Le chant des ormes...

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*Dans le ciel brille une étoile unique, entre chien et loup.

La nuit vient de tomber sur la lande...Les grillons se sont tus, et le vent frais annonce la fin de l'été. Au loin résonnent les sifflets des bergers appellant leurs chiens de troupeau...

Les grands ormes ondulent, propageant des murmures de froissements autour de la petite chaumière abritée...Une lumière chaleureuse la nimbe d'une aura rassurante.

A l'intérieur de la maison, une famille réunie. Image d'épinal. Les enfants réunis autour du foyer, la grand-mère sur le fauteuil avec un chat ronronnant sur les genoux...Les parents somnolants hypnotisés par le feu. Les reflets dansants sur le mur et les crépitements du bois, tout est calme et paisible. *

(a vous de jouer...J'ai placé le décor de départ...improvisez et créez l'évènement !)
Oui... calme et paisible... jusqu'au moment où la fenêtre vola en éclat quand un homme la traversa avant de venir s'échouer violemment devant la cheminée. L'homme était vêtu d'une veste en cuir ouvragée mise par-dessus une étrange toge verte. Ses cheveux argentés encadraient un visage empreint d'un charisme et d'une beauté presque inhumains, et ses oreilles étaient si... longues ! Un elfe ! Il s'agissait d'un elfe !!!

Le premier à réagir fut le père qui s'exclama avec un courage exemplaire : "Au secoooooouuuuuurs ! Les elfes attaaaaaquent !!!", juste avant de s'enfuir en courant pour se cacher sous la table.

Mais l'elfe regarda la scène d'un oeil amusé et se tourna vers le reste de la famille : "Pardonnez le dérangement, mais il est indépendant de ma volonté... Pour me pardonner, je vous invite à jeter un coup d'oeil dehors, le spectacle risque d'être intéressant."

Puis, ramassant son épée tombée non loin, il s'élança vers la porte d'entrée et jaillit à l'extérieur de la maison... là où l'attendait un démon fumant qui rugit d'une voix caverneuse : "Te voilà, vermine ! Mon maître a besoin de toi et tu vas gentillement me suivre... ou je me verrais dans l'obligation de plonger mes griffes dans ta sale chair d'elfe."

Mais l'elfe ne semblait pas de cet avis. Il voyait une troisième solution au problème, et, contrairement à son adversaire, il pensait qu'elle était bien plus probable que les deux autres... Ce n'était pas la première fois qu'il battrait un démon après tout... et cela lui ferait une nouvelle histoire à conter ! Et un conteur de son rang ne pouvait laisser passer l'occasion !!! Mais il penserait à sa tendre plume plus tard, le moment était à l'action...

L'elfe adorait ce moment de tension avant le duel. Il le savoura un moment, étudiant son vis-à-vis, puis plaça sa lame et fondit sur son adversaire dans une danse mortelle, un sourire aux lèvres. "Ne t'inquiète pas, démon, je ne te tuerais pas... du moins pas tout de suite... tu as trop de choses à m'apprendre avant de mourir et peut-être obtiendras-tu même le droit de garder la vie..."
Le démon n'avait rien pu faire sous la pluie de coups et venait de s'écrouler, mort. L'elfe se mit à rire à gorge déployée au-dessus du cadavre fumant et sanguinolant. Tant pis pour l'interrogatoire ! Et il se remit à rire...

La petite famille avait regardé la scène avec un intérêt non dissimulé et ne comprenait pas très bien pourquoi toute cette agitation pour un malheureux kite quasi-inoffensif. Mais il fallait avouer que la distraction était bienvenue en cette morne soirée ! De plus en plus intéressés, tous se posaient une tonne de questions. Pourquoi l'elfe parlait-il de démon ? Et pourquoi avait-il parlé ainsi au kite ? Tout cela était bien étrange...

Soudain, l'elfe les aperçut et se tourna vers eux. Ne craignez plus rien ! J'ai pourfendu ce vil et gigantesque démon. Tout est fini maintenant...

Puis l'elfe salua son public. Excusez mon impolitesse, je me présente : Lintuläe, conteur, pour vous servir... et j'espère que vous avez apprécié le spectacle ! Avec la participation de Trynak, kite de son état et l'un des plus grand acteur que je connaisse ! Veuillez l'applaudir, s'il vous plaît !

Sur ces mots, le kite se releva et, se tournant vers la famille, les salua. Tout le monde commençait à comprendre... Tout cela était fictif, une simple représentation théâtrale ! Mais tout était si criant de vérité... Oui, ils avaient vraiment passé un bon moment, et ils applaudirent les deux comédiens, ravis.

