteurs liés à l'environnement : le surmenage, le manque de sommeil, les expériences frustrantes, la solitude peuvent favoriser une dépression ;
Les facteurs génétiques : il pourrait y avoir une prédisposition génétique à la dépression endogène.
Source
Celui qui n'a pas peur de la mort, voire qui la désire, n'a plus rien à perdre, ou alors ne connaît plus l'importance de certaines choses.
Bizarement, ce n'est pas la mort qui fait peur, mais plutôt la souffrance, la maladie, le fait de laisser des êtres chers derrière soi.
J'aurais eu tendance à dire, en lisant le premier post du fil, que tu étais épicurien. Epicure disait ne pas avoir peur de la mort car il ne savait pas ce qu'il y avait après.
Ceci dit, Epicure ne désirait pas la mort.
Il y a peu, je relis la Nausée de Sartre. Il montre, par ses multiples descriptions, comment un homme, en apparence heureux, intelligent, commence à se dégoûter de la vie, des choses qui l'entourent. Plus rien n'a de sens, chaque chose, un verre, une table, une boule de poussière, semble soudain profondément importante, et finalement complètement vide de sens et inutile.
La même chose pour les humains qui entourent cet homme. Semblant d'abord s'y intéresser, il lui semble finalement que toutes ses discussions, toutes ses relations, sont inutiles, nulles, pas dégoûtantes mais sans intérêts.
La question que n'arrive pas à résoudre cet homme, c'est bien celle de la mort, du vide qu'elle semble propager dans la vie de tout à chacun.
Cet homme s'aperçoit que chacun de ses moments de repos, de rêvasseries, de tranquillité, de solitude, ne sont que des préludes mortels, sans sens. Il n'arrive plus à mettre du sens dans ses actes et sa vie. Non pas qu'il soit inactif, proche d'un état de clochardise.
Non. Il a justement l'impression d'avancer nulle part, ou plutôt vers la mort. Cela ne l'impressionne pas, ne l'attriste pas. Il s'en accommode. Il se persuade qu'il n'est pas fou. D'ailleurs qui irait lui dire le contraire ?
" Le petit homme s'agite et soupire. Il s'est pelotonné dans son manteau, mais de temps en temps il se redresse et prend un air humain. Lui non plus, il n'a pas de passé. En cherchant bien, on trouverait sans doute, chez des cousins qui ne le fréquentent plus , une photographie qui le représente à une noce, avec un col cassé, une chemise à plastron et une dure moustache de jeune homme. De moi, je crois bien qu'il ne reste même pas ça.
Le voilà encore qui me regarde. Cette fois il va me parler, je me sens tout raide. Ce n'est pas de la sympathie qu'il y a entre nous : nous sommes pareils, voilà. Il est seul comme moi, mais plus enfoncé que moi dans la solitude. Il doit attendre sa Nausée ou quelque chose de ce genre. Il y a donc à présent des gens qui me
reconnaissent , qui pensent, après m'avoir dévisagé : " Celui-là est des nôtres. " Eh bien ? Que veut-il ? Il doit savoir que nous ne pouvons rien l'un pour l'autre. Les familles sont dans leurs maisons, au milieu de leurs souvenirs. Et nous voici, deux épaves sans mémoires. S'il se levait tout d'un coup, s'il m'adressait la parole, je sauterais en l'air. "
La Nausée - J-P Sartre.