Z'évènements pas glops glops qui rendent un peu tristounets (#4)

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Publié par Yasujiro2
Ben, c'est ça qu'est bien



Oula... Ronsard déjà voici 5 siècles

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Du moins, si j'ai compris ton propos Faneton
On peut remonter plus loin si tu le souhaites avec le Carpe Diem d'Horace

Autrement pour te répondre, plus ou moins. Le message d'Aragon s'adresse à tous, il est universel, c'est une leçon de vie alors que dans le poème de Ronsard, le poète cherche à s'attirer les faveurs de la Mignonne et c'est plus terre à terre, non ? ^^
Tiens, il y a encore de la lumière ici , quoi qu'elle semble quand même un peu floue dans un brouillard d'évocation. Lorsque j'étais jeune (selon la formule consacrée) je me régalais à voir les sketchs de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Il ont désormais disparu tous les deux, mais pas tellement avec cette mort récente du second, mais il y a déjà bien longtemps, parce qu'ils n'avaient plus la même aura médiatique.

La mort est un sujet qui n'a pas fini d'user les doigts (on ne parle plus de plume désormais, ou de stylo, alors autant rester dans le vague). On la mesure à l'aune de sa conception de la vie. Elle peut faire rire ou pleurer (bien que la deuxième version ait plus de succès). Je vois que ça entraîne inéluctablement un discours sur les personnes âgées, mais il est vrai qu'on meurt plus facilement en approchant de la fin de sa vie (pour faire honneur au trait d'esprit involontaire mais néanmoins savoureux de caterina).

En général on voit mourir ses parents, c'est plus dans la logique temporelle. Les deux miens sont morts depuis longtemps avec un contraste saisissant : ma mère n'est pas vraiment morte, elle a juste arrêté de vivre et ça lui a pris quelques années pour conclure le processus. Quant à mon père il a tout simplement décidé d'en finir lorsqu'il s'est retrouvé en maison de retraite, ce qui était parfaitement incompatible avec sa conception de l'existence. Il m'a simplement dit qu'il n'avait pas envie de ça et il est décédé rapidement avec une grande sérénité à l'image de celle qu'il a trimbalée pendant plus de 90 ans (sa sérénité, pas son épouse... ).

Personnellement je n'ai jamais trouvé la mort triste. Intrigante, curieuse, problématique, révélatrice... mais pas triste. Le premier cadavre que j'ai vu était celui d'un cousin mort "prématurément" d'un cancer assez vicieux. Je me souviens de mon regard encore juvénile posé sur la rigidité pâlichonne de ce visage désormais terriblement immobile. Ma mère m'a alors vivement éloigné de cette vision qui ne lui semblait pas convenable pour mon jeune âge. Mais c'était surtout elle qui était toute chamboulée sans que j'en comprenne fondamentalement la raison.

Mais ce que j'ai trouvé de plus étrange alors c'est lorsqu'elle m'a donné comme tâche de couvrir un grand miroir d'un drap blanc sans qu'elle daigne répondre à ma légitime curiosité quant à l'intérêt d'une chose pareille. Plus tard je me suis dit que peut-être le mort, ou du moins son double ectoplasmique aurait pu malencontreusement passer devant ce miroir et constater qu'il ne reflétait plus rien de lui, ce qui je l'avoue aurait sans doute pu non pas le tuer puisque c'était déjà fait, mais tout du moins secouer passablement son corps éthérique.

Depuis j'ai compris que cette mort là, la dernière, n'était pas la plus à craindre, mais que c'était bien plutôt les petites morts quotidiennes qui par un effet stochastique arrivent à miner une existence et la vider de toute sa substance. On tue au quotidien avec des regards, des mots, des actes, des omissions... Mais ces morts là semblent trop insignifiantes pour qu'on leur accorde toute l'importance qu'elles ont en réalité, comme ces substance toxiques qui à petites doses finissent par encombrer notre organisme sans qu'on le sache.

