[Wiki][POGNAX] Egalité Homme-Femme ? Le Sexisme dans notre société

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Citation :
Publié par Darwhine
Si tes propos sont exactes, si on accepte que la famille monoparental constitué d'une mère uniquement ne porte pas préjudice au développement de l'enfant; dans ce cas on doit supprimer cette loi.
Je pense que l'on tombe assez vite d'accord que la famille monoparentale (masculin ou féminin) porte préjudice aux enfants, à l'inverse des familles parentales nucléaires ou homosexuelles. Mais je pense que ça tient beaucoup plus de l'intégration sociale, des finances disponibles et de la disponibilité des parents que d'un besoin psychologique.

Si je comprends bien TabouJr (et il/elle peut me reprendre), c'est que le besoin d'avoir une famille nucléaire par rapport à une famille homo-parentale pour le développement de l'enfant n'est pas si évident que ça, voir inexistant. Cette loi dont tu parles (qui ne me semble pas être une loi française ?) pourrait être modifiée pour que l'intérêt supérieur de l'enfant soit d'avoir deux parents. En tout cas, c'est comme ça que je comprends la position de TabouJr.

Personnellement, je pense que les enfants ont besoin d'amour (qu'importe le sexe de leurs parents) et de stabilité (qui est plus facile à fournir à deux). Au delà, ce n'est qu'une transposition d'un schéma traditionnel (et donc rassurant).
Citation :
Publié par Adau
Je pense que l'on tombe assez vite d'accord que la famille monoparentale (masculin ou féminin) porte préjudice aux enfants, à l'inverse des familles parentales nucléaires ou homosexuelles.
Ben pas tant que ça en fait. J'ai juste 3 mots pour argumenter: PMA pour toutes.
Citation :
Publié par Sakka Purin
Ben pas tant que ça en fait. J'ai juste 3 mots pour argumenter: PMA pour toutes.
J'imagine que c'est plus compliquée que ça. On peut être pour la PMA pour les couples de femmes, et contre pour les femmes seules. C'est déjà un peu ce qu'il se passe pour l'adoption: c'est quasi-impossible (voire impossible tout court) d'adopter en étant seul qu'en étant deux.
Citation :
Publié par Adau
l'intérêt supérieur de l'enfant soit d'avoir deux parents. En tout cas, c'est comme ça que je comprends la position de TabouJr.
J'ai cru lire l'absolu inverse, l'idée est que l'enfant peut se développer normalement dans un contexte mono-parental, ou sans mère.
Citation :
Publié par Adau
Je pense que l'on tombe assez vite d'accord que la famille monoparentale (masculin ou féminin) porte préjudice aux enfants, à l'inverse des familles parentales nucléaires ou homosexuelles. Mais je pense que ça tient beaucoup plus de l'intégration sociale, des finances disponibles et de la disponibilité des parents que d'un besoin psychologique.
Oui et sans doute aussi au sentiment d'abandon qu'un enfant peut avoir si un des parents se casse ou au traumatisme en cas de décès.
Maintenant, je vois pas en quoi ça devrait être un motif pour interdire la PMA, on confisque pas les enfants aux veufs ou aux mères célibataires pour le bien-être de l'enfant par exemple.
Citation :
Publié par Palette
Il y a toujours un père et une mère. Dans les couples homo il y a toujours un dominant=homme et un dominé=femme (ou inversement)
Ça doit être sympa la vie de couple avec toi.
Citation :
Publié par Adau
On peut être pour la PMA pour les couples de femmes, et contre pour les femmes seules.
Oui, c'est la position qui me paraît la plus cohérente.