Merci pour cet accueil chaleureux messieurs, dames, et je suis ravi que vous ayez apprécié le spectacle ! Accepteriez-vous de nous loger, moi et mon ami, juste pour la nuit qui vient ? Et n'ayez aucune crainte quant à ce kite qui m'accompagne, il n'est pas comme les autres... vous ne craignez absolument rien...

La famille accepta et les deux comparses rentrèrent dans la chaumière où le vent rentrait à présent par la fenêtre cassée. Lintuläe ferma les yeux quelques secondes et sortit sa harpe d'un petit sac à dos noir. Les notes s'élevèrent et semblèrent se cristalliser dans les airs.
F'luë plan'ti agamaderach !
Que ce qui fut soit de nouveau,
Que le temps s'incline sous le pouvoir des mots...


Et les débris de verre s'envolèrent alors et retournèrent gentillement à leur place habituelle.

La famille scruta l'elfe d'un oeil étonné et celui-ci leur répondit : Rien n'est plus facile que de remettre les choses dans leur état initial puisqu'il suffit de rétablir l'ordre normal des choses...

Tout le monde acquiesça, même si aucun n'avait vraiment compris. Ils s'installèrent tous près du feu, et une nuit de contes et légendes commença alors, sous la direction de Lintuläe et de Trynak, l'un des premiers kites civilisés et des plus agréables !
A plusieurs lieues de là, une soirée ordinaire poursuivait son cours pour les gens normaux de ce petit block commercial normal. Enfin, normal, c'est beaucoup dire. Ce block se trouvait au bord de la mer et son activité était florissante. Toute la faune de cette commune se retrouvait dans la taverne "Au navire ancré". L'avantage d'une telle activié commerciale était la diversité des reces et des talents : les elfes y étaient présents, et faisaient souffler le vent quand cela en était nécessaire ; les nains, les mécaniciens et technologistes les plus talentueux partageaient leur talents en construisant les défences de la cité, en mettant au point les plans de navires et en réparent les machines à vapeur de navires ; les gnomes, eux s'occupaient du ravitaillement et du commerce en exerçant leur don particulier pour ce qui touchait l'argent ; les petites-personnes étaient aussi de la partie, étant des cuisiniers hors-pairs, bien qu'un peur filous sur les bords ; les demi-ogres étaient les meilleurs dockers imaginables, grâce à leur force sur-humaine ; les humains quand à eux, se fondaient dans la masse, et tendaient de s'élever par leur aptitude à marchander, à négocier. Une grande harmonie régnait sur la commune, malgré quelques animosités ancestrales mais assez vite calmées par le travail collectif.

Dans le bar en question, une partie de carte se jouait. Elle réunissait un gnome, un elfe et deux humains. Au bout de quelques parties, le tas de jeton se trouvait davant les humains, en deux parties égales. Le gnome es leva, déçu voire même exédé et dit : "C'est le troisième mois de salaire que je perd à cause de vous, Gallard et Amaury ! Je sais que vous êtes d'excellents joueurs mais c'en est trop : ne comptez plus jamais sur moi pour rejouer. Adieu !". Un des humains, se retourna. Il avait les yeux verts, des cheveux bruns et une ossature impressionnante. Il interpella le gnome :" Mais attends, ne pars pas comme ça : on vient juste de commencer. Et puis qu'est ce qu'un mois de salaire pout toi, un des meilleurs marchands de la région. Et réfléchis, tu vivras encore plus de 300 ans alors qu'est-ce qu'un mois en plus ou en moins ? ". Le gnome s'arrêta un moment, salua les joueurs et partit. Le second humain s'adressa au premier : " Amaury, laisse-le, il ne voulair plus jouer de tout façon. Et puis, d'entre nous deux, c'est moi le meilleur négociateur, non ? ". Et ils se mirent à rire. L'elfe quant à lui, restait de marbre face à ce spectacle. La partie continua. L'elfe, rapidement à cous de ressources se leva, sans un mot et partit. Il ne restait à la table que les deux humains, chacun résolu à gagner la mise. La partie recommença de plus belle et dura jusqu'au petit matin.
Gallard sortit vainqueur de cette partie. Les deux humains se levèrent, se serraitent la main. Gallard emporta le paquet d'argent et sortit de la taverne avec Amaury. A l'extérieur, ils se mirent à rire et Amaury tapa sur l'épaule de Gallard et chuchota : " Et encore une fois, on les a bien eu. On a joué comme des dieux ce soir, mon frère ! ". Gallard acquiesca et ils partirent en direction d'une des de la cité. Gallard dit à son frère : " Cet argent servira à relancer le commerce de notre père. Apporte-lui l'argent et tu lui diras qu'on a travaillé des mois entiers pour avoir cet argent. S'il apprend qu'on a joué, il va nous tuer ! ". Amaury fit un signe de la tête et rentra dans la maison. Gallard salua son frère et lui murmura : " Dis bonjour aux parents de ma part, il faut que j'aille travailler, j'ai un marché à négocier entre deux sociétés. A ce soir ! ".

