L'anneau de voeux

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Il se tenait au bar, tranquillement accoudé au comptoir en train de siroter un petit hydromel, prêtant l’oreille aux ragots et autres fariboles courants dans ce genre d’endroit lorsqu’une conversation attira son attention plus particulièrement :

« - Ah, moi si j’avais un anneau magique, je serais riche et puissant ! »

« - Tu dis n’importe quoi Prosper, les anneaux magiques, c’est réservé aux mages, pas aux pauvres roturiers comme nous ! »

« - Même pas vrai d’abord ! J’ai entendu dire qu’il était possible d’en acheter, voir même d’en trouver dans certains tombeaux elfiques ! »


Le barde secoua la tête tristement.

Grand, légèrement voûté, une crinière blanche cachant des oreilles pointues, des yeux bleu, sans âge, une lyre pendue dans son dos, il s’agissait vraisemblablement d’un elfe très âgé, même selon les critères de cette noble race.

« - Messieurs, » dit-il en se retournant, « - les anneaux magiques ne sont point à prendre à la légère. Souvent leurs utilisations entraînent des conséquences, disons… inattendues. »

« - Et qu’est-ce qu’il en sait çui-là d’abord !? »

« - Laissez-moi vous compter l’histoire d’une jeune vestale de Sharess, qui trouva un anneau sur un marché de Memnon.

Il s’agissait d’un bel anneau. Oh, rien d’extraordinaire, juste un anneau. Rien qui puisse exciter la convoitise d’un seigneur du mal ou d’un puissant magicien. Juste un anneau d’argent gravé d’étranges runes issues d’un langage depuis longtemps oublié.

Un anneau magique ?

Oui, certainement.

Mais également maudit.

L’avoir à son doigt ouvrait maintes et maintes perspectives… à courte échéance. Le porter signifiait en effet que l’on bénéficiait d’une incroyable chance et que ses vœux les plus chers pouvaient être exhaussés. C’était aussi la certitude d’une mort rapide. Et pas forcément sans douleur…

Mais la jeune vierge l’ignorait. »

« - Et alors, qu’est-ce qui s’est passé ? »
l’interrompit celui qui se nommait Prosper.

Le vieux barde se saisit de sa lyre, gratta quelques notes, accorda l’instrument et commença à chanter :

Alors qu’une lune rousse illumine les marches,
Que la nuit étoilée assombrit l’escalier,
Une vestale s’avance, et passe sous les arches,
Du temple de Sharess, à peine illuminé.

Parcourant la salle de son regard embué,
La belle dont les yeux sont inondés de larmes,
Recherche l’autel de sa Déesse pour prier,
Cinglante litanie qu’aucun souhait ne désarme.

Lorsqu’enfin la fatigue eut embrasée la belle,
La faisant choir sur le sol blanc immaculé,
Et que ses longs bras cuivrés, lâchèrent l’autel,
Sharess en personne apparue pour l’enlacer.

« Tu es belle ô ma servante, pourquoi donc pleurer ? »
« - Las, cette beauté n’est pour moi que servitude !
Et nul amour dans ma vie ne vient l’égayer ! »
« - Si je te rends laide, changeras-tu d’attitude ? »

« - Par pitié non, je ne recherche que l’amour ! »
« - Alors ma douce, il est temps de partir en quête,
Abandonne ta peine, voici un nouveau jour,
Qui je te le promets, mettra ton cœur en fête ! »

Et la belle vestale descendit l’escalier,
Le soleil levant illuminant son visage,
La rendant désirable, pleine d’une grâce éthérée,
Tel un bel oiseau d’or, inaccessible et volage.

Le premier homme qui vint ne fut pas rejeté,
Pas plus que le suivant et tout son régiment,
Car de corps à corps, la belle était assoiffée,
Et ne pouvait plus mettre fin à ses élans.

Un doux souhait qui fut hélas trop vite exaucé,
Transforma donc notre chaste et pure en furie,
Donnant lieu à quelques épouses fort courroucées,
Haïssant et maudissant Sharess et Sunie…


Alors que les quelques rares applaudissements s’éteignaient, Prosper demanda :

« - Ben j’vois pas où est le problème. Elle a eu ce qu’elle voulait non ? »

Son ami lui donna une claque sur la tête.

