[Officiel Goa] Les Sarrasins d'Albion

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Prologue

"Les sables de mon désert n'ont jamais vu autant de pluie. Les dieux sont décidément très fâché avec ton pays, barbare. Cela ne te dérange pas que je te nomme ainsi n'est ce pas ? Cela n'a rien d'une insulte, sais-tu, juste d'une constatation..."
- Salim, éclaireur sarrasin.


Il y a beaucoup d'incompréhension entre ton peuple et le mien, barbare, et je souhaiterai aujourd'hui y remédier, combler quelque peu ce fossé qui sépare nos cultures pourtant unies dans la souffrance. Oh, tu as beau te récrier, protester de ta grandeur d'âme, je t'assure que je peux percevoir et comprendre tes appréhensions. Ce terme de barbare que j'ai employé t'a d'ailleurs chauffé le sang et tu as hésité je le sais bien à répondre vertement. Pourtant il n'y avait nulle insulte, nul mépris dans ce mot, juste une réalité. Vois-tu, pour les miens tous ceux qui ne suivent pas les voies de l'Esprit du Désert sont des barbares, c'est là une réalité qu'il te faut accepter. Tu vois barbare, c'est là juste un exemple, mais qui témoigne de la quantité de sable dont je vais avoir besoin pour établir un pont entre nos deux civilisations.

Je vais maintenant essayer de nous décrire quelque peu, et j'espère que cela sera pour toi source d'émerveillements et de compréhension. A condition bien sûr que tu saches lire barbare, puisque j'ai constaté que cet art ne semblait guère prisé en ces froides contrées.

De notre arrivée en Albion

"Il suffit Kay ! Ces gens ont tout quitté pour gagner notre contrée. Ils ont laissé foyers, richesses, amis et familles derrière eux et sont venus rendre hommage à un parfait inconnu. En ce moment-même certains versent leur sang pour Albion, pour ma couronne, pour nos idéaux. Alors dorénavant tu vas leur manifester autant de respect que j'en ai pour eux et les considérer comme tiens !"
- Le Roy Arthur morigénant le Sénéchal Kay au milieu des fondations de Camelot.

Je ne me souviens pas très bien de mes premiers moments sur cette île, je me rappelle juste des embruns qui venaient se mêler à mes larmes d'enfants. C'était en automne de l'année 513 de votre calendrier et le Roy Arthur était encore un jeune souverain récemment couronné, un guerrier déjà renommé au charisme exceptionnel. Nous ne pouvions pas ne pas l'aimer.

Mes parents, comme leurs amis, suivaient sur ces rivages du bout du monde Sire Palomides, chevalier de la Table Ronde et fidèle ami du Roy. Autant de concepts qui nous restaient étrangers à l'époque. Nous n'avions pas encore appris à connaître cette terre, à l'aimer, mais nous étions déjà prêts à verser notre sang pour elle.

Les gens nous ont bien accueilli, je me souviens d'une vieille femme dans le petit village de Cotswold qui pris vite notre famille en charge. Plein de sagesse et de bonté, elle nous fit découvrir peu à peu ce qui allait devenir notre patrie. Je pense que nous avons eu beaucoup de chance, le royaume était florissant, le commerce prospère et les gens heureux.

Cette première vague de sarrasins est maintenant très bien intégrée dans la population et nombre des nôtres tiennent à présent les rênes d'une échoppe, ou le comptoir d'une taverne. Certains de mes meilleurs amis sont Bretons ou Highlanders et au temps de ma folle jeunesse nous nous sommes battu épaule contre épaule aux côtés du Roy Arthur et de ses chevaliers.

La seconde vague

"Bonsoir Sire, mes hommages. Comme vous le constatez, j'ai finalement choisi de revenir fouler le sol de ma contrée natale. Je ne suis là en ce jour que pour vous offrir mon bras et mon épée en ces heures difficiles. Mais, je dois ajouter Sire, que je ne suis pas revenu seul..."
- Le Duc Bors devant le Roy Kystennin, de retour de son long exil volontaire, en l'an 585.


Barbare, tu comprends j'espère, que si je parle d'une première vague c'est qu'il y en a eu une seconde, massive et récente de surcroît et qui t'a sans doute déstabilisé un peu plus.

