La vengeance du Voleur

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Fröhnir tourna la poignée.

Rien. La pièce était vide. De l’autre côté un rideau ouvrait sur un petit balcon qui donnait sur l’arène. Des clameurs et des cris pouvaient s’entendre de l’autre côté.

Mëryl s’approcha, souleva un pan du rideau et observa en catimini ce qui se passait dehors.

Elayne gisait au centre de l’arène, visiblement inconsciente, et Druss, le visage transfiguré par la rage se battait à ses côtés contre une vingtaine de soldats d’élite. De nombreux corps jonchaient déjà le sable autour de lui, et rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

Où que se porte son regard, l’elfe ne distinguait aucune porte de sortie possible pour ses amis. Ni Delroth ni Fëriany n’étaient visibles. Alors que le désespoir venait de nouveau l’assaillir de doutes quant à leurs chances de succès, Triel Baenre parue au balcon d’en face. Elle était accompagnée de deux formes courbées et enchaînées.

Alors qu’elle allait crier sa joie, Mëryl fut bousculée par Fröhnir qui tenait une corde à la main.


« - Où as-tu trouvé ça ? » demanda-t-elle.

« - T’occupes, c’est eux tes amis ? » répondit sèchement Fröhnir en désignant Druss et Elayne.

« - Oui. »

« - EH LE GROS ! AMENES-TOI PAR ICI ! » et elle lança la corde par-dessus la balustrade, espérant que le barbare pourrait se frayer un chemin avec son amie sous le bras, puis grimper jusqu’à elles.

« - Mëryl, assures-toi qu’ils puissent nous rejoindre, ensuite prenez le couloir à gauche. Je vais essayer d’aller délivrer Delroth et Fëriany. Je vous rejoindrais là-bas ! » fit-elle en désignant une partie du bâtiment à mi-chemin entre leur loge et celle où se trouvait Delroth. Puis elle couru jusqu’à la porte et disparu.
Druss n'entendait plus rien. Sa rage berserk avait atteint un point qu'il n'avait jamais connu auparavant. Il se demandait pourquoi les gardes n'avaient pas encore utilisé d'arbalète ou autres projectiles afin de l'immobiliser. Il envoya encore trois de ses ennemis à terre, l'un d'eux presque coupé en deux par Snaga, la hache du barbare qui semblait hurlé sa joie de goûter à nouveau à du sang. Certains drows se regardèrent comme prient de panique. Mais la rage sanguinaire ne s'arrêtait pas et Druss envoya de nouveaux ennemis à terre, complètement lacérés par les lames monstrueuses.

Un écho vînt martelé l'esprit du berserker. "Souviens-toi Marche-mort ... souviens-toi !" et petit à petit sa rage diminua. C'est un son très lointain qui lui parvînt aux oreilles mais la phrase était assez explicite et devait sûrement s'adresser à lui. Il vît Matrone Baenre folle de rage à son balcon entourée par Delroth et Fëriany complètement enchaînés, puis de l'autre côté une corde pendait à un balcon sur lequel se trouvait Mëryl. Druss souleva Elayne sur son épaule aussi délicatement qu'une rose de cristal, frappant comme il le pouvait en tenant sa hache avec une seule main. Le dernier garde tomba sous ses coups mais il ne pouvait pas monté en tenant Elayne sur l'épaule car elle risquerait à tout moment de tomber. Très vite il attacha Elayne très solidement à la corde et demanda à Mëryl de la hisser jusqu'au balcon. De nouveaux gardes arrivèrent par une issue cachée et Druss leur fonça dessus avant que la porte ne se referme.


Rendez-vous au point de retour Mëryl. Dépêchez-vous ! Protégez Elayne !

La porte se referma alors derrière lui. Il tua les deux gardes qui avaient essayés de venir à la rescousse de leurs camarades puis fonça à travers les couloirs. Il devait absolument rejoindre l'entrée afin d'y bloquer le passage de tous les gardes qui viendraient en renfort. Machinalement, il libéra une dizaine d'esclaves qui prirent des armes dans la pièce suivante, le râtelier aux gladiateurs. Et tous se dirigèrent vers la sortie des arènes. La liberté leur tendait les bras ...