Citation :
Publié par Doudou Piwi
Maintenant, je vois pas en quoi ça devrait être un motif pour interdire la PMA, on confisque pas les enfants aux veufs ou aux mères célibataires pour le bien-être de l'enfant par exemple.
Ce n'est pas parce que les aléas de la vie génèrent des situations familiales mauvaises (et avec des conséquences pour la société) qu'il faut s'amuser à en rajouter.
Citation :
Publié par Sakka Purin
Ce n'est pas parce que les aléas de la vie génèrent des situations familiales mauvaises (et avec des conséquences pour la société) qu'il faut s'amuser à en rajouter.
C'est partir du principe qu'une famille monoparentale est forcément mauvaise, bah non, pas forcément.
Je demande à voir les stats, ou en tout cas autre chose que des théories freudiennes à la con
Ben tu tapes familles monoparentales dans Google et tu regardes les résultats. C'est tout sauf élogieux et c'est logique: un seul parent ça implique un plus fort risque de précarité et de défaut d'éducation. Élever un enfant, ça demande du temps et de l'argent. Si tu divises le temps et l'argent potentiel par deux, tu multiplies les risques.
Citation :
Publié par Doudou Piwi
C'est partir du principe qu'une famille monoparentale est forcément mauvaise, bah non, pas forcément.
Je demande à voir les stats, ou en tout cas autre chose que des théories freudiennes à la con
premier lien google : http://cache.media.education.gouv.fr...les_237316.pdf

Citation :
On peut se demander si
elle n’est pas également associée à
un risque plus grand d’échec scolaire.
C’est en tout cas ce qu’ont montré
plusieurs travaux effectués aux États-
Unis et aux Pays-Bas.
La suite ne fait que "confirmer". Meme si le résultat des familles recomposé n'est pas beaucoup mieux (on en revient à la stabilité émotionnelle en plus de la stabilité financière).
Citation :
Publié par Palette
Il y a toujours un père et une mère. Dans les couples homo il y a toujours un dominant=homme et un dominé=femme (ou inversement)
Je t'assure que non, déjà dans les couples hétéros il n'y a pas forcément de relation de domination.
Par contre, il me semble qu'il se créé logiquement une relation "gentil flic, méchant flic" avec un enfant lorsqu'on est 2.
Citation :
Publié par Gardien
premier lien google : http://cache.media.education.gouv.fr...les_237316.pdf



La suite ne fait que "confirmer". Meme si le résultat des familles recomposé n'est pas beaucoup mieux (on en revient à la stabilité émotionnelle en plus de la stabilité financière).
Dans le même lien :

Citation :
il est en revanche difficile d’en déduire une relation causale :
l’impact négatif pourrait être le fait de la conflictualité existant dans un couple avant sa séparation.
Est-ce qu'on peut comparer la situation d'un gamin qui vit avec sa mère veuve ou en froid avec son ex-mari avec celle d'un enfant issue d'une PMA et dont les parents sont homos ?
Citation :
Publié par Doudou Piwi
Est-ce qu'on peut comparer la situation d'un gamin qui vit avec sa mère veuve ou en froid avec son ex-mari avec celle d'un enfant issue d'une PMA et dont les parents sont homos ?
Faudrait savoir, tu parles de familles monoparentales ou de couples homos ?
Parce que les réponses vont beaucoup changer selon que tu parles de l'un ou de l'autre cas.
Citation :
Publié par Doudou Piwi
Je demande à voir les stats, ou en tout cas autre chose que des théories freudiennes à la con
Justement, je pense que le problème de la famille monoparentale n'est en rien psychologique, mais purement social et financier. Je ne vais pas proposer une théorie freudienne pour dire qu'il n'y en a pas
Citation :
Publié par Adau
Justement, je pense que le problème de la famille monoparentale n'est en rien psychologique, mais purement social et financier. Je ne vais pas proposer une théorie freudienne pour dire qu'il n'y en a pas
Je pense qu'il y a une différence si le père est mort ou si c'est un divorce. T'as des divorce qui se passent "bien" et t'en a qui ne se passe "pas bien" et là, la construction vis à vis du père quand il est traité de tous les noms au quotidien, je ne sais pas trop ce que cela donne.
Je ne suis pas sûr qu'entre un père absent, mort ou inexistant, cela fasse réellement une différence. Seule la mère l'éduque dans ce cas, et un certain nombre de difficulté peuvent se poser mais est-ce que cela nuit réellement à l'enfant ? Apparemment non.

Après on en déjà parler, c'est le jugement des autres enfants qui est le plus terrible (du style ouh il a pas de papa....).
Citation :
Publié par Gratiano
Je ne suis pas sûr qu'entre un père absent, mort ou inexistant, cela fasse réellement une différence. Seule la mère l'éduque dans ce cas, et un certain nombre de difficulté peuvent se poser mais est-ce que cela nuit réellement à l'enfant ? Apparemment non.