Tu peux commencer à te rassurer de suite, il ne s'agit pas d'une invasion subtilement camouflée. Crois-tu donc que ceux de mon peuple souhaiteraient conquérir ces terres désolées inondées de pluie ? Je plaisante barbare, j'ai depuis longtemps appris à les aimer à leur juste mesure et aujourd'hui je suis fier d'être albionais. Pourtant mon peuple n'est pas venu pour cela.

Cette fois-ci c'est un autre héros de la Table Ronde que les miens ont suivi, Bors, un formidable guerrier qui acquis ses lettres de noblesse à Camlen. Je puis te jurer que tout ce qui a été dit sur cette bataille est vrai car j'y étais et celui qui est aujourd'hui Duc s'est battu avec bravoure, portant douleur, terreur et déshonneur dans les rangs ennemis.

Tu sais mieux que moi qu'il s'est exilé quelques années plus tard et qu'il a beaucoup voyagé ensuite, jusqu'à se fixer dans les terres de mes ancêtres. Là il a su gagner le cœur des guerriers, et lorsqu'il s'en est retourné, ils l'ont naturellement accompagné.

Aujourd'hui les voilà parmi vous, parmi nous. Jeunes, braves et audacieux, inconscients parfois. J'ai appris à connaître les trolls sur les frontières, j'ai aussi appris à haïr les flèches des lurikeens ou des kobolds embusqués. Je sais ce qu'est la guerre et je ne l'aime pas.

Pardonne donc mon ami cette soif de sang, de gloire, cette impatience, qui les pousse à s'enfoncer toujours plus avant dans les montagnes ennemies. Ils connaîtront bien assez tôt la fatigue, la faim, la douleur, la peur...

Je sais qu'il y a des frictions parfois entre toi et ces nouveaux arrivants. Apprends à les connaître, laisse leur le temps de découvrir, d'aimer ta terre et de mourir pour elle.

Leurs fils et leurs filles seront enfants d'Albion comme je le suis à présent.

Nos origines

"Jarouad c'est un émerveillement des sens, un ravissement perpétuel. Les couleurs, l'odeur de l'air y ont une intensité à nulle autre pareille. Les oiseaux viennent se poser dans la main des hommes, partager le grain du désert. Le ciel et la lune aiment à se mirer dans l'eau limpide qui..."
"Cela semble merveilleux, tu en parles avec tant de passion. Cela fait longtemps que tu n'y es pas retourné ?"
"Ah, mais je n'y suis jamais allé, je suis né ici moi !"
- Un éclaireur sarrasin contant fleurette à une clerc bretonne.


Nos royaumes sont bien éloignés de ces terres si fertiles, si froides aussi, et je dois t'avouer qu'ils me manquent parfois, lorsque je contemple la pâleur de vos étoiles. Je ne peux m'empêcher de me remémorer les sables du désert, cette mer de dunes qui s'étend à l'horizon. J'avais seulement quelques printemps lorsque j'ai quitté ces contrées enchanteresses pour venir ici mais ce spectacle a marqué mon âme à tout jamais. Cela et les contes de mes parents je suppose.

Il faut de longs mois de navigation hasardeuse sur des mers périlleuses et mal connues pour gagner ton pays, les côtes de ce que vous nommez Cornouailles et que nous appelons Voyage car c'est là qu'il débute et c'est là qu'il s'achève. Nombreux sont ceux qui ne parviennent jamais au but de cette odyssée.

Tu n'ignores pas barbare que le continent lui-même s'embrase au gré des envies et des passions des princes. Il est impossible donc de gagner mon pays par les terres. De toute manière, le meilleur des ménestrels de ce royaume mourrait d'épuisement avant de contempler les palmiers des oasis de Jarouad. Enfin certains ont essayé, et si ils n'ont jamais été revus, il me plaît parfois de penser qu'ils ont trouvé une terre accueillante quelque part, où ils se seraient finalement installés.

Notre civilisation

"Ecoutez-moi silencieusement tous, car je vais vous conter l'histoire du désert, du sable et du vent. Je vais vous conter le scorpion, le rocher et le puits, la dune, le soleil et la lune. Ecoutez bien mes paroles, enfants, car ce sont là vos origines, vos racines..."
- Haman, le soir à la veillée face aux enfants attentifs...


Il est difficile au sage homme que je suis de faire la part entre les contes, les légendes et les rêves d'un enfant qui, un jour, contempla le désert. Mes parents parlaient peu de nos origines, je crois qu'ils souffraient là d'une blessure jamais refermée.