*******************

Delroth ne put s'empêcher de rire suite au carnage que venait de faire son ami. Décidement lorsqu'ils se trouvaient tout deux dans Menzoberranzan, un bain de sang ponctuait toujours leur départ. Ceci lui redonna quelques forces malgré toutes les souffrances qu'il avait enduré. Il lui était pénible ne serait-ce que de bouger un petit doigt mais il ne fît pas attention à cela et il regarda Triel Baenre, sa soeur aînée, les yeux remplis de haine. Il murmura quelques paroles qu'elle entendit très bien :


Les prophéties sont toujours obscures ma soeur. Deux fois pour vivre et deux fois pour mourir. Il rit. J'aurais vécu les deux fois ... mais toi la deuxième te sera fatale !

Triel le regarda avec toute la haine et le venin dont une Drow pouvait faire preuve. Elle allait lui lancer une de ses répliques sèches avant sûrement de lui trancher la gorge mais Delroth ne lui en laissa pas le temps.

Adieu .. ma soeur.

Il fonça dans la bas-ventre de la Matrone qui, prise par surprise, ne comprit pas ce qui se passait. Puis, réunissant toutes ses forces, il se releva brusquement fracassant la mâchoire de sa soeur. Mais il ne put finir ce qu'il voulait faire ... ses dernières forces l'abandonnèrent et il s'écroula par terre, inconscient. Cependant Triel Baenre, ivre de rage à cause de la douleur, les yeux injectés de sang et sonnées par le coup, ne se rendit pas compte qu'elle reculait vers la balustrade. Fëriany en profita alors pour finir ce qu'avait entamé Delroth. Elle fonça sur la Matrone, qui bascula dans l'arène et s'écrasa sur les corps des gardes que Druss avait réduit en charpie.
Malheureusement ceci ne l'acheva pas et elle hurla des paroles incompréhensibles.
Fëriany s'approcha de Delroth à terre et posa son visage contre la poitrine du Drow. Il respirait c'était le principale. Mais bientôt des gardes viendraient, et s'en serait fini d'eux ....
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Si le savoir peut créer des problèmes, ce n'est pas l'ignorance qui les résoudra. (Isaac Asimov)
Seth Harper - Conseiller L.O.U.P.S - Prime Administrateur Arès Corp.
Le voleur était a bout de souffle, il bifurqua sur la droite et se retrouva dans une rue parallèle à l'avenue principale. Ses deux mains sur ses genoux, Sano essayait de reprendre sa respiration. L'auberge dans laquelle ils s'étaient retrouvés le jour d'avant était au bout de la rue, Il se cacha derrière un baril en entendant un pas de course d'une escouade de guerriers drows. Le chemin du retour n'allait pas être facile et il se refusait toujours de suivre le chemin le plus facile pour sortir de cette ville.

Lorsque la compagnie fut passée il se redressa et regarda ou il était atterrit. Des bâtiments l'entourait de toute part, avec des escaliers en colimaçon sur le coté et derrière l'auberge du bout de la rue on pouvait voir le haut de l'arène qui semblait englober le paysage. Une voix le tira de sa contemplation


- Comme on se retrouve...Sano Rong !
Le voleur se retourna et il plissa les yeux devant cet homme qui se tenait la, c'était le drow, l'ancien amant de Vektra.

- Mais....laisses moi me présenter avant de te tuer, je suis Orgoloth Pharn Premier de la garde de la prêtresse. Tu m'a ridiculisé Sano Rong, je sais que tu as passés une nuit avec elle, Tu n'en avait pas le droit ! Et...je sais également que Vektra a succomber a la déesse Eilistraee, cette information vaut son pesant d'or...et la matrone m'augmentera certainement et je torturerai moi même Vektra, elle sera enchainée et je serai le bourreau ! Mais avant tu connaitra l'enfer Voleur !
- Si nous en discutions ?
-Ah ah ah tu veux discuter affaire avec un elfe noir ? Tu est fou Sano Rong prépare toi à mourir

Un homme apparut en face d'eux, un drow, Sano le reconnut tout de suite c'était Jarlaxle, il tournait le dos au voleur et regardait Orgoloth.

