Chapitre 8
Je me dirigeais résolument vers l’auberge de Clarisse, j’avais envie de la revoir, cela faisait plus d’un an à présent et je me disais que, peut-être, elle avait des nouvelles d’Osgard.
Le trajet me pris presque 7 jours, mais Cydric m’avait généreusement laissé une bourse bien pleine avant de partir. Je n’avais donc pas de soucis d’argent et je pouvais m’arrêter dans les auberges ou soulager un peu la misère des paysans qui me donnait un morceau de pain et du lait.
Un soir ou je décidais de dormir dans une forêt j’entendis des gémissements dans un fourrée. Je découvris le cadavre encore chaud d’une louve tuée par une flèche et qui avait du se traîner là pour mourir. A ses cotés son louveteau geignait à fendre l’âme. je passais une partie de la nuit à l’amadouer et il finit par accepter un peu de lait dans ma gamelle. Au matin, il dormait près de moi et lorsque je me remis en selle il commença à me suivre. Je tentais de le chasser mais ses yeux implorants eurent vite raison de ma détermination.
Salto ne semblait pas enchanté que nous prenions un nouveau compagnon, surtout un loup qui s’amusait à lui mordiller les pattes, mais je ne pouvais me résoudre à l’abandonner. Feu -Follet devint donc le troisième larrons de notre petit équipage.
Il me ramenait régulièrement , l’air fier, des petits mulots qu’il m’offrait et que nous nous partagions comme repas.
J’étais, je crois, assez heureuse.
Le soir du septième jour j’arrivais à Pemgrim ville de l’auberge de Clarisse. Je prenais soin, avant d’entrer en ville, je veillais à me coiffer les cheveux et à revêtir une tunique propre.
Les gardes me laissèrent passer, non sans un regard étonné sur Feu-Follet. J’arrivais devant le « Cerf Cornu » avec beaucoup d’émotions, j’avais l’impression d’avoir dix ans de plus qu’a mon précèdent passage.
Je laissais Salto à un valet affairé et je rentrais dans l’auberge. Tout était exactement comme dans mon souvenir. Je sentis mes yeux me picoter, je les essuyais d’un revers de manche rapide. Je m’installais à la même table que l’année précédente et j’attendis. L’auberge était très calme, seul deux clients était attablés.
J’eus peine à reconnaître Clarisse. Elle avait maigri, ses cheveux étaient ternes et son teint pâles. Une griffure lui marquait la joue droite et elle peinait visiblement à marcher.
Elle me demanda ma commande d’une voix atone, sans même me regarder. Je l’appelais doucement par son prénom. J’étais emplie de culpabilité, nous aurions du l’emmener, je n’aurais jamais du la laisser là.
Elle me regarda quelques instants et ses yeux se remplirent de larmes.
« - Mademoiselle Sariel ?
- Oui Clarisse, c’est moi, assied toi.
- Oh non mademoiselle, je ne peux pas ». Me dit elle en jetant un regard apeuré vers la cuisine..
- « Nous avons changé de patron et celui là n’est pas commode.
- Assied toi te dis-je, je me charge du patron. »
Furieuse je me dirigeais vers le comptoir et frappais vigoureusement du poing sur celui-ci. Un homme apparu. Loin d’être le gros homme jovial qui nous avait accueilli Osgard et moi l’année passé, celui ci était maigre avec dans le regard une lueur mauvaise.
« - Je souhaiterais un repas pour ma compagne et moi. « Dis –je sans ciller.
Il jeta un regard vers la table ou Clarisse était assise la tête baissée, puis il leva vers moi des yeux chargés de mépris.
« - Ta compagne est ma servante et elle ne mange pas à la table des clients, sauf quand ils payent pour elle !
- Et bien je payerais !
- Elle n’est pas au service des gamines, mais a celui des hommes !
- Sachez messire que si vous ne nous servez pas dans les minutes qui suivent, il vous en cuira. »
Il éclata de rire
« - Voyez vous ça. Mais pour qui te prends tu péronnelle ?
- Dernier avertissement !
- Sors de chez moi sinon c’est la raclée et je te garantis que tu ne seras pas la seule à la prendre.
- Comme vous voudrez messire ! »
Je lançais un regard courroucé vers les timbales et les gobelets bien rangés sur une étagère derrière lui. Je prononçais quelques mots et l’étagère s’écroula dans un grand bruit.
« - Je continue ?
- Sale gosse, tu vas voir ! »
Il lança son poing vers moi, mais poussa aussitôt un cri de douleur. Feu-Follet était en train de lui mordre le mollet.
« - Clarisse, va chercher tes affaires, on s’en va
- Mais….
- Ne discute pas, je ne te laisse pas une minute de plus ici »
La jeune fille disparu dans l’arrière salle, pendant que Feu-Follet prenait un malin plaisir à échapper à l’homme furieux. Les deux clients se tordaient de rire. Au bout d’un moment Clarisse revint. Je lançais un sot d’immobilisation à l’aubergiste et j’entraînais ma compagne à l’extérieur. Avant, je regardais les hommes attablés.
« - C’est ma tournée, servez vous avant qu’il ne puisse de nouveau bouger. »
Sans aucun scrupules je me dirigeais vers les écuries, je demandais à Clarisse quel était le cheval de son patron , elle me désigna un grand hongre gris que je sellais. Je l’aidais à se mettre en selle et me dirigeais vers la sortie de la ville.
Abasourdies, les gardes nous regardèrent passer, ils connaissaient forcement Clarisse de vue et son départ les étonnaient. Je leur décrochais un sourire éblouissant .
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Celui ci est commencé depuis fort longtemps, mais il avance doucement