Pour terminer et ne pas en faire un pavé la mort n'est pas à craindre mais plutôt le fait de rater sa vie, de ne pas suffisamment profiter des opportunités qui nous sont offertes, de toujours freiner en se disant qu'on sera prêt demain. Non, c'est demain qu'on va mourir mais c'est aujourd'hui que l'on vit .
Citation :
Publié par bestmomo

Pour terminer et ne pas en faire un pavé la mort n'est pas à craindre mais plutôt le fait de rater sa vie, de ne pas suffisamment profiter des opportunités qui nous sont offertes, de toujours freiner en se disant qu'on sera prêt demain. Non, c'est demain qu'on va mourir mais c'est aujourd'hui que l'on vit .
Il faudrait une sacrée dose de sagesse pour savoir profiter quotidiennement et pleinement de l'instant présent. Or l'homme est tout sauf sage non ?

Il m'est difficile de ne pas associer la mort avec la souffrance et la fin de vie et même si parfois on peut la voir comme une délivrance, la mort pour moi reste tragique, à n'importe quel âge. C'est peut-être le seul moment où j'envie ceux et celles qui pensent que c'est juste un passage.
Citation :
Publié par bestmomo

Depuis j'ai compris que cette mort là, la dernière, n'était pas la plus à craindre, mais que c'était bien plutôt les petites morts quotidiennes qui par un effet stochastique arrivent à miner une existence et la vider de toute sa substance. On tue au quotidien avec des regards, des mots, des actes, des omissions... Mais ces morts là semblent trop insignifiantes pour qu'on leur accorde toute l'importance qu'elles ont en réalité, comme ces substance toxiques qui à petites doses finissent par encombrer notre organisme sans qu'on le sache.

Pour terminer et ne pas en faire un pavé la mort n'est pas à craindre mais plutôt le fait de rater sa vie, de ne pas suffisamment profiter des opportunités qui nous sont offertes, de toujours freiner en se disant qu'on sera prêt demain. Non, c'est demain qu'on va mourir mais c'est aujourd'hui que l'on vit .
Citation :
Publié par Faneton
Il faudrait une sacrée dose de sagesse pour savoir profiter quotidiennement et pleinement de l'instant présent. Or l'homme est tout sauf sage non ?

Il m'est difficile de ne pas associer la mort avec la souffrance et la fin de vie et même si parfois on peut la voir comme une délivrance, la mort pour moi reste tragique, à n'importe quel âge. C'est peut-être le seul moment où j'envie ceux et celles qui pensent que c'est juste un passage.
La sagesse c'est beaucoup trop sérieux, ça ressemble à s'y méprendre à la fin de quelque chose.

Le truc n'est pas de "savoir" profiter quotidiennement et pleinement de l'instant présent mais d'y trouver au minimum de l'intérêt. Et, soyons fou, une grande passion, une prodigieuse intensité. L'homme n'est pas sage, tu as bien raison, mais c'est justement cela qui peut le sauver, parce qu'il fait des choses qu'il ne sait pas totalement impossibles.

C'est dans le contraste entre un vécu jouissif et les spectres de nos projections que se situe notre humanité la plus extraordinaire. Je ne sais plus trop quel sage (il en faut quand même pour élaborer de jolies sentences) a dit que pour bien dormir il faut bien vivre. Et je pense d'ailleurs que c'est un excellent test pour chacun, un peu comme une répétition avant le grand sommeil, cette plongée quotidienne dans l'inconnu et un abandon de ses repères. Bon là on sait que d'habitude le matin on va se réveiller .

C'est vrai qu'on associe souvent mort et souffrance mais d'une part on peut souffrir très longtemps sans forcément mourir, et d'autre part on peut aussi décéder sans aucune souffrance (bon c'est vrai que c'est plus rare ). Le plus scandaleux pour l'humain ça ne me semble pas être la mort, après tout il y a bien la naissance . Mais c'est la maladie, le fait de voir et sentir son corps se déliter, et ça ça peut effectivement saper les plus endurantes personnalités. Et s'il y a un bon sujet de réflexion pour alimenter les cerveaux compétitifs de nos sages c'est bien celui là.