Après on en déjà parler, c'est le jugement des autres enfants qui est le plus terrible (du style ouh il a pas de papa....).
Pour la famille purement monoparentale avec un père disparu, absent ou dans une moindre mesure très peu présent, il n'y a certes pas de nuisances incommensurables en général mais on constate souvent tout de même des récurrences de certains troubles plus ou moins graves comme un rapport à l'autorité perturbé, une recherche de figure paternelle assez constante, une tendance à une certaine insatisfaction ou du moins à une recherche de sens permanent et une difficulté à "se poser" (professionnellement et/ou sentimentalement) entre autres choses.

Après quand je dis père je pense surtout figure paternelle fixe. Ce rôle peut probablement être rempli par n'importe qui (je veux dire quel que soit son genre ou son sexe) c'est plus une abstraction qu'une figure monolithique.
Citation :
Publié par Sakka Purin
Faudrait savoir, tu parles de familles monoparentales ou de couples homos ?
Parce que les réponses vont beaucoup changer selon que tu parles de l'un ou de l'autre cas.
Ce que je disais dans mon précédent message, c'est que les soucis que peuvent avoir un enfant issu d'une famille monoparentale pouvaient plus être liés aux circonstances qui amenent à ça (décès d'un parent, divorce) qu'à l'absence/abandon d'un père ou d'une mère.
Si c'est le cas, un enfant qui serait issu d'une PMA n'aurait pas ces soucis (trauma d'un décès, sentiment d'abandon) et pourrait tout à fait s'épanouir avec deux parents du même sexe.

Citation :
Publié par Adau
Justement, je pense que le problème de la famille monoparentale n'est en rien psychologique, mais purement social et financier. Je ne vais pas proposer une théorie freudienne pour dire qu'il n'y en a pas
C'est à ça que je voulais en venir oui, du coup, pas de problème en cas de PMA pour un couple homo, voire pour une mère célibataire qui aurait les moyens financiers d'élever son fils.
Citation :
Publié par Doudou Piwi
C'est à ça que je voulais en venir oui, du coup, pas de problème en cas de PMA pour un couple homo, voire pour une mère célibataire qui aurait les moyens financiers d'élever son fils.
Ca reste à voir. Un parent seul, même s'il a des moyens financiers confortables, n'aura peut-être pas nécessairement le temps suffisant pour élever un enfant: l'argent ne fait pas tout. Des moyens financiers confortables impliquent souvent un travail conséquent et une forte implication professionnelle. Reste les rentiers et les planqués pour lesquels je serais à priori d'accord (à priori car j'avoue ne pas être pas super chaud à l'idée d'une famille composée d'un seul parent mais c'est juste un ressenti personnel). Ca laisse quand-même pas beaucoup de marge...
(Je passe sur le reste du message, on ne parlait juste pas de la même chose en fait)
Citation :
Publié par Adau
Si je comprends bien TabouJr (et il/elle peut me reprendre), c'est que le besoin d'avoir une famille nucléaire par rapport à une famille homo-parentale pour le développement de l'enfant n'est pas si évident que ça, voir inexistant. Cette loi dont tu parles (qui ne me semble pas être une loi française ?) pourrait être modifiée pour que l'intérêt supérieur de l'enfant soit d'avoir deux parents. En tout cas, c'est comme ça que je comprends la position de TabouJr.
Citation :
Publié par Zgarr
J'ai cru lire l'absolu inverse, l'idée est que l'enfant peut se développer normalement dans un contexte mono-parental, ou sans mère.
L'idée, c'est surtout que l'enfant peut se développer conformément à la norme si on lui en donne les moyens. C'est globalement assez indépendant de la présence des parents, même si les études sur les stratégies parentales montrent qu'en présence des parents (un, deux ou quatre dans le cas des anciens noyaux familiaux où un couple des grands-parents faisait partie du foyer) l'épanouissement d'un enfant est influencé selon la façon dont ils se comportent, mais dans les quelques rares études que j'ai lues où un groupe de contrôle d'enfants élevés dans des conditions socio-culturellement normales était comparé à des enfants dont l'environnement était moins standard, aucune corrélation n'a été confirmée (les tests en aveugle, c'est bon, mangez-en).