Naturellement, petit à petit, mes souvenirs ont disparu pour faire place à l'image merveilleuse que je me suis forgée, je suis assez vieux maintenant pour m'en rendre compte, pour l'admettre.

Voilà donc à quoi ressemble mon pays. A toi de faire la part des choses barbare.

De vertes îles parsèment une mer infinie de sable brûlant. Ces oasis enchanteresses sont le refuge du voyageur, du nomade qui vient d'effectuer une longue traversée dans des conditions difficiles. A l'ombre des palmiers, de grandes tentes éclatantes de couleurs vives regorgent de richesses, gibiers rôtis, tapis de soierie, fourrures de chameaux...

Les hommes et les femmes vivent simplement, à l'écoute des esprits et des étoiles, prenant la route au gré de leurs envies. Ils parcourent alors mille et mille lieues de dunes pour se rendre au pied de quelque palais d'albâtre enfoncé dans la moiteur d'une autre oasis luxuriante. Parfois il faut se battre contre un clan, une tribu, une famille ennemie, et le sang vient alors troubler la sérénité de ces lieux sans âge.

Cà et là une ville gît oubliée de tous dans la poussière et la chaleur du désert. Hantée, elle ne délivre ses secrets qu'aux plus audacieux de nos guerriers. Rares en effet sont ceux qui reviennent de ces ruines de mort, vestiges pourrissant des marées du temps.

Les réalisations de mon peuple sont nombreuses et brillantes. Les sciences sont fort avancées et les sages se regroupent une fois l'an pour mettre en commun leurs découvertes. Les mathématiques, la médecine, l'astronomie progressent chaque année.

La solitude du désert est aussi propice aux artistes, et les poètes chez nous jouissent d'un grand prestige. Plus que tout autre ils sont à même de fédérer un clan.

Car il n'existe pas de pouvoir centralisé comme ici, nul roy ou duc. Le désert est rude et les plus forts survivent tandis que les faibles dépérissent. La naissance n'est rien et le mérite seul permet aux hommes de devenir grands.

Telle est notre loi, unique et implacable...

Telle est notre civilisation, brillante, merveilleuse et dure...

Nos religions...

"Puisse Shamish esprit du tonnerre foudroyer mes ennemis ! Puisse Janoua esprit de l'Aigle me prêter ses yeux pour les découvrir ! Puisse l'esprit de cette rivière gonfler de colère et emporter dans son lit ceux que je maudit !"
- Un éclaireur sarrasin murmurant machinalement quelques prières tout en pénétrant en territoire ennemi.


Eh oui barbare, 'nos religions', je parle bien au pluriel. Les grains du désert ou les étoiles sont innombrables, pourquoi les esprits ne le seraient-il pas ? Je respecte ta Lumière et j'espère que tu sauras faire de même de mes croyances, même si elles te paraissent étranges.

A vrai dire je ne suis pas si sûr que tu puisses considérer cela comme une religion, ce que je ne fais moi-même que depuis que j'ai compris le sens que vous donnez à ce terme. Nous n'avons aucune structure ou hiérarchie, aucun rituel figé dans la pierre, pas d'immobilisme ou de fanatisme... Ici les aînés détiennent les secrets des pierres, du sable et du vent, et les soufflent aux oreilles des jeunes le soir à la veillée autour du feu bienfaiteur.

Ce sont mes grands-parents qui m'ont appris à converser avec les esprits alors que je n'étais qu'un enfant.

Les esprits sont. Tout simplement. Nous leur glissons quelques offrandes, quelques prières quand nous le jugeons opportun, quand nous ressentons que cela est juste.

Il y en a des milliers et des milliers te l'ais-je déjà dit ? Certains sont nommés et futiles, d'autres sont puissants et inconnus. Certains errent à mille lieues des préoccupations des hommes, d'autres s'attachent aux pas d'une simple bergère sa vie durant.

Il n'y a pas à proprement parler de cohérence de religion, encore un de vos termes, parmi mon peuple, ce qui rend vos sages si perplexes lorsqu'ils manifestent quelque curiosité à notre égard. Deux familles n'appelleront pas l'esprit du feu de la même façon par exemple. Ce n'est pas grave, ce qui compte c'est de parler avec les esprits. Tu sais, ils ne sont pas maniérés et la forme leur importe peu.

