L'enseignement en France et à l'étranger

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Publié par Jyharl
Lorsque l'on vit sa vie à travers le prisme politique et des news nationales, y a sérieusement matière à la dépression. Quand on se recentre sur le local, on commence à se rendre compte que la vie est pas si pourrie que ça. Si tout le monde s'occupait un peu plus de son environnement immédiat au lieu de hurler à la lune, la vie serait bien plus heureuse.

En bref, relativiser et arrêter de considérer que l'Etat a la solution à tout. Et c'est applicable à la majorité des sujets.
Le problème en France, c'est que le pouvoir local est profondément inféodé au pouvoir national. Depuis Macron, la centralisation est accentué avec par ailleurs des contrats financiers imposés aux collectivités ce qui leur empêche de profondément investir notamment (ce qui entraîne des dépenses de fonctionnement supplémentaires).
J'aimerais bien que le local ait plus de pouvoir, mais la marche à suivre serait de faire confiance aux Maires, présidents de région/département qui connaissent leurs spécificités territoriales. Le problème c'est que ce pouvoir n'est pas dans ce consensus et vu qu'on est en Vème République, il n'y a rien à faire pour le local.
Message supprimé par son auteur.
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Publié par Jyharl
Je tenais juste à dire que ça fait du bien de lire les dernières interventions de @toutouyoutou.

ENFIN on sort de l'éternel "tout est pourri et jetons les solutions locales parce que ce n'est pas applicable au niveau national"
Quand tu es fonctionnaire d'Etat, les solutions, elles ne peuvent pas uniquement venir du local. Les grandes décisions, les moyens affectés, ils sont décidés au niveau central et ça redescend ensuite. Alors oui tu peux toujours avoir quelques améliorations, mais ce sont des miettes par rapport à ce qui est nécessaire.

Rien qu'au niveau de la rémunération, beaucoup de fonctionnaires n'ont aucun moyen de l'augmenter. Les heures supplémentaires rémunérées, ça n'existe pas pour beaucoup d'entre eux. Et même quand çà existe, elles ne sont pas payées pour beaucoup ou elles sont juste récupérées (et encore de manière limitée). Il suffit de voir la situation des policiers ou des personnels de santé.

Et si je prends mon ministère, là où je bosse les heures supplémentaires sont juste récupérées (dans une limite d'une journée par mois). Et toutes les heures supplémentaires au-delà de 12h par mois sont perdues.
Citation :
Publié par Aedean
Quand tu es fonctionnaire d'Etat, les solutions, elles ne peuvent pas uniquement venir du local. Les grandes décisions, les moyens affectés, ils sont décidés au niveau central et ça redescend ensuite. Alors oui tu peux toujours avoir quelques améliorations, mais ce sont des miettes par rapport à ce qui est nécessaire.

Rien qu'au niveau de la rémunération, beaucoup de fonctionnaires n'ont aucun moyen de l'augmenter. Les heures supplémentaires rémunérées, ça n'existe pas pour beaucoup d'entre eux. Et même quand çà existe, elles ne sont pas payées pour beaucoup ou elles sont juste récupérées (et encore de manière limitée). Il suffit de voir la situation des policiers ou des personnels de santé.

Et si je prends mon ministère, là où je bosse les heures supplémentaires sont juste récupérées (dans une limite d'une journée par mois). Et toutes les heures supplémentaires au-delà de 12h par mois sont perdues.
Je dis juste qu'à l'échelle locale tu as de vrais leviers, contraints et limités, mais réels, et qui ne jouent pas que sur des miettes.
Après ça ne dispense évidemment pas d'une action plus globale, mais qui est plus lointaine et différée. Le problème du point d'indice c'est un truc de ministère, tu n'as aucune marge dessus, donc ça ne sert à rien de fantasmer. Il faut agir là où l'on peut agir, et à l'échelle locale on peut.
Citation :
Publié par toutouyoutou
Je dis juste qu'à l'échelle locale tu as de vrais leviers, contraints et limités, mais réels, et qui ne jouent pas que sur des miettes.
Après ça ne dispense évidemment pas d'une action plus globale, mais qui est plus lointaine et différée. Le problème du point d'indice c'est un truc de ministère, tu n'as aucune marge dessus, donc ça ne sert à rien de fantasmer. Il faut agir là où l'on peut agir, et à l'échelle locale on peut.
Ca doit dépendre des ministères et des situations. J'ai l'impression qu'il y a plus d'autonomie dans les collèges/lycées que dans les trésoreries de la DGFIP.