Mon propos, c'est plutôt que le contexte d'épanouissement d'un enfant est un réseau complexe d'éléments qui ne peut pas se résumer à la présence de la mère, la présence du père, un papa une maman, un frère aîné une sœur cadette, etc. Un élément isolé du contexte socio-culturel dans lequel l'enfant grandit n'est pas prédictif de son épanouissement. Toute déviation par rapport à la norme sociale admise comme optimale peut se compenser.

Considérer qu'une structure familiale non canonique est forcément dysfonctionnelle et l'est plus ou plus souvent que le canon, ça n'a pas été montré avec une reproductibilité transculturelle suffisante, à ma connaissance, pour en faire une vérité générale.

Ca reste particulièrement intéressant d'étudier scientifiquement les impacts des déviations à la norme sociale sur l'épanouissement de l'enfant pour donner aux parents des outils pour établir des stratégies compensatoires ou des stratégies tout court d'ailleurs. Mais depuis que je m'intéresse en néophyte au sujet des études de Baumrind et de ses héritiers (un peu plus de deux décennies), je n'ai jamais lu aucune étude qui concluait sur une prédictivité d'un seul élément du contexte, quel qu'il soit, sur l'épanouissement de l'enfant. Les corrélations observées ne permettent de conclure qu'à des influences mais les facteurs sont toujours multiples.

Par rapport à la question sur la loi privilégiant l'intérêt supérieur de l'enfant, la seule que je connaisse en droit français est l'article L112-4 du CASF et il n'est pas question de la présence des parent. Même dans la CIDE, il n'est pas question de la présence des parents. L'intérêt supérieur de l'enfant est affirmé comme principe structurant à l'article 3.1, certes, mais l'article 20 est assez explicite sur la dissociation de l'intérêt supérieur de l'enfant de la présence de ses parents dans son environnement.

Citation :
Publié par CIDE
Article 20
1. Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l’État.

2. Les États parties prévoient pour cet enfant une protection de remplacement conforme à leur législation nationale.

3. Cette protection de remplacement peut notamment avoir la forme du placement dans une famille, de la kafalah de droit islamique, de l’adoption ou, en cas de nécessité, du placement dans un établissement pour enfants approprié. Dans le choix entre ces solutions, il est dûment tenu compte de la nécessité d’une certaine continuité dans l’éducation de l’enfant, ainsi que de son origine ethnique, religieuse, culturelle et linguistique.
Bref, à part le sixième principe de la déclaration des droits de l'enfant, qui n'a pas de valeur législative, il n'est pas fait mention de la relation aux parents dans les lois françaises, pour autant que je sache.

Il y a peut-être confusion avec les références à la présence de la mère (génitrice) mais ça couvre surtout la grossesse et l'allaitement. C'est à mon avis plus pour garantir les besoins physiologiques du nouveau-né que réellement son épanouissement.

Je doute d'ailleurs que la loi puisse en même temps imposer la présence des parents pour garantir l'intérêt supérieur de l'enfant et autoriser les services sociaux à retirer la garde d'un enfant à ses parents maltraitants, autoriser le financement et la gestion des orphelinats ou légiférer sur le droit de garde après un divorce. Ça rendrait la loi illégale par rapport à elle-même, donc ça m'étonnerait que ça soit ne serait-ce qu'envisageable.

Je pense que la notion d'intérêt supérieur de l'enfant sert plutôt à dire que dans une situation conflictuelle concernant un enfant, les volontés ou les désirs des adultes en conflit ne doivent pas avoir plus de poids que la volonté de l'état d'offrir à l'enfant un environnement le plus épanouissant possible. En ça, encore une fois, il me semble que les études sur les stratégies parentales sont très utiles pour établir des hypothèses aussi bien vérifiables que critiquables et éviter qu'on privilégie les points de vue culturels non (encore) prouvés ou même seulement observés scientifiquement.
Citation :
Publié par Darwhine
Mais toi, qu'en conclu tu de tout ça?
Qu'un enfant peut se développer normalement dans une famille mono parentale quelque soit la figure parental qu'il a (homme ou femme) ?