« - Résidu de bouse d’orque ! t’as pas écouté ! Elle voulait l’amour et n’a eut que du sexe ! »

Grommelant en se tenant la caboche, Prosper marmonna dans sa barbe :

« - C’est bien ce que je dis, elle a eut de la chance ! »

Nouvelle claque.

« - Excusez mon ami noble sire, mais il ne vaut pas mieux qu’un troll décérébré. Comment l’histoire se finit-elle ? »
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Les Nitrox et les Trimix, ne sont que des froussards qui ont peur de la narcose !
« - L’histoire de l’anneau trouvera toujours un conteur tant ses anecdotes sont nombreuses, variées et cocasses parfois, mais si vous parliez de la jeune vestale, voici ce qu’il advint d’elle. » :

En furie jamais rassasiée,
La belle se changea pour de bon,
Elle vivait toujours alitée,
Sacrifiant ses heures au démon.

Frêle et douce elle avait été,
Et toutes ses joutes amoureuses,
Contribuaient à la pousser,
Vers une mort merveilleuse.

Mais ses amants et ses amantes,
Ne lui apportaient que malheur,
Jamais une parole aimante,
Juste une étreinte de vainqueur.

Elle fut tuée par une épouse,
Qui se vengeait de l’infamie,
Qu’elle éprouvait, étant jalouse,
De la préférée de Sunie.


« - Et l’anneau me direz-vous ? son dernier amant le récupéra. »

« - Et ensuite ? qu’advint-il de lui ? »
demanda le compagnon de Prosper.

« - Il devint un barde au succès sans cesse grandissant. Mais cette gloire avait un prix. Renommé mais maudit, jamais il ne reçut l’appel d’Arvandor. Aux dernières nouvelles il ère encore sur cette terre, cherchant le courage d’abandonner l’anneau. »

« - Il est immortel alors ? »
demanda Prosper.

CLAC !

« - Triple buse ! c’est un elfe ! »

« - Ben c’est un elfe immortel alors ! »
s’indigna le Prosper rouge de colère.

« - Prosper, les elfes SONT immortels ! n’est-ce pas Sire ? » dit le bonhomme en se tournant vers le barde qui sirotait de nouveau son hydromel le regard dans le vague.

L’homme reprit :

« - Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il ne peut pas se débarrasser de l’anneau, et quel est le maléfice qui l’a frappé ? »

Le vieux barde répondit sans cesser de fixer le mur devant lui :

« - L’oubli. Connaître la gloire et être oublié petit à petit, voilà un destin pire que la mort. Vivre dans le passé alors que le présent défile sous vos yeux est un sort peu enviable vous pouvez m’en croire… »

« - Pourquoi ne jette-t-il pas l’anneau au loin alors ? »

« - Peut-être espère-t-il que l’anneau lui redonnera le succès auquel il aspire ? »

« - Il est nostalgique alors. Si j’étais lui et que l’anneau m’ai trahis, je le laisserais et essayerais de reconquérir ma gloire passée par mon seul talent. Voilà ce que je ferais ! »


Le barde tourna la tête et regarda l’homme avec de grands yeux emplis d’étonnement.

« - Vous les humains me surprendraient toujours. Certains sont fort sagaces, et d’autres plus bêtes qu’un gobelin dans un nid de dragon ! » s’exclama-t-il en regardant tour à tour l’homme et son ami Prosper.

Une larme coula discrètement le long de sa joue d’albâtre, il l’essuya à l’aide du revers de sa manche, puis, termina d’un trait son verre et salua les deux humains d’un signe de tête, puis, de sa démarche souple et rapide, quitta le Théâtre des illusions.