Je prends le volet rémunération, mais ce n'est évidemment pas le seul. A l'éducation nationale, vous pouvez en faisant des heures supplémentaires l'augmenter. Ce n'est pas possible à la DGFIP par exemple.
Citation :
Publié par Doutrisor
@Jyharl : tu pourrais nous épargner ce french bashing habituel qui présente les français comme des feignants pleurnicheurs attendant tout de l'Etat
C'est vrai que l'actualité (ou même JoL) ne reflète absolument pas ça.

Par contre je n'ai jamais englobé tous les français ni écrit le mot feignant. Du coup si tu pouvais éviter d'inventer des trucs que je n'ai pas dit ce serait cool.

Ce que j'ai dis par contre c'est que effectivement bien souvent les gens se tournent vers (ou contre c'est selon) l'Etat dès qu'ils ont un truc qui ne va pas dans leur vie.

@Aedean : Pardon mais si tu n'es pas content de ta situation pourquoi tu ne quitte pas la fonction publique pour le privé ou passer indep ?

La fonction publique c'est pareil que le privé hein. Le jour où ils ne trouveront plus personne pour les postes à pourvoir, ils amélioreront les conditions.

C'est parfaitement organique.

Tiens regarde aux UK depuis le brexit les salaires sur certains postes prisés des expats ont flambés. Ben oui, plus personne veut aller là bas tant que y aura pas une vision claire du futur et la garantie de pas se faire emmerder en tant qu'étranger. Du coup ils ne peuvent pas pourvoir les postes. Du coup les salaires flambent.

Que ça heurte les sensibilités ou non, sur le marché du travail nous sommes tous une commodité soumise aux mêmes lois du marché.

D'une part qualitative (expérience pro, diplômes, etc)
D'autre part quantitative (facilité à pourvoir le poste, à quel prix, etc).

Alors ouais. J'aime pas trop me dire que je suis une commodité au même titre qu'un appart ou du café. Mais hurler à la lune n'y changera rien.

Soit tu te résigne, soit tu change de carrière.

Si tu voulais du pognon, une plus grande flexibilité des augmentations et un plan de carrière basé plus sur le mérite qu'à l'ancienneté tu t'es un peu planté de maison.
Citation :
Publié par Jyharl (#30505188
La fonction publique c'est pareil que le privé hein. Le jour où ils ne trouveront plus personne pour les postes à pourvoir, ils amélioreront les conditions.

C'est parfaitement organique.

Tiens regarde aux UK depuis le brexit les salaires sur certains postes prisés des expats ont flambés. Ben oui, plus personne veut aller là bas tant que y aura pas une vision claire du futur et la garantie de pas se faire emmerder en tant qu'étranger. Du coup ils ne peuvent pas pourvoir les postes. Du coup les salaires flambent.

Si tu voulais du pognon, une plus grande flexibilité des augmentations et un plan de carrière basé plus sur le mérite qu'à l'ancienneté tu t'es un peu planté de maison.
Non. Ils n'amélioreront rien. D'abord tu as la marge des gens sans qualification qui préfère faire le 'cadre' que l'ouvrier et qui tiennent un, deux ou trois ans. Puis le stock de francophone hors territoire, comme le Canada qui recrute des profs étrangers, plus ou moins incompétents. Pour les maths en France, on a cassé les formations pour réduire le besoin de profs de maths au détriment de la versatilité de l'enseignement.

L'éducation, tu vois des résultats 20 ans plus tard. Un politique a déjà pris sa retraite.
Citation :
Publié par Jyharl
@Aedean : Pardon mais si tu n'es pas content de ta situation pourquoi tu ne quitte pas la fonction publique pour le privé ou passer indep ?
Mon boulot, je l'aime bien et j'ai la chance d'être bien payé pour les normes de la fonction publique. Par contre, ce que j'essaye de t'expliquer, c'est que ton discours selon lequel il faut se reposer sur le local, ça ne marche pas forcément. Et je ne ramène justement pas uniquement ça à ma situation personnelle, mais à ce que je vois au quotidien chez les collègues, ce dont on me parle ou ce qu'on peut lire dans les journaux.