Oui barbare, nous leur parlons et ils nous répondent. Il suffit pour cela d'écouter le sifflement de la brise dans les feuilles, de contempler le reflet de la lune dans le cours d'eau, de sentir l'odeur du feu de bois s'envoler entre les pins...

Il est difficile pour moi de coucher par écrit une réalité si intense quoique intangible... Et je ne suis pas sûr que tu comprennes réellement tout ce que je te révèle, encore moins certain que tu le veuilles, aussi je n'insisterai pas davantage sur ce point.

J'ai bien peur de plus, de ne même pas intéresser certains de nos jeunes qui ont embrassé ta propre foi...

Nos coutumes...

"Mais alors que faut-il que je fasse pour lui parler ? Et bien c'est simple, il faut d'abord aller faire un petit cadeau à sa grand-tante. Ensuite elle en parlera à son oncle qui devrait te recevoir dans le courant du mois prochain. Ensuite il y a son père..."
- Siegfried essayant de dépêtrer diplomatiquement l'écheveau des relations d'une famille sarrasine...


Il est sans doute difficile pour un barbare de pénétrer nos us et coutumes. Je gage que nombre d'entre elles te paraissent absconses. C'est que, vois-tu, si les traditions ne sont pas écrites, elles n'en sont pas moins les subtiles fondations de notre société.

Les échanges quotidiens sont imprégnés de ces rapports de force. Certains sont visibles à vos yeux, d'autres je pense vous resteront à jamais inconnus. Je n'essayerai pas d'être ici exhaustif, crois-moi tu t'endormirais avant la fin de cette narration, mais je vais plutôt insister sur quelques notions importantes.

Les hommes et les femmes Il y a chez vous une égalité des deux sexes, qui je dois te l'avouer perturbe plus d'un des miens. Les rôles des hommes et des femmes est assez clairement défini dans le désert où le couple forme les deux moitiés d'une même gemme. Ici, j'ai vu des femmes combattre, et avec quelle maestria, et parfois mourir.

Je me souviendrai toujours d'une paladine qui un jour sacrifia sa vie pour nous permettre de nous replier. Crois-moi barbare, je n'ai pas oublié son visage et chaque année je vais porter une rose sur sa tombe...

Je vais en revenir à notre sujet si tu le veux bien. Nous avons vu vos femmes à l'œuvre, fières et libres, mères et guerrières, et cela nous a tous influencé. Notre société sur ce point est en complète mutation à présent. Naturellement le processus est beaucoup plus avancé chez les descendants de la première vague.

En guise de conclusion barbare, je te conseille, si tu oses aborder les sarrasines, de manifester prudence et courtoisie. On ne peut pas savoir ce qu'elles ont dans la tête en ces temps troublés et moi-même j'ai bien du mal parfois à discerner leurs pensées...

La famille La famille est l'élément de base de notre société. Véritable communauté, elle peut être composée de plusieurs dizaines de personnes de plusieurs générations différentes. Les anciens sont écoutés et respectés, leur autorité ne cède devant les guerriers que pour tout ce qui concerne la guerre.

Dans le désert les hommes chassent et protègent la famille tandis que les femmes prennent soin des petits et du campement. Comme je te l'ai déjà dit, cet ordre des choses a été quelque peu bouleversé depuis notre arrivé ici. Je ne suis certes pas assez sage pour affirmer que c'est là une bonne ou une mauvaise évolution...

Sache quoiqu'il en soit, que lorsque tu traites avec l'un des nôtres, sa famille n'est jamais loin. Insulte-le et ses cousins viendront le venger. Honore-le et son oncle t'en sera gréé. Tue-le et un jour ton arrière petit-fils mourra de la main de son arrière petite-fille...

Le mariage Certains de tes compatriotes ont déclaré qu'épouser une sarrasine ou un sarrasin c'est épouser sa famille. Je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'ils ont eu tort... La cérémonie est à la fois simple et longue à mourir d'ennuis. C'est que les participants, les deux familles au complet ainsi que leurs amis, et les familles de leurs amis et... Enfin tous ceux qui sont là doivent se fendre d'un petit discours, souvent une simple bénédiction. Cela peut prendre des heures.

Il existe bien d'autres traditions pour ce moment important, mais elles diffèrent tant d'un clan à un autre que je ne pourrais en faire le tour. Heureusement et comme chez vous, tout s'achève par un grand festin à la lueur d'un feu de bois, sous les étoiles et la lune !