L’homme le regarda s’en aller, puis, tirant Prosper par la manche lui demanda de le suivre :

« - Viens Prosper allons-nous en aussi, il se fait tard… »

« - Mmmmhhhh ? »


Un simple anneau d’argent était posé sur le comptoir. Juste un anneau d’argent gravé d’étranges runes issues d’un langage depuis longtemps oublié…

« - Prosper, lâche ça ! »
* Une jeune sang-mêlée était assise dans un coin du théâtre. Elle était venu voir son ami Naphylis. On lui avait dit qu'il passait souvent ici et qu'elle aurait des chances de l'y trouver.
Elle assista au récit du barde et l'écouta avec attention.
Quistis ressentit la souffrance de l'elfe comme un coup de poignard. Cette histoire l'avait attristée et en elle même, elle se jura de faire tout son possible pour chercher et détruire cet anneau.
A ce moment, elle entendit le paysan crier sur son compère... chose courante, mais l'anneau d'argent que portait l'homme lui mis la puce à l'oreille...
Elle s'avança vers les deux hommes prenant l'air décontractée et le sourire si particulier qui lui servait de carte de visite à chaque rencontre... *


Quistis : Messieurs bonjour ! Je me nomme Quitis, servante d'Ilmater le paisible, certain m'ont affublés du sobriquet de 'Main Guerrisseuse'...
Il me semble que cet anneau était au doigt du barde qui viens de nous quitter non ? Elle eut un regard insistant pour l'objet en question.
L’homme réitéra son avertissement :

« - Prosper Lâche ça immédiatement ! »

Le petit paysan rougeaud et bedonnant regarda son ami avec un air mauvais.

« - C’est à moi, je l’ai trouvé, je le garde ! »

Une belle jeune femme s’interposa alors et se présenta.

Le compagnon de Prosper s’approcha humblement et se présenta à son tour :

« - Noble damoiselle, je me nomme Galls, Sharlyn Galls. Ancien Dragon Pourpre au service d’Azoun IV, reconverti en simple paysan. Et voici mon voisin Prosper Boisépais. » se penchant vers l’oreille de la belle, il lui susurra :
« - Excusez-le il est un peu obtus… »

Prosper regarda la jeune servante d’Illmater avec méfiance. Il serrait maintenant l’anneau dans sa main dont les jointures étaient devenues blanches.

« - Maintenant il est à moi. Le vieil elfe me l’a donné. Je le garde. »

Sharlyn intervint et s’adressa à la jeune femme :

« - Pourquoi vous intéressez-vous à cet anneau ? Si l’on en croit l’histoire du barde, il apporte plus de malheur que de bonheur. »

« - Même pô vrai ! »
répliqua Prosper.

« - Toi mon vieux, si tu garde cet anneau, je sais déjà ce qu’il adviendra de ta stupide carcasse ! tu finiras mort de fatigue dans un bordel de Port au Crâne ! »
Quistis : Vous connaissez sûrement les valeurs qui sont les miennes. Et après avoir entendu cette histoire, je ne peux pas en toute conscience laisser cet anneau faire souffrir d'autres personnes en ce monde. Comprenez-moi !
Je me suis demandé ce que je souhaiterais en ayant cet anneau en main comme tous ici j'en suis sûre. Ma première idée fut de supprimer les souffrances... Imaginez un instant un monde sans souffrances. Et je me suis dit que Toril n'était pas prête à vivre une telle expérience ! Non, il faut détruire cet anneau avant qu'une personne bien moins avisée s'en serve.
Prosper, je vous le demande au nom de toutes les personnes qui pourront souffrir de son fait... laissez cet anneau !
Je sais pas s'il existe un moyen de le détruire. Mais s'il existe, je connais quelqu'un qui le saura.
M'aiderez-vous à le faire ?
Prosper n’avait pas encore passé l’anneau à son doigt, mais il le serrait fort dans sa main. Son pouvoir devait être immense car le regard de la serveuse de l’établissement était déjà fixé sur Prosper qui la regardait d’un œil libidineux. Il n’écoutait plus Quistis.

« - PROSPER ! » hurla Sharlyn Galls, s’attirant les regards d’une bonne partie de la clientèle.

« - Hein, quoi, qu’est-ce qu’il y a encore ? »

« - Donne l’anneau à la dame. »

« - Jamais de la vie, je vous le répète, il est à moi désormais ! »
Puis il sourit à la serveuse qui ne pouvait détacher son regard de ce petit paysan grassouillet.