Et dire qu'il faut partir, si on est pas content, c'est loin d'être évident vu le taux de chômage actuel pour des gens qui ont une famille à nourrir, des crédits. Ca n'enlève nullement le droit de demander des améliorations de sa situation.

L'exemple que je donnais sur les heures supp, c'est pour te montrer que c'est pas binaire. Des heures supp non payées (alors qu'elles sont dû), tu en as plein chez les personnels de santé ou les forces de l'ordre. Et ça relève pas d'une décision locale. Ils devraient se taire et aller se chercher un boulot ailleurs ?

Quand les fonctionnaires se font avoir sur la CSG non compensée à partir de 2020, c'est pas une décision locale. Ils devraient se taire parce qu'après tout, ils peuvent toujours aller voir ailleurs ? Logique facile quand on est à un poste de cadre (pour lequel tu as bossé dur, je ne le nie pas) comme le tien, mobile, où le marché du travail est bien plus ouvert. Pas forcément reproductible à tous les niveaux.

Toutouyoutou a la chance d'être dans un ministère où les établissement sont plus autonomes et ont des marges de manoeuvres. C'est pas forcément le cas partout. Et s'il faut évidemment réfléchir aux initiatives locales, ton discours sur le fait qu'il faut arrêter de se plaindre de l'Etat et rejeter toute initiative locale, c'est bien, mais c'est un peu hors sol de ce que vivent des dizaines de milliers de fonctionnaires dans leur travail au quotidien.

Citation :
Publié par Jyharl
Si tu voulais du pognon, une plus grande flexibilité des augmentations et un plan de carrière basé plus sur le mérite qu'à l'ancienneté tu t'es un peu planté de maison.
Oui, tu es moins payé en contrepartie d'une situation stable. C'est le deal et je suis d'accord qu'il faut l'assumer ensuite. Sauf que depuis quelques années, c'est remis en question au niveau politique sans compensation de l'autre.

Dernière modification par Aedean ; 13/01/2019 à 19h07.
Bah ça reste tout de même restreint et à redéfinir chaque année. Mais quand tu as un discours normal avec ta hiérarchie et si elle préfère s'appuyer sur ses profs disponibles que sur d'hypothétiques remplaçants dont elle ignore tout et quand ils viendront et ce qu'ils vaudront, et bien tu peux améliorer convenablement ton revenu.

Exemple dans mon collège. On a une petite équipe d'H&G. On s'entend tous. On a eu un renouvellement de l'équipe mais parfaite intégration des nouveaux collègues (désormais je suis un peu le plus âgé, moi qui était encore récemment presque le plus jeune). Comme chaque année, pour la DHG (Dotation Horaire Globale), on définit nos besoins avec la direction, et on voit qui va prendre quoi (la répartition passe crème à chaque fois, tout le monde est content et gagnant, c'est un régal). La question suivante est combien d'heures supplémentaires annualisées (HSA) et qui en voudra. Moi j'en prends toujours entre 3 et 5 (mais j'en ai déjà eu 7, maximum légal, ou 0, car c'était du nawak de Direction et une quasi sanction contre moi : du coup j'ai passé une année peinard à 15 heures / semaine lol). Il y a quelques années, j'avais 7 HSA, j'étais prof principal (prime) et j'étais coordonnateur (petite prime). Je me faisais un petit 3750€ net. En plus de mes revenus personnels, j'ai passé une bonne année (pas fiscalement...). En gros je gagnais à l'époque quelque chose comme 1400€ net / mois en plus de mon traitement de base (faudrait que je ressorte mes fiches de paie pour être plus précis). Pourquoi j'ai eu ça ? Parce que mon chef de l'époque ne voulait pas se faire suer : il avait des heures à donner et il les donnait à qui les voulait pour ne pas avoir à gérer un BMP bancale qui l'aurait mis dans la mouise.

Bref, il y a une marge non négligeable car pour moi, une HSA c'est en gros 40- 45€. Une prime de PP c'est 134€.

A noter qu'on a rogné sur nos primes aussi...

