Il y a une différence d'échelle assez flagrante. Les espèces continuent d'évoluer mais elles le font progressivement en réaction à l'environnement et l'évolution des autres espèces. Il y a donc le facteur "temps", que l'on retire de l'équation ici. D'ailleurs les exemples que tu cites menant à des disparitions d'espèces sont à des échelles autrement plus importante que le sujet qu'on aborde ici. Ce qui permet à tout l'écosystème d'évoluer en conséquence.
Ce débat me fait étrangement penser à la controverse de Valladolid.
C'est assez intéressant que tu ramènes la controverse de Valladolid. Pas que je trouve ça pertinent, puisqu'il s'agit de théologie, mais justement parce que c'était un débat théologique.
Surtout qu'on vit déjà cela avec la disparition en masse des requins par exemple, remplacé dans certains point du globe par d'autres prédateurs, comme certaines sortes d'encornets... Qui eux mêmes par leurs surpopulation provoquent des dégâts considérables sur d'autres espèces, et par ricochet nous privent de nourritures...
Chaque espèces est importante, et chaque espèce qui disparait est une chance de découverte bénéfiques pour l'homme qui disparait. Il y a actuellement des dizaines de recherches très prometteuses (dans le domaine des antibiotiques, domaine hautement sensible pour la survie de l'humain) sur certaines espèces aquatiques ou dernièrement sur l'ornithorynque.
La disparition d'une espèce entraine automatiquement son remplacement dans la chaîne de la vie, tant que l'on est pas capable de prédire les tenants et aboutissant, il vaut mieux s'abstenir.
Ce qu'il faut savoir c'est que nous, et je parle de l'espèce humaine, sommes déjà responsables de la disparition de milliers d'espèces par an (pas que ça me fasse sauter de joie, mais juste pour mettre de la perspective). On est, volontairement ou non, les ingénieurs environnementaux de l'essentiel des biotopes terrestres. On est également pas les seuls (voire les fourmis et les castor, par exemple). Par ailleurs ça date pas d'hier. L'impact environnemental de l'être humain a commencé avant l'apparition de l'agriculture. Cela dit, même sans nous les espèces disparaîtraient et évolueraient. C'est beau le conservatisme biologique mais c'est absurde; Et essayer de faire de la planète l'arche de Noé ça va être compliqué.
Les espèces telles qu'on les connait seront autres préservations humaine ou pas. Il est moins absurde d'avoir un angle d'approche de préservation de la vie en général, plutôt que des espèces voire des individus en particuliers.
Genre les pandas, à un moment va falloir se rendre à l'évidence : A quoi bon ?
Mais revenons à nos moutons. L'ingénierie environnementale prend un tout autre sens lorsqu'on évalue les impacts coût/bénéfice en matière de préservation de la vie. Un sens discutable, débatable, mais justement. Il y a matière à discuter. Et l'objection principale que j'ai sur la question c'est que nos connaissances en la matière sont pas tip top, et qu'il s'agit de système relativement complexes, rendant l'évaluation des conséquences un peu difficile. Mais dans le cadre spécifique d'extermination d'une espèce invasive, par exemple, on peut formuler des hypothèses assez solides sur le résultat.
Perso, si on me propose d'annihiler punaises de lit, morpions, puces, aoutas et autres saloperie, je signe de suite. Le bénéfice confort/dégâts environnementaux ça éclate les écrans plats.
Mais ça c'est juste moi et mon évaluation au doigt mouillé.
Après, perso, je suis plus fan d'aller chercher des prédateurs et d'en faire un élevage, genre, des scutigères véloces. Ca a l'air dégueulasse comme ça, et ça l'est probablement, mais un coup d'oeil à la diète du machin ça me rend copain nonobstant tout dégoût que l'espèce peut m'inspirer par ailleurs.
Cela dit, tout le monde ne peut pas en faire un élevage chez soi.