L'enseignement en France et à l'étranger

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Publié par Aloïsius
Je ne vois pas trop ce que les SJW (c'est comme les bobos ou c'est différente ?)
C'est un terme créé et repris par l'extrême-droite US, l'équivalent de nos "droitdelhommistes" ou "bien-pensants" francophones. Je suppose que dans leur esprit il y a des nuances.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
C'est un terme créé et repris par l'extrême-droite US, l'équivalent de nos "droitdelhommistes" ou "bien-pensants" francophones. Je suppose que dans leur esprit il y a des nuances.
T'es sûr ? Il me semblait qu'à la base, ça avait été inventé par ceux qui sont appelé sjw, mais que le terme avait été repris par l'Alt-right qui l'avait rendu péjoratif. (Du coup, le parallèle avec droitdelhommiste est pertinent, vu qu'on arrive à rendre péjoratif les droits de l'homme)
Le terme est devenu péjoratif surtout devant les abus de certaines personnes (qu'on retrouve surtout sur Tumblr), jetant l'opprobre sur une catégorie de la population qui veut juste être progressiste et égalitariste.

Ceci dit, je ne vois vraiment pas ce que ça vient faire par rapport au post d'Aloïsius, ou alors c'était en réponse à autre chose ?
Message supprimé par son auteur.
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Publié par Wees'
Pardon, je n'y connais pas grand chose, mais pourquoi les faire réussir quand le niveau est clairement insuffisant ? On rejette beaucoup la faute sur l'état/les parents/la technologie/etc, mais les profs m'ont l'air de contribuer passivement à la baisse de niveau générale, qu'ils dénoncent pourtant. Non ?
Si tu notes sévèrement (ou même simplement justement, sans surnoter) tes élèves, tu les handicapes pour leurs affectations lors des paliers d'orientation en 3e et term.

Je suis dans un collège de très bon niveau. Je peux être plus exigeant avec la majorité des élèves. Mais si je note plus sévèrement, les élèves plus faibles vont se retrouver avec des notes médiocres alors que les collègues des collèges de ZEP voisins vont l'être beaucoup moins. Du coup mon Jean-Kévin avec ses 8 de moyenne va se faire griller sa place en bac pro mécanique auto par Momo du collège ZEP qui a 10 de moyenne mais qui est pourtant bien plus faible.
Dans mon exemple professionnel, on en arrive à recruter des assistantes qui ont un bacs + 5, l'essentiel de leur travail consiste à renseigner des bases de données à partir des mails / infos clients.

Le milieu est assez technique et sur ces 20 dernières années il est vrai que les plus jeunes manifestent aucune curiosité à comprendre ce qu'elles tapent toute la journée.
Citation :
Publié par Wees'
Pardon, je n'y connais pas grand chose, mais pourquoi les faire réussir quand le niveau est clairement insuffisant ? On rejette beaucoup la faute sur l'état/les parents/la technologie/etc, mais les profs m'ont l'air de contribuer passivement à la baisse de niveau générale, qu'ils dénoncent pourtant. Non ?
Le conseil de classe ne décide plus du passage en classe supérieure. Le redoublement est pratiquement interdit, sauf à la demande des parents. On a encore un vague rôle en fin de 3e, mais là aussi, le moindre appel est presque toujours couronné de succès.

L'orientation en de 3e, c'est une horreur absolue, et la principale raison pour laquelle je n'ai jamais voulu être PP avec ce niveau : les élèves qui ont le plus besoin de conseils et d'aide sont souvent les plus chiants, ce sont ceux qui ne viennent pas aux RDV (ni leurs parents, souvent injoignables), qui ne ramènent pas les fiches de vœux, qui ne tiennent pas compte des conseils, remarques, avertissements... Et à la fin de l'année, quand ils n'ont rien et ne sont pris nulle part, c'est de ta faute, et ils reviennent l'année suivante. Ou passent en seconde.
Alors si tu as sué sang et eau (parce que les classes-relais, les mini-stages, les dispositifs x et y, c'est pas eux qui les cherchent, c'est toi, le prof principal, et souvent en pure perte) pour Jennyfer, qu'elle et/ou sa maman a systématiquement refusé de t'écouter et qu'elle a gonflé tous les collègues quand elle venait en cours, ben tu la laisses partir en seconde générale plutôt que de risquer de la revoir dans le bahut l'année suivante.
Citation :
Publié par Wees'
Pardon, je n'y connais pas grand chose, mais pourquoi les faire réussir quand le niveau est clairement insuffisant ? On rejette beaucoup la faute sur l'état/les parents/la technologie/etc, mais les profs m'ont l'air de contribuer passivement à la baisse de niveau générale, qu'ils dénoncent pourtant. Non ?
Je suis Belge, donc le système est un peu différent, mais au final le problème est similaire : on fait passer tout le monde gratuitement parce qu'un redoublement coûte très cher à l'Etat sur le court terme (et peut rapporter beaucoup plus sur le long terme, mais bon ça osef). Les programmes sont revus à la machette, puis tu as les examens nationaux type CE1D de moins en moins difficiles, etc.