Sur ma fiche de paie de novembre, ça donne :
- 548€ HSA.
- majoration 1ère HSA : 36€
- indemnité PP : 134€
A la fin ce n'est pas négligeable, et sur ce levier, j'ai une réelle capacité de manoeuvre. Et en plus j'ai négocié mon emploi du temps qui est peut- être le meilleur (ou l'un des trois meilleurs) que j'ai eu de toute ma carrière. Comme le Rectorat a tout modifié à la veille des vacances et que pour arranger tout le monde j'ai accepté de prendre 3 classes de 3ème, j'ai négocié en dictant mes conditions... Mais à la fin, tout le monde s'y retrouve sur toute la ligne.

Donc, quand on est avec des gens rationnels qui cherchent à trouver des solutions en adultes, ça passe.
Tu sais très bien que ce n'est pas le sens du la marche de l'EN qui va vers une contractualisation du métier. Afin de dépenser moins, les agrégés et les certifiés coûtant trop après 10-15ans, ils y a eu quand même plusieurs signaux ces deux ou trois dernières années.

PS : Quand tu prends 3HSA, c'est autant que le temps normal d'un certifié. Tu sais très bien que tout le monde ne peut être agrégé, je ne parle même pas du niveau mais du nombre de places ouvertes.

Si tu fais ce métier par conviction, comme je pense que tu le fais, tu devrais t'inquiéter du niveau moyen et de la perte d'implication et de vision à long terme. De plus, le niveau local n'apporte pas toujours les réponses souhaitées. Chez nous, en REP, on est à 30 par classe. Discussion avec l'admi/rectorat/Dasen ou non.

Je rajouterai que lorsque tu fais des projections éco, on se rend compte qu'un a énormément perdu en niveau de vie depuis l'époque où tu es entré dans le métier. Aujourd'hui; on rentre quasi au smic. Et on reste longtemps à un salaire bas.

Dernière modification par Vanité ; 13/01/2019 à 22h56.
Citation :
Publié par Aedean
Mon boulot, je l'aime bien et j'ai la chance d'être bien payé pour les normes de la fonction publique. Par contre, ce que j'essaye de t'expliquer, c'est que ton discours selon lequel il faut se reposer sur le local, ça ne marche pas forcément. Et je ne ramène justement pas uniquement ça à ma situation personnelle, mais à ce que je vois au quotidien chez les collègues, ce dont on me parle ou ce qu'on peut lire dans les journaux.

Et dire qu'il faut partir, si on est pas content, c'est loin d'être évident vu le taux de chômage actuel pour des gens qui ont une famille à nourrir, des crédits. Ca n'enlève nullement le droit de demander des améliorations de sa situation.
Eh bien peut-être que si tu t'inquiétais un peu moins de ce que tu lisais dans les journaux et que tu laissais tes collègues prendre leur responsabilités, tu te sentirais un peu plus léger.

Quant à l'excuse du chômage pour partir, personne n'a jamais dit de se barrer d'un coup et de voir après. Rien n'empêche de chercher pendant qu'on est en poste (c'est même recommandé... vu que sur le marché du travail on a plus de valeur en poste qu'au chômage). Et pardon encore, d'après ce que j'ai compris de ta fonction et de ton ministère, ce ne serait pas trop compliqué pour vous de trouver un poste dans le privé.

Pour le reste, si tu voulais des heures supp', fallait aller dans le privé. C'est un peu ce que je reproche à pas mal de fonctionnaires de bureau. Vouloir la sécurité de la fonction publique et les salaires/possibilités du privé.
Tu as fait ton choix. Fais une croix sur les heures supp'.

Ensuite, je suis entièrement d'accord, les heures supp' non payées des forces de l'ordre sont un scandale absolu. N'importe quelle entreprise du privé ferait ça, ce serait les prud'hommes/inspection du travail direct et elle se ferait défoncer avec raison. Mais tu ne peux pas prendre ces cas précis comme des généralités.

Pour le reste, c'est un problème classique employeur/employé. La population n'a pas à s'en mêler ni à y être mêlée de force.
C'est à vous de régler ça avec votre employeur (l'Etat en l'occurrence) sans y mêler les citoyens.
Personnellement, ne m'en veut pas, mais en tant que citoyen lambda, je m'en bats les couilles. Tout comme tu te bats les couilles (avec raison) que je n'ai pas eu la promotion que je souhaitais il y a quelques mois.

