Question Egypte Antique

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Je travaille actuellement sur un musicien nommé Steve Coleman, saxophoniste de jazz. Sur son site internet, il explique via un billet, les raisons qui le pousse à mettre sa musique en libre accès et il dit ceci:

Citation :
I believe that ideas should be an area that is common to all people. It has been proven that real progress is made when ideas are shared and developed collectively. The ancient Egyptian society is one example of this and the development of the Internet is an example in modern times.
Pour résumer le billet, il considère que la musique enregistrée est un regroupement d'idées musicales qui devrait être accessible à tous gratuitement de manière à se que chacun puisse créer son propre discours mais bon bref là n'est pas ma question, je précise cela pour contextualiser. Pour faire simple, c'est un militant de l'accès au savoir gratuit et inconditionnel.

Ma question est: en quoi l'egypte antique fut un modèle de partage du savoir et de développement collectif ? Qu'entend t'il par là ? Je n'y connais pas grand chose, je me suis un peu renseigné et il semble que le système éducatif fut principalement réservé aux enfants de l'élite à cette époque ce qui ne corrobore pas avec un système de partage du savoir inconditionnel.

Je précise que S. Coleman est connu pour sa fascination pour le monde antique africain et l'ésotérisme, donc il raconte peut-être n'importe quoi, c'est possible, je suis là pour que quelqu'un m'éclaire sur la situation et savoir à quoi il pourrait faire référence ?

Merci
Je pense que dans ce cas particulier il faisait reference a la Grande Bibliotheque d'Alexandrie plus qu'aux conquetes des Pharaons.
Il ne faut pas oublier non plus que comme beaucoup de jazzmen d'une certaine epoque, il a pu fortement abuser de substances alterant les neurones.
Je ne sais pas pour l'Egypte mais durant l'Antiquité le savoir était effectivement très partagé, si l'on tient compte des difficultés matérielles de l'époque. Il y avait autour de la Méditerranée (monde greco-romain) beaucoup de bibliothèques, pour la plupart privées, mais aussi publiques (romains) contenant des dizaines voire parfois centaines de milliers d'ouvrages (faudra que je retrouve les chiffres mais c'était très impressionnant par rapport à l'époque et à l'idée qu'on peut s'en faire. Il me semble qu'à son maximum la bibliothèque d''Alexandrie contenait 1 million d'ouvrage ... ce qui est vraiment gigantesque). La plupart des ouvrages étaient tout de même écrits et copiés sur des rouleaux de papyrus, très lourds et volumineux. Evidemment il n'y avait pas de copyright, ce qui fait que les ouvrages étaient copiés dès lors qu'un riche avait les moyens et l'envie de le faire. L'activité littéraire était "relativement" intense et les idées circulaient assez librement d'une région à l'autre. Je pense qu'il y'a eu une certaine effervescence de ce point de vue et les lettrés aimaient et devaient échanger pour accéder aux nouveaux savoirs.
Par contre l'éducation était réservée à une élite qui en avait les moyens.
(je donne tout celà de mémoire, j'avais suivi il y'a une vingtaine d'années un cours sur le développement de l'écrit depuis l'antiquité ... les chiffres de l'antiquité période romaine sont réellement énormes ... on a d'ailleurs perdu une majorité des textes dont on a les références via les index ou catalogues. Beaucoup étaient des éléments de gestion administrative et comptable, mais tout de même).
A priori, même réponse que supra : Bibliothèque et savants d'Alexandrie, dont les inventions contribuèrent à la prospérité de l'Egypte lagide, et dont l'accès aux savoirs était libre (en gros : attraction = développement de nouveaux savoirs et de nouvelles techniques = cercle vertueux = rayonnement). En revanche, pas d'universalité du savoir du tout (au sens de : pas d'égalité dans l'accès aux savoirs).
Ok merci je vois.