« - Prosper, pardonnes-moi, je regrette d’en arriver là, mais c’est la raison qui parle par la bouche de cette jeune personne. Tu es mon ami, ne m’en veux pas. »

« - Quoi, qu’est-ce que tu dis ? tu ne vas quand même pas me… »


Le coup fut d’une rare violence et Prosper décolla du sol pour aller se fracasser deux mètres plus loin. Inerte. Sharlyn s’approcha, desserra les doigts de son ami, s’empara du petit anneau d’argent, et se dirigea vers Quistis.

« - Prenez-le vite, j’éprouve déjà une certaine répugnance à m’en séparer ; Puissent les dieux vous aider à surmonter cet étrange pouvoir. Puisque vous requérez mon aide, je vous suivrai dans votre quête, et pour veillez sur vous, et pour éviter à d'autres la tentation de s'en emparer. » Dit-il avec un regard en coin pour Prosper qui gisait toujours sur le sol.

Il laissa tomber l’objet dans la paume ouverte de la jeune demi-elfe.

« - Alors, qu’éprouvez-vous ? »
Quistis : C'est... Ilmater aide-moi ! De ma vie je n'avais éprouvée tel sentiment. C'est comme si tout était désormais possible...

* Elle fixa l'anneau qu'elle tenait dans sa paume et une foule de souvenirs refirent surface. Tant de souffrances endurées et pour chacune d'elle une solution évidente s'offrait à elle...
Des années de ferveur la poussèrent à refaire surface. A ces visions idylliques, Ilmater superposa celles de peur, de souffrances, qui s'en suivraient... !
Les doigts crispés de Quistis qui commençait à se refermer s'écartèrent soudain et le voile noir qui couvrait ses yeux disparu. *


Quistis : J'accepte votre aide Sharlyn, j'en aurais grand besoin.

* Avec un sourire de gratitude la prêtresse prit l'anneau du bout des doigts et fouilla dans sa besace. Elle en sortit un minuscule coffret de plomb où elle posa prestement l'anneau. Dans un dernier regard au bijou, elle ferma le coffret et le remis dans la besace.

Une fois l'anneau hors de sa vue, elle sembla sortir d'un rêve et vit Prosper au sol. Elle se précipita vers lui et l'examina. Il avait un joli bleu sur le front. Heureusement sa tête n'a rien heurté dans sa chute.
Elle joignit les mains et ferma les yeux, commençant une agréable litanie. Ses mains s'entourèrent d'un halo bleuté et les blessures du paysans disparurent.
Puis elle se retourna vers Sharlyn : *


Quistis : Qu'en pensez-vous mon ami ? Je dois retrouver un ami en ville bientôt. L'attendons-nous ou partons-nous directement pour EauProfonde ? Peut-être avez-vous une autre idée ? Je suis ouverte à toute proposition.
Sharlyn sourit en voyant Prosper se relever difficilement. Le regard mauvais que lui jeta son ami le refroidi et lorsque ce dernier s’en fut en lui tournant le dos, il devina que retrouver la confiance de son voisin ne serait pas chose aisée.

« - Maudit anneau ! » maugréa-t-il.

« - Attendez votre ami Quistis, je serais de retour demain à l’aube. Il me faut rentrer à la ferme pour mettre certaines affaires en ordre, et surtout retrouver mon épée… J’ai le sombre pressentiment qu’elle pourrait de nouveau me servir. »

Avec un signe de tête il salua la jeune servante d’Illmater, paya sa note au tavernier et parti sur les traces de Prosper.

« - Voyons, je vais confier mes bêtes à Prosper en guise de dédommagement, et la récolte devra se faire sans moi… mais où ais-je donc rangée cette épée… Je n’aurais jamais dû adresser la parole à ce barde… enfin… »
* Quistis se retourna vers la bar, s'y accouda et plongea dans ses pensées.
Comment avait-elle put se mettre dans pareille situation ? Elle n'en ratait pas une, décidément...
Le tavernier la fit sortir de ses réflexions. *


Tavernier : Vous voulez quelque chose ?

Quistis : Hum oui, j'ai besoin d'un bon remontant... un elverquist s'il vous plaid.

Tavernier : Très bien...
Dites-moi, vous avez dit attendre un ami, de qui s'agit-il ? Je l'ai peut-être déjà vu.