En bref, je persiste, pour le citoyen lambda, les initiatives privées et/ou locales sont adaptées et il faut arrêter avec l'État providence et prendre ses responsabilités.
Citation :
Publié par Jyharl
Eh bien peut-être que si tu t'inquiétais un peu moins de ce que tu lisais dans les journaux et que tu laissais tes collègues prendre leur responsabilités, tu te sentirais un peu plus léger.

Quant à l'excuse du chômage pour partir, personne n'a jamais dit de se barrer d'un coup et de voir après. Rien n'empêche de chercher pendant qu'on est en poste (c'est même recommandé... vu que sur le marché du travail on a plus de valeur en poste qu'au chômage). Et pardon encore, d'après ce que j'ai compris de ta fonction et de ton ministère, ce ne serait pas trop compliqué pour vous de trouver un poste dans le privé.

Pour le reste, si tu voulais des heures supp', fallait aller dans le privé. C'est un peu ce que je reproche à pas mal de fonctionnaires de bureau. Vouloir la sécurité de la fonction publique et les salaires/possibilités du privé.
Tu as fait ton choix. Fais une croix sur les heures supp'.
[...]
Pour le reste, c'est un problème classique employeur/employé. La population n'a pas à s'en mêler ni à y être mêlée de force.
C'est à vous de régler ça avec votre employeur (l'Etat en l'occurrence) sans y mêler les citoyens.
Oui, je vois ce qu'il se passe pour mes collègues dans le réseau et les conséquences que ça implique. S'intéresser à ce que vivent les autres, c'est préférable à ne s'intéresser qu'à sa petite vie.

Pour le reste, je parle bien d'heures supp réalisées. Juste qu'elles ne sont pas rémunérées, mais compensées (dans la limite d'une journée par mois). L'exemple était juste là pour te montrer que ton argument selon lequel les initiatives locales sont à privilégier est inopérant pour beaucoup de fonctionnaires d'Etat qui n'ont aucune marge d'initiative locale. Et quand je vois des collègues qui accumulent les heures, qui sont perdues le mois suivant, je ne vois pas en quoi la sécurité de l'emploi serait une justification. En gros, si je te lis bien, la sécurité de l'emploi justifierait tout et n'importe quoi : moindre salaire, ne pas se faire rémunérer ses heures supplémentaires, devoir payer ses propres fournitures parce qu'il n'y a plus de moyens pour que l'Etat les paye, ne pas avoir de prise en charge de mutuelle, ni des jours de carence, etc...

Bref, sous prétexte d'avoir un avantage qui est la sécurité de l'emploi (qui existe aussi pour protéger l'Etat soi-dit en passant), ça justifierait tout ?

Pour ce qui est des fonctionnaires (non ce ne sont pas uniquement les fonctionnaires de bureau qui sont dans ce cas) qui se plaignent d'avoir les avantages du public mais pas ceux du privé, tu noteras qu'on nous rabote systématiquement ces avantages au nom de l'égalité public/privé. Soit. Mais l'égalité, c'est dans les deux sens. Un fonctionnaire est un employé comme un autre ? On met fin à la sécurité de l'emploi ? Soit. Alors il est normal d'avoir l'application du droit du travail comme dans toutes les entreprises.

Sauf que trop souvent, ça conduit à raboter la spécificité de la fonction publique sans lui donner les spécificités du privé. Perdant à chaque fois quoi.

Et ce n'est pas un simple problème classique employeur/employé. L'Etat est financé par les impôts et le budget est voté par les députés. Or il se trouve que les gens élisent des gouvernements avec pour objet de réduire la fonction publique et la dépense publique. A partir de là, calquer une réflexion du privé est idiote. Ce n'est pas simplement une relation employeur-employé. Il y a une tierce personne dans l'histoire qui sont l'ensemble des citoyens qui votent pour des politiques publiques.

Nous ne pouvons donc pas régler ça uniquement avec notre employeur. C'est faux. Tout simplement faux.

Enfin bref, ça part en HS sur ce topic dédié à l'enseignement. On peut continuer la discussion sur celui dédié à la fonction publique si jamais.

Dernière modification par Aedean ; 13/01/2019 à 23h54.
Citation :
Publié par Vanité
Tu sais très bien que ce n'est pas le sens du la marche de l'EN qui va vers une contractualisation du métier. Afin de dépenser moins, les agrégés et les certifiés coûtant trop après 10-15ans, ils y a eu quand même plusieurs signaux ces deux ou trois dernières années.

