La Vengeance de Lug

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Début de l'histoire : La Mort de Cian
Seconde Bataille de Mag Tured contre les Fomoirés, accessible dans la FAQ du site officiel (catégorie "le jeu, l'univers", sous-catégorie "Hibernia", fiche "Les Ténébreux")

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La Bataille contre les Fomoirés était enfin finie. Les Thuatà érigèrent des tertres pour leurs morts et inscrivirent en ogham les noms des vaillants. Lug Samildanach, fils de Cian, avait vaincu Balor, son propre grand-père en combat singulier, mais à peine la bataille terminée, de nouveaux soucis étreignaient le cœur du vainqueur.

A la nuit tombante, il fit venir près des tertres, ses oncles, Cu et Ceithenn. D’une voix inquiète, il les interrogea :
« - Mes Oncles, avez-vous vu mon père, Cian, durant la bataille ? »
Sans dire un mot, ils répondirent par la négative. Puis, après un instant de silence, Ceithenn ajouta :
« - La dernière fois que nous l’avons vu, il galopait à bride abattue sus aux messagers Fomoirés… Nous n’avons pu le rattraper. »

Lug enjoignit alors à ses oncles de s’harnacher pour partir à la recherche de Cian. Ainsi équipés, ils cherchèrent d’abord vers le sud, puis ils remontèrent vers le nord. Le soleil se levait dans un ciel rougeoyant, lorsqu’ils arrivèrent dans la plaine de Muirthemné, las et fourbus.

D’une voix étranglée, Lug murmura :
« - Je suis sûr que mon père n’est plus en vie… »
Finalement, ils avisèrent un tertre rudimentaire, pas très loin d’un taillis de coudrier. Et comme par magie, alors qu’ils mettaient juste pied à terre, la terre, les cailloux avec lesquels les Fils de Tuirenn avaient lapidé Cian, se mirent à parler dans une voix unie :
« - Ici Cian fut tué par les Fils de Tuirenn, Brian, Iuchar et Iucharba.... » Et les pierres racontèrent comme Cian s’était transformé en sanglier, comment Brian le contrecarra, comment Cian périt par la suite.

Fou de douleur et d’amertume, Lug exhuma le corps de son père. Sa tristesse n’en fut que plus profonde lorsqu’il constata que les pierres avaient dit la vérité. A genoux, Lug pris dans ses bras ce qui n’était plus que la masse informe de son père. Il apposa alors trois baisers sur son front et prononça ce serment :
« - Je jure de venger le meurtre perpétré contre mon père… Je jure que ce crime contre un des plus valeureux Thuatà de Dannàn devra être réparé. »

Puis, avec l’aide de Cu et Ceithenn, ils replacèrent le corps de Cian sous le tertre. Puis ils érigèrent une colonne, où ils inscrivirent le nom de Cian, ses mérites, son statut, la façon dont il mourut, et le serment prononcé par Lug.

Puis, Lug repartit vers Tara, la vengeance profondément ancrée dans son cœur.

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La suite quand j'aurai retrouvé mes ¨£µ%§/? de notes.
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Lug savait que ses oncles le suivaient à distance, alors qu’il fomentait dans un silence de colère sa vengeance. La Belle Tara était en vue, lorsque le fils de Cian arrêta sa monture. Il se tourna alors vers ses deux oncles, Cu et Ceithenn :
« - Mes Oncles, rejoignez ceux qui se réjouissent de la victoire sur les Fomors, mais, au nom de mon père, de votre frère, ne révélez pas ce qui s’est passé tant que je ne l’aurai pas fait moi-même. »

Ainsi, les frères de Cian jurèrent.

Quelques jours après les célébrations de victoire, Nuada, roi d’Hibernia, convoqua les Searsanachs de chaque Tribu de Dana. Parmi eux, se trouvaient les Fils de Tuirenn. Ils avaient fier allure, car on les tenait en haute estime pour leur bravoure à la bataille de Mag Tured.