- Toi !! Sale chien que fais tu ici ?
- Restes calme Orgoloth tes querelles avec les gens de la surface ne m'intéresses pas, mais j'ai un contrat et ...je le respectes.
- Tu nous a encore trahis, tu retournes ta veste lorsqu'on s'y attend le moins..
- Oh non...je suis venu équilibrer les chances...si tu tues ce voleur, je n'interviendrai pas...ton honneur de guerrier lui laisse au moins le droit de se battre avec une arme non ?Il se retourna vers Sano et lui tendit une épée courte avec un sourire. Bonne chance voleur c'est tout ce que je peux faire.

Puis, Jarlaxle disparut après avoir tourner son anneau d'un quart de tour, laissant le voleur et le guerrier face a face, l'un tenant une épée courte et l'autre avec un équipement complet de protection, chemise de maille, bouclier et cimeterre. Sano eut un rire nerveux en voyant la scène, si ceci était équilibrer les chances, il en était heureux...

- En gardes Sano !
Lorsque Mëryl comprit ce que Druss attendait d’elle, un frisson lui parcouru l’échine. Elayne pesait plus que son propre poids ; arriverait-elle à la hisser jusqu’au balcon ?

Respirant profondément, elle empoignât la corde en même temps qu’elle prenait son courage à deux mains et commença à tirer le plus fort possible. La demi-elfe qui pendait au bout de la corde n’était pas très lourde en fin de compte se dit-elle. A moins que l’urgence de la situation ne lui donne un regain de forces…

Deux minutes plus tard, Mëryl faisait basculer le corps d’Elayne par-dessus la balustrade, puis sur ses frêles épaules et sortait de la pièce. Tournant à gauche comme Fröhnir le lui avait indiqué, elle suivit la piste sanguinolente laissée par sa sœur. A chaque intersection, un ou plusieurs cadavres gisaient dans une mare de sang. Pourtant, fait étrange, certains gardes ne semblaient pas avoir combattu ; comme si la mort les avait pris par surprise…

Alors qu’elle allait atteindre l’escalier pour descendre vers la liberté, un garde en gravissait les dernières marches. Tombant nez à nez avec une prêtresse en train de porter une rebelle, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’il tenait là une formidable occasion de promotion.

Avec le cri de
« - Gloire à Lloth ! » sur les lèvres il se lança à l’attaque, cimeterre au clair.

Mëryl, affolée, laissa tomber Elayne et dégaina ses deux poignards encore ensanglantés. Croisant ses lames elle para les deux premiers assauts, mais le troisième la toucha au bras, lui arrachant un cri de douleur. La blessure, bien que peu profonde saignait abondamment. Avec une pensée pour Sano, elle planta une de ses lames dans sa robe au niveau de sa hanche et descendit en découpant le tissu jusqu’en bas afin de recouvrer une certaine aisance dans ses mouvements. Le Drow qui n’avait pas perdu une miette du spectacle repassa à l’attaque, feinta et enfonça sa lame dans le ventre de Mëryl.

Mais l’elfe n’était déjà plus là. En tourbillonnant sur elle-même elle était passée à toute vitesse dans le dos de l’elfe noir et, avec une moue de désespoir planta ses deux lames dans la nuque du drow qui expira avec une expression de surprise figée sur son visage d’obsidienne.

Alors qu’elle regardait les vestiges de sa robe, elle repensa à Sano. Des gardes se rapprochaient de toutes parts, et toute retraite semblait coupée. En priant pour que Fröhnir, Fëriany et Delroth puissent trouver une échappatoire, elle tourna l’anneau d’or qui ornait sa main droite et, empoignant Elyane à bras le corps fut immédiatement téléportée vers l’homme qui recherchait sa sœur.


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Fröhnir était fatiguée. Elle ne comptait plus les gardes qu’elle avait éliminé, mais déjà plusieurs entailles pouvaient se voir sur ses bras et ses jambes. Combinées aux plaies issues de ses précédentes tortures qui s’étaient rouvertes pendants les combats, elle saignait abondamment. Lorsqu’elle eut tué les quatre soldats qui gardaient la loge de Triel Baenre, elle ouvrit la porte à la volée et pénétra dans la pièce. De l’autre côté, Fëriany était penchée sur Delroth visiblement inconscient.