PS : Quand tu prends 3HSA, c'est autant que le temps normal d'un certifié. Tu sais très bien que tout le monde ne peut être agrégé, je ne parle même pas du niveau mais du nombre de places ouvertes.

Si tu fais ce métier par conviction, comme je pense que tu le fais, tu devrais t'inquiéter du niveau moyen et de la perte d'implication et de vision à long terme. De plus, le niveau local n'apporte pas toujours les réponses souhaitées. Chez nous, en REP, on est à 30 par classe. Discussion avec l'admi/rectorat/Dasen ou non.

Je rajouterai que lorsque tu fais des projections éco, on se rend compte qu'un a énormément perdu en niveau de vie depuis l'époque où tu es entré dans le métier. Aujourd'hui; on rentre quasi au smic. Et on reste longtemps à un salaire bas.
Bah tu parles à un convaincu là mais qu'est- ce que tu veux que je te dise

Il n'est pas de ma capacité directe de faire évoluer le point d'indice, ou le nombre de postes offerts au recrutement, ou le statut, etc. Mais il est de ma liberté et de ma capacité de tenter de passer le concours, de négocier ce qui peut l'être, de défendre les heures de mon établissement, d'intégrer positivement mes collègues, d'agir sur le bien- être quotidien de mon boulot, etc.

Ce que je veux simplement dire, c'est que les discours globalisants qui finalement paralyses les dynamiques individuelles positives pour le groupe, ça me gave au plus haut point. Ce qui marche, c'est ce que nous faisons collectivement à notre échelle et qui change vraiment la vie des gens au quotidien et les motive pour plus de choses et plus de dimension collective. Ce qui, au demeurant, ne bloque en rien la moindre conscience plus large des problèmes. Au contraire : ça les renforce, et c'est ce qui fait qu'un établissement va suivre plus massivement un mouvement perçu comme légitime.

Citation :
Publié par Jyharl
Vouloir la sécurité de la fonction publique et les salaires/possibilités du privé.
Tu as fait ton choix. Fais une croix sur les heures supp'.
Salaires sur lesquels beaucoup de gens fantasment dans le public. Et dont ils ont en général pas l'idée de ce que ça implique en termes de responsabilités et d'impacts sur la vie familiale ou individuelle.
Pour le coup, et très égoïstement, j'estime ma place et mon ratio temps / revenu super intéressant. Et peu de postes dans le privé m'en donnerait un avec autant d'avantages.
Et si j'ai fait ce choix, au passage, c'est justement que mon père était cadre dirigeant dans un groupe bien connu du CAC40, et que j'ai vite su que je ne voulais pas la même vie.
Citation :
Publié par Aedean
Mon boulot, je l'aime bien et j'ai la chance d'être bien payé pour les normes de la fonction publique.
T'es donc entre 6000 et 14000€/bruts par mois ?
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Jyharl
La fonction publique c'est pareil que le privé hein. Le jour où ils ne trouveront plus personne pour les postes à pourvoir, ils amélioreront les conditions.

C'est parfaitement organique.

Tiens regarde aux UK depuis le brexit les salaires sur certains postes prisés des expats ont flambés. Ben oui, plus personne veut aller là bas tant que y aura pas une vision claire du futur et la garantie de pas se faire emmerder en tant qu'étranger. Du coup ils ne peuvent pas pourvoir les postes. Du coup les salaires flambent.
Tu ne peux pas prendre en exemple un marché de postes très spécifiques et très restreints et en faire une généralité.
J'ai la chance d'être dans un métier qui recrute beaucoup, pas pour autant que les salaires flambent, car tu as toujours du monde peut-être un peu moins expérimenté/qualifié qui acceptera le salaire que tu as refusé.
Si tu as un emploi pratiqué par 1M de personnes en France, ce n'est pas ta seule action de refus qui va faire monter les prix, il y a quand même une histoire d'offre et de demande. Beaucoup d'offres ne signifie pas forcément augmentation des conditions si tu as beaucoup de demandes en face.
Alors si en plus tu es sur un marché qui recrute peu/mal tu veux faire quoi ? Refuser les postes et tomber au chômage parce que tu penses que tu mérites mieux en salaire ?
La marge de manoeuvre personnelle et d'entente avec la hiérarchie pour des "heures sups" , elle dépend du poste aussi.