Lug souhaita obtenir la parole, ce que Nuada ne put refuser. Il se leva et se mit au milieu de l’Assemblée, puis il s’adressa à tous les Thuatà présents :
« - Fils de Dana, j’ai besoin de vos conseils éclairés. En effet, telle est la question que je me pose : quelle vengeance exerceriez-vous sur une ou des personnes ayant tué votre père ? »

Le silence se fit, lourd, laissant traîner un trouble. Le Roi Suprême d’Hibernia, Nuada Main d’Argent, fut le premier à s’exprimer :
« - La mort n’est nullement la peine que j’infligerais à celui qui aurait tué mon père. Je lui ferais subir quelque chose de bien plus pénible, de bien plus insupportable. S’il était en mon pouvoir, j’enlèverais au coupable un membre chaque jour, jusqu’à ce qu’il expire… »

Et l’Assemblée, y compris les Fils de Tuirenn, acquiesça aux paroles de leur Roi.

Lug Samildanach reprit alors la parole, le ton tranchant, où perçait une colère contenue, mais prêt à déferler :
« -Ceux qui ont tué mon père partagent l’avis général. Je vais donc leur demander la compensation qu’ils me doivent, puisque tous les hommes des tribus de Dana font partie du même clan et sont issus d’un même ancêtre. S’ils acceptent, je respecterai les droits de l’hospitalité qui leur est accordée. S’ils refusent, alors je ne répondrai plus de rien. Et, je souhaite qu’ils ne quittent pas la demeure royale de Tara sans s’être entendus avec moi ! »

Nuada donna son accord, alors que les Fils de Tuirenn, Brian, Iuchar et Iucharba s’étaient mis discrètement à l’écart, dans un coin, et discutaient à voix basse :
« - C’est de nous que Lug parle ainsi… » commença Iuchar.
« - Visiblement, il a appris comment Cian est mort dans la plaine de Muirthmné… » continua Iucharba.
« - Si nous faisons un aveu, j’ai bien peur qu’il n’accepte plus de nous le prix de la compensation… » avança Brian.
« - S’il nous demande un aveu, nous le ferons ! » rétorquèrent Iuchar et Iucharba. « Mais c’est à toi de le faire, Brian, en ta qualité de frère aîné. »

Les Fils de Tuirenn regagnèrent alors leur place. Puis Brian le rusé, demanda la parole. Il s’adressa en ces termes à Lug au Long Bras :
« - Ô Lug, Fils de Cian, c’est nous que tu accuses. Selon ce que tu suppose, nous nous sommes dressés tous les trois contre le fils de Diancecht. Nous n’avons pas d’aveu à faire, mais nous ne nous déroberons pas non plus. Aussi sommes-nous donc prêts à te donner un prix de compensation pour la mort de Cian, comme si nous avons commis ce crime nous-même ! »

Lug fut satisfait et il leur répondit :
« - Voici donc le prix de la compensation : Je vous demande trois pommes, une peau de porc, une lance, deux chevaux et un char, sept cochons, un jeune chien, une broche à rôtir et trois cris poussés sur une colline. S’il vous paraît excessif, je le diminuerai, sinon payez-le sans en discuter… »

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La suite très prochainement !
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Le Dû
Les Fils de Tuirenn restèrent un instant perplexe, puis Brian reprit la parole :
"- En vérité, nous trouvons ce prix minime. Nous craignons quelque fourberie ou traîtrise. Il aurait été modéré de nous réclamer trois cent mille pommes, autant de peaux de porc, cent lances, cent chevaux et cent chars, cent cochons et cent chiens, cent broches à rôtir et cent cris à pousser sur une colline..."

"- Dans ce cas" leur rétorqua Lug "je maintiens ce prix de compensation mais je vous donnerai la garantie des chefs des tribus de Dana. En retour, j'exige de vous, la même garantie..."