Pour terminer ce matin une petite sentence de mon cru tant qu'à faire : pour ne pas mourir il suffit de vivre.
Citation :
Publié par bestmomo

C'est vrai qu'on associe souvent mort et souffrance mais d'une part on peut souffrir très longtemps sans forcément mourir, et d'autre part on peut aussi décéder sans aucune souffrance (bon c'est vrai que c'est plus rare ). Le plus scandaleux pour l'humain ça ne me semble pas être la mort, après tout il y a bien la naissance . Mais c'est la maladie, le fait de voir et sentir son corps se déliter, et ça ça peut effectivement saper les plus endurantes personnalités. Et s'il y a un bon sujet de réflexion pour alimenter les cerveaux compétitifs de nos sages c'est bien celui là.

Pour terminer ce matin une petite sentence de mon cru tant qu'à faire : pour ne pas mourir il suffit de vivre.


Tu as raison de pointer la maladie, pas pour ceux qui vont se plaindre du moindre bobo ou rhume, l'autre, celle qui détruit, celle-là même qui ferait douter nos sages et mettrait à mal leurs convictions.

Et comment ne pas évoquer le gros souci que nous avons en France pour légiférer sur l'accompagnement de la fin de vie ?

Après, excuse-moi mais tu as raison de parler de "sentence" car la tienne me fait penser aux slogans des publicitaires. Ca sonne bien, ça peut plaire au spectateur/lecteur lambda mais ça sonne creux, en tout cas à mes oreilles.
Es-tu certain de pouvoir dire la même chose face à des personnes qui souffrent, qui se battent quotidiennement contre la maladie mais dont l'issue est fatale ?
Tout ça n'est pas si simple. Il y a des maladies qui ne font pas souffrir, il y a la souffrance physique mais aussi la souffrance morale. Il y a la perspective de la mort qui peut être connue, ignorée, espérée, niée... Il y a... des tas de paramètres qu'on ne maîtrise pas.
D'un point de vue d'adulte en bonne santé on a le réflexe de se dire "c'est terrible, est-ce qu'il souffre ? et dans sa tête ça se passe comment ? Est-ce qu'il réalise ?", on souffre presque pour la personne alors que pour elle ça peut se passer tout autrement, et tout compte fait pas si mal.

Pour ce qui est de profiter du temps présent je pense que peu de personnes sont capables de le faire. Par exemple là à cette seconde est-ce que c'est suffisant de profiter d'un partage de pensées et d'expériences sur la mort et du goût d'un bon café ? Normalement oui mais on rêve toujours de plus alors on ne profite de rien. Nous cherchons trop souvent l'intensité. Moi je crois plutôt qu'il n'y a pas de temps à perdre. La vie est courte, c'est un truc qu'on dit tout le temps mais sans trop mesurer à quel point c'est vrai. La vie est courte alors profiter autant que possible oui, mais surtout essayer d'éviter de perdre son temps dans des choses négatives et futiles. Les rancoeurs, les regrets, les querelles, etc... juste ne pas s'y attarder ça rend déjà la vie plus belle. C'est d'une logique quasi implacable et pourtant nous en avons rarement conscience.
Citation :
Publié par Faneton
Es-tu certain de pouvoir dire la même chose face à des personnes qui souffrent, qui se battent quotidiennement contre la maladie mais dont l'issue est fatale ?
Il faut bien distinguer deux choses : ce qu'on a à dire et comment on le dit. A la base, sauf nombrilisme exacerbé, on ne parle pas pour soi mais pour les autres, ce qui déjà devrait drastiquement conditionner le contenu du discours. D'autre part l'énonciation est par définition dépendante du contexte et on ne va évidemment pas s'exprimer de la même manière accoudé à un comptoir de bistro ou au chevet d'une personne en fin de vie.

Donc pour répondre à ta question je peux dire la même chose mais pas de la même manière.

Citation :
Publié par Loee
Tout ça n'est pas si simple
Voilà une entame qui met tout de suite à l'aise, on sent le déluge de pistes variées qui risquent de faire loucher .

