[Orcanie] Une lettre de notre père VIII

 
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Cette forêt était vraiment des plus étranges... On y voyait ça et là des automates rouillés et chancelant qui agressait les voyageurs dans un bruit de cliquetis de métal. J'eus affaire à deux ou trois de ces créatures et démantelais leur cadavres en pièces de fer dont l'ingéniosité de leur créateur me laissait songeuse.
J'arrivais enfin à une grande rivière que je longeais en direction d'un pont. Le chant de l'eau me berçait et me donnait envie de plonger dans l'eau pure bleutée de cette rivière.

Coule fontaine, coule fredaine
A grand seigneur invite à boire
Coule fontaine, coule fredaine
A quête perdu courage me manque

Les anciennes chansons souvent de petite Bretagne me reviennent à l'esprit. Celle-ci venait de la fontaine de Barenton au coeur de la forêt de Brocéliande : décidément cet endroit, par son atmosphère, avait beaucoup de points communs avec les bois enchantés.
J'arrivais au pont de bois et de pierres. L'ouvrage était construit en renfort sur un îlot et était de belle construction : solide et sur, si les ravages du temps ne pourrissaient pas les armatures de bois.
Mes pas résonnaient sur les planches du passages et mêles à la mélodie de l'eau ruisselant me faisait presque oublier les motifs qui m'avaient emmenés en ce lieu.
De l'autre coté, comme l'avait indiqué la vieille femme, je vis un groupe de maison dont l'une était comme une sorte de grange bâtie sur deux étages. J'approchais quand je sentis la terrible odeur que j'avais découvert lors de mon premier jour sur l'île d'Avalon : les drakorans.
Mes yeux confirmèrent à mon odorat la présence de ces démons. Ils étaient, comme à leur habitude, groupé par trois : Mages, soigneur et guerrier.
Le sage Halmar ne devait plus être là...
Mais je devais en avoir le coeur net. Je fermais mon heaume et invoquais un cantique de protection et me ruais sur le mage drakoran pour l'empêcher d'invoquer un sort.
Le choc fut brutal : ces monstres ont la peau dur...
Mais mon bouclier assomma le monstre quelques instants. Le guerrier avait une arme étrange en forme de masse dont il m'assena un coup sur la tête : je crus perdre conscience mais c'était mal connaître une bretonne de croire que j'allais défaillir pour un coup. Je fis volte-face et faisant tournoyer mon épée pour le confondre, j'entaillais son bras sur une bonne longueur.
Le drakoran hurla et tenta de riposter : mais mon fidèle bouclier bloqua son coup. Le combat fut féroce mais j'avais l'avantage et malgré des blessures, le guerrier drakorans allait périr sous mes coups.
Puis une aura l'entoura, et je le vis revigoré...
Le soigneur..
Par la lumière je l'avais oublié...
Je me ruais sur lui et tentais de l'assommer avec mon bouclier.
Mes membres soudain furent paralysés. Je ne pouvais rien faire.
Le guerrier, derrière moi, en profita pour m'assener un coup dans le dos qui me coupa le souffle. Le mage lança un nouveau sort et je sombrais...
Sainte Lumière... J'ai échoué...

Lumière douce et grisâtre. Une voix d'homme. Le contact d'une paillasse.
J'ouvrais les yeux.
Visage d'un homme vieux en robe de bure qui sourit.
" Bonjour belle dormeuse. Vous pouvez vous vanter de m'avoir fait peur."

L'homme souriant m'observait. Son sourire fit place à de la surprise.
" Par tout les saints... ces yeux... si j'avais pensé un jour les revoir... les yeux d'Yseult aux mains blanches..."

Comment cet homme connaissait ma mère ? Je le regardais plus attentivement : je ne le connaissais pas du moins je n'en avais aucun souvenirs...
" Vous êtes sa fille n'est-ce pas ?.. oui, sans aucun doute, la fille d'Yseult et d'Hastor de Karaes... Vous êtes la petite Léonora..."