Les trois frères jurèrent alors de payer le prix de la compensation et ils donnèrent comme garantie la parole de Nuada le Roi, ainsi que de Bobdh Derg, fils de Dagda et de quelques autres grands Thuatà. Une fois cela fait, Lug s'adressa à nouveau aux trois frères :

"- Puisque j'ai vos garanties, voici la nature de ce que vous devez m'apporter :

Les trois pommes que je réclame sont celles du Jardin des Hespérides, à l'est du Monde Connu. Elles ont parure d'or, goût de miel, grosseur de la tête d'un enfant de trois mois. Et si on en consomme, jamais elles ne diminuent...

La peau de porc de que je vous demande est celle qui appartient à Tuis, roi de Grêce. Cette peau guérit les blessures les plus affreuses, les maladies les plus horribles si on en couvre la victime...

La lance que je désire est la lance empoisonnée de Pisear, roi de Perse. Elle est si ardente qu'en temps de paix, on la laisse dans un chaudron, empli d'eau froide, sans quoi la ville qui l'héberge serait incendiée et dévastée...

Les chevaux et le char que je souhaite avoir sont ceux que possède le Roi Dobar. Ces chevaux ont pour vertu de pouvoir galoper sur la surface de la mer. Et le char qu'ils tirent est le plus solide et magnifique qui existe...

Les sept porcs que je demande sont ceux que possèdent le Roi des Colonnes d'Or, Easal. Si on mange un de ces porcs, le lendemain, il est à nouveau là... Celui qui le mange ne souffre de plus aucun maux...

Le chien que je recherche a pour nom Failinis et il appartient au roi Ioraidh. Toutes les bêtes s'inclinent à son passage...

La broche à rôtir que je désire est une de celles dont usent les femmes de Fianchair... Prenez garde, il est presqu'impossible de s'en emparer tant elles prennent soin de leurs biens...

Quant aux trois cris que je vous demande de pousser, ce sont les trois cris sur la Colline de Miodchain -chez qui, mon père, Cian, a fait son apprentissage- , dans les Pays du Nord. Or, vous savez qu'il est interdit d'en pousser. Et si jamais j'ai la faiblesse de vous pardonner, Miodchain ne vous le pardonnera jamais !

Tel est le prix de la compensation que je demande..."

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Bonne lecture !
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Atterrés, les trois frères quittèrent l’Assemblée de Tara, sans mot dire. Ils allèrent trouver leur père, Tuirenn, pour lui raconter ce qui s’était passé et lui demander quelques conseils avisés. Et Tuirenn leur dit :

« - Vous avez perpétré le pire crime qui puisse se commettre. Et bien que vous alliez droit à la mort et à la destruction, vous ne pouvez que vous conformer aux demandes de Lug Samildanach. Cependant, s’il est un conseil que je puis vous donner, le voici : il vous faudra des pouvoirs merveilleux pour survivre. Et seuls Mananann ou Lug en détiennent. Voici donc ce que vous ferez. Demandez à ce que le cheval de Mananann vous soit prêté. C’est Lug qui le monte, et il ne pourra vous le prêter puisqu’il ne lui appartient pas. Demandez-lui alors la barque de Mananann. Comme il n’est pas coutume de refuser une seconde demande de prêt, Lug vous l’accordera… »

Les trois Fils de Tuirenn suivirent le conseil de leur père, et Lug ne put que leur prêter la barque. Sans tarder, ils quittèrent Lug et se dirigèrent vers la côte, à Brug-na-Boyne. Après avoir fait leurs adieux aux membres de leur clan, Brian, Iuchar et Iucharba quittèrent les vertes terres d’Hibernia.

Brian tenait la barre de la grande barque magique, lorsque ses frères lui demandèrent quelle route ils prendraient. Brian leur répondit qu’ils iraient aux Jardins des Hespérides chercher les pommes, car c’était la première demande. Aussi prirent-ils le cap à l’est.

