J'ai un petit compte-rendu à faire à froid du film,
Psycho-Pass: The Movie, sorti il y a un bout de temps en orient. Il n'est pas mal du tout, ajoutant un peu plus d'éléments à l'intrigue passionnante autour du Système Sybil et renouant légèrement avec la première saison, par le casting au moins.
Je vous propose déjà le synopsis, dans un spoiler (très léger, ne craignez pas de le lire si vous avez visionné les deux premières saisons) à titre indicatif pour nous situer autour de l'intrigue du film :
Tandis que SYBIL cherche une fois de plus à mettre son système à jour, une opportunité en or paraît à l'étranger, dans un pays en guerre. Ce pays cherchant à incorporer le Système Sybil va ouvrir une zone spéciale gouvernée par l'oracle SYBIL en vue de convertir l'ensemble du pays. Au Japon, un acte terroriste va bouleverser le petit monde d'Akane, puisqu'une figure du passé refera surface. La traque commencera alors hors du sol japonais pour Akane, bien décidée par cette enquête à faire la lumière sur une affaire très personnelle.
Pour vous apporter un léger
feedback sans spoilers, disons d'abord que c'est un film et que cela comporte à la fois les avantages et les inconvénients du format par rapport aux épisodes de vingt minutes d'une série animée Japonaise traditionnelle.
Fullmetal Alchemist avait assez bien mené son opération avec
Conqueror of Shamballa, historiquement "le film faisant suite directe à l'intrigue de l'anime" qui me revient le plus rapidement à l'esprit quand j'y réfléchis. Et pour le coup, Psycho-Pass: The Movie réalise à peu près le même effort, en fournissant 105 minutes d'une intrigue énergique, palpitante et destinée aux fans de la série.
S'agit-il simplement d'un film consacré aux amateurs de la série, d'ailleurs ? Je vous répondrai que oui, tant dans le fond que dans la forme : le film puise dans des ressources inédites par rapport à la série - celle-ci plus basée sur des enquêtes et une contemplation du mythe philosophique de la machine dirigeant l'homme. Ces ressources, ce sont principalement des scènes bourrées d'action, une pointe de macabre sertie de violence, et la poursuite d'un arc narratif autour de l'expansion du Système Sybil et de sa relation presque intime avec Akane.
J'ai beaucoup apprécie
les combats, à la fois fluides et propres, assortis en plus à la bande-son officielle de la série que nous connaissons si bien. Le film veut nous faire sentir chez soi, quoique le format oblige à des concessions : les plaisirs de l'enquête sont écourtés et peu de temps est consacré à la contemplation philosophique, sinon par des réflexions que je trouve qualitativement plus faibles qu'à l'occasion de la seconde saison, où déjà nous avions descendu d'un cran par rapport à la première.
Pourtant, ces quelques grands absents peuvent être pardonnés si l'on parvient à se satisfaire des scènes inédites autour du traitement du Système Sybil. Clairement, pour celui qui aime SYBIL et qui se satisfait du panorama de la société conformée au vœu d'une machine, Psycho-Pass: The Movie est un bon film. Le spectateur est respecté de ce point de vue, puisque contrairement au Japon nous découvrons un monde potentiellement sans SYBIL avec toutes les conséquences que cela confère. La comparaison devient saillante et permet de véritables réflexions de fond comme de forme sur ce système, chose qui nous était (habilement) interdite durant les deux saisons de l'anime puisque nous n'avions alors qu'une opinion intérieure. Et évidemment, le tableau contemplé depuis l'extérieur est impressionnant avec ce nouvel élément comparatif.
À mon sens, le film est allé au bout de son sujet tandis qu'il nous proposait en premier lieu une promenade initiatique hors du Japon et en second temps des retrouvailles avec les grands absents de la seconde saison. Pour le reste, tout est à concevoir comme du bonus (intéressant) ou du malus (excusable, dépendamment de votre affection pour le matériau de base). Pour ceux qui recherchent une troisième saison, ils ne la trouveront pas dans ce film dans le sens où 105 minutes rassemblées sur un seul disque ne compenseront pas le traitement très pertinent des X fois 20 minutes d'une série d'enquête. Par contre, ceux qui veulent leur dose supplémentaire de Psycho-Pass trouveront leur bonheur puisque ce sont 105 minutes d'un contenu inédit prolongeant virtuellement un peu l'expérience.