Parfois nos directions ont aussi des "consignes" les encourageant à laisser passer un peu plus d'élèves. Quand tu vois qu'un élève ayant une moyenne sur l'année de 14% dans ton cours de fr a le droit de passer sans réelle délibération car "il est en filière pro", tu sais que ça ne sert à rien de te battre contre des moulins. La délibération existe de moins en moins en dehors des usines à riches, du moins selon mon expérience.
On pourrait aussi rajouter la nouvelle mode du management. Certains crétins (désolé mais à ce niveau, il n'y a pas d'autres mots) du MEN ont donc décidé que les projets d'établissement devront avoir des objectifs chiffrés comme dans une entreprise : pour mon bahut c'est, entre autre, 70 % de passage en seconde GT. C'est principalement sur la direction que repose cette pression. Mais du coup elle la répercute sur les profs qui sont encouragés, plus ou moins subtilement, à noter plus largement.
Citation :
Publié par Xh0
Si tu notes sévèrement (ou même simplement justement, sans surnoter) tes élèves, tu les handicapes pour leurs affectations lors des paliers d'orientation en 3e et term.

Je suis dans un collège de très bon niveau. Je peux être plus exigeant avec la majorité des élèves. Mais si je note plus sévèrement, les élèves plus faibles vont se retrouver avec des notes médiocres alors que les collègues des collèges de ZEP voisins vont l'être beaucoup moins.
C'est pour cela que pour ParcourSup les établissements peuvent différencier selon les lycées d'origine. Ce qui fait hurler côté "rupture de l'égalité républicaine".

Mais si j'ai bien compris avec le nouveau bac, on aura aussi une banque d'épreuves communes et des corrections anonymisées en cours d'année ? Là pas de redressement / au lycée d'origine ?
Par contre donner aux profs en cours d'année des copies du lycée d'à côté àccorriger, ça risque de faire des chocs culturels.

Ici avec Affelnet, voici ce que je trouve (lemonde, abonnés) :

Quels sont les critères utilisés ?
Un nombre de points est attribué à chaque vœu de l’élève en fonction du barème décidé au sein de l’académie. Ensuite un classement de l’élève est effectué par le rectorat dans chacun des établissements demandés. Celui-ci peut être tout en haut de la pile de dossiers dans un lycée, et beaucoup plus bas dans un autre. Le processus s’arrête quand l’élève peut être affecté dans son vœu de rang le plus élevé. Tous les vœux suivants disparaissent alors, ce qui libère des places pour les autres élèves qui voient leur dossier remonter.

Ça veut dire qu'un élève d'un collège de meilleur niveau peut être remonté ? Ou sinon tu peux noter de manière non-linéaire en remontant les notes basses ?

Dernière modification par znog ; 23/05/2018 à 15h35.
Quand je vois comment mon petit frère (11 ans) écrit, je tombes des nues tant les fautes sont grosses et évidentes.
En revanche je ne sais pas si c'est répandus ou si c'est un cas à part mais je suis sûr à 100% que son prof d'anglais de l'année prochaine va se dire qu'il est nul. Pourquoi ? Car il n'a pas eu de professeur d'octobre à mars puis, chose amusante, il n'a plus d'art plastique non plus depuis avril par manque de professeur aussi.
Heureusement pour lui il se débrouille très bien en math et il adore la robotique de plus les parents suivent bien les devoirs et payent des cours le samedi mais ça reste compliqué de remplacer un professeur tout de même.