Après quelque temps de voyage, ils abordèrent la côte des Hespérides. Sur la plage, ils discutèrent d’un plan pour entrer dans les Jardins. Brian leur parla en ces termes :
« - Le Jardin est entouré d’un haut mur et les entrées sont bien gardées. Les gardes et les champions qui s’y trouvent ne nous laisseront pas entrer sans combattre. Le combat serait long, et nous nous en sortirions victorieux, mais épuisés ! »

Iuchar eut alors une idée :
« - Ces mêmes gardes n’ont que peu d’armes de jets légères. Accédons aux Jardins par les cieux, et ce, sous la forme de faucons forts et rapides. Nous éviterons les traits de nos adversaires, puis, les voyant désarmés, nous pourrons alors nous emparer des pommes d’or ! »

Brian et Iucharba approuvèrent. Brian, se souvenant des enseignements de Mor Fesae, le druide de Falias, prononça alors des incantations druidiques, et se saisissant d’une baguette, se transforma, ainsi que ses trois frères.

Arrivés au-dessus du Jardin, ils évitèrent les projectiles empoisonnées, puis ils fondirent sur les vergers. Iuchar et Iucharba s’emparèrent chacun d’une pomme d’or, quant à Brian, il se saisit de deux pommes des Hespérides. Ils s’envolèrent à tire d’aile vers la grande barque de Mananann. Mais c’était sans compter l’alerte qui avait été donnée. Les trois filles du Roi des Hespérides, se transformèrent à leur tour en griffons et se lancèrent à la poursuite des profanateurs.

Crachant flammes et venin, les griffons eurent tôt fait de mettre les trois frères dans une situation intenable. Brian ordonna alors à ses frères de rejoindre le plus proche nuage. Ceci fait, il incanta à nouveau des formules druidiques. Changés en trois grands cygnes blancs, ils ne firent qu’un saut vers la mer, se posant à sa surface. Ainsi leurrèrent-ils les trois filles du Roi des Hespérides.

Ils regagnèrent la barque de Mananann et reprirent leur forme humaine. Ainsi avaient-ils obtenu leurs premiers objets de leur longue quête.

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Bonne lecture !
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Deux remarques :
- le bonne lecture, il faut le mettre en début de post, parce qu'à la fin, on a déjà lu ^^
- pourquoi la suite n'est pas encore là ? J'attend moi.
Les elfes descendent des Thuatà de Dannàn (FAQ du site officiel). Et Lug Lamfhota, le Roi Elfe au-delà du Voile, est aussi un Thuatà de Dannàn, de même que Brigit à Tir Na Nog, Et la reine des siabras Cliodna.

Donc non pas d'infection de Manau (en plus, c'est vieux Manau... enfin, ça fait un bout de temps). Juste l'envie de relater une partie de la mythologie celtique.

Le "Bonne lecture", je le met à la fin parce qu'en général, les gens commencent par la fin (oé, l'excuse bidon). Et la suite est pour bientôt.

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Cian
La peau de sanglier et la lance de Pisear
Pour s’emparer de la peau de sanglier magique, ils décidèrent de se grimer en bardes venant d’Hibernia. C’est avec le bandeau des poètes ceignant leur front, le crwth à la main, qu’ils abordèrent les côtes de Grèce. Tuis, le roi de Grèce, eut vent de leur arrivée, et il les accueillit avec chaleur en son palais.

Il ordonna qu’une fête soit donnée en leur honneur, et commanda qu’elle soit grandiose, afin que les trois poètes, lorsqu’ils seraient de retour en leurs terres, vantent la beauté et l’opulence de la Grèce.

Le soir venu, alors que le banquet était bien avancé, Tuis demanda à Brian de lui réciter un poème. Brian chanta alors la beauté de la Grèce et la valeur de son Roi, le flattant ainsi. Et il termina par des vers, demandant la peau de sanglier en récompense.

