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Les nouveaux messages de l'administration de l'APHP :
Cet après midi, des « manifestants », qui avaient pénétré par effraction, malgré les mesures de sécurité renforcées, dans l’enceinte de la Pité-Salpétrière, ont tenté une intrusion par la force dans le service de réanimation chirurgicale.
Les équipes soignantes ont dû, avec un sang-froid qui force le respect, protéger la porte et le service face à cette tentative d’intrusion jusqu’à l’intervention de la police. C’est grâce à leur comportement exemplaire que le service n’a pas été envahi et que les patients n’ont pas été mis en danger. On n’ose imaginer ce qui aurait pu se passer sans leur remarquable courage.
Au nom de toute l’APHP, je leur adresse nos très sincères remerciements et les assure de notre entière et totale solidarité. Je remercie également les équipes de direction, les équipes de sécurité et les équipes techniques qui ont été immédiatement mobilisées.
Après le caillassage de l’hôpital Necker et de la maison de Solenn à Cochin il y a trois ans, c’est la deuxième fois qu’une agression violente prend pour cible un hôpital.
Ces agissements sont inqualifiables. Mais rien ne détourne l’hôpital public et ceux qui y exercent de leur mission au service de l’ensemble de la population, sans distinction aucune et sans relâche jamais.
L’ensemble des vidéos sont à la disposition de la justice, à l’appui de la plainte qui sera déposée.
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a fait part de sa pleine solidarité avec les équipes rendra visite demain aux équipes concernées. Le ministre de l’intérieur s’est rendu dans la soirée à la pitié, où un membre des forces de l’ordre blessé avait été pris en charge.
Dans ces circonstances inacceptables, les soignants gardent la tête haute et montrent à l’ensemble de nos concitoyens la noblesse et la difficulté de leur mission, mais aussi la force de leur vocation.
Martin Hirsch
A noter que ce message à donner lieu à quelques réponses sur la diffusion général, certains ont visiblement trouvé la communication de Martin Hirsch sur cette affaire assez problématique montrant un directeur, non qui mentait forcément, mais qui n'était au courant de ce qui s'était passé alors qu'il lui aurait suffit de discuter avec le personnel, comme l'ont fait certains journalistes, pour avoir une vision claire. Ca donne l'impression d'un DG totalement déconnecté (ce qui n'est pas qu'une impression malheureusement).
Donc nouvelle réponse :
A la suite du trouble exprimé par certains, il m’a semblé nécessaire de revenir, de manière transparente, sur mon expression au sujet de ce qui s’est passé à la Pitié Salpêtrière le 1 er mai et ce qui l’a sous tendue :
- Dans toutes mes interventions publiques, je me suis efforcé d’être factuel, comme l’a été la direction de la Pitié Salpêtrière : ni elle ni moi, n’avons utilisé le mot « attaque ». Nous avons parlé de « tentative d’intrusion », ce qui est exact. Je n’ai jamais évoqué de « personnel agressé », dans aucune déclaration. Et, de même, à la question qui m’a été posée sur le fait de savoir s’il y avait eu des dégradations, j’ai toujours répondu que non. Il m’a été également demandé s’il y avait un lien entre l’intrusion et la recherche d’un policier blessé. J’ai répondu que ce n’était pas le cas et qu’il n’y avait rien qui le laissait penser.
- Mon message posté sur Twitter le mercredi vers 18h30 est le suivant « plein soutien aux équipes de la pitié salpêtrière qui ont fait face à une bande de manifestants/casseurs dans une tentative d’intrusion violente dans le service de réanimation chirurgicale ! et qui ont empêché la mise en danger de patients. Merci à la police. Plainte sera déposée par l’APHP ». Ce message, au moment où l’émotion était la plus forte, s’appuyait sur les témoignages qui m’étaient parvenus à chaud. L’équipe que j’ai vue le lendemain considère bien qu’elle a empêché la mise en danger de patients. Est-ce que le mot « violente » est excessif ? Forcer la grille d’un hôpital et courir vers une réanimation s’apparente à un moment violent. L’i’intrusion possible dans un mouvement de panique, de plusieurs dizaines de personnes dans un service de réanimation chirurgicale, représente quels qu’en soient les motifs non seulement un risque pour la sécurité des personnels mais aussi un risque sanitaire très important pour les patients. C’est d’ailleurs ce qu’ont ressenti les équipes concernées.