La mort C'est triste à dire mais elle fait partie de la vie, barbare. Nous sommes tous égaux je crois lorsque le moment est venu. Nous prenons soins de nos morts comme vous le faites, en les enterrant avec leurs armes et les symboles de leurs vies et en priant les esprits de les accepter à leurs côtés. Nous pensons que les morts viennent ensuite veiller sur les vivants jusqu'à ce que tous soient réunis enfin. J'aime de moins en moins m'appesantir sur ce sujet au fur et à mesure que je vieillis, voilà qui est ironique, n'est ce pas ?

Le respect des anciens La sagesse est un bien rare et précieux pour les miens. Elle ne s'acquiert qu'au fil des ans, en contemplant dit-on les flots impétueux de la vie. Je ne sais pas si je suis sage, ce qui pour les plus jeunes est apparemment déjà un signe en soi. Le respect des anciens est considérablement ancré dans notre société. Le vieillard, comme tu le nommes, est préservé comme un trésor précieux au même titre que les enfants. Avisé, il prend les décisions au nom de la Famille ou du Clan.

Le sens de l'honneur Les miens ne partagent pas la conception du sens de l'honneur des Highlanders mais cela ne signifie pas que nous en soyons dépourvus. Rien ne nous oblige à affronter seul et à pied une horde d'ennemi implacables. Et en vérité je te le dis, il faut être bien fou pour ne pas voir qu'il serait plus profitable de les éliminer un à un.

La vengeance L'honneur est donc primordial pour nos guerriers et cela impose de laver tout affront dans le sang. La revanche, l'assassinat sont de sinistres traditions, toujours bien en vigueur. Il est déjà arrivé que des meurtres soient perpétrés au nom d'ancêtres disparus depuis des lustres. Nous honorons ceux qui ont une telle mémoire et leur mort est toujours particulièrement soignée, pour leur rendre l'hommage qu'ils ont mérité.

Nos ennemis...

"Il m'a fallu deux ans. Deux ans pendant lesquels je l'ai traqué sur toutes les routes, par tous les temps. Oh d'autres ont eu la malchance de croiser ma route, ses fils et ses cousins par exemple, et je les ai abattus comme des chiens mais cela ne me satisfaisait pas, comprends-tu. C'est lui que je voulais, lui qui avait giflé la cousine de mon oncle..."
- Salim, éclaireur sarrasin.


Quels ennemis spécifiques pourrions-nous avoir ici alors que nous sommes venus de si loin ? Tu as raison de t'interroger barbare, nos ennemis ancestraux ne nous ont pas suivi sur Albion. Les terribles djinns sont restés tapis au sein des sables éternels.

Bien entendu les sauvages de Midgard et d'Hibernia méritent nos flèches, mais cela est affaire de guerre, non de passion. Quoique cela ne soit pas tout à fait vrai, nos jeunes prennent plaisir en effet à traquer et à abattre les lurikeens et les kobolds embusqués au plus profond des bois.

Les gobelins en revanche ont su susciter notre haine avec adresse. Leurs raids ont fait des ravages parmi les nôtres au fil du siècle et ce combat est peu à peu devenu une histoire intime entre eux et nous. J'ai vu nombre d'amis disparaître sous leurs coups, et je dois t'avouer que même à mon âge, je continue parfois à me mêler à un groupe de chasseurs. Nous abattons généralement plusieurs dizaines de ces créatures en un seul jour ! Hélas la chienlit repousse...

Enfin je te citerai, mais tu devais t'en douter, les esclavagistes qui perpétuent leurs forfaits dans les plaines de Salisbury. Une de mes nièces a disparu ainsi à tout jamais, et chaque jour j'espère qu'elle a trouvé une mort rapide et sans douleurs, un sort que je n'accorde pas à mes ennemis...

Si tu devais un jour affronter un sarrasin, barbare, tue-le, cache son corps et vis dans la crainte que ses amis sachent un jour que tu es son meurtrier. Car les siens n'oublieront jamais...

Et nos relations avec vous...

"Les Bretons sont un peu prudents, les Highlanders pas très subtils, les Avaloniens bien méfiants, et nous nous sommes tout aussi étranges à leurs yeux. Pourtant je donnerai ma vie pour eux, et eux pour moi je le sais, car voyez-vous nous sommes unis par l'amour de notre patrie, la verte Albion."
- Maître Hakim professant ses explications devant un groupe de jeune élèves.