Quitis : J'imagine. Il se nomme Naphylis Amandier de Jolyval, il est...

Tavernier : Barde ! Oui, mais il est partit il y a deux jours avec le sieur Sigellus !

Quistis : Partit ! C'est bien ma veine... Bon espérons que nous arriverons à le rattraper.

* Elle paya le tavernier après avoir bu sa boisson d'un trait et partit en quête d'une auberge. *
Recouvrer la confiance de Prosper ne fut pas une mince affaire, mais Sharlyn y parvint en mettant dans la balance son troupeau et ses terres. Il retrouva également dans une vieille malle recouverte d’une épaisse couche de poussière sa vieille épée, qui s’avéra non seulement aiguisée, mais toujours brillante, comme neuve…

Habillé d’une cotte de maille légèrement rouillée cachée sous une veste de cuir, d’une cape noire aux bordures pourpres légèrement élimée, et d’une paire de bottes neuve, Sharlyn se présenta à la porte du Théâtre des Illusions le lendemain matin, frais comme un gardon et frétillant comme un jouvenceau.

« - Enfin, l’aventure me tend à nouveau les bras… comme c’est exaltant ! »
* Quand Quitis rejoignit l'ancien soldat, elle avait l'air soucieuse.
L'homme se demanda s'il ne s'agissait pas de l'anneau et jeta un coup d'oeil à ses mains pour voir si elle n'avait finalement pas abandonné la lutte... mais les anneaux qu'il vit y étaient déjà la veille. *


Sharlyn : Vous allez bien ?

Quitis : Oui merci. Mais l'ami dont je vous ai parlé et partit il y a deux jours déjà ! Il a du prendre la direction d'EauProfonde.
Il serait bon que nous le rejoignons, il a de nombreux contacts et pourra nous dire quoi faire de cet anneau !
Reprendre la route fut une véritable cure de jouvence pour Sharlyn. De plus, la compagnie de Quistis était très agréable. Cette jeune demi-elfe possédait une joie de vivre qui faisait chaud au cœur.

« - Votre ami a-t-il beaucoup d’avance ? Pourra-t-il vraiment nous aider quant à la destruction de cet anneau ? »

A vrai dire il en doutait un peu, néanmoins il lui était agréable de songer que malgré ses 45 ans le destin l’avait enfin mis sur une aventure digne de ce nom. Ce n’était pas le siège d’Arabel qui pourrait lui valoir l’oreille de ses petits enfants lors des longues soirées d’hiver, alors il savourait avec enthousiasme chaque pas qui l’éloignait un peu plus d’Eauforte.
* Quistis régala son nouvel ami de ses dernières aventures au royaume d'Alvencys.
Elle était particulièrement fière de sa dernière oeuvre. En effet après que le guerrier 'Guillaume le Conquérant' eut prit le pouvoir, elle s'était vu confié la construction d'une nouvelle citée : 'Alven' ce qui signifie Renouveau dans la langue locale. Cette citée permettra à tous les sans-abris du royaume de trouver de quoi se loger. L'entreprise l'a occupée pendant de nombreux mois...

[Edit : SUITE]

Le voyage était sans trop de surprise sur la grand route. Même les passages en forêt n'avaient plus le côté inquiétant de l'ancien temps...
Ces détails lui rappelèrent divers histoires sur les chasses aux dragons que lui avait conté Naphylis...

Elle espérait qu'il ai bien prit le même iténéraire et surtout qu'il ne soit pas trop pressé.


Quistis : Essayons de garder le rythme, plus nous parcourrons de distance, moins je serais anxieuse...
L'anneau me pèse ! Les joies de la vie m'apparaissent voilées et embellies à la fois... C'est étrange.