Le Roi fut offensé par cette demande, mais charmé par les paroles de Brian, il décida de ne pas lui en tenir gré.
« - Sache que je ne donnerais à personne cette peau, pas même à la plus noble personne de ce monde. Pour te récompenser, je vais te donner trois fois le plein d’or de cette peau de porc. » répondit Tuis à Brian.
L’aîné des Fils de Tuirenn répliqua alors :
« - Je me satisferai de cette récompense, mais je suis tellement avide, que je ne prendrai l’or que s’il est mesuré et pesé dans cette peau devant moi, et ce, en ma présence. »

Le Roi ordonna à ce qu’on emmène les trois frères à la salle du Trésor, afin que leur demande soit satisfaite. Une fois sur les lieux, les Fils de Tuirenn dégainèrent leurs armes, tuèrent les serviteurs, puis s’emparèrent de la peau.

Se frayant le chemin vers la sortie de la ville, ils combattirent tant et tant, que Brian assena un coup mortel au Roi de Grèce, tandis que ses frères décimaient les gardes. Rien ne put les empêcher de rejoindre la grande barque de Mananann, avec la peau.

Ils hissèrent la voile, puis se dirigèrent vers l’Orient, rejoindre les côtes de Perse. Ils se firent passer à nouveau pour des bardes et c’est tout aussi chaleureusement qu’ils furent accueillis dans le palais royal de Pisear.

Une fois de plus, Brian chanta les louanges du Roi de Perse. Une fois de plus, il improvisa son poème sur la lance empoisonnée.

Le Roi resta un instant perplexe, puis comprenant de quelle lance il s’agissait, parla en ces termes à Brian :
« - Pourquoi fais-tu mention de ma lance dans ton poème ? »
« - C’est parce que je désire obtenir cette lance en récompense, ô Roi » répliqua Brian.
« - Tu me demandes l’impossible ! Mal inspiré que tu es, tu ne mérites que la mort, et ce, immédiatement ! » s’étrangla Pisear.

Brian se souvint qu’il avait une pomme des Hespéride en trop dans sa besace. Aussi s’en empara t’il, puis la projeta avec une force et une fureur inouïes vers le Roi, que ce dernier en mourut, la tête fracassée.

A nouveau, Brian, Iuchar, Iucharba eurent à affronter les gardes. Au cours d’une longue et âpre lutte, ils finirent par s’emparer de la lance empoisonnée et, usant de stratagèmes, à s’enfuir de la ville.
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Le Char de Dobar, les Sept Porcs d'Easal et le Chien d'Ioraidh
Ils rembarquèrent sur la barque magique et se dirigèrent vers le royaume du Roi Dobar, vers le couchant. Iucharba proposa un autre stratagème, craignant que celui usité jusque là ne soit éventé :
« - Devenons des mercenaires et entrons au service du Roi Dobar ! J’ai ouï dire qu’il les prenait fort chers. Nous gagnerions petit à petit sa confiance, et ainsi, nous pourrions obtenir ce que nous désirons ! » Les deux autres frères en convinrent.

Ils se présentèrent donc au Roi Dobar, lui rendirent hommage et entrèrent à son service. Mais, au bout de quinze jours, malgré leur zèle, ils n’obtinrent aucune information quant au chariot et aux deux chevaux.

Après une discussion entre eux, ils décidèrent de rejoindre le Roi Dobar, et Iucharba lui parla :
« - Ô Roi, nous sommes sur le point de partir. Vois-tu, nous sommes certes des mercenaires d’Hibernia, mais nous sommes aussi les confidents et les conseillers des Rois, surtout quand ceux-ci disposent des trésors fabuleux. Tu t’es bien gardé de nous montrer ton char merveilleux et tes deux meilleurs chevaux… C’est un manque de confiance et nous ne pouvons le supporter »
Ce à quoi le Roi Dobar rétorqua :
« - Vous êtes les mercenaires les plus chers à mes yeux. Si vous me l’aviez demandé le premier jour, je vous aurais montré mon char et mes deux chevaux ! Je vais, sans tarder, satisfaire votre demande ! »

Des serviteurs allèrent chercher les deux chevaux attelés au char et c’est avec éclat que l’attelage se présenta devant les Fils de Tuirenn et le Roi Dobar. Brian s’approcha du char, saisit le cocher et le souleva, puis le projeta contre un rocher. Iuchar saisit sa grande épée et assena un violent coup au Roi Dobar, le tuant. Puis, les frères sautèrent sur le char et s’enfuirent, tuant ceux qui tentaient de s’opposer.