Citation :
Publié par Loee
Il y a des maladies qui ne font pas souffrir, il y a la souffrance physique mais aussi la souffrance morale. Il y a la perspective de la mort qui peut être connue, ignorée, espérée, niée... Il y a... des tas de paramètres qu'on ne maîtrise pas.
D'un point de vue d'adulte en bonne santé on a le réflexe de se dire "c'est terrible, est-ce qu'il souffre ? et dans sa tête ça se passe comment ? Est-ce qu'il réalise ?", on souffre presque pour la personne alors que pour elle ça peut se passer tout autrement, et tout compte fait pas si mal.
Ca me rappelle lorsqu'un jour j'assistais à la conférence d'un naturopathe sympathique qui à un moment a dit "la maladie c'est affreusement compliqué alors que la santé c'est tout simple". Cette phrase m'a fait l'effet d'un coup de fouet (sans la douleur ) et je n'ai pas traîné pour généraliser de façon outrancière ce concept.

Il me semble que les "grands" sujets, comme justement la maladie et la mort, relèvent de cette attitude résolument axiale.

Citation :
Publié par Loee
Pour ce qui est de profiter du temps présent je pense que peu de personnes sont capables de le faire. Par exemple là à cette seconde est-ce que c'est suffisant de profiter d'un partage de pensées et d'expériences sur la mort et du goût d'un bon café ? Normalement oui mais on rêve toujours de plus alors on ne profite de rien. Nous cherchons trop souvent l'intensité. Moi je crois plutôt qu'il n'y a pas de temps à perdre. La vie est courte, c'est un truc qu'on dit tout le temps mais sans trop mesurer à quel point c'est vrai. La vie est courte alors profiter autant que possible oui, mais surtout essayer d'éviter de perdre son temps dans des choses négatives et futiles. Les rancoeurs, les regrets, les querelles, etc... juste ne pas s'y attarder ça rend déjà la vie plus belle. C'est d'une logique quasi implacable et pourtant nous en avons rarement conscience.
La vie n'est ni courte ni longue. Ca peut aider de se bouger les fesses en pensant qu'on a pas l'éternité devant soi mais c'est toujours une façon d'intégrer de façon négative l'inéluctable. Notre rapport au temps est ambigu et pourtant c'est un passage obligé à notre bonheur.

Il me semble que le gros écueil est que la vie est généralement plus pensée que vécue, plus construite artificiellement et d'après des repères extérieurs que le résultat de l'émergence d'une individualité créatrice.

C'est incroyable le nombre de personnes que j'ai rencontrées qui avaient une conscience aigue de leur situation, de leur modalité fonctionnelle, mais qui étaient parfaitement incapables de changer un iota de leurs attitudes et comportement dénoncés.

Vivre sa vie plutôt que la penser n'est pas une option, c'est un impératif.
Eh ben, c'est gai, on vous laisse quelques heures, et, en revenant, ça sent le sapin comme dirait l'autre

Je plaisante, bien sûr, ce sont des discussions fort intéressantes.


Citation :
Publié par Faneton
Il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont on traite les personnes âgées. Cette maltraitance banalisée dont ils font les frais quotidiennement.
C'est tellement facile en effet de passer ses nerfs sur les plus fragiles et désemparés... j'ai fait personnellement les frais de l'agressivité d'une soignante un jour à l'hosto, eh bien après coup je me suis plainte par courrier au directeur de cette personne, ça ne mange pas de pain...je suis sympa mais faut pas me gaver.

