Responsabiliser les français, à commencer par les plus pauvres, ce n'est pas méprisant. Compte tenu de notre situation financière et de la tendance à tout attendre de l'état papa, à demander plus de pouvoir d'achat, c'est même plutôt de salut public. Dans quel monde traiter les gens en adultes responsables de leurs choix est il méprisant ?
Il est difficile pour certains de sortir de l'image d'Epinal et de l'idéal qu'ils se font des pauvres.
Ne vivant pas avec eux, ne sachant rien d'eux, hormis les utiliser pour servir leur cause, véritable bête de foire qu'on brandi ici ou là pour faire bien et surtout entériner toutes les discussion à ce sujet, en jouant la carte du pathos. Le pauvre est parfait, il n'y a rien à dire sur sa condition, la caution morale pratique. Soit pauvre et ferme ta gueule, on s'occupe du reste, de te défendre, de te représenter, de porter ta voix sans rien connaitre de toi.
Je trouve ça beaucoup plus hypocrite que d'établir un constat clair de leur situation. Ce n'est pas en fermant le débat sur la responsabilité, la détresse intellectuelle y sévissant, qu'on pourra les aider.
Au contraire c'est en mettant le doigt sur les défaillances du milieu et il y en a, qu'on pourra trouver des solutions. Avant de régler les problèmes, il faut les cibler.
J'ai toujours vécu dans cet environnement, je le dis, il y a beaucoup d'irresponsabilité, à tous les niveaux, je confirme aussi la misère intellectuelle, mais ce n'est une surprise pour personne. Mais en ce moment, certains ont besoin d'eux, de leur condition, pour les auréolés d'une sorte d'aura, dès qu'un constat juste est émis, il est balayé d'un revers de main en dénonçant le soit disant mépris de l'interlocuteur, porte de sortie facile et utile. Du bon gros populisme.
Je trouve cette façon de faire particulièrement détestable, utiliser les pauvres et leur détresse pour promouvoir une idée et servir ses intérêts, est la pire chose qui soit.
Est ce vraiment les aider que de fermer les yeux et ne rien dénoncer? Même si un pauvre parmi les pauvres y baignant h24 vient leur dire, qu'effectivement, il y a des problèmes, ils ne l'écouteront pas, arguant qu'il est méprisant, ce qui les intéresse c'est juste l'idéal.
Tu émets des doutes sur la capacité de réflexion et l'ignorance au sujet des débats sur le RIC, c'est du mépris.
Tu dénonces la mauvaise gestion d'un budget et l’irresponsabilité, c'est du mépris.
Pas besoin d'arguments, pas besoin de réfléchir, la pirouette indispensable pour couper court aux débats.
Vu que feu Zola a été cité au coté de Marx pour servir la cause prolétaire, je me permets de rappeler un passage de l’Assommoir.
Le bas peuple (les pauvres) vont au musée du Louvre après un grand festin chez Gervaise. Zola les décrits comme plus impressionnés par le parquet parfaitement ciré que par la grande culture et les toiles de maîtres accrochés aux cimaises, ils pouffent même de rire devant des femmes nues.
Zola est méprisable.
Ou peut être qu'il voulait justement dénoncer et montrer que ce milieu n'avait pas les codes pour déchiffrer cette culture, vu qu'ils n'y avaient pas accès, que leur environnement n'y étant pas favorable, ils ne pouvaient pas l'apprécier à sa juste valeur par ignorance, pointant de ce fait un dysfonctionnement au sein de cette classe, dysfonctionnement qu'il fallait résoudre.
Quand la réalité rencontre l'idéal, les certitudes et les faux semblants explosent.