Si c'est le cas, ça remet également en cause "le besoin" d'une mère biologique.
Pour moi, ça invalide également les jugements des gardes alternés basés sur les dires des pédopsychiatres (ou pédopsychologues .. je ne sais pas) qui prétendent qu'un enfant de moins de 5 ans doit rester avec sa mère sous peine de pouvoir développer des troubles plus tard.

Voir, ça invalide tout simplement les arguments de garde basés sur le genre dans le bien être psychologique de l'enfant.

Si n'importe qui peut élever un enfant sans qu'il en souffre, l' "arracher a sa mère" ce serait envisageable ?
Je vais tacher d’être le plus exhaustif possible sans être trop indigeste à lire. Je ne mets pas les noms des auteurs à chaque fois afin de fluidifier la lecture mais je peux les communiquer si besoin.

Pour commencer, comme je le disais déjà dans mon précédent message, la psychologie du développement ne s'est pas spécifiquement intéressée à l'influence d'une famille monoparentale dans la construction de l'enfant puisqu'elle cherchait surtout et avant tout à comprendre déjà comment cette chose poussait (physiquement, psychiquement, cognitivement, socialement, etc ...). Ce qui est déjà un énorme chantier en soi. Ainsi, penser que la psychologie du développement aurait pu ou du se poser la question de l’influence d’une famille monoparentale sur la construction de l’enfant, n'a pas de sens. C'est juger le passé au regard du présent. Quand on porte un regard historique, on inscrit les éléments dans le contexte de l'époque. À cette époque, les travaux sur le développement de l'enfant en étaient à leurs balbutiements et la société portait peu d'intérêt à la question de la monoparentalité. Les chercheurs n'avaient pas de raison de creuser dans ce sens. Si on devait pousser le raisonnement d'@Elric à l'extrême, cela reviendrait à dire que parce qu'il y a des guerres depuis la nuit des temps, on aurait dû se poser la question au berceau de l'humanité. L’humanité à son berceau savait peu de chose et avait bien d’autre priorité et centres d’intérêt.

Les études traitent donc peu de la dyade mère-enfant mais plus généralement de l’interaction avec un adulte. Les fois où il est question uniquement de la mère, le sujet du genre n’est pas posé. Autrement dit, l’objet de l’étude quand la mère est présente et spécifiquement mentionnée, n’est pas d’étudier l’effet d’interaction entre la mère et l’enfant mais l’enfant avec un adulte. Les études ne portaient pas spécifiquement sur l’influence du genre « féminin » dans la construction de l’enfant. L’inverse est réciproque. Il n’y avait pas d’étude, du moins à ma connaissance, portant spécifiquement sur l’influence du genre « masculin » dans la construction de l’enfant. Les études portent majoritairement sur l’influence d’un adulte sur la construction de l’enfant. Ainsi, même si la mère est mentionnée (car historiquement la plus présente et active dans l’interaction avec un nouveau-né) la variable du genre n’est pas spécifiquement prise en compte.


Puisque vous vous posez la question sur ces dernières pages de l’influence du genre et l’influence du groupe familial, il me semble important de rappeler ce que perçoit un bébé de l’adulte dans ses premiers mois.

Ce que perçoit un tamagotchi :

Le nouveau-né, dès les premières semaines est capable de percevoir partiellement les visages et s’attardera plus longuement sur un visage qui lui est familier. Zazzo, qui s’est intéressé aux manifestations comportementales, a découvert en 1957 que le nouveau-né était capable de comportements d’imitations. Il discerne des mouvements et des mimiques dynamiques du visage : il est ainsi capable de différencier une bouche ouverte d’une langue tirée. Il arrive également à différencier la voix de sa mère d’une inconnue en se fondant sur l’intonation, l’accentuation, le rythme, etc… Les mères vont aussi avoir des réactions singulières en adaptant leurs comportements et expressions à l’enfant. Ainsi le nouveau-né va capter cette expression et se caler dessus. Deleau (1990) parle de « routines interactives » qui rythme les activités (bain, bercement, etc…). Ce mécanisme est important puisque c’est notamment à travers l’imitation que l’enfant va se développer.
Le nouveau-né est donc capable de reconnaître une personne qui lui est familière mais il ne discernera pas son genre et n’aura aucune idée du « statut » (père, mère, nourrice, etc…) de la personne qui s’occupe de lui.