Citation :
Publié par Loee
Normalement oui mais on rêve toujours de plus alors on ne profite de rien.
C'est très vrai, et je me retrouve complètement là-dedans, le verre à moitié vide, c'est moi tout craché ..Bon, j'y travaille pour m'améliorer et enfin "profiter" .

caterina
Citation :
Publié par caterina
C'est très vrai, et je me retrouve complètement là-dedans, le verre à moitié vide, c'est moi tout craché ..Bon, j'y travaille pour m'améliorer et enfin "profiter" .
La solution : bois directement à la bouteille .
Citation :
Publié par bestmomo
Il me semble que le gros écueil est que la vie est généralement plus pensée que vécue, plus construite artificiellement et d'après des repères extérieurs que le résultat de l'émergence d'une individualité créatrice.
Sans doute parce lorsqu'on crée, même sa propre vie (surtout en fait), on dit quelque chose. Tout le monde n'est pas capable de s'exprimer (s'exp(r)oser) ainsi, alors on s'inspire des autres.
Aussi parce que l'être humain a une tendance apparemment naturelle à former des groupes, il y a donc un besoin, conscient ou pas, de s'identifier au groupe, et même d'inciter les autres à le faire .

Citation :
Vivre sa vie plutôt que la penser n'est pas une option, c'est un impératif.
Je n'en suis pas convaincue.
Coincé sur un fauteuil dans une maison de repos pendant plus de 30 ans avec pour tout loisir une radio et quelques courriers de 4 lignes laborieusement tapés à la machine avec un seul doigt valide, sans mobilité ni parole... Si on ne pense pas sa vie on devient fou.
Finalement le seul endroit où on est à peu près libre, c'est dans ses pensées.
Et Jean-marc Thibauld dans tout ça?

J'ai un peu surlu, pas tout compris chez Bestmomo (il utilise des phrases bien compliquées pour exprimer des idées bien simples).

Comme Faneton, je ne vois rien de consolant dans la mort, je la trouve scandaleuse. Enfin, surtout celle des autres.

La mienne, j'arrive à m'y faire, je l'ai intégrée. Je pense même préférer mourir, moi, plutôt que d'avoir à vivre la mort de personnes qui me sont chères. Ma mort ne me parait pas du tout triste. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la mort des autres.

Après, je trouve qu'il faut bien du courage pour mourir, soi. Il y a des gens qui vont en Suisse. Eh bien, même si on leur garantit que leur mort sera "propre", contrôlée par des professionnels, avec une souffrance réduite, quel courage il faut pour absorber ce cocktail mortel.

Les trucs qu'émotionnellement, je trouve délicats à surmonter pour ma propre mort:
- la peur de la souffrance. Même si on a une mort "tranquille" du type "il/elle est mort(e) dans son sommeil" plutôt qu'être lentement torturé dans une situation horrible, dégradante et injuste, je ne peux m'empêcher de me dire que ça doit faire quand même très mal ce passage. Je crois qu'une crise cardiaque, c'est par exemple hyper violent et douloureux. Ok, immédiatement après on oublie tout mais bon...
- la peur de l'éternité du néant
- le fait que lorsqu'on est mort, c'est comme si on n'avait jamais existé. Ok vous serez nombreux à me pleurer sur ce forum mais à terme... Il y a une forme de vertige à penser à ces milliards et milliards d'individus qui sont morts et dont il ne reste aucun vestige, dont personne ne songerait à l'existence.

Sinon sur le personnel de santé: c'est un métier rendu encore plus dur par les techniques de management actuelles. Il y a de nombreux suicides dans les hôpitaux (ex Toulouse). Ayons un peu d'indulgence chères Faneton et Caterina...
Citation :
Publié par Worstbobo
Et Jean-marc Thibauld dans tout ça?

J'ai un peu surlu, pas tout compris chez Bestmomo (il utilise des phrases bien compliquées pour exprimer des idées bien simples).

Comme Faneton, je ne vois rien de consolant dans la mort, je la trouve scandaleuse. Enfin, surtout celle des autres.

La mienne, j'arrive à m'y faire, je l'ai intégrée. Je pense même préférer mourir, moi, plutôt que d'avoir à vivre la mort de personnes qui me sont chères. Ma mort ne me parait pas du tout triste. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la mort des autres.

Après, je trouve qu'il faut bien du courage pour mourir, soi. Il y a des gens qui vont en Suisse. Eh bien, même si on leur garantit que leur mort sera "propre", contrôlée par des professionnels, avec une souffrance réduite, quel courage il faut pour absorber ce cocktail mortel.