Rehausser un peu le métier de prof (Comment ? Je ne sais pas, salaire ou autre) pour avoir suffisamment d'enseignants et de meilleurs qualités pourraient possiblement aider à régler ce soucis aussi non ? Pas tout bien évidement mais au moins un peu.
Citation :
Publié par Doliprane 500mg
Rehausser un peu le métier de prof (Comment ? Je ne sais pas, salaire ou autre) pour avoir suffisamment d'enseignants et de meilleurs qualités pourraient possiblement aider à régler ce soucis aussi non ? Pas tout bien évidement mais au moins un peu.
1) reconstituer un vivier de TZR. La gestion de l'Educ Nat depuis Sarkozy, c'est comme si l'équipe de France de foot partait en Russie sans un seul remplaçant, au motif que "ils sont payés à rien faire". Mais l'idée d'avoir des remplaçants, c'est un truc qui rend complètement dingue les psychopathes de Bercy.
2) Les salaires... Ben oui. Le pouvoir d'achat relatif des enseignants a été divisé par deux depuis 40 ans. Fatalement, ça finit par poser problème, parce que dans le même temps on ne peut pas dire que les conditions de travail se soient améliorées. Du coup, les recrutements... Et je ne parle même pas des contractuels, c'est juste ubuesque.
3) La médecine du travail. Ce serait bien d'en avoir une. Il n'y en a pas. Rien. Nada. Que dalle. Il doit y avoir dans les 900 000 enseignants en France pour très exactement zéro médecins chargés de les gérer. Ah, si, il y a des médecins conseils dans les rectorats dont le rôle se limite à fixer des barèmes pour les mutations et autres mi-temps thérapeutiques. Donc, en terme de prévention, rien, que dalle.

Tu combines les trois, tu as un désastre à chaque épidémie de grippe et de gastro. Et des situations inextricables chaque fois qu'un bahut "tendu" a une absence de longue durée et un chef qui ne sait pas hurler au téléphone. Notez que dans certains cas, les contractuels envoyés pour remplacer, il aurait mieux valu qu'ils restent chez eux, y compris pour les élèves.
Citation :
In fine, ça donne les étudiants qui manifestent en ce moment pour que les diplômes soient donnés à tout le monde et les examens annulés.
Bien entendu. Ils ne manifestent QUE pour que les diplômes soient donnés.

Vous avez une vision bien sombre des choses, vous remettez en question non pas le système (la pression des notes, les manques de mixité sociale, les écarts majeurs entre différentes écoles, etc.) mais les individus qui sont soumis à ce système.
Quand l'Université de Vincennes a été inauguré, c'était le fleuron de l'éducation française = des travailleurs, aucunes notes, pas de programme, les cours qu'on veut suivre, etc. La preuve, quand en 1970 des mecs d'Harvard sont venus étudier le système scolaire français ils sont allé à Vincennes, et pas la Sorbonne. Finalement à croire que c'est ce qui marche.
Citation :
Publié par Hark²
Bien entendu. Ils ne manifestent QUE pour que les diplômes soient donnés.
Est-ce que j'ai dit ?
Mais le fait que c'est actuellement leur principale préoccupation.

Sinon, on connait l'histoire de Vincennes. Mais mentionner Harvard dans la même phrase pour valider Vincennes, c'est à hurler de rire. Tu connais le prix d'une année à Harvard ? Ou les barres d'entrée pour ceux qui n'ont pas un papa milliardaire pour acheter la place ?

Enfin, on sait aussi l'influence que les profs de Vincennes ont eu aux USA : Deleuze, Foucault, Badiou en particulier. Et on sait aujourd'hui le fruit fécond de cet enseignement : c'est lui, au travers de Michel Lussault a élaboré les réformes de l'EN sous Hollande.
Pourtant, dans cette société mondialisée, nous avons tous les mêmes enfants.

Quelles sont les différences fondamentales entre la Finlande et la France ?

- Pas de notes, pas de stress à l'école, pas de pression de la société.
Moralité : les meilleurs élèves d'Europe (voir du monde entier). Il y a 30 ans, ils étaient les PIRES d'Europe dans les classements internationaux (et derrière les ricains).