Gallard était en effet un des meilleurs joueurs et négociateurs de la région. Sa beauté et son charisme l'avaient sorti du lot. C'était un jeune homme d'une petite vingtaine d'années, maigre, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, apparement inoffensif. Mais derrière ce visage d'ange se cachait un magouilleur à la petite semaine, capable d'arnaquer avec ses contrats et même de délester les bourses des gens grâce à ses mains agiles. Son manque de muscles et d'os solides le poussa à l'utilisation d'armes à feu. Il s'était égalament mis à la magie depuis peu, d'ailleurs, de puis cela, ses pistolets avaient quelques ratés mécaniques. Mais tout allait pour le mieux pour cet homme à l'apparence elfique... du moins pour le moment...
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Quel est le pire des ennemis qui nous attende avec l'âge ?
Qu'est ce qui imprime la Rîde plus profondément au front ?
Voir chaque personne aimée effacée de la page de la vie,
Et être seul sur Terre comme je le suis maintenant.
Dans les personnes qui regardairent le spectacle donné par le kyte et l'elfe,un homme habillé d'une cape souillée,petite sacoche a la ceinture,armure visible sous la cape. il s'approcha d'eux lentement,arrivé en face de ceux ci,il sortit une pièce d'or et la lanca vers les deux compères.

Vous m'avez amusez dit-il.
Puis,il pris direction vers la tavèrne a quelques pas de là.

A l'interieur de celle-ci il partit s'assoir au comptoir,ou il commanda du vin.
Peut de temps après,deux femme était a ses cotés,non pas des catins,une serveuse et une cliente en train de discutez avec lui.

Et la soirée continua son court pour cet individu.
Quelques flammèches dansaient encore tranquillement dans l'âtre, et, juste devant, dormaient sur des fourrures Lintuläe et Trynak, fatigués des deux heures qu'ils venaient de passer à narrer contes et légendes. L'elfe était à présent solidement ancré dans le royaume onirique et naviguait paisiblement au gré de ses songes...

La lune brillait dans le ciel et Lintuläe était assis sous un arbre entrain de sculpter une étrange statuette dans une branche morte. La lame allait et venait sur le bois avec une rapidité extraordinaire, comme si elle était animée d'une vie propre. Peu à peu, les contours de la statuette se firent plus distincts... Une forme de tronc basique se mit en place et un feuillage grossier apparut... Puis l'écorce se fit plus nette, les branches plus détaillées, les feuilles minutieusement représentées... Et des racines somptueuses naquirent dans la base de la statuette.

Lintuläe recula et contempla son oeuvre. Pas de doute, il venait de sculpter un des plus magnifiques ormes qu'il ait jamais vu. Jamais il n'avait réalisé pareille chef d'oeuvre ! Mais une étranges sensation l'envahit et il recula encore pour s'assurer d'une chose. Il regarda attentivement l'arbre sous lequel il s'était placé et le compara avec sa statuette... Identiques, en dehors de la différence de taille, ils étaient tout simplement identiques...
L'elfe ne comprenait plus ce qui se passait. Comment avait-il réussi pareille réplique sans même regarder l'original ? Et pourquoi cela lui avait-il sembler si simple ? Autant de questions qui tournaient dans son esprit lorsqu'il entendit un murmure provenant de l'arbre, comme un chant psalmodié à son intention : Lintuläe... Ved'ho akiintcha maltaf'a'findië...

Il s'approcha du magnifique orme luisant sous la lune brillante, et décela un creux dans le tronc. Le chant se fit de nouveau. Il sortait sans aucun doute possible de cette brêche dans l'écorce. L'elfe approcha son visage et n'eut que le temps d'apercevoir une toute petite silhouette lumineuse à l'intérieur du tronc avant de ressentir une vive douleur dans la main droite. Baissant les yeux, il vit avec terreur les racines de la statuettes s'enfoncer dans les chairs de sa main et y puiser son sang... Puis tout s'assombrit...