Les trucs qu'émotionnellement, je trouve délicats à surmonter pour ma propre mort:
- la peur de la souffrance. Même si on a une mort "tranquille" du type "il/elle est mort(e) dans son sommeil" plutôt qu'être lentement torturé dans une situation horrible, dégradante et injuste, je ne peux m'empêcher de me dire que ça doit faire quand même très mal ce passage. Je crois qu'une crise cardiaque, c'est par exemple hyper violent et douloureux. Ok, immédiatement après on oublie tout mais bon...
- la peur de l'éternité du néant
- le fait que lorsqu'on est mort, c'est comme si on n'avait jamais existé. Ok vous serez nombreux à me pleurer sur ce forum mais à terme... Il y a une forme de vertige à penser à ces milliards et milliards d'individus qui sont morts et dont il ne reste aucun vestige, dont personne ne songerait à l'existence.

Sinon sur le personnel de santé: c'est un métier rendu encore plus dur par les techniques de management actuelles. Il y a de nombreux suicides dans les hôpitaux (ex Toulouse). Ayons un peu d'indulgence chères Faneton et Caterina...
Je trouve scandaleux aussi, sachant qu'en France ce n'est pas légal, que des gens atteints d'une maladie incurable soient obligés de faire de lourdes démarches et d'aller en Suisse pour une aide au suicide ou en Belgique pour l'euthanasie alors qu'ils auraient préféré mourir chez eux, entourés de leurs proches. C'est comme une double peine qu'on leur inflige et au nom de quoi ?!

Quant au personnel soignant, on leur en demande beaucoup, trop, la plupart et en particulier les infirmières sont formidables mais comme dans tout métier, il y a des planches pourries et même s'il y a une responsabilité des politiques, en aucune cas cela ne peut justifier la maltraitance. Ce n'est pas une question d'indulgence.

C'était insupportable d'entendre cette infirmière qui humiliait cette personne âgée en situation de faiblesse extrême et je pense que tu serais intervenu aussi, parce que nous, on peut le faire et c'est à nous de prendre nos responsabilités en refusant d'être complices.
Citation :
Publié par bestmomo
Il faut bien distinguer deux choses : ce qu'on a à dire et comment on le dit. A la base, sauf nombrilisme exacerbé, on ne parle pas pour soi mais pour les autres, ce qui déjà devrait drastiquement conditionner le contenu du discours. D'autre part l'énonciation est par définition dépendante du contexte et on ne va évidemment pas s'exprimer de la même manière accoudé à un comptoir de bistro ou au chevet d'une personne en fin de vie.

Donc pour répondre à ta question je peux dire la même chose mais pas de la même manière.

La vie n'est ni courte ni longue. Ca peut aider de se bouger les fesses en pensant qu'on a pas l'éternité devant soi mais c'est toujours une façon d'intégrer de façon négative l'inéluctable. Notre rapport au temps est ambigu et pourtant c'est un passage obligé à notre bonheur.

Il me semble que le gros écueil est que la vie est généralement plus pensée que vécue, plus construite artificiellement et d'après des repères extérieurs que le résultat de l'émergence d'une individualité créatrice.

C'est incroyable le nombre de personnes que j'ai rencontrées qui avaient une conscience aigue de leur situation, de leur modalité fonctionnelle, mais qui étaient parfaitement incapables de changer un iota de leurs attitudes et comportement dénoncés.

Vivre sa vie plutôt que la penser n'est pas une option, c'est un impératif.
Citation :
Publié par Loee

Coincé sur un fauteuil dans une maison de repos pendant plus de 30 ans avec pour tout loisir une radio et quelques courriers de 4 lignes laborieusement tapés à la machine avec un seul doigt valide, sans mobilité ni parole... Si on ne pense pas sa vie on devient fou.
Finalement le seul endroit où on est à peu près libre, c'est dans ses pensées.
En admettant qu'on puisse discuter au comptoir d'un bar ^^, ma philosophie de vie ne change pas par rapport à mon interlocuteur. Je veux dire que je ne vais pas forcément adapter mon discours à la personne en face de moi, en tout cas sur les grandes lignes de ma pensée. Après il peut rentrer en ligne de compte des considérations affectives, morales ou de "bonne éducation" mais dans une moindre mesure.