L’elfe s’agenouilla à côté de ses amis et dit avec un demi sourire sur les lèvres :


« - Vous étiez venus pour nous sauver c’est ça ? »

« - Arrêtes tes sarcasmes Fröhnir, il faut sortir Delroth d’ici. »

L’elfe hocha la tête et en quelques secondes eut défait les chaînes qui entravaient les membres du drow et de la demi-elfe, puis, confiant la tâche de porter Delroth à Fëriany (qui ne demandait que ça… ) Fröhnir pris la tête du petit groupe et s’engouffra dans le couloir.

Des cris semblaient venir de toutes les directions. Le bâtiment entier était en proie à une agitation et une effervescence digne d’une invasion ou d’une guerre. Alors que des guerriers faisaient irruption des deux côtés du couloir, Fröhnir sembla se rappeler d’une chose importante et cria :


« - Demi-tour, dans la loge ! vite ! »

Elle bloqua la porte derrière elle en crochetant la serrure, et souleva les tapis qui ornaient le sol. L’un d’eux dévoila un boyau sombre qui s’enfonçait dans les entrailles de la terre.

« - C’est l’entrée privée des prêtresses ! »

« - Comment sais-tu cela ? »

« - Peu importe, viens laissons-nous tomber dedans, cela nous mènera bien quelque part ! »

Joignant le geste à la parole, Fröhnir plongea dans le noir.

Et rencontra dans sa chute plusieurs prêtresses qui lévitaient pour venir punir les impudents qui avaient mis à bas leur maîtresse. L’atterrissage fut plus doux que prévu grâce aux corps désarticulés des servantes de Lloth qui amortirent sa chute. Delroth et Fëriany suivirent.

Lorsque les deux fugitives et le renégat eurent disparus dans le boyau, une tenture se souleva dans la loge, laissant apparaître une énorme tête violette prolongée de petites tentacules qui s’agitaient, esquissant une forme de sourire illithid…


« - Très prometteuse… »
Le combat battait son plein entre le drow et le voleur, Sano se défendait du mieux qu'il pouvait avec son épée courte, la chaine de maille et le bouclier de l'adversaire était impénétrable. Une suite de ripostes et de feintes venaient augmenter la tâche déjà bien difficile du voleur.

Sano était a bout de souffle lorsqu'il lança dans une attaque désespérée un coup par le bas, le drow n'était pas en reste, son bouclier le protégeant et son cimeterre levé il fonça sur le jeune homme. Une forme se matérialisa face a lui, deux femmes qui se tenaient l'une à l'autre, Sano le comprit tout de suite, Mëryl !

Il buta contre les jeunes femmes et il les poussa sur le côté pour qu'elles évitent le coup, elle tombèrent à la renverse. Les yeux agrandit par l'horreur, Sano vit fondre sur lui le cimeterre du Drow, il n'avait pas infléchi sa course et il n'avait qu'une envie, celle de frapper. La lame atteignit le voleur dans le dos et lui arracha un cri. Il para le deuxième coup et tituba sur le troisième qu'on lui donna. La lourde lame accomplissait son office, et les coups suivants, étaient un véritable supplice pour Sano. La longue zébrure qui ornait son dos saignait abondamment et sa tunique n'était que sang. Un coup violent cassa net l'épée courte du voleur, la lame vint se planter au pied des deux jeunes femmes et le drow avec un sourire triomphant parla


- Alors ! Voleur tu ne fais pas le poid contre un véritable guerrier, tu vas crever a mes pieds...

Sano regarda Mëryl qui tenait fermement Elayne dans ses bras, il ne pouvait abandonner, surtout qu'il avait le laissez passer dans sa tunique, son oeil se fixa sur le paquet que Mëryl tenait en bandoulière, elle avait gardée ses katanas ! Il hurla

- Mëryl !!
- Inutile de hurler sale chien tu vas mourir !

Le drow se lança dans un ultime assaut, toujours avec son bouclier le protégeant a son maximum et son cimeterre prêt a frapper comme le dard du scorpion. La jeune elfe lui lança le katana de feu que Sano rattrapa par la poignée et dévia le cimeterre dans un bruit de métal retentissant, arrachant une gerbe de flamme. Il pivota et fit un tour sur lui même, un oeil averti aurait pus voir la lame passer a travers le bouclier et Sano se déplacer a une très grande vitesse. Les deux hommes s'étaient croisés et dépassés et ils ne bougeaient plus, ils restèrent dans leur posture finale....puis, Sano s'écroula, face contre terre, le sang commençait a se répandre sur le sol d'ombre terre et la lame perdit son éclat de feu, il la lâcha. Le drow se retourna tout souriant

- Ah ah ah ! J'ai enfin tué ce vol....arrrghh.. les yeux du drow passèrent du violet au blanc, le bouclier se fendit et explosa en mille morceaux, le bras gauche de l'elfe noir se disloqua....et une grande marque au niveau du coeur s'agrandit. Il regarda son torse en titubant comme un homme ivre.