Pour résumer l'égypte antique (@toutouyoutou tu précise la période lagide car en d'autre temps il n'en fut pas ainsi ?) possédait bien un système éducatif ne profitant qu'aux élites, mais ceux qui étaient instruits avaient un libre accès aux savoirs notamment à travers des regroupement de documents dans des édifices comme la bibliothèque d'alexandrie ?
Citation :
Publié par Attel Malagate
Oui enfin ''l'Egypte antique'' c'est 3000 ans, donc bon.
Dis toi qu'en parlant de temps, on est actuellement plus proche de Cléopâtre qu'elle ne l'était de la construction de Kheops.
En fait je me demandais si c'était un comportement spécifique à la dynastie lagide où retrouvé dans d'autres dynasties, je sais bien que l'histoire de l'égypte antique est vaste dans le temps.
L'Egypte antique (Ancien empire à Nouvel empire) était une civilisation administrativo-religieuse, sans esclavagisme ni noblesse (au sens moderne du terme). Du coup, il y avait une relative fluidité sociale (pour l'époque ) puisqu'il y avait une forte demande de "cadres" sachant écrire et compter, d'où des écoles de scribes.

Après, il faut être sérieux : 95% des écrits retrouvés sont de la paperasse administrative. On ne sait pas grand chose du culturel, à part quelques textes retrouvés (conte de Sinouhé, songe de Thoutmosis). Parler de culture accessible à tous est quand même un abus de langage.
Je précisais l'Egypte Lagide (période allant de la mort d'Alexandre le Grand à la victoire d'Auguste à Actium) parce que je voyais mal, à première vue, quelle période pouvait répondre à ta question (même vaguement).

Du coup, à part la bibliothèque d'Alexandrie, là, comme ça, je ne vois pas trop (et comme je connais vraiment mal l'Egypte, et encore plus la période antérieure à l'époque gréco- macédonienne, qui est tout de même longue de plusieurs milliers d'années, bah... ).

Et sinon, à part depuis quelques décennies élargies, ce sont toutes les périodes antérieures qui ont eu un "système éducatif" réservé de fait à une élite, et en gros destiné à reproduire le système existant avec toutes ses inégalités. Les éléments qui ont fait évolué cette situation vers une "démocratisation" (terme à utiliser avec des pincettes dans le contexte de cette discussion) sont l'imprimerie (reproduction mécanique du livre, avec hausse des volumes et baisse relative du coût de l'objet) et surtout l'industrie (reproduction à grande échelle, pour des masses éduquées dans le cadre de l'Etat- Nation et de sa nécessaire cohésion sociale, désormais construite en premier lieu à l'école : c'est très très schématisé). Dernière révolution (que nous vivons en temps réel et qui sera plus importante que les précédentes), celle du numérique (passage de la reproduction à la duplication, l'immédiateté du partage sans limite d'espace et de volume, la quasi gratuité de l'ensemble des contenus référencés, etc. Mais là, la sélection ne se fait plus sur l'accès, mais sur la capacité à juger de la pertinence de l'information, sur la capacité à produire et à diffuser du qualitatif, sur la capacité à l'utiliser, etc.)
Pour moi, il ne parle d'égalité et d'équité dans l'accès du savoir (par rapport au fait que seules les élites savaient lire), mais plutôt du fait que tout était libre d'accès pour ceux qui avaient la capacité de comprendre ce savoir.
Et c'est bien ici le sujet, le libre accès
J'ai lu qq part que les dirigeants égyptiens imposaient que tout écrit (non connu) présent sur un bateau accostant au port soit copié pour être conservé dans la bibliothèque d'Alexandrie. Comme quoi l'Etat égyptien avait une grande avance . De nos jours malgré les facilités de copie, quasi gratuite, l'Etat garantit le respect des copyrights et brevets, limitant de fait l'accès à certains savoirs.
Citation :
Publié par Lyuna
Pour moi, il ne parle d'égalité et d'équité dans l'accès du savoir (par rapport au fait que seules les élites savaient lire), mais plutôt du fait que tout était libre d'accès pour ceux qui avaient la capacité de comprendre ce savoir.
Et c'est bien ici le sujet, le libre accès
Alors on parle bien de l'Alexandrie lagide.
Citation :
Publié par Henri Deveau
J'ai lu qq part que les dirigeants égyptiens imposaient que tout écrit (non connu) présent sur un bateau accostant au port soit copié pour être conservé dans la bibliothèque d'Alexandrie. Comme quoi l'Etat égyptien avait une grande avance . De nos jours malgré les facilités de copie, quasi gratuite, l'Etat garantit le respect des copyrights et brevets, limitant de fait l'accès à certains savoirs.
C'était un peu google 2000 ans avant l'heure quoi
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