- Mes autres interventions publiques sont au nombre de deux : une interview en direct sur BFM le 1er mai à 22 h et une sur France Info le 2 mai à 7h10. J’ai fait en sorte que mes interventions y soient mesurées, même si elles sont indignées. A aucun moment, je ne me prononce sur les motivations de ceux qui ont pénétré dans l’hôpital et qui ont voulu s’introduire dans le service de réanimation chirurgicale. Je laisse d’ailleurs entendre qu’ils pouvaient chercher à fuir, ce qui, à mes yeux, n’est pas non plus une raison pour les laisser entrer dans un service de réanimation chirurgicale. Et j’ai, pour ma part, rappelé que l’honneur de l’hôpital était de soigner sans distinction tout le monde, «on soigne dans les mêmes endroits les forces de l’ordre comme les manifestants. On se donne autant de mal pour les uns que pour les autres », « il n’y a aucune discrimination dans la prise en charge des patients» ce qui va de soi pour nous tous.
- A plusieurs reprises ces derniers mois, la question de la protection des personnels a été posée. Nous avons toujours dit que nous soutenions nos équipes lorsqu’elles pouvaient être menacées dans l’exercice de leur travail. Quelles qu’en soient les circonstances. Il y a quelques temps, dans un tout autre contexte, il y a eu une intrusion d’un groupe de personnes dans la réanimation de l’hôpital Beaujon. Cela a suscité une vive émotion et l’équipe a demandé un soutien de la direction. Nous exprimons systématiquement notre solidarité, y compris avec l’émotion de l’instant, regardons comment les faits se sont produits, portons plainte et prenons les mesures qui permettent que l’équipe puisse se sentir en sécurité. Nous n’avons pas une indignation à géométrie variable.
- Dans la soirée du 1er mai, au vu des témoignages des personnels mais aussi des vidéos, il a semblé à ceux qui en ont eu connaissance à chaud, dont moi-même, que la situation aurait pu dangereusement déraper, que des patients auraient pu être en danger, que le personnel avait pris des risques. Le premier réflexe était effectivement d’apporter sa solidarité aux équipes et de s’indigner sur le fait qu’on puisse tenter de pénétrer dans un service où l’on soigne des malades et où les personnels les dissuadent d’entrer.
- Le sens du « message à tous » envoyé le 1er mai au soir était de marquer ma solidarité. Si je ne l’avais pas fait, cela m’aurait été à juste titre reproché, y compris par celles et ceux qui, aujourd’hui, peuvent s’émouvoir de mes propos dans un contexte par la suite chahuté. Dans ce « message à tous », il y a probablement une expression que je n’aurais pas utilisée à froid. Après quelques heures, l’émotion passée, l’événement maitrisé il est toujours possible de tirer une expression dans un sens ou dans un autre pour la réinterpréter.
- Nous n’avons pas recherché à ce que les ministres « utilisent » cet événement. Le Ministre de l’intérieur nous a fait part de son souhait de se rendre à la Pitié Salpêtrière au chevet d’un policier blessé comme le font très souvent les ministres de l’intérieur, depuis plusieurs années. Le Ministre de l’intérieur a regretté l’emploi du mot « attaque » ; ce n’était pas un mot que nous avions utilisé ni inspiré. Nous avons organisé la venue de la Ministre de la santé le lendemain qui souhaitait apporter, par sa visite, un soutien aux équipes impliquées, ce qu’elles ont apprécié.
Que certains rappellent que nous sommes exclusivement au service de la santé et des patients et non pas au service d’un quelconque autre intérêt ne me choque absolument pas. Je le partage. Pour faire ce rappel, nul besoin de distordre nos propres déclarations ou de nous prêter des arrière-pensées que nous n’avons pas.
NB : c'est vrai qu'il a jamais parlé d'attaque mais il a parlé de casseurs tout de même, et la directrice a parlé de manifestants particulièrement agressifs.