- Co...comment a t'il passé...a ...a travers mon bouclier ...c'est..c'est impossible...

Puis un flot de sang s'échappa de la bouche de l'elfe noir et tomba a la renverse, son coeur avait explosé lui aussi sous le coup du voleur. Un technique ancestrale avait été utilisée, comme passer a travers le coeur de la roche pour qu'elle implose. Le coup que Sano avait donné était destiné a un point bien précis. Et il avait réussi...mais a quel prix...
Affolée était un bien faible mot pour décrire l’état de Mëryl. Elle se retrouvait en plein Menzoberanzan avec deux amis inconscients sur les bras, recherchés par une horde de drows en colère, avec comme seul espoir… non, en y réfléchissant il n’y avait plus d’espoir. Elayne était dans le coma, Sano gravement blessé, Fröhnir bien que toujours combative devrait bientôt faire face aux séquelles de ses tortures passées, comme Delroth sans doute ; Fëriany et Druss avaient disparus et elle-même était blessée au bras.

N’étant pas elfe à céder au désespoir, elle tira plus qu’elle ne porta ses deux amis à l’abris d’un gros rocher, et se mit en devoir de les soigner. Elle n’avait pas emporté grand chose et n’avait guère de talent de guérisseuse, néanmoins elle partagea la dernière potion de guérison qu’elle avait, et en fit avaler et à Sano et à Elayne, puis avec l’un de ses poignards, elle découpa un nouveau morceau de sa robe et pensa le dos du voleur qui avait déjà presque cessé de saigner.

En rhabillant l’humain, elle trouva les papiers qu’il avait dérobés à Matrone Baenre. Une lueur fit jour dans son esprit. Elle grimpa sur le rocher pour se repérer et avisa un grand lac souterrain qui bordait la limite Ouest de la ville. Au bord paissait tranquillement un troupeau de Roth. L’un des animaux était attelé à une sorte de petite carriole.


« - Voilà la solution ! » s’exclama-t-elle un peu trop fort.

Avec une prière pour Correllon elle abandonna ses deux amis et, toujours sous son déguisement d’elfe noir, se faufila jusqu’à l’endroit qu’elle avait repéré.

Deux gardes faisaient office de bergers, les berner ne serait pas chose aisée.


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Fröhnir et Fëriany de leur côté progressaient dans un dédale de couloirs sombres aux parois grossièrement taillées, sans doute destinées à abriter la myriade de passages secrets qui existait dans toute la ville. Une petite échelle de fer dont les barreaux étaient enchâssés dans la pierre elle-même leur permit de sortir de là, mais les rues de la ville étaient loin d’être un endroit propice à une promenade pour une elfe et une demi-elfe de la surface.

Alors qu’elles se rapprochaient des portes de la ville, une troupe de mineurs Duergars les encercla. Leur chef, un gaillard d’au moins un mètre vingt armé d’une hache presque aussi grande que lui adressa la parole aux deux femmes :


« - Quelle belle prise les gars, regardez-moi ça, des elfes blanches ! alors mes mignonnes, on fait une promenade ? C’est qui votre copain noir ? »

« - Toi le chien gris, je vais te faire ravaler tes paroles ! » répliqua Fröhnir.

« - Ecoutez-la, elle se prend pour une prêtresse ! On aura tout vu ! »

« - Tans pis pour toi, tu vas mourir ! »

Fëriany avait déposé Delroth à terre et s’était saisie d’une masse ramassée sur le corps de l’une des prêtresses qu’elles avaient écrasée dans leur précédente chute, mais au moment de passer à l’attaque, le chef des duergars sembla hésiter. Puis il se parla à lui-même en regardant successivement à gauche et à droite :

« - Bien sur votre seigneurie, tout de suite, sans le moindre problème, nous sommes à vos ordres ! »

Et le cercle se brisa.

« - Vous pouvez y aller… » fit-il servile.