Lintuläe se réveilla alors en sueur, jetant sans attendre un oeil inquiet sur sa main. Tout ça n'avait été qu'un mauvais rêve... Mais tellement réel, et si troublant ! Et toujours l'image de cet orme splendide, majestueux, inquiétant, trônant sous la clarté lunaire... Et ces paroles qui possédaient un incontestable accent elfique mais dont les mots semblaient avoir été perdus depuis longtemps. Oui, cette nuit, l'orme lui avait parlé...

Lintuläe réveilla Tyrnak et lui raconta son rêve, ce qui rendit son ami fort troublé. Celui-ci, le visage sombre, chuchota à son oreille : Les kites craignent les ormes depuis toujours. Une légende parle d'un jour funeste où ces terribles arbres crieront une détresse sans nom et annihileront toute vie de leur cris déchirant... leurs racines plongent au coeur du monde et s'abreuvent des énergies cosmiques... mais lorsque la terre souffre trop, c'est un noir venin qui est distillé dans leur sève et qui les ronge sans remord. Les profondeurs d'Arcanum cachent de terribles secrets... source de lumière mais aussi berceau de ténèbres...

L'elfe écoutait son ami et réfléchissait à ses paroles. Oui... Nous devons découvrir ce qui trouble ainsi la paix des ormes et les fait chanter cette lugubre mélodie... Et il semblerait que nous devions affronter les ténèbres pour espérer y découvrir la lumière. Partons dès à présent, le temps joue contre nous... et nous ne pouvons partir seuls ! Mais qui serait assez fous pour entreprendre une pareille quête ?

Les deux comparses sortirent, pensifs, et partirent à la recherche désespérée d'âmes assez courageuses ou assez folles pour les suivre... et les plus cupides aussi devraient être séduites car les trésors que renferment les profondeurs du monde sont des richesses sans équivalent à la surface... et cet argument était sans aucun doute l'un des plus efficaces...
Gallard, un peu déçu par la facilité de sa dernière affaire décidé d'aller passer quelques jours à Altdorf, un village continental où vivait son vieil ami et maitre, qui lui avait enseigné l'art de parler et de tourner les phrases.
Gallard passa donc chez lui, dit au revoir à ses parents, tout de même inquiets par ce départ précipité. Il embrassa également son frère et lui dit en souriant de ne pas recommencer leurs magouilles sans lui. Il prépara son sac à dos et le remplit de quelques rations, baumes, habits propres et de savon. Il mit son pistolet à sa ceinture, se méfiant tout de même des bandits de grand chemin.
Il monta sur son fidèle et noble destrier blanc. Celui-ci portait le nom de Mulahey et lui vait été offert par un elfe en gage d'amitié. Gallard partit donc de bon matin afin d'arriver en milieu d'après-midi à Altdorf.
Le voyage se passa sans embûches aucune et Gallard arriva au village en question peu après que le soleil ait atteint son apogée dans le ciel. Il descenditde cheval, félicité sa monture de cette prouesse et le confia à un palefrenier. Puis il se dirigea vers l'hotel du village, réserva une chambre pour une durée indeterminée puis se dirigea vers le bar pour en savoir un peu plus sur ce village pour le moins accueillant.
Au portes de la taverne, un demi-ogre puant l'hydromel sortit du batiment et bouscula Gallard. Celui-ci tapota sur l'épaule du demi-ogre et demanda des excuses. Le demi-ogre s'exclafa : "Quoi, tu veux des excuses ? Prends plutot ça !" . Et il envoya son poing dans la joue gauche du pauvre Gallard qui n'avait rien demandé. Gallard s'envola sur un mètre et retomba lourdement à terre, sonné. Il se releva, cracha un peu de sang, la joue rouge sang et reformula sa demande d'excuse. Le demi-ogre, pas très compréhensif et le cerveau imbibé d'alcool le regarda d'un air méchant et lui dit : "Qu'est ce qui a ? Tu veux t'battre ? Allez viens ! " puis il leva ses poings, prêt à décrocher la mâchoire du brave humain. Le demi-ogre chargea Gallard, levant une quantité de poussière impressionnant. Gallard instinctivement sortit son arme à feu, la pointa vers son aggresseur mais se rendant compte de l'acte épouvantable que ses insticts allaient le faire comettre, il rengaina son arme et ne vit pas le poing volumineux du demi-ogre s'approcher dangeresement une fois de plus de son visage, déjà amoché par ce même poing. Mais il était trop tard, il ne pouvait plus esquiver. Il tenta désespérément de parer le coup avec son bras gauche. Le poing du sang mélé rentra en contact avec le bras faible de Gallard. Un craquement sourd se produisit. Gallard tomba à terre et réalisa que le poing du demi-ogre venait de lui provoquer une fracture ouverte au niveau de l'avant-bras. Il serra les dents pour ne pas hurler de douleur. Le demi-ogre rit alors bêtement, fier de sa bétise et s'apprêta à rentrer de nouveau dans la taverne. Mais la voix de Gallard retentit et défia le demi-ogre : "Ne pars pas, je n'en ai pas fini avec toi !" . Gallard se releva, ferma les yeux et apposa sa main sur son avant-bras en piteux état. Une lueur bleuté entoura alors sa blessure, qui se referma en quelques secondes. Le demi-ogre, fou de rage se jetta sur Gallard. Cleui-ci eut le temps d'incanter un sort qui fit presque doubler sa masse musculaire. Il mit un direct du droit dans le ventre du demi-ogre qui, de douleur, se recroquevilla sur lui même et tomba au sol. Gallard soupira et entra dans la taverne pour se réconforter avec un bonne bière. i
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*Adossée à la porte de la taverne, et regardant le spectacle avec des yeux ronds de surprise, une jeune femme contemple tour à tour, l'ogre, et le nouvel arrivant...*