À partir du deuxième mois, les comportements du bébé se caractérisent par des conduites de contemplation avec un engagement visuel intense. On parle d’aimantation visuelle pour signifier que le bébé a de la peine à détourner son regard de la fascination pour le visage. L’expérience du « visage impassible » consiste à demander à la mère d’instaurer une interaction avec son bébé puis de subitement figer son visage. Oui, on aime particulièrement faire souffrir les bébés en psychologie. Face à cette réaction, les bébés vont éviter le regard et moins sourire. Les réactions du bébé sont identiques quelles que soient la culture et les personnes impliquées : mère, père ou non-familier.
Le bébé cherche donc l’interaction avec autrui. L’absence d’échange (un visage impassible) va perturber le bébé indépendamment de la proximité relationnelle qu’il a avec la personne interagissant avec lui.

On constate donc que le bébé a une perception « partielle » de ce qui l’entoure. À moins de ressembler à un tableau Picasso, il vous reconnaîtra si vous interagissez régulièrement et qualitativement avec lui, indépendamment de votre sexe ou statut familiale.

L’attachement et les premiers liens sociaux :

L’attachement résulte d’un besoin fondamental : l’interaction sociale. Une absence d’interaction sociale engendre d’importantes carences (enfants orphelins, enfants abandonnés).

L’enfant possède des « outils » pour interagir avec la personne qui s’occupe de lui (sourire, pleurs, cris, contact visuel et suivi par le regard, etc…). L’adulte possède également des « outils » pour interagir avec l’enfant qu’il mobilisera en fonction de sa sensibilité émotionnelle et sa capacité à percevoir les signaux de l’enfant. Ainsi, il va pouvoir intervenir de manière adaptée au rythme propre de l’enfant. Ce qui va permettre à l’enfant de donner du sens à ses actions.
C’est par la réciprocité des échanges entre l’enfant et l’adulte que s’installe et se développe le lien d’attachement. Il existe trois phases :
- La phase d’orientation du bébé vers tout partenaire humain (0 à 3 mois). Le bébé ne montre pas de différence marquée entre les personnes ;
- La phase d’attachement focalisé (3 à 7 mois) où l’enfant montre des réponses sociales sélectives et privilégiées envers la personne qui lui donne les soins. Il commence donc à différencier les familiers des non-familiers.
- La phase de consolidation du lien d’attachement (jusqu’à 18 mois environ) où l’enfant élargit le nombre de figures d’attachement.

Ewi, l’attachement exclusif n’existe pas ! L’enfant est normalement attaché à plusieurs figures (mère, père, fratrie, grands-parents, nounou, etc…). À la suite de l’acquisition du processus d’attachement, viendra celui du détachement. La capacité à tolérer la séparation. Je ne vais pas m’attarder plus que ça sur les différents types d’attachement, et les conséquences qu’ils peuvent avoir. Il existe également un phénomène de transmission intergénérationnelle du type d’attachement. En gros et schématiquement : l’éducation que l’on a reçue influence l’éducation que l’on applique. Mais ce n’est pas un phénomène déterministe. L’adulte comme l’enfant peuvent ne pas appliquer ou « écouter » cette héritage.

La différenciation moi/autre :

J’aborde ce sujet puisque tu faisais allusion à l’importance de la figure paternelle pour la différenciation moi / autrui. Il s’avère que Wallon (1956) s’est intéressé au processus d’individualisation de l’enfant, qu’il découpe en 4 étapes :
- La première étape correspond à la naissance de la jalousie vers 7- 9 mois. À cet âge, l’enfant ne perçoit que les relations dyadiques et ne conceptualise pas encore les relations sociales à plusieurs.
- La deuxième étape se situe vers 2-3 ans où l’enfant apprend à connaitre les autres en tant qu’autres personnes.
- La période de 3 à 5 ans voit ressurgir des réactions de jalousie. Par exemple, la jalousie apparaissant à la naissance d’un petit frère quand les parents s’occupent du dernier tamagotchi. L’aîné va éprouver de la jalousie car il ne conçoit pas encore que le tamagotchi ait besoin de soins et d’attention particulière.
- C’est vers 6-7 ans que la confrontation à des groupes plus larges que la famille (grâce notamment à l’école) aide l’enfant à prendre un rôle déterminé en se différenciant des autres. Il accepte à cet âge-là que les autres soient arbitres de ses exploits et erreurs.