Pour reprendre ce que dit Xho je suis CPE. Je m'entends très bien avec ma hiérarchie et mes collègues enseignants, je pense faire sérieusement mon travail, je suis à toutes les commissions de l'établissement, j'en anime certaines moi même. Bref ça roule et je dois bosser dans les 40h par semaine en moyenne sur l'année au lieu de mes 35h contractuelles. Rien de bien méchant, je ne m'en plains pas et je considère gagner relativement correctement ma vie au vu de mon âge.

Pour autant, et malgré mon investissement dans les projets et la vie du bahut, je touche pas un copec en plus. Tout simplement parce que les CPE ne peuvent prétendre aux heures supp. On peut gratter un peu sur des IMP établissement, manque de pot elles sont déjà toutes attribuées là où je bosse.

Mais pour moi c'est pas trop chaud, je suis dans un petit bahut rural avec un public facile. Le collègue qui a les mêmes responsabilités en ville ou dans un collège un peu compliquée avec des situations sociales et scolaires autrement plus difficiles, son taux horaire explose. Pour autant il touchera rien en plus. Et je rappelle que notre grille de salaire est la même que celle d'un enseignant certifié.

Là où je veux en venir c'est qu'il y a de grosses disparités en fonction des postes et que l'on ne peut pas forcément toujours manoeuvrer à l'échelle locale. Je regrette amèrement ce désengagement des fonctionnaires pour une forme de lutte sociale organisée, collective et solidaire. Je crains qu'à la fin on se fasse sérieusement enfler, entre le gel du point d'indice et la succession de conneries que nous sortent les derniers gouvernements (et quand c'est pas le cas on détricote tout régulièrement), ça ne sent pas très bon pour l'avenir des vocations dans l'éducation en France.
Citation :
Publié par Gordrim Ironthrone
Là où je veux en venir c'est qu'il y a de grosses disparités en fonction des postes et que l'on ne peut pas forcément toujours manoeuvrer à l'échelle locale. Je regrette amèrement ce désengagement des fonctionnaires pour une forme de lutte sociale organisée, collective et solidaire. Je crains qu'à la fin on se fasse sérieusement enfler, entre le gel du point d'indice et la succession de conneries que nous sortent les derniers gouvernements (et quand c'est pas le cas on détricote tout régulièrement), ça ne sent pas très bon pour l'avenir des vocations dans l'éducation en France.
Ah mais enfler on va l'être quoi qu'il arrive et quel que soit le scénario envisagé.
le retour de la défiscalisation des heures sup...


La mesure, qui doit être actée à la fin du mois pour la rentrée 2019, devrait permettre de compenser les suppressions de postes au collège et au lycée. Avec le retour de la défiscalisation, elle se veut aussi un « coup de pouce » pour le pouvoir d’achat.

A leurs demandes sur la hausse des salaires, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a répondu à plusieurs reprises que ses mesures budgétaires allaient « dans le sens du pouvoir d’achat ». Ainsi, la deuxième heure supplémentaire obligatoire doit servir à compenser les 2 600 postes supprimés à la rentrée prochaine au collège et au lycée, mais elle est également censée répondre à la question du pouvoir d’achat, grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires voulue par le président Emmanuel Macron.

Mais pour les enseignants, le compte n’y est pas. En effet, on ne peut octroyer des heures supplémentaires à l’école primaire, puisque le service à effectuer est calqué sur le nombre d’heures de classe


(..)

« Le profil type du prof qui fait des heures supplémentaires, c’est l’homme agrégé », résume Alexis Torchet, secrétaire national du SGEN-CFDT. En effet, seules 63 % des femmes enseignantes font des heures supplémentaires, pour 71 % des hommes. Les agrégés, qui doivent effectuer quinze heures d’enseignement par semaine (soit trois de moins que leurs collègues certifiés), sont 86 % à accepter des heures supplémentaires contre 73 % des certifiés. « On se dirige vers un creusement des inégalités salariales entre les enseignants », conclut le syndicaliste.