*Elle doit froler les vingt-cinq ans, et n'est pas ce qu'on peut appeller une "élégante"... Sous une grande gabardine noire, elle porte une armure de cuir rafistolée, bardée de clous de renforcement, et sentant le roussi. Ses vieux pantalons de garde, usés et clairement trop court pour ses longues jambes, lui donnent une allure dégingandée.
Mais son regard vert est doux et calme, peut-être trop brillant.. Ses cheveux noirs et bouclés brillent et dégagent une odeur de forêt. Son grain de peau diaphane n'est pas celui d'une baroudeuse. *

*Pour l'instant, toute occupée à observer la bagarre, elle s'est contentée de croiser les bras, puis se déplace à la suite du jeune homme victorieux qui entre dans l'auberge. Elle retourne dans le bar, où les restes d'un concours de consommation d'hydromel trônent encore sur le comptoir. Elle porte à ses lèvres le goulot de la dernière bouteille, boit ses dernières gouttes et dit au patron ;

- James, cet ogre est définitivement hors course. Il va falloir que tu me trouves d'autres concurrents à la hauteur...

*Elle se retourne et s'adresse aux badauds qui la regardent d'un air maussade et étonné*

- Et n'oubliez pas de me donner l'argent de vos paris. Vous avez perdu !

*Elle écarte discrètement un pan de sa veste en cuir pour que le canon de son fusil soit remarqué par tout contrevenant...*

*et sa voix rauque et grave part d'un grand rire franc.*

- Il n'est même pas arrivé à se battre correctement... Pauvre Urgl... tombé face à un enfant...

*Elle pose son regard brûlant d'alcool sur le nouveau venu qui s'est tranquillement installé à une table.*

*Le silence se fait dans le bar, et tous les visages se tournent encore une fois vers le jeune homme*

*Le barman rompt le silence ;
- Damoiselle May... vous devriez accueillir ce jeune homme. Après tout, c'est un peu votre métier non ?

*Les clients éclatent de rire en même temps que la jeune femme, rétablissant ainsi une atmosphère plus détendue...*

*Elle quitte alors le comptoir, s'avance vers les clients la main tendu et reçoit son dû, gagné à la force de son coude sur le comptoir... Puis vient s'asseoir près du jeune homme, pendant que les habitués reprennent leurs discussions...*

- Bonjour jeune étranger. Je me nomme May Ruah-Khun. Je suis la fille du bourgmestre, ce qui explique mon "devoir" envers vous... A qui ais-je l'honneur ?