Les messages universels sont indépendants, ils s'adressent à tous, peu importe à qui ils s'adressent à l'instant T et constituent une réflexion à méditer. Dans ce sens, ton message " pour ne pas mourir il suffit de vivre" n'est pas universel. Il peut être même considéré comme violent, parce que vivre ce n'est pas si facile...

J'ai une conscience aigüe de ma situation vois-tu et ce n'est pas pour autant que je suis capable de ne pas stresser parfois pour des choses que je sais futiles...parce que je suis humaine et on est fait comme ça.

Pour le coup, je suis de l'avis de Loee. On pense sa vie avant de la vivre. Et pour terminer sur une note positive, c'est comme lorsque on se projette un beau voyage, dans sa tête, avant même de partir, on ressent du plaisir rien qu'à l'imaginer.
Wah que de sérieux et de noirceur

Mon mari est mort 6 mois avant mon père alors qu'il était en super forme et jamais malade et mon père était alité depuis 2 ans et faisait l'aller retour hosto/maison .......... on ne choisit pas , la mort on la subit

Allez juste pour rire j'ai 3 ALD (4eme en cours) et je dirai une chose, le jour ou j'en ai marre j'ai de quoi partir en toute sérénité dans ma pharmacie .......... voilà qui me donne envie de vivre , juste savoir que je peux décider de mon heure de trépas , à moins que la faucheuse ne me prenne avant

La mort n'est pas un sujet triste , en naissant une seule chose est sûre , on mourra . Ce qui est triste c'est ce que certains subissent avant d'avoir enfin cette paix

Le pire pour moi ce sont les douleurs neuropathiques, des douleurs qui n'existent pas mais que mes nerfs relayent jusqu'à mon cerveau parce que ces crétins croient avoir mal, donc je souffre de douleurs inexistantes en plus des vraies

" pour ne pas mourir il suffit de vivre" ............ et pour mourir il suffit d'arrêter de vivre ......... mais quelle vie ont certains . Je ne me plains pas , je ne changerai pas ma vie si on me le proposait, j'ai appris à vivre avec en plus de 20 ans (j'ai gagné 20 ans alors que j'avais déjà les 2 pieds dans la tombe selon le professeur qui m'a sauvé ) et je continuerai à me battre chaque jour tout en sachant que même en gagnant des batailles , je perdrai la guerre comme tout le monde

"vivre sa vie plutôt que la penser" impératif ? Encore faut il pouvoir le faire , vas dire ça à quelqu'un dans le coma ou paralysé des 4 membres

La vie est belle, profitez en ......... tant que vous le pouvez

Bisounours optimiste et heureuse de vivre
Citation :
Publié par Cat.of.Library
j'ai de quoi partir en toute sérénité dans ma pharmacie... juste savoir que je peux décider de mon heure de trépas
C'est vrai qu'en général tu parais être une personne décidée et volontaire (cf ton arrêt de la clope). Mais je ne trouve pas ça évident, comme décision.
Et seul(e) chez soi en plus...
Il faut aussi s'assurer que le cadavre sera trouvé assez vite (aller à l'hôtel?).

Remarque, on a peut-être la sensation d'être plus libre en le faisant seul que face à des professionnels de la mort administrée.

J'ignorais d'ailleurs qu'on puisse avoir aujourd'hui ce genre de produits dans sa propre pharmacie...
Citation :
Publié par Ryou Yiyuan
Mauvaise nouvelle. Linden augmente les frais de transactions LS/USD
https://community.secondlife.com/blo...ocessing-fees/
La spirale mortifère : "Les gens s'en vont, on gagne moins, Linden prélève plus... du coup les gens gagnent moins et dépensent moins ou s'en vont (plus vite que les nouveaux ne reviennent)... du coup LL gagne moins et on repart" est en marche.
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