Je viens de lire aujourd'hui dans le journal que deux nouvelles grèves de la faim étaient en cours, l'une pour la régularisation d'un certain nombre de sans-papiers, l'autre pour je ne sais plus quelle raison, sans doute très légitime. Il me semble qu'il s'agissait de salariés manifestant pour un reclassement.
Et je commence à m'interroger, alors que se multiplient ce genre d'initiative, sur leur pertinence, et sur la manière dont l'Etat - ou les instances concernées - peuvent réagir.
Il est évident qu'on ne peut laisser des gens mourir ainsi. Il est tout aussi évident qu'entamer une grève de la faim pour ses convictions est quelque chose de touchant et de très fort.
Cependant, il s'agit bien réellement d'une forme de chantage. Les gens qui entament ainsi une grève de la faim entendent forcer leur point de vue (qui peut par ailleurs être tout à fait louable) au-delà d'un débat d'idée logique (qui peut par ailleurs ne pas avoir eu lieu).
Quelle peut alors être la réaction de l'état ? J'ai vu récemment que des sans-papiers avaient été régularisés après une longue grève de la faim. Je leur dis félicitations... mais je ne peux m'êmpêcher de me demander si nous avons fait le bon choix. Pourquoi eux plutôt qu'un autre ? Parce qu'ils ont mis leur vie dans la balance ? Mais avaient-ils moins, ou plus de raisons de pouvoir se voir régulariser que les gens qui attendent depuis des années, ou les réfugiés qui affluent de différentes régions du golfe ? Sans compter l'exemple que cela donne, et qui d'ailleurs a probablement incité les gens qui se sont lancés dans cette grève de la faim aujourd'hui à passer à l'acte.
Ne s'agit-il pas d'une certaine forme de terrorisme intellectuel (l'opinion publique n'accepterait pas qu'on laisse mourir des gens pour leurs idées, sans même parler de morale) ? Qu'en pensez-vous ? Et que peut-on y faire ?
- La grenouille est de retour, avec ses sujets démagos
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