*Et elle s'accoude sur la table, plonge ses yeux verts dans ceux de l'inconnu...*
Gallard posa son verre d'orange à côté de la chope de bière qu'il venait d'ingurgiter. Il adressa alors la parole à la splendide jeune femme, la joue encore rouge, portant encore la trace des phalanges du poing du demi-ogre : Enchanté, mademoiselle. Je me prénomme Gallard. Vous me voyez désolé de me présenter à vous dans un état déplorable : les vêtements poussièreux et la face malmenée par un demi-ogre impoli. Bien, je reprends : je m'appelle Gallard de Montferry. Je suis originaire d'une petite ville cotière. Je représente là-bas, l'élite de la négociation ; sans vouloir me vanter, bien sûr. Je suis dans votre charmante petite commune pour des raisons personnelles qui ne regardent que moi. Vous m'en voyez désolé mais je ne peux pas vous en révéler d'avantage. J'espère que mon récit a comblé votre soif de curiosité. A mon tour, maintenant de poser les questions : quelle est cette histoire de pari ? Qu'ai-je à voir là-dedans ? Oh, une dernière question : Pourquoi vous intéressez-vous à moi ? Est-ce parce que le pari me concerne ou est-ce parce que ma petite personne vous intéresse ? Et il avala d'un trait son petit verre de jus d'orange tel que le ferai un demi-ogre avec une chope d'hydromel, feignant d'être robuste.
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Lintuläe observait la scène à travers une des fenêtres de l'auberge tandis que Trynak cherchait encore une caisse ou une pierre pour que ses yeux puissent atteindre le rebord de cette même fenêtre. Tous deux avaient observé le combat et son magnifique retournement de situation... et ils n'avaient pas mis longtemps avant de comprendre qu'un homme comme ça leur serait d'une compagnie des plus utiles dans leur quête... utile mais dangereuse car il semblait mêler magie et technologie ce qui pouvait donner un cocktail des plus explosifs !

L'elfe avait également remarqué cet homme qui, quelques heures plus tôt, lui avait donné une pièce d'or. Une étrange aura émanait de lui. Il semblait si discret, si mystérieux... oui... il fallait en apprendre plus sur cet homme...

Mais l'intérêt de Lintuläe se porta principalement sur la femme qui discutait avec le héros du jour. Il adorait les femmes, elfes bien sûr mais aussi humaines et demi-elfes, elles étaient pour lui une des principales raisons de vivre ! Et voilà que cette jeune femme apparaissait soudain devant lui, avec des yeux verts brillants de mille feux et des cheveux de jais encadrant un visage aux lignes si harmonieuses... Pour la première fois, l'elfe se sentit intimidé à l'idée de rencontrer une femme... et ce sentiment l'amusait beaucoup !

Alors que Trynak revenait enfin avec une petite caisse, Lintuläe décida de rentrer dans l'auberge, le seul endroit à des lieues à la ronde où il pourrait trouver un semblant d'âmes aventurières.

Il se tourna vers le kite : Reste dehors s'il te plaît... comme d'habitude... tu sais combien certaines personnes peuvent être intolérantes dans ce genre d'endroit. Je reviens le plus vite possible !

L'elfe ajusta sa tunique et poussa la porte de l'établissement. Une odeur forte et entêtante le frappa soudain, mélange d'alcool et de viande bouillie. Mais, à peine avait-il commencé à lever sa main pour saluer la joyeuse assemblée , qu'il sentit sa jambe heurter une chose mouvante. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il chancela un instant et, déséquilibré, entama une chute vers l'avant tout droit vers la jeune femme qu'il venait voir.

Avec au moins autant de chance que d'agilité, Lintuläe réussit à éviter la chute et se rattrapa in extremis à la taille de la jeune femme. Totalement confus et s'efforçant de ne pas écouter les rires de la salle auxquels s'ajoutaient ceux de Trynak derrière la fenêtre, il n'osait la regarder. Le tenancier lui lança : Bah faut l'excuser m'sieur... c'est qu'un p'tit chien et il fait tout l'temps ça quand y a un elfe qui entre... c'est pas sa faute...

Lintuläe, remis de son émotion, regagna son assurance légendaire et se tourna vers l'homme : N'ayez crainte mon brave, cet animal n'a rien fait de mal et il faut bien qu'il s'amuse après tout ! Mettez-moi un verre de votre meilleur alcool fort s'il vous plaît et apportez un autre verre pour la dame, selon ce qu'elle voudra.

Puis il se tourna vers celle qui avait réussi à lui faire perdre sa contenance pendant un instant : Acceptez ce verre s'il vous plaît... au moins pour que je puisse me faire pardonner de ma maladresse. Je me présente : Lintuläe, conteur, poète et fin bretteur... et désormais aveuglé par vos yeux si éclatants de lumière et votre sourire si charmant !