(accessoirement les profs sont autant payé que les médecins).
Tout cela ce n'est qu'une question de volonté politique. Il devient urgent de changer de paradigme concernant l'éducation, car cette politique pouvait fonctionner pendant les 30 glorieuses, mais ce temps là est révolu.
Citation :
Publié par Hark²
Pourtant, dans cette société mondialisée, nous avons tous les mêmes enfants.
Non.

Citation :
Quelles sont les différences fondamentales entre la Finlande et la France ?
Va vivre en Finlande, tu nous l'expliqueras.

Citation :
- Pas de notes, pas de stress à l'école, pas de pression de la société.
Moralité : les meilleurs élèves d'Europe (voir du monde entier). Il y a 30 ans, ils étaient les PIRES d'Europe dans les classements internationaux (et derrière les ricains).
La Finlande était déjà N°1 ou 2 au classement PISA il y a 20 ans.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Progra...s#2000_et_2003

Elle est désormais entre les N°4 et 12.
Devant elle on trouve souvent Singapour (N°1), le Japon, l'Estonie, Taïwan. Et parfois la Corée du Sud, la Suisse, le Canada.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Progra...s#2000_et_2003[/quote]

Et Pirls ? Ben en 2016, la Finlande arrive derrière la Russie et l'Irlande. Et les meilleurs élèves français, l'élite de l'élite de la crème issu de notre modèle inégalitaire, ben ils sont au niveau des bons élèves russes. Mais pas des meilleurs de ce pays, hein.
http://timssandpirls.bc.edu/pirls201...ement-results/

Précisons que les pays asiatiques qui arrivent souvent devant les élèves finlandais n'utilisent pas du tout les méthodes de ce pays.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Hark²
Pourtant, dans cette société mondialisée, nous avons tous les mêmes enfants.

Quelles sont les différences fondamentales entre la Finlande et la France ?

- Pas de notes, pas de stress à l'école, pas de pression de la société.
Moralité : les meilleurs élèves d'Europe (voir du monde entier). Il y a 30 ans, ils étaient les PIRES d'Europe dans les classements internationaux (et derrière les ricains).

(accessoirement les profs sont autant payé que les médecins).
Tout cela ce n'est qu'une question de volonté politique. Il devient urgent de changer de paradigme concernant l'éducation, car cette politique pouvait fonctionner pendant les 30 glorieuses, mais ce temps là est révolu.
Pas mal de faux ou de trucs datés. C'est pas Montesouri la Finlande....
C'est génial ce qu'ils font, mais souvent leur performance est attribuée à la lubie éducative du moment, généralement plus c'est hippie plus c'est perçu comme la raison probable.

Il y a des examens universitaires ou secondaires, et des mesures de performances des écoles
Les résultats chutent
Non ils ne sont pas payés comme des docteurs

Bizarrement des facteurs sociaux plus généraux comme l'économie, la redistribution semble impacter pas mal les performances (au milieu de 12 millions d'autres facteurs).
A noter qu'ils souffrent de l'impact du net, vu que les finlandais sont de gros consommateurs. Mon petit cousin en visite chez nous ne s'était illuminé que quand il avait appris que je jouais aussi à Dota Il avait l'air d'y être drogué
Je ne vois pas pourquoi le nombre d'habitants change quoi que ce soit. Le PIB/habitant n'est pas très différent du notre. Ils ont fait le choix politique de donner énormément de moyens à l'éducation, quand on a fait le choix inverse.

Si j'étais mauvaise langue, je dirais que la droite a plutôt besoin d'avoir une éducation inégalitaire, avec une masse d'un faible niveau, sans esprit critique, et une élite qui se reproduit de génération en générations pour faire tourner la machine. Mais bon.

Dans tous les cas, le nombre d'habitants ne devrait rien changer, surtout si on regarde par exemple le cas du Japon, avec une densité bien plus élevée, et deux fois plus d'habitants dans un territoire plus petit (et largement inhospitalier).
Japon qui est une société qui a toujours voté à droite, où le conservatisme est hyper-puissant. Les problématiques de l'éducation sont monstrueusement complexes, il y a des dizaines de facteurs, culturels, économiques, politiques, démographiques et sociaux à prendre en compte. Et parvenir à déterminer ceux qui sont décisif est ardu. D'autant que je soupçonne certains facteurs de pouvoir jouer dans un sens ou dans un autre en fonction d'autres déterminants.
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