Avec un regard étrange à Fröhnir, Fëriany ramassa Delroth et reparti à la suite de l’elfe en direction des portes de la cité drow.

Vingt mètres plus haut, une forme encapuchonnée avec des tentacules en guise de bouche lévitait tranquillement dans les ombres de la caverne…
Druss était le dernier debout. Les quelques esclaves qu'il avait libéré gisaient à terre, taillés en morceaux par les cimeterres drows. Une main l'agrippa par derrière et le barbare se retourna pour frapper mais celui qui se trouvait derrière lui n'était autre que Jarlaxle. Il freina la course de sa hache au dernier moment, manquant de peu de décapiter le fidèle de Vaehraun.

Comme on se retrouve ... fit se dernier tout sourire, bien qu'il avala avec peine sa salive, sûrement étonné par la rapidité du barbare. Ne perdez pas de temps à tuer tout les Drows que vous trouverez, vos amis sont proches de sortir de la cité ... venez avec moi je vais vous accompagnez.

Druss eût un moment d'hésitation mais il ne broncha pas et suivit le renégat. Celui-ci se retrouva et posa sa main sur la poitrine du Rashémène. Celui-ci sentit comme un étrange malaise lorsque tout ce mit à tourbillonner autour de lui. Puis il se trouva à quelques pas d'Elayne et de Sano, allongés à terre, sans personne pour veiller sur eux.

Cette Mëryl a beaucoup de ressources, elle est en train de trouver un moyen de vous sortir de là. Le voleur a récupéré un parchemin autorisant la sortie de la ville et les deux autres femmes et le renégat sont en chemins, vous vous retrouverez à votre point de rendez-vous.
Il s'arrêta de parler un moment puis reprit.
J'ai fait plus que ma part du contrat maintenant il faudra vous dérouillez seul ...

Mais Druss n'écoutait déjà plus. Il s'était accroupit auprès d'Elayne, la relevant légèrement pour la tenir contre lui, caressant ses joues pâles. Il posa un baiser sur le front de la demi-elfe et attendit que Mëryl revienne. Sa soif berserk était étanchée .. tout ce qu'il voulait maintenant, c'était rentré au Cormyr afin de déclarer sa flamme à la douce et belle Elayne. Il se retourna pour remercier Jarlaxle, mais celui-ci n'était déjà plus là. Il attendit alors, veillant au grain sur son aimée et sur Sano ...
Mëryl s’approcha subrepticement du premier garde qui était assis sur une pierre, et se racla la gorge afin d’attirer son attention. Le gardien qui était assoupi sursauta.

« - Et alors ? vous faisiez la sieste ? »

La tête baissée en signe de soumission, le drow répondit :

« - Non non, je reposais mes yeux endoloris par la lumière de Narbondel… »

« - Tu te moques de moi chien ? »

« - Non maîtresse, je gardais le troupeau je vous le jure ! »

Attiré par la discussion, le deuxième garde s’approcha.

« - Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous ? »

« - Qui je suis ? » demanda Mëryl, « - Je suis Myriel Del Undur de Ched Nasad récemment affectée à la surveillance de l’approvisionnement d’Arrach Tinilith sur ordre de Matrone Baenre, et vous vous êtes un soldat qui mérite le fouet ! »

« - Donnez-nous une preuve ! » demanda le deuxième garde avec une once d'arrogance dans la voix.

Mëryl giffla violemment le drow et retint son souffle, un simulacre de colère affiché sur son visage noir. Puis, lorsque le garde baissa les yeux et se tint coi, Mëryl montra les papiers que Sano avait subtilisé puis les rempocha tout de suite.


« - Je réquisitionne ce petit chariot avec ce roth. Si cela vous pose un problème, allez donc vous plaindre à la maison Baenre ! »

L’elfe monta sur le chariot, s’empara des rênes et au petit trot s’éloigna du lac pour rejoindre ses amis en priant pour que son subterfuge ne soit pas éventé trop vite.
Fröhnir, Fëriany et Delroth arrivèrent en même temps que Mëryl avec son chariot. Druss posa délicatement Elayne et Delroth à l’intérieur, et un peu moins délicatement Sano… Mëryl lui conseilla de remettre son déguisement de drow, et pendant que Fëriany se dissimulait avec les blessés sous une bâche, l’elfe s’adressa à sa demi-sœur :

« - Monte, allons-y pendant qu’il est encore temps. »

Fröhnir la regarda longuement et secoua sa crinière blonde.