Et, se baissant légèrement, l'elfe prit la main de la jeune femme et l'effleura de ses lèvres en un léger baiser. Puis il releva la tête et, faisant mine de remarquer pour la première fois l'homme assis derrière elle, s'exclama : Oh ! Excusez-moi... Je vous dérange visiblement...
Gallard, visiblement surpris de cette intrusion pour le moins originale dans la conversation esquiça un sourire envers le nouveau venu et le salua d'un signe de la tête. Puis il lui adressa la parole :

Mais asseyez vous donc messire, ne restez pas debout pour contempler cette demoiselle ! Prenez une chaise. Excusez ce changement de sujet, mademoiselle, mais je vais m'entretenir avec ce monsieur. Enchanté de vous rencontrer, messire. Je me présente : je suis Gallard de Montferry. J'étais en grande conversation avec cette demoiselle concernant un pari, un peu déconcertant à mon goût. Enfin bon... Je me permet de vous poser une question, messire : pourquoi laissez vous votre compagnon dehors ? Ce n'est guerre civil. J'ai vu ses petits yeux verts à la fenêtre. D'ailleurs, si vous vous retournez, vous pourrez constater qu'il nous épie.

Gallard se retourna, porta son regard sur les yeux furetant à la fenêtre et fit un signe de la main de bienvenue à son possesseur dont il ignorait tout.
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La démonstration de force de Gallard avait beaucoup impressionné la clientèle de l'auberge et personne n'oserait à présent défier les paroles de cet homme. Tout le monde avait entendu son invitation à laisser Trynak entrer et même les plus réticents ne pouvaient plus rien faire maintenant.

Enchanté Monsieur Gallard ! Merci pour cette attention... Je vais lui dire d'entrer de suite ! Vous verrez qu'il est d'une compagnie des plus agréables...

Puis, sur un signe de la main, Lintuläe invita le kite à entrer et celui-ci s'exécuta avec une joie non dissimulée.
Pendant que son ami arrivait, l'elfe accepta l'invitation à s'asseoir, attrapa deux chaises et les plaça autour de la table.

Puis il se tourna légèrement vers la jeune femme et ajouta : Et quel merveilleux nom peut porter un si doux visage ?
*Tout d'abord étonnée, la jeune femme à la fin du conciliabule des deux nouveaux venus éclate de rire...*

- Bien euh... *rougit un peu remet sa veste en place en regardant les mains de l'inconnu qui ont attrapé sa taille*

- Tout d'abord, jeune homme (elle se tourne vers Gallard) ne vous méprenez donc pas, le pari ne vous concernait en rien, il s'agissait juste d'un concours entre l'ogre Urgl et moi... Voyez vous, il se vantait de pouvoir tenir quelques verres face à moi... Et mon père, bien que Bourgmestre, detient une distillerie... Disons que dans la famille nous sommes habitués à consommer de l'hydromel et autres fantaisies puissamment alcoolisées. Ma mère me disait toujours que c'était excellent pour le teint (elle éclate de rire). Vous m'avez fortement impressionnée, Urgl est très fort. D'ailleurs il faudrait que vous fassiez quelque chose pour votre visage, ce serait dommage de l'abimer (avec un sourire enjoleur)

- Ensuite (elle se tourne vers Lintuläe et le kite - regarde avec deux yeux curieux ce dernier...) euh, bienvenue à vous deux. J'espère que vous n'allez pas créer d'ennui, les paysans du coin ont eu fort à faire avec des guerriers kites qui détachaient des morceaux de viande à leur vaches encore vivantes.
*Elle approche son visage pour détailler le nouveau venu, et semble le scruter plus profondément*
- Mais vous avez l'air bon. Peut-être que je me trompe, mais il faut souvent se fier aux premières impressions non ?
- Je me présente ; May Ruah-Khun *et sa voix se casse un peu* pour vous servir Lintuläe... Vous me rappelez étrangement quelqu'un. Ne nous serions nous pas déjà rencontrés ?

*Elle hèle alors James pour vous offrir une tournée de boisson chaude... En se justifiant qu'elle ne pouvait plus avaler une goutte d'hydromel...*
Je suis tout simplement enchanté de vous rencontrer Mademoiselle May ! Et si nous nous sommes déjà rencontrés, cela ne peut être que dans mes rêves...

Soudain, Lintuläe fut frappé d'un flash. Non, ce n'était pas possible... Et pourtant...
Quelque peu décontenancé, l'elfe se tourna vers son ami et lui donna une légère tape dans le dos en ajoutant : Et j'ai l'immense honneur de vous présenter le meilleur ami que l'on puisse avoir : le célèbre Trynak, kite de son état et l'un des plus fantastiques comédiens que je connaisse ! Allez Tryn', ne fais pas ton timide... Montre-leur combien un membre de ton peuple peut être civilisé et d'un raffinement rare, même parmi les humains !
Et il poussa légèrement Trynak devant lui pour l'encourager.