On remarque donc que l’individualisation n’a pas, pour se faire, exclusivement besoin d’une figure paternelle.


Pour répondre donc à ta question, j'en conclus donc que la priorité est surtout et avant tout que l'enfant est un environnement sain. Environnement qui va au-delà du groupe familial puisque la vie de l'enfant ne se limite pas à la sphère parentale. Rapidement l’enfant ira en crèche, puis à l'école. Il pratiquera parfois des activités sportives ou culturelles. Il se fera un petit groupe de copains/copines. Même si les parents sont un des fondements de la construction sociale de l'individu, l'enfant se construira aussi à travers la myriade des rencontres qu'il fera tout au long de sa vie.

Je ne suis pas pédopsychiatre, ni psychologue du développement donc je ne vais pas m’exprimer péremptoirement à leur place. Je suppose qu’ils cherchent surtout à ne pas rompre le lien avec la personne prenant le plus soin de l’enfant. Il est possible qu’ils fassent l’erreur de penser que ça sera d’emblée et uniquement la mère. Mais il faut bien admettre que pour les générations précédentes, ce rôle était souvent dévolu exclusivement à la mère. Même encore maintenant, c’est pas toujours gagné

Donc idéalement, on n’« arrache » pas l’enfant. On essaye de faire en sorte que la séparation se passe au mieux afin qu’il puisse côtoyer régulièrement les deux parents. Mais si ce n’est pas le cas, l’intérêt de l’enfant sera privilégié. Et il faut bien admettre que ce sont souvent les femmes qui s’occupent le plus / mieux des enfants même si l’écart se réduit de plus en plus.

Donc oui, un enfant peut très bien grandir sans sa mère voire sans ses deux parents. Des enfants sont élevés par les grands-parents, un oncle ou une tante. Il existe d’ailleurs des tribus qui n'ont pas la même dynamique familiale qu'en occident. Mais cette absence ou séparation ne se fera pas forcément facilement. Tout va dépendre de la nature de la séparation et de quand elle a lieu. Il faut savoir que les événements de vie imprègnent les adultes et peuvent se répercuter inconsciemment sur les enfants. Pour ça que mes confrères utilisent l’arbre généalogique dans les thérapies familiales. Les secrets de famille, remontant à plusieurs générations parfois, peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’individu.

Par ailleurs, la souffrance liée à une séparation, absence ou parce que la famille n’entre pas dans les normes, peut être induite par la société, le regard d’autrui. L'enfant éprouvera peut-être un manque parce qu'il se comparera au groupe familial classique et constatera qu'il manque un père ou une mère au regard de ce qu’attend la société.

Par exemple, il y a quelques années de cela, les enfants vivaient généralement mal les divorces. La société n’était pas aussi tolérante qu’aujourd’hui à ce sujet. Ainsi, en plus de la souffrance liée à la séparation, les enfants pouvaient être stigmatisé par les pairs, la société. Le divorce était d’ailleurs rarement expliqué aux enfants. C’était donc un moment particulièrement rude pour eux. Aujourd’hui l’événement est mieux accepté et préparé.

En définitive, l'enfant a surtout besoin d'un cocon bienveillant, attentionné et stimulant. Le genre ou la structure familiale n'a pas d'influence directe sur la construction de l'enfant. En revanche, la société de part la manière dont elle traite ce sujet peut faire naître une souffrance chez l'individu. Le roux ne souffre pas d'être roux avant qu'on se moque de lui. L'enfant d'un couple homosexuel n'en souffrira pas avant qu'on le stigmatise à ce sujet.

Il faut voir le développement de l'enfant comme un processus complexe et dynamique, réalisé par co-interaction avec un environnement de plus en plus large. C'est surtout la qualité de ces interactions qui est importante.

Citation :
Publié par Adau
Justement, je pense que le problème de la famille monoparentale n'est en rien psychologique, mais purement social et financier. Je ne vais pas proposer une théorie freudienne pour dire qu'il n'y en a pas
Freud était psychanalyste et non psychologue ! Pour le reste, je suis d'accord avec toi.
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