Ils embarquèrent le char sur la large barque magique de Mananann et hissèrent les voiles.

En un rien de temps, ils furent en vue du pays d’Easal, avec la ferme intention de s’emparer des porcs merveilleux. Leur réputation de farouches guerriers les avaient précédés et c’est avec crainte et inquiétude que le Roi Easal les accueillit. Sentant la peur, Brian se résolut à lui raconter leur histoire et ce qu’ils venaient chercher chez lui. Il menaça Easal de lui livrer bataille s’il ne lui cédait pas les sept porcs.

Avisé et prudent, le Roi temporisa. Il alla voir ses devins et sages, et tous furent d’avis qu’il valait mieux donner les porcs aux Fils de Tuirenn que de subir leurs assauts mortels. Les trois frères furent émerveillés qu’on leur apportât les sept porcs sans rien demander en échange.

« - Maintenant que vous avez obtenu les sept porcs demandés, quel voyage allez-vous entreprendre à nouveau ? Que devez-vous encore acquérir ? » demanda le Roi Easal.
« - Nous devons aller dans le pays d’Ioraidh et nous emparer du chien que possède le Roi Ioraidh » répondit Iuchar.
« - Dans ce cas, laissez-moi vous accompagner. Le Roi Ioraidh est mon gendre et je me fais fort de le convaincre de vous céder Failinis. » proposa le Roi Easal.

Les Fils de Tuirenn acceptèrent de bon cœur et le remercièrent. Ils partirent donc avec le Roi Easal au pays du Roi Ioraidh. D’importantes troupes d’hommes en arme les attendaient. Le Roi Easal se signala, et son gendre vint l’accueillir.

De longues discussions eurent lieu entre les deux parents. Le Roi Ioraidh refusa de céder le chien Failinis. Aussi, les Fils de Tuirenn s’armèrent et s’en allèrent combattre les troupes d’Ioraidh.

Rendant coup pour coup, les trois frères décimèrent les rangs adverses. Coups sourds, râles d’agonie, hurlements de douleur. Le crépuscule venant, les trois frères finirent par atteindre le Roi Ioraidh. Brian lui sauta dessus, mais l’épargna.

Pieds et poings liés, Ioraidh fut jeté aux pieds du Roi Easal. Et Brian s’écria :
« - Ô Roi Easal ! Crois qu’il m’aurait été plus facile de tuer ton gendre que de le laisser en vie. Mais je l’ai fait par respect et déférence pour toi, par remerciement de ton don. Je laisse la vie du Roi Ioraidh entre tes mains. »

Easal décida alors de libérer son gendre contre sa promesse de céder le chien Failinis. Ioraidh accepta, et la paix fut scellée, fondée sur une amitié sans faille. C’est ainsi que les Fils de Tuirenn rejoignirent la barque de Mananann, avec le chien dans les bras.
le sort de Lug, la broche de Fianchair, Miodchain et la mort des Fils de Tuirenn
Ils reprirent donc leur route. Entre-temps, Lug, qui possédait –et possède encore- le don de voir ce qui se passe très loin dans le monde, observait les Fils de Tuirenn triompher. Amer, il décida d’incanter un charme druidique, rendant amnésiques les Fils de Tuirenn. Ils oublièrent ainsi les deux derniers objets à ramener, la broche à rôtir des femmes de Fianchair et les cris sur la Colline de Miodchain.

