- qu'as-tu Sentinelle, tu me sembles bien morose ce matin ?
- Oh c'est cette histoire que le filidh m'a racontée hier soir à la taverne tant ça l'attristait...
- Mais que t'a-t-il dit ? Parle, raconte ! Je n'aime pas te voir dans cet état...
- Il m'a parlé d'une jeune femme qui lui a transmis un texte de sa part à dire en musique à son amour...
- Mais c'est heureux alors ! Il n'y a pas là de quoi se lamenter, pourquoi était-il triste ?
- Parce que tu ne connais pas toute l'histoire, je vais te raconter ce que la fille a ainsi envoyé à son prétendant :
<< Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'un homme inconnu, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend**
Mais cet homme je le connais à présent,
Je le connais depuis fort longtemps…
Il m’a vue grandir et m’épanouir,
Il m’a aidée et poussée en avant
Lorsque je tombais à force de courir,
Son amitié si forte que son amour ignorant.
Ensemble nous avons des années joué,
Mille dangers des jeunes aventuriers affronté,
Pourtant aux portes de cette grandissante amitié
Un terrible et consumant amour était enfermé.
Les années et les vies doucement passèrent,
Bien longues et laborieuses à nos cœurs.
Pour reconnaître de tendres amours passagères
Et trouver enfin cette évidence de bonheur.
Bien des obstacles sont encore entre nous
Que seuls nous auront chaque instant à braver,
Mon Amour, désormais plus que toi je ne peux aimer
Mais il nous faudra endurer bien des courroux.
Et… avons-nous le droit de nous aimer ?
Peut-être n’est-ce en effet qu’un doux rêve…>>
**(HRP : adaptation du poème « Mon rêve familier » de Paul Verlaine)
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- Mais alors... il s'aiment mais n'en ont pas le droit ???
- Oui, c'est du moins ce que j'ai cru comprendre...
- C'est triste en effet... Tu n'en sais pas plus ?
- Non, tu sais là tout ce que je sais... à cette heure du moins.
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