« - Non, je ne viens pas. »

« - QUOI ? tu es folle, tu ne vas pas rester ici ? Ils te tueront ! »

« - Peut-être, qui sait ? Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas ma place là haut. Ici je suis dans mon élément. »

« - Nous avons perdu le parchemin du Fléau des plans pour te faire libérer, tu dois venir ! N’as-tu pas envie de connaître notre père ? »

« - Le parchemin ? C’est une information intéressante, cela me permettra sans doute de négocier ma place parmi eux. Petite sœur, je te remercie pour tout ce que tu as risqué pour moi et Delroth. Notre père n’a pas besoin d’une tueuse comme fille. Il t’a toi. Mais nous nous reverrons, je te le promets. Part maintenant. »

L’elfe donna une claque sur la croupe du Roth qui parti au petit trot. Mëryl se retourna, le visage en pleure. Elle lui cria :

« - Et Sano ? Il est venu pour toi ! »

« - Tu lui diras que je ne l’oublierais jamais, il comprendra. Et puis il a une quête familiale à poursuivre, je le gênerai. Peut-être le retrouverai-je un jour… »

Mais déjà le chariot était trop loin.

L’illithid se posa près de Fröhnir.


« - Avez-vous appris quelque chose d’intéressant ? »

« - Oui, Matrone Triel sera satisfaite. »

« - Alors Lloth vous récompensera. »

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Le chariot arriva aux portes de la ville, et grâce aux papiers volés par Sano, le petit groupe pu passer sans encombre.

« - Où allez-vous ? » demanda un garde.

« - Nous débarrasser de ces quelques cadavres. » Répondit Mëryl. « - Ils sont infectés. »

Le garde n’insista pas et le chariot continua sa route vers une hypothétique sortie…

[HRP] Bon, comme plus personne ne poste depuis trois jours j’ai pris la liberté de poursuivre un peu tout seul… Si quelqu’un le souhaite, j’éditerai… [/HRP]
[hrp] dsl mais j'avais plein de boulot, juste avant les vacances...je reviens [hrp]

Le chariot cahotait sur le chemin du retour, le balancement sur la rocaille faisait bouger les passagers dans tous les sens, et aucun mot ne sortait de la bouche des compagnons. Le mouvement brutal finit par réveiller Sano, il repoussa la bâche qui le recouvrait et sa vue était encore trouble. Sa blessure ne saignait plus. Ses yeux fixérent l'obscurité sans fin des hauteurs des cavernes, y avait il un plafond ? Ou était ce le ciel qui étais sombre. Il ne savait le dire. Au bout d'un moment il tourna la tête de côté et vit le paysage rocailleux défiler. Le paysage apocalyptique semblait retenir son souffle et le moindre bruit se répercutait dans l'immensité dans un bruit sourd.

Il remarqua aussi la présence de Delroth, le corps sans vie du drow a côté de lui et d'Elayne la jeune Demi-elfe. Ils avaient réussis, il en était fier. Il tourna un peu plus la tête et vit une silhouette sur le siège du chariot, et ne pus s'empécher de sourire et de parler.


- Frohnir !

Il referma les yeux mais resta conscient. Il n'avait pas reconnu Mëryl.
Où ... ?

Elayne était encore dans le rêve. Elle se voyait aux bras de Delroth .. mais cette fois le rêve continua. Et elle sût qu'elle s'était trompé. Ce n'était pas le Drow qui était sensé l'épouser mais Druss. Delroth se contentait d'amener la mariée vers l'autel des noces.

Le rêve prit fin .. et Elayne s'éveilla.


Druss .. ?! murmura-t-elle.

Le barbare s'approcha d'elle, touchant son front brûlant. Vivant .. il était vivant. Elle ne se souvenait plus de beaucoup de choses après sa capture, mais elle se souvenait bien des tortures, et de chaque mot qui sortaient de sa bouche trahissant ses amis, chaque mots plus douloureux l'un que l'autre pour son esprit.


Pardonne moi Druss ... je vous est trahit ... je ..

Le grand barbare ne laissa pas terminé la phrase de la demi-elfe souffrante. Il posa délicatement ses lèvres sur les siennes.