Aussi les trois frères rentrèrent-ils en Hibernia, et aussitôt arrivés à Tara, le conseil des Tribus de Danà fut convoqué. Ils présentèrent à l’Assemblée les objets de leur quête, puis Lug les examina soigneusement avant d’éclater de colère :
« - Où sont donc la broche à rôtir et les trois cris que je vous avais demandé ?! Encore heureux que les chefs des tribus de Dana soit votre caution, car, sans cela, je vous aurais tués ! »

Les Fils de Tuirenn furent ainsi humiliés publiquement et encore plus atterrés et tristes d’avoir oublié les deux derniers objets. Ils partirent alors à Dun Edair, près de Howth, raconter leur histoire à leur père, Tuirenn. Celui-ci en fut grandement affligé.

Le lendemain, les trois frères descendirent au port, accompagné de leur sœur Ethné. Ils n’avaient plus la barque magique de Mananann pour les aider, car ils l’avaient rendue à Lug, et leur tâche, sans elle, était singulièrement compliquée. Partant du port, ils entendirent le chant plaintif d’Ethné.

Ils partirent ainsi à la recherche des Femmes de Fianchair. Pendant le quart d’une année, ils errèrent, en quête de l’Île et d’informations. Ils apprirent ainsi que l’Île était sous la mer. Aussi cherchèrent-ils l’accès. Après bien des mois, ils trouvèrent l’entrée. Brian s’adressa à ses frères :
« - C’est à moi d’y aller, car, en tant qu’aîné, je suis responsable de vos vies ! » Et il plongea dans les flots.

Il rejoignit une sorte de caverne sous l’eau, puis il pénétra dans une ville. Restant dans l’eau, il observa le groupe des femmes en train de coudre et de broder, puis, doucement, usant de prudence et d’adresse, il saisit une broche à rôtir.

Alors, les femmes de Fianchair éclatèrent de rire. Elles regardaient Brian, puis l’une d’elle lui parla :
« - Quelle hardiesse ! Si tu étais venu accompagné de tes deux frères, nous vous aurions tué après vous avoir châtrés et crevés les yeux ! Mais tu es venu seul et nous te savons brave. Aussi, peux-tu emporter la broche à rôtir. »

Brian les remercia et leur dit adieu, puis regagna la surface avec la broche. Ses frères furent réjouis de le voir revenir sain et sauf et l’aidèrent à se hisser dans le bateau. Puis, ils hissèrent les voiles et partirent en direction du Nord, rejoindre l’île sur laquelle la colline de Miodchain s’élevait.

Ils mirent plusieurs mois à atteindre l’île et quand ils arrivèrent, ils étaient attendus par Miodchain. Ce dernier avait une double raison d’en vouloir aux Fils de Tuirenn. Ils avaient tué Cian, fils de Diancecht, qui avait été sous ses ordres, et presque un fils pour lui. Et il venait aussi faire respecter l’interdit : empêcher quiconque de pousser des cris sur cette colline.

Dès que Brian aperçut Miodchain, il n’hésita pas à l’attaquer, suivi de ses frères. Miodchain résista longuement aux assauts des trois frères, rendant coup pour coup, les blessant à plusieurs reprises. Il succomba finalement devant la fougue des Fils de Tuirenn. Mais les trois fils de Miodchain accoururent et engagèrent le combat contre les trois frères affaiblis. A nouveau, la lutte fut âpre et longue. Les fils de Miodchain leur infligèrent de mortelles blessures. Mais les Fils de Tuirenn les tuèrent finalement.

Brian, Iuchar et Iucharba gravirent la colline de Miodchain et poussèrent trois cris. Puis ils redescendirent, pantelants et se vidant de leur sang, la colline. Avec peine, ils s’embarquèrent sur leur navire.

« - Mes frères, il ne nous faut pas mourir avant d’avoir pleinement payé le prix de la compensation à Lug au Long Bras. » susurra Brian à ses frères. Ils mirent des semaines à rejoindre Hibernia, et s’échouant sur le rivage, ce fut leur père, Tuirenn, qui les trouva allongés sur le fond de la barque.