[Edit : SUITE II]

Quistis : Mais dites m'en plus sur vous... Vous êtes ancien soldat c'est tout ce que je sais. Vous avez dut vivre d'étranges histoires, non ? Si vous me faites ce plaisir, je vous en raconterais à mon tour...
Sharlyn observa le silence un petit moment, se racla la gorge et parla enfin :

« - Vous savez Quistis, tous les soldats ne sont pas des héros. Mon seul moment de bravoure dans cette vie fut le siège d’Arabel. Azoun avait encerclé la ville qui refusait l’autorité du roi du Cormyr et nous attendions tous que l’assaut soit donné pour remettre ces rebelles au pas. La nuit était sombre et pas une étoile ne brillait dans le ciel. Même les feux de camps avaient du mal à nous dispenser un peu de lumière. Je faisais une partie de dés avec quelques camarades lorsque j’aperçu une ombre qui se faufilait vers la tente du roi. J’ai fait ce que tout soldat fidèle aurait fait, j’ai empoigné mon épée et suivit l’ombre. Je l’ai observé qui découpait une ouverture dans la tente royale avec une dague et à cet instant mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai bondit dans la tente l’épée au clair prêt à frapper l’assassin de mon roi et… »

Le rouge était monté aux joues du fermier. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front, et son visage buriné par le labeur avait pris une étrange expression de gêne qui tranchait singulièrement avec la dureté de ses traits.

« - Et je suis tombé sur Azoun IV, roi du cormyr, à genoux, nu comme à sa naissance, en train de butiner la … enfin le … la chose d’une demoiselle ! La belle eut si peur en me voyant qu’elle resserrât les jambes, manquant d’étouffer le roi… »

Un instant s’écoula.

« - J’étais venu pour le sauver, et mon intervention a failli le tuer. Cependant, il s’est relevé et m’a félicité pour le courage que j’avais eu d’intervenir. En effet, aucune sentinelle n’avait repéré la belle lorsqu’elle avait passé nos lignes. Ma récompense m’a permit de m’offrir quelques terres et une ferme. Voilà toute l’histoire de ma vie. Risible non ? »
* A la mention florale, Quistis ne put s'empêcher d'éclater de rire et son rire était comme une bouffée d'oxygène.
Il fit chaud au coeur du conteur car il ne cachait aucune moquerie juste une joie de vivre que beaucoup cherchent toute une vie ! *


Quistis : Ah Sharlyn merci... il y a trop longtemps que je n'avais pas ri.
Très bien alors à mon tour semble-t-il. Je ne me souviens pas de moments aussi... délectables. Je resterais donc plus terre à terre en vous contant la plus grande manifestation de magie que j'ai jamais vue !

"Cela c'est passé il y un peu plus d'un an. Mes compagnons et moi même nous étions introduit dans la forteresse de Yaventrys, aujourd'hui notre, pour renverser un homme au coeur noir, du nom de Yavanhus.
Après maints combats nous nous sommes introduits au dernier étage de la forteresse, une pièce d'une taille impressionnante, au sol de pierres taillées et aux murs couverts de tentures. Mais le plus impressionnant était une coupole de verre d'une cinquantaine de mètres de diamètre soutenue par magie, diffusant la lumière des étoiles.
Mais nous n'avions pas le temps de nous extasier, car à l'autre bout de la pièce le roi nous narguait derrière son conseiller, un archimage du nom de Malgéric !
Cet homme dégageait une haine sans borne qui me fait encore mal aujourd'hui.
Au milieu de la pièce se trouvait l'objet de notre intrusion, un artefact conçu par Corellion Larethian afin de protéger la famille Goutte de Lune. Nous avions avec nous Ähury Goutte de Lune, dernière descendante et seule à pouvoir manier le 'sceptre de pouvoir'.
Les dieux seuls savent ce que Malgéric avait prévu de faire. Mais le sourire qui lui a déformé les traits, au moment où Ähury s'est jetée pour récupérer son bien était plus effrayant encore que sa magie.