Il s'éclaira d'un grand sourire.
" Certes oui... Mais vous même, qui êtes vous ?
- Je suis Halmar... Si je connais vos parents, c'est que je les ai connu en petite Bretagne il y a de cela très longtemps... J'étais là le jour de leur mariage à Cahoraix.. Je connais aussi votre cousin le moine Lehonis... C'est lui d'ailleurs qui m'a annoncé votre venue...
- Lehonis ?!! Son esprit vous a rendu visite ?"

Halmar hocha la tête tristement. Il se tourna vers la cheminée et attisant le feu, il continua.
" Leonis et moi étions amis depuis très longtemps. Nos recherches nous ont amenés en ce lieu. Mais Lehonis a voulu pousser trop loin ses recherches malgré mes mises en garde."

Le vieil homme baissa la tête et garda le silence. Je sentais sa douleur de ces années de terribles tourments...
Il se redressa brutalement et me fixant, il déclara :
" Léonora de Karaes, il vous faut prévenir l'église d'Albion ! Qu'ils revoient ce procès en sorcellerie et que la conscience des temps anciens fasse refleurir la tolérance sur le royaume...
- Je le ferais Halmar... mais croyez vous que cela lèvera la malédiction qui pèse sur les Karaes ?
- Au point de vue des hommes, certes oui... Pour les démons qui ont prit possession de l'âme de Lehonis, il faudra affronter Morgane et je crains que cela ne soit hors de portée pour vous, aussi courageuse que vous soyez...
- J'ai des amis en ce royaume, et ma soeur m'aidera j'en suis sur..."

Le sage souris.
" Allez voir Dame Triss et expliquez lui votre affaire... puis revenez me voir avec vos amis et la courageuse sarrasine Hatice"

Je me levais. Je me sentais tellement mieux après les paroles d'Halmar. Je m'inclinais devant lui et lui promettais de revenir au plus vite. A ma grande surprise, il me serra dans ses bras et embrassa mon front en chuchotant :
" Ces yeux... Belle fille d'Yseult... Je vais vous dire un secret... J'aimais votre mère comme un fou... et votre présence ici m'a fait revenir quarante ans en arrière..."

J'étais émue de ce secret. Je savais que ma mère avait eut maints prétendants mais jamais je n'avais eu devant mes yeux l'un d'eux. Je donnais un baiser sur la main du vieil homme et me dirigeais vers la sortie de la demeure d'Halmar.
Avant de sortir, je me souvins du médaillon que Lauthia m'avait confié. Je le sortis de mon sac et le donnait au vieil homme.
Il eut un petit rire.
" Lauthia ? Par la Lumière, c'est elle qui vous l'a donné ?
- Oui, elle m'a chargé de vous le remettre.
- Lauthia... Et bien, la vieille alchimiste est toujours de ce monde... Vous n'avez pas goutté une de ces potions j'espère ?
- Heu... si..."

Le vieux sage éclata de rire.
" Vous êtes bien une Karaes ! Il faut être courageux pour goutter aux potions de Lauthia... merci de ce présent Léonora. A présent allez !"

Je le saluais de nouveau et sortit de la maison.
A présent, je devais me rendre à Camelot au plus vite.

A suivre
Citation :
Provient du message de Mejai
<sort son fouet>
allé ecrit nous la suite pour Demain
Bouh toi


C'est encore très bon ma Leo, vivement la suite

On pourrait même écrire un bouquin dit donc
__________________
http://k.bari.free.fr/SignFreya.JPG
Citation :
Provient du message de Hatice de Karaes
Bouh toi


C'est encore très bon ma Leo, vivement la suite

On pourrait même écrire un bouquin dit donc
pfff plaignez vous je la force a bosser

<entre dans sa cave et tend une ecuelle d'eau et une tranche de pain raci a leonora>

-allez plus vite le bruit des touches n'est pas assez rapide!!!

Je suit votre aventure dans le silence et l'admiration.
Je tiens à vous dire que c'est vraiment aussi bien écrit que passionnant, je ne peux que vous encourager à continuer. C'est vraiment prenant ...Félicitation ..
 

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