Agonisant, Brian demanda d’une voix faible :
« - Père, voici la broche à rôtir des Femmes de Fianchair ! Et les trois Cris poussés sur la Colline de Miodchain. Ramène-les à Lug et supplie le de te prêter la peau de porc du Roi de Grèce, afin de guérir de nos blessures et nous sauver de la mort ! Fais vite, je t’en prie ! »

Tuirenn partit de Dun Edair à bride abattue et trouva Lug. Il lui remit les deux derniers objets et le supplia de lui prêter la peau de porc. Ce, à quoi répondit Lug :
« - Je suis satisfait que tes fils aient payé la compensation que j’avais réclamée pour le meurtre de mon père. Mais leur sort ne m’intéresse pas, aussi ne te prêterais-je pas la peau de porc. »
Tuirenn, accablé, revint auprès de ses fils et raconta ce qui s’était passé à Brian. Ce dernier supplia son père de l’amener auprès de Lug. Tuirenn le prit alors dans ses bras et l’amena jusqu’à Lug, où ce fut Brian, mourant, qui s’adressa à lui :
« - Ô Lug, nous avons commis un meurtre à l’encontre de ton père. Tu nous as demandé une compensation, que nous avons satisfaite. Permets donc que nous puissions guérir de nos blessures. »
« - Cela n’était pas convenu. Votre honneur est sauf, c’est tout ce que je peux pour vous. Rien ne m’oblige à venir en aide aux meurtriers de mon père. » répondit avec obstination Lug.

Brian demanda alors à son père de le ramener auprès de ses trois frères, restés à bord de la barque. Brian fut allongé entre Iuchar et Iucharba, et ensemble, les trois valeureux Fils de Tuirenn s’éteignirent.

Tuirenn érigea un menhir où il inscrivit les noms de ses trois fils en ogham. Ethné psalmodia un chant funèbre pour ses trois frères.

C’est ainsi que se termine la Vengeance de Lug et l’épopée des Fils de Tuirenn. Lentement, ils ont sombré dans l’oubli, mais qui sait, si un jour, vous croisez un menhir avec les noms de Brian MacTuirenn, Iuchar MacTuirenn, Iucharba MacTuirenn inscrit en ogham, dites-vous que leurs exploits sont comme les étoiles dans le firmament. Impérissables.


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directement inspiré des récits de J. Markale
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cyan je te propose de monter un petit commerce tres florissant
on fait des visites guidees de toutes les zones hib et comme pour les musees ou les autobus a touristes tu indiques les curiosites, histoire des lieux et cie.
naturellement on prend un pet barde paske sinon ca va pas etre rentable.
voilou kesten pense?
plus serieusement ca serait vraiment bien d'avoir ce style d'information ig avec des pnj devant les endroits importants... la faq c bien mais enfin bon c pas tres convivial :/
en tout cas tu racontes bien.
Merci

J'essaye de collecter pas mal d'infos par rapport aux mythes celtiques et au jeu DAoC. Il y a (malheureusement ou heureusement) un décalage. Les mythes celtiques ont été adaptés à DaoC, les noms ont été un peu piochés n'importe comment (par ex, Mag Mell signifie Collines de l'Amour... et ce n'est pas une ville dans les mythes celtiques).

J'attends aussi avec impatience les histoires du storyliner Hibernien (hum).

Pour les visites guidées, euh ouai, bonne idée, je suis à court d'argent. Bon, je n'ai que le speed4, mais ça fera l'affaire pour les touristes qui pourront mitrailler de screens les lieux visitées.

--
Cian
....
Salut.

Tien, tu trouvera peut être ici quelque chose qui t'interessera :
https://forums.jeuxonline.info/showthread.php?t=198321

J'ai énormément aimé ta façon d'écrire, et je te souhaite de continuer dans cette voie.

Je me permet de poster ici l'adreese sous laquelle sont consignés la plupart de mes "Ecrits" et je vous laisse découvrir par vous même...

Encore bravo Cian L'Enthy. Que la Dame de Feuilles soit ta force
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