Faire sauter tout le système de chômage pourrait faire économiser potentiellement
83-90 milliards d'euros par an par exemple (mais c'est un chiffre qui n'a jamais réellement été calculé par le gouvernement, ou au minimum donné), et encore je pense que le chiffre est légèrement supérieur (s'il est correct) en prenant des frais annexes (contrôle de la situation par le fisc en vérifiant les déclarations d'imposition des personnes par exemple).
Sauf que dans ce coût calculé, il est notamment inclus le manque à gagner en termes de cotisation à cause du chômage ou la taxation moindre. Bref des éléments qu'un RU ne changerait pas. C'est donc un peu problématique de prendre ce coût global pour l'inclure dans les recettes du RU.
Le chômage pèse lourd dans les comptes publics. D'ailleurs, il entraîne des coûts comptables directs et adjacents. En ce qui concerne la première catégorie de coûts, notons : le coût de l'indemnisation versée aux chômeurs ; la prise en compte de la réduction de la masse salariale qui induit de moindres cotisations sociales ; les recettes fiscales érodées par le tassement des revenus des personnes privées d'activité professionnelle.
On peut considérer que c'est un coût supplémentaire en raison du chômage, mais l'inclure comme tu le fais dans les économies réalisés si on supprimait l'assurance-chômage, cela n'a aucun sens. Tu ne peux pas considérer que la suppression de l'assurance-chômage rapportera 90 milliards d'euros pour financer le RU. C'est juste un non-sens économique et comptable.
Quant à cet article, il est surtout écrit en utilisant un pifomètre :
Or, et c'est là le point intéressant, des chiffrages internes à l'administration
(remontant à 1989) ont permis de démontrer une approximation du chiffrage du coût du chômage et une répartition selon les contributeurs.
A meilleure preuve, c
ertains avancent le chiffre de 115 milliards si on intègre les coûts sanitaires liés au chômage.
Il est raisonnable de retenir un chiffrage autour de 90 milliards ce qui est d'autant plus vertigineux comme gâchis global que la durée moyenne de présence au chômage
a désormais dépassé les 500 jours.
Ouais, on sait pas trop en fait. Surtout qu'on se base en partie sur une étude de 1983. Donc on va dire 90 milliards, ça fait un beau chiffre.
Pour le reste, je trouve admirable que tout ceci conduise en réalité à ce que les Français devront cotiser, à un régime par capitalisation ,pour obtenir ce qu'elles auraient eu avec notre système. Autrement dit, il faudrait cotiser plus pour avoir autant qu'aujourd'hui, et en passant par un système qui fera la joie des libéraux puisque ce sera le démantèlement de la sécurité sociale. Honnêtement, je ne vois pas où est l'avancée. Ceux qui touchaient à peu près cette somme ne verront aucun changement. Les autres devront cotiser des centaines d'euros supplémentaires pris sur leur RU pour obtenir autant niveau chômage et retraite. Les seuls gagnants seront ceux qui touchaient moins. C'est certes une bonne chose pour eux, mais cela revient à sacrifier les autres.
Pour une personne touchant 2000 euros par mois, elle devra non seulement cotiser en plus pour financer son chômage et sa retraite. Bref, ça bouffera une bonne partie de son RU. Mais au moins ça financera les organismes privées de retraite par capitalisation. Aujourd'hui on a un système qui protège du risque. Quand tu tombes au chômage, tu as un montant garanti via des cotisations (que tu ne choisis pas). Demain, il faudra que les personnes cotisent par elle-même avec le risque réelle qu'elle ne le fasse pas. On ne se rend compte du risque qu'une fois qu'il arrive. Autrement dit, combien cotiserait à un assurance-chômage supplémentaire ? Probablement pas beaucoup. Et le jour où ils seront au chômage, il ne sera pas facile de vivre avec 1000 euros quand on en touchait bien plus avant. Ne serait-ce que pour payer les factures obligatoires.
Quant à la taxe sur les paiement scripturaux, j'ai déjà expliqué en quoi elle est problématique. Vous allez taxer les paiements scripturaux à chaque mouvement, ce qui va renchérir le coût d'un produit à chaque étape dans la chaîne de valeur. Ce n'est pas 1 ou 3% qui se rajoutera sur le coût du produit mais 1.01^n où n est le nombre de fois où il y a paiement scriptural jusqu'au consommateur final.
Bref, on a des calculs comptablement assez fantaisistes pour justifier d'une possibilité de la mise en place du RU. Possibilité qui de toute façon impliquerait le démantèlement de la sécurité sociale telle qu'elle existe, c'est à dire une protection sociale collectivisée, à une sécurité individualisée. Comme dit, cela fera probablement plaisir à Ron J et aux libéraux. Je ne suis pas sûr que ça aille, par contre, dans le sens d'une pensée de gauche.
L'une des raisons qui explique le développement de la CB en France, c'est justement la réduction du coût des commissions bancaires. Si tu ajoutes un coût supplémentaire de 3%, ça risque effectivement de faire reculer l'utilisation du paiement scriptural. Et c'est d'autant plus insidieux que ça encourage en réalité la thésaurisation.