Les enseignants ne pourront plus refuser « la deuxième heure sup » https://www.lemonde.fr/societe/artic...0251_3224.html
Citation :
Publié par znog
« Le profil type du prof qui fait des heures supplémentaires, c’est l’homme agrégé », résume Alexis Torchet, secrétaire national du SGEN-CFDT. En effet, seules 63 % des femmes enseignantes font des heures supplémentaires, pour 71 % des hommes. Les agrégés, qui doivent effectuer quinze heures d’enseignement par semaine (soit trois de moins que leurs collègues certifiés), sont 86 % à accepter des heures supplémentaires contre 73 % des certifiés. « On se dirige vers un creusement des inégalités salariales entre les enseignants », conclut le syndicaliste.
Oula, oui 71%>63%, et 86%>73%, différences ENAURMES donc on peut conclure que le profil type c'est l'homme agrégé.
Sauf que 60% des profs du secondaire sont des femmes (ça c'est déjà bcp plus considérable comme delta) et 63% de 60% > 71% de 40%, OUPS

J'imagine que pour la proportion certifié vs agrégé cest encore pire. Bref il y a très certainement bien plus de femmes certifiées que d'hommes agrégés qui font des heures sups.

Par contre on peut surement dire que les hommes agrégés forment une minorité qui en profite le plus, oui.
Citation :
Publié par znog
« Le profil type du prof qui fait des heures supplémentaires, c’est l’homme agrégé », résume Alexis Torchet, secrétaire national du SGEN-CFDT.
Alors là je confirme que je suis le profil archétypal.
Cela dit, la pleurniche sur les inégalités va un peu falloir la revoir... c'est un brin plus nuancé tout de même.
Bah la base ça serait déjà que les profs aient un salaire correct sans avoir besoin d'avoir recours aux heures supp, mais couvrant l'intégralité de leurs missions. Parcequ'il me semble que dans les choses qui sont payées en heures supp pour les profs, il y a des choses qui correspondent à leurs missions courantes et récurrentes dans le temps et pas mal de belles conneries.

C'est un exemple de dévoiement des heures supp, même s'il n'est pas aussi grotesque que celui des cadres au forfait dans le privé dont le forfait intègre de base des heures supp.
Citation :
Publié par Soumettateur
Bah la base ça serait déjà que les profs aient un salaire correct sans avoir besoin d'avoir recours aux heures supp, mais couvrant l'intégralité de leurs missions. Parcequ'il me semble que dans les choses qui sont payées en heures supp pour les profs, il y a des choses qui correspondent à leurs missions courantes et récurrentes dans le temps et pas mal de belles conneries.

C'est un exemple de dévoiement des heures supp, même s'il n'est pas aussi grotesque que celui des cadres au forfait dans le privé dont le forfait intègre de base des heures supp.
Euh non pas du tout. Les heures supp à l'année (HSA) ou ponctuelles (HSE) correspondent à des heures devant élèves.

Pour les missions "annexes", suivi des élèves, rencontres avec les parents, réunions diverses et variées, les profs touchent une prime appelée ISOE (indemnité de suivi et d'orientation des élèves).

Ce discours sur l'augmentation du traitement des enseignants par les heures supp est juste grotesque. Ce qu'on réclame c'est une revalorisation du traitement de base ! Parce que nombre d'enseignant ne peuvent pas en bénéficier même s'ils le veulent, ça dépend uniquement des contraintes de service. C'est à dire du rapport entre la dotation de l'établissement en heures de cours déterminés par les rectorats en fonction du nombre de classes et le nombre d'heures de service que doivent les profs de l'établissement. Donc dans certains établissements ou/et dans certaines disciplines, il peut tout à fait être impossible de faire des heures supp, la décision n'étant pas du ressort du chef d'établissement mais des moyens attribués par le rectorat. L'autre raison étant que les primes ou heures supp ne sont évidemment pas comptabilisées dans le calcul des pensions par exemple.

Et une fois de plus aucune heure supp possible dans le premier degré qui représente une part importante des 800k profs.

Quand même un journal gauchiste de jeunes cadres dynamiques t'explique qu'on se paupérise, c'est peut-être qu'on n'exagère pas le problème
hein... https://www.challenges.fr/education/...sociale_636400

Bon après vu le troupeau de moutons qu'est devenu l'EN, faut pas s'étonner de se faire tondre.
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