Je sais ce que tu as enduré douce Elayne. Je l'ai vécu autrefois. Et je suis désolé de t'avoir emmenée dans cette aventure. Tu n'aurais pas due être là. Maintenant dort ... tu as besoin de repos. Nous en reparlerons quand tu iras mieux.

Il caressa une dernière fois la joue d'Elayne puis donna des directives à Mëryl sur la direction à prendre pour le rendez-vous ... Elros allait enfin pouvoir les ramener à la surface.
Mëryl mena le chariot en suivant les indications de Druss, mais à un moment donné, il durent abandonner le Roth car le passage se révéla trop étroit pour continuer. Les blessés furent "déchargés" tant bien que mal et ils continuèrent à pied en longeant un précipice sans fond et de sombres couloirs qui montaient en légère pente.

[HRP] Il semblerait que nous arrivions à la fin de cette aventure-ci, j'ai une idée de suite, mais il faut d'abord savoir s'il y aura des intéressés... oui, je sais, ça commence à être long... oui, la bible fait rachitique à côté, mais bon, fô bien s'amuser non ? Et que ça n'empêche pas de terminer celle-là proprement... [/HRP]
Sano avait la mine sombre, le moral au plus bas et il fut maintes fois remis dans le droit chemin par le barbare pour qu'ils continuent leur route. Il était venu sauver Frohnir et...il avait lamentablement échoué. Son honneur en avait pris un coup, et ce n'était pas le moment de lui chercher la petite bête, il avait la tête des mauvais jours.

Chaque pas était pour lui une souffrance perpétuelle, aussi bien au niveau de sa blessure au dos qu'a son coeur. Il regardait Mëryl qui ne cillait pas tandis que Delroth, Fëryanni, Druss, et Elayne qui parlait ensemble de leur sauvetage, mais leur sourire n'était que façade Sano ne le voyait pas.

Il fut tenté un moment de rebrousser chemin et d'enchainer l'elfe pied et poings pour l'emmener avec lui, mais de un...elle ne serait pas laisser faire et en serait sortie certainement avec des...choses en moins et de deux ce serait plus une mission suicide qu'un enlevement. Il frappa de son pied dans un caillou qui ne lui avait rien fait et se présenta à l'endroit ou ils étaient arrivés au départ. Les mains dans les poches Sano serra les dents et dit d'un ton hargneux.


- Allez qu'on en finisse ! On retourne a la surface !
Le troubadour enchantait l’assemblée du Théâtre des illusions depuis plusieurs soirées déjà avec une palpitante histoire de sauvetage dans le royaume d’Ombre-Terre, et son conte touchait à sa fin. Il contempla les spectateurs avec un vif plaisir. Tous étaient suspendus à ses lèvres et avides de connaître l’issue de l’aventure. Terminant une petite mélodie sur son luth, il posa l’instrument et repris :


« - Elros qui avait certainement suivi les pérégrinations des aventuriers était présent dans la caverne lorsqu’ils arrivèrent. Il les accueilli avec sourire et soulagement, déplorant l’absence de la demi-sœur de Mëryl. La téléportation vers l’arrière cour du Théâtre fut rapide, et les compagnons constatèrent avec plaisir qu’un chaud soleil avait commencé à faire fondre l’épaisse couverture de neige.

Quelques jours plus tard, soignés et reposé, Druss et Elayne reprenaient le chemin du Cormyr. Gagner Suzail leur prendrait plusieurs semaines, mais ils ne semblaient pas pressé d’arriver…

Fëriany tint vraisemblablement sa promesse. Sa joie et les sourires de contentement de Delroth ne laissaient aucune place au doute, pourtant elle aussi décida de rentrer à Sylverymoon pour rejoindre son ordre des nouveaux guetteurs blancs.

Et lorsque Sano décida de prendre la route pour Kara-Tur, Delroth parti lui aussi en quête d’aventure, mais gageons que de tels héros ferons encore parler d’eux sous peu… »

De chaleureux applaudissement vinrent rompre le silence oppressant qui couvait dans la salle depuis le début de la soirée. Sous les vivats, le troubadour, un vieil elfe aux cheveux blanc salua, et s’en fut en promettant de s’enquérir rapidement de la suite des aventures de ces héros dignes des plus grandes sagas…

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