Vous, Bretons, constituez parfois une énigme pour nous. Certains de nos jeunes vous considèrent comme usés avant l'âge. Votre prudence passe souvent pour de la paresse ou de la lâcheté à nos yeux, je te le dis franchement barbare. Je ne partage pas cette opinion naturellement, je vous ai vu vous déchirer à Camlen et je sais de quelle férocité vous savez faire preuve à l'occasion.

Les jeunes loups récemment arrivés sont bien sûr plus promptes à vous critiquer. Comprends-les je te prie. Ils n'ont pas encore la sagesse du désert et ne rêvent que de gloire et de sang. Il faut dire aussi que les temps sont durs et plus souvent qu'autrefois je surprends le regard exaspéré d'un paysan devant de simples jeux d'enfants.

Je pense aussi que si toi barbare, tu arrêtais de me parler tout le temps de ta Lumière, nous nous entendrions peut-être mieux. Tu crois que je n'ai pas remarqué qu'il pleuvait tout le temps dans ton pays ?

Je crois que la guerre nous affecte tous, qu'elle nous rends tous fous.

Les highlanders ont toujours suscité notre admiration et notre respect par leurs prouesses guerrières et leur honneur sans tâche. Ces gens sont naturellement fiers et orgueilleux et je crois que c'est là des traits de caractère que nous avons en commun.

Nos jeunes ne s'aveuglent pas pour autant. Nous savons pertinemment que nous ne lancerons jamais un tronc d'arbre aussi loin qu'eux. D'ailleurs nous ne nous y essayons même pas. Les highlanders forcent notre admiration sur le champs de bataille mais je crois que si nous les amenions dans le désert ils lutteraient de toutes leurs forces contre lui. Ils ne sauraient pas s'y intégrer, s'y fondre.

Nombre de fois la ruse, la sagesse permettent d'emporter la décision là où la force brute ne suffit pas. Mais je n'ai jamais pu le faire admettre aux amis que je m'enorgueillis de posséder au sein de ce peuple fier.

Je les soupçonne d'être particulièrement sourds aux esprits mais c'est là un autre sujet.

Les Avaloniens... Voilà un vaste sujet. Ils sont une énigme des plus fascinantes pour nos sages et une source d'ennui profond pour nos jeunes. Puissants, incontestablement, hautains certainement, mystérieux assurément, tels sont les Avaloniens au premier abord, aussi bien pour nous que pour vous.

Quelques fois les destins de nos deux peuples se confondent de mon point de vue. Je pense que nous apparaissons aussi exotiques à vos yeux qu'ils peuvent l'être aux nôtres. Leur civilisation est secrète, dissimulée dans l'écrin insondable de leurs marais comme la mienne est lointaine et tout autant inaccessible.

J'ai, je crois, deux amis parmi ces gens. Malgré toutes ces années, je n'ai jamais été capable de percer à jour leurs motivations, leurs sentiments, leur personnalité. Pourtant je donnerai ma vie pour eux comme ils le feraient pour moi.

Et c'est je crois ce qu'il nous faut retenir. Nos peuples, nos cultures, en dépit de toutes nos différences, affrontent de formidables ennemis. Unis autour de l'amour que nous portons à cette terre, je ne crois pas que nous puissions être vaincus.

J'espère que c'est ce dont tu te souviendras barbare, que cet écrit confié aux bons soins du vent ne restera pas lettre morte.

A bientôt barbare, tu pourras compter sur mon aide et sur celle de mes enfants dans les batailles à venir.

Haman, sage et érudit sarrasin, fils d'Albion.
source
Le texte traitant des sarrasins existe depuis quelques temps, voire très longtemps, en effet. Reste à voir si il existait dans la totalité de ce qui est dit là, car en ce qui me concerne je ne me souvenais que du début ( ou ptêt que je l'ai pas lu en entier ... )
Citation :
Provient du message de berenger
Quelque chose m'echappe, ce post existe dans la faq depuis un an. Or, le poit info mentionne un nouveau texte.
Duquel s'agit il ??
Celui sur les Necrites .



Enfin , si on pouvait avoir des textes comme ca chaque semaine ca serait le reve ...

<reve d'une description de chaque factions du jeu ou organisation ou Pnj et Mobs > ...

je sais je sais je reve
__________________
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