Et nouvelle réponse de l'administration locale :
Dans le contexte médiatique actuel concernant les événements du 1er mai 2019, la gouvernance du Groupe Hospitalier APHP.6, les responsables du SAU et du secteur de réanimation chirurgicale tiennent à la fois à rappeler certains faits et à mettre en avant certaines notions essentielles :
1) La Pitié-Salpêtrière était sur le trajet de la manifestation et donc son entrée principale côté Bd de l’Hôpital était fermée, pour éviter tout risque de débordement et de mouvement de foule à l’intérieur de l’établissement : c’est à la fois la règle et l’usage dans ce type de situation.
2) Des manifestants ont forcé la grille de l’entrée de service du 97 Bd de l’hôpital et sont entrés dans l’enceinte de l'hôpital : ceci justifiait sans discussion l’appel aux forces de l’ordre, ce qui a été fait sans délai et avec une efficacité irréprochable. En effet, quelles qu’aient été les intentions des personnes qui ont ainsi pénétré sur le site (y compris fuir les gaz lacrymogènes), qu’elles se soient rendues compte ou non qu’elles entraient dans un hôpital, il était absolument nécessaire non seulement de leur interdire l’accès aux sites de soin mais aussi de demander leur évacuation d’urgence, dans le seul souci de protéger les patients. Il n’est malheureusement pas possible, à chaud, de procéder autrement.
3 ) La crainte d'un mouvement de foule et de comportements imprévisibles était parfaitement légitime, comme l’a bien montrée la tentative d’entrée dans un secteur de réanimation malgré l’opposition du personnel en poste, personnel qui a réagi de façon parfaitement appropriée et qui doit en être remercié. Les motivations des personnes essayant de pénétrer dans un lieu de soin « sanctuarisé » n’entrent de fait pas en ligne de compte, et que ces motivations aient été agressives ou non n’y change rien.
4) Il faut rappeler que l’un des motifs principaux de la grève du personnel paramédical des urgences est l’augmentation des agressions et incivilités dont il est régulièrement victime : dans ce contexte, il n’est pas difficile de comprendre l’appréhension des équipes lorsque les grilles ont cédé et que les manifestants se sont introduits dans l’enceinte de l’hôpital. Cette appréhension a été réelle et ressentie par beaucoup.
5) Enfin, il ne faut pas oublier l’impact émotionnel sur les patients hospitalisés à proximité du boulevard de l’Hôpital. Le bruit de la foule et des explosions diverses s’entendaient déjà très bien pendant le passage du cortège. Voir une foule pénétrer sur le site en forçant une grille n’a pu qu’ajouter à l’anxiété des patients et de leurs proches. Il était ainsi nécessaire de les protéger mais aussi de les rassurer.
Bien cordialement à tous,
Pr Pierre Hausfater, responsable du service des urgences adultes
Pr Jean-Michel Constantin, responsable de la réanimation chirurgicale
Pr Louis Puybasset, chef du département d’anesthésie réanimation
Pr Thomas Similowski, président de commission médicale d’établissement locale
Pr Bruno Riou, doyen de la faculté de médecine Sorbonne Université
Christine Welty, directrice préfiguratrice APHP.6
Concernant Marie-Anne Ruder, une anecdote, lorsqu'elle a été nommée, on a eu une annonce sur le fait qu'elle a allait venir dans le service pour discuter avec les personnels (bonne initiative à priori). Bon en fait elle est restée 3h à discuter avec le chef de service (qui n'est que modérément au courant de tout ce qui se passe). Quand elle repart, je la croise, je lui dis bonjour, elle me répond en regardant ses pieds. D'après mon chef, il paraît qu'elle était bien intentionnée. Mais le fait que pour elle discuter avec les personnels, c'est discuter uniquement avec le chef de service est représentatif. C'est une petite jeune sortie de l'école, bien intentionnée, mais aussi bien formatée.
A noter qu'avec la réorganisation APHP.6, elle n'a que très peu de pouvoir.
Là je la vois essayer de se justifier sur les télés, elle me fait un peu pitié. Je pense pas qu'elle ait cherché à mentir ni Martin Hirsch, juste qu'ils sont déconnectés. Sur le dernier mail que je vous ai copié-collé, elle ne signe plus, mauvais signe pour elle, je sens que ça va être elle qui va prendre pour tout le monde.
Dernière modification par Borh ; 04/05/2019 à 09h09.
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