Imaginez cet instant... Ähury, fine guerrière, maîtresse dans l'Art et servante de Corellion, parcourant en quelques secondes la distance qui la séparait du sceptre. Aucun de mes compagnons n'avaient bougés, prêts à subir les feux de l'enfer, si peu de chose à côté des sorts de l'archimage...
Ähury s'empara du sceptre, prononçant le nom de sa mère pour invoquer les pouvoirs de l'artefact. Au même instant, Malgéric lâcha ses foudres sur l'impudente, sûr de sa victoire !
La jeune et frêle elfe perdit de sa substance ; on aurait juré voir un fantôme brandissant le sceptre, brillant d'un magnifique bleu azur. Si Corellion avait été à ses côtés j'aurais eu cette même sensation, celle qui a dicté la conduite de toute ma vie : L'amour et la bonté affronterons tous le mal du monde sans jamais se briser !
Et ce fut le cas. Les flammes rugirent, les explosions firent trembler les fondations de l'édifice, les énergies destructrices atteignirent leur paroxysme annihilant celles ancestrales de notre équipement pendant plusieurs jours.
Et seule au milieu du maelström, Ähury ne bougeait pas, affrontant la tourmente avec confiance et respect pour son dieu.
Quand la magie se tut enfin, elle fit face solennelle et en appela à sa descendance, investissant le sceptre avec son nouveau pouvoir. Elle s'éleva dans les airs, un halo azur l'entoura et un instant nous vîmes toute la puissance des dieux se diffuser en elle.
La nouvelle vague destructrice qu'envoya Malgéric en désespoir de cause n'eut pas plus de succès.
Alors Ähury fit usage de la magie des Dieux précipitant sur le mage une pluie d'étoiles, de feu et d'éclairs. Des rocs en fusion firent voler la coupole en éclat s'écrasant sur l'archimage, bâton tendu comme ultime protection.
Je n'ai pas vu ce qui s'est passé à ce moment car je me protégeais des éclats de verres aussi meurtriers que les flammes de l'Art.
Quand nous ouvrîmes enfin les yeux, l'étage n'était plus. A la place du roi et de l'archimage le sol défoncé offrait un trou béant !

Nous apprîmes plus tard que l'explosion avait précipité Malgéric dans le plan du Pandémonium, malheureusement rien d'insurmontable pour cet homme ! Aujourd'hui encore, nous ne sommes pas sûr de l'avoir détruit... "
Sharlyn fit de gros yeux rond en entendant cette histoire de magie et siffla son étonnement.

"- Ma foi, je ne goûte guère la magie, mais cela devait être beau à voir... et effrayant aussi."

Puis, méditant sur la puissance de l'Art il se plongea dans la contemplation du paysage qui défilait.
* L'Art ! Capable de tant de merveilles, et de souffrances. Elle pensa à l'anneau et se dit qu'il n'y avait que des hommes comme Malgéric pour créer de tel objets !
Son regard perdu dans le vague, elle laissa sa monture suivre la route. Elle pensait à Naphylis, elle espérait que les Menestrels pourrait l'aider. Avec les derniers évènements, il n'était pas bon d'être Menestrel et les activités du barde avaient diminué, les contacts entre membres se faisant plus rare. Pourvu que son ami puisse se renseigner sur cet anneau... *


Quistis : Sharlyn ? Que pensez-vous des Menestrels ? demanda-t-elle à brûle pour poing !
« - Les ménestrels ? ma foi, je n’est jamais eu affaire à eux. Sauf à les entendre chanter et conter des histoires dans les tavernes bien sur… » Et il parti d’un grand éclat de rire, faisant s’envoler les oiseaux d’un bosquet en une magnifique gerbe multicolore et musicale.

« - On dit qu’ils font beaucoup de politique et qu’ils se mêlent souvent des affaires des autres… mais ça ne me regarde pas, je ne suis qu’un humble paysan vous savez… »

Quelques secondes s’écoulèrent.

« - Vous en connaissez ? »
Quistis : Disons que j'ai déjà eut affaire à eux. Et quand on a besoin d'information je n'ai pas trouvé meilleur réseau pour l'instant.
Mais peut-être connaissez-vous un proche de Vandergaast disposé à nous introduire à lui. Ce mage en connait sûrement beaucoup sur la magie de cet anneau...
Au moins, avec les Menestrels, je suis sûre qu'ils seront de mon avis sur le danger que représente cette magie !
« - Ce vieux Vangy ? »

Sharlyn regarda Quistis avec un large sourire qui allait d’une oreille à l’autre.

« - Mademoiselle, vous avez devant vous une connaissance personnelle de Vangerdahast. J’ai fini ma carrière comme gardien de sa porte d’entrée… bien qu’en y réfléchissant il ne l’empruntait pas souvent. Mais lui et moi avons eu de longues conversations pendant les soirées d’hiver. Je n’ai jamais réussi à le battre aux échecs, mais avant ma retraite nous étions devenus de proches amis. »

Le vieux soldat songea avec émotion aux moments de solitude du mage royal, seul contre tous. A cette époque il avait permis au grand homme de s’épancher un peu. Il était sans doute plus fier de ça que de son action d’éclat à Arabel…

« - J’ai sa confiance. Il nous aidera si besoin est. Mais il me semble que le Cormyr est derrière nous, Eauprofonde n’est pas le meilleur chemin pour y aller… »
Quistis : J'avoue ne pas être familière avec les environs. J'ai passé ma jeunesse en Amn et ces dernières années bien plus au Sud ! Mais nous sommes si prêt de mon ami. Rattrapons-le et dirigeons-nous ensuite vers le Cormyr.
Pouvons-nous vraiment faire confiance en cet homme à votre avis ? Je le connais de réputation et j'avoue être inquiète de ce qu'il pourrais faire de cet anneau... Je m'en remet à vous, l'anneau n'ayant semble-t-il aucune influence sur vous !
« - Aucune influence ? Je ne dirais pas cela. Les quelques secondes pendant lesquels cet anneau s’est simplement tenu dans le creux de ma main ont été fabuleuses. Je ne suis pas devenu fermier par amour de la terre, je le suis devenu parce que je me sentait trop vieux pour l’aventure c’est tout. Pourquoi croyez-vous que je vous ai suivi si facilement ? »

L’ancien soldat au visage creusé de profondes rides s’était arrêté. Bien charpenté, de longs cheveux noir bouclés et parsemés de fils gris, des muscles rendus saillants par les travaux des champs, il avait malgré son âge fière allure.

Il reprit :

« - Je suis venu avec vous parce que l’anneau m’a montré ce dont je pourrais encore être capable avec une épée à la main. Je me suis vu terrassant un dragon et, couvert de gloire et d’or être porté en triomphe devant une foule en délire. Je suis venu pour vivre tout cela, mais sans l’aide de l’anneau. Je suis venu pour enfin réaliser mon rêve. »

Il réfléchit un instant.

« - Cet anneau de vœux est pervers et dangereux. Il faut le détruire. Mais grâce à lui, je me suis enfin trouvé. »
Quistis : Vous avez éludé ma question. Ce mage sera-t-il assez sage pour voir la nécessité de sa destruction ? Et surtout résistera-t-il à ses attraits ?
Si vous êtes d'accord forçons nos montures, mon ami est proche je le sens. Il saura nous dire le meilleur chemin à prendre pour le Cormyr. Et peut-être la personne qui l'accompagne et lui-même nous aiderons dans notre quête... Le tavernier m'a parlé d'un certain Sigellus, vous le connaissez ?
"- Ne serais-ce pas ce fanfaron qui se prétend meilleur bretteur de Féérune ?"

Le gaillard ricana un instant

"- Quoi qu'il en soit, je n'aimerais pas me frotter à lui... et pour répondre à votre question, je l'ignore. Un mage est forcément attiré par la magie, Vangy est un mage aux grands pouvoirs, et cet anneau possède un immense pouvoir, alors je ne sais si sa sagesse sera supérieure à la tentation..."
Quistis : Je connais bien une personne qui pourrais nous aider dans cette tâche, mais je ne sais pas si vous êtes prêt à vous lancer dans l'aventure ?
Son pouvoir est grand, bien plus grand que le premier mage du Cormyr. Il nous sauvé, mes compagnons et moi, lors du combat qui nous a opposé à Malgéric l'archimage, à son maître, la liche nommée Soleil Noir et à une dracoliche . Je vous conterais ce combat si vous le voulez.
Il s'agit du mage royal des Goutte de Lune. Mais il est retourné à la citée elfique avec Ähury. Je crains que si nous devions aller le voir il nous faille parcourir Ombre Terre !
Si nous prenons cette décision, qui me semble la plus sûre d'aboutir, il nous faudra l'aide de Naphylis et Sigellus...
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