Je... euh... Je vous présente mes hommages madame... dit-il en tremblotant, et croyez bien que je n'oserais jamais troubler la quiétude d'un aussi charmant village... je vous en assure...

Le kite n'avait parlé que quelques secondes mais cela avait suffit à Lintuläe pour faire ressurgir une ancienne vision qu'il avait depuis longtemps oubliée. Il n'avait alors qu'une quinzaine d'années, petite enfance pour un elfe, et il avait fait ce rêve étrange qui aujourd'hui, lui revenait dans les moindres détails...

Il voguait paisiblement sur un magnifique voilier... une légère brise faisait voler ses cheveux déjà longs... et le soleil réchauffait sa peau et son coeur...
Puis les ténèbres tombèrent et la foudre s'abattit ! Les cris des flammes déchiraient le ciel... la folie gagnait les esprits... les vagues elles-mêmes devenaient démentes et avalaient les vies...
Puis le vide... Lintuläe chutait vers l'obscur océan... sombrait dans les ténèbres... sentait sa vie s'essouffler... s'effondrer... puis mourir...
Puis enfin la lumière aveuglante... il se croyait mort déjà... mort d'avoir voulu goûter l'ivresse du vent au gré des flots... mais il se trompait... la mer n'avait pas voulu être son tombeau et l'avait recraché sur une plage au sable étrangement bleu... il leva les yeux et vit une main se tendre vers lui... et ce visage... qui dans chacun de ses traits portait tous les espoirs qu'il lui restait... ce visage si doux... si rassurant... et Lintuläe s'était endormi sur cette plage... et avait alors quitté le monde des rêves...

L'elfe revint au présent et regarda de nouveau le visage de May. Et il n'avait aucun doute. Il comprenait à présent la portée de ses paroles... Oui, ils s'étaient déjà vus... et réellement dans ses rêves... Mais comment May avait-elle pu le voir aussi ? L'avait-elle vu dans la réalité ou bien, elle aussi, au cours d'un rêve ? Toutes ses questions restaient sans réponses et Lintuläe devait en savoir plus...

Il fixa May dans les yeux et murmura d'une voix troublée : Vous allez peut-être me prendre pour un fou... Mais un souvenir de mon enfance vient de me revenir... un rêve... et je crois que vous devriez l'entendre...
- Umh... euh *elle rougit violemment* vous savez, je ne saurais que faire de vos souvenirs les miens m'ont été volés.. Je ne voudrais pas... nous en reparlerons plus tard...demain si vous le voulez bien.

*Elle se lève et reprend le contrôle de ses émotions.. et paraît plus froide qu'auparavant, regarde les trois étrangers à sa table*

- Il est tard, puis-je vous conseiller une petite chambre pour passer la nuit ? James en aura peut-être quelques une, bien que la foire annuelle se tient dans deux jours..

*Se tourne vers James*

- Je peux avoir la 7 et la 9 s'il te plaît ? J'invite ces jeunes aventuriers, mets-le sur mon compte, celui des gains au paris. Demande à Sally de leur préparer un bain, je m'occuperais de la joue de ce jeune homme.

*Elle jette un coup d'oeil triste à Lintuläe, puis se tourne et tend sa main vers Gallard, la pose sur son visage et semble se concentrer. Quand elle ôte sa main, plus de bleus, plus de blessure.*

- Voilà. Je pense que ça va vous démanger quelques secondes, mais il n'y paraitra plus rien !

*Le sourire à nouveau sur ses lèvres, elle vous fait signe de la suivre et se dirige dans une salle attenante au bar.*

- Venez, je vais vous présenter Sally. C'est la jeune soeur de James, si vous avez besoin de quoi que ce soit demandez-le lui. Mais attention ! C'est une jeune femme respectable, ne l'embêtez pas trop. *avec un sourire taquin* Je viendrais vous faire visiter le ville demain. Veuillez m'excuser mais il faut que je me sauve.
J'ai hâte de visiter cette charmante ville en votre compagnie... Puisse le soleil se lever plus tôt demain matin ! Et l'elfe accompagna ses paroles d'un petit clin d'oeil à l'intention de May. Charmante jeune femme... pensa-t-il.

Puis Lintuläe contempla quelques secondes la dénommée Sally avant de lui adresser un large sourire. Enchanté Sally ! Et si vous voulez un peu d'aide pour préparer nos bains, ce serait avec plaisir !
La jeune fille parut amusée. Elle rétorqua que c'était son métier et qu'elle serait bien gênée d'accepter de l'aide d'un client ! Mais, en revanche, elle n'était pas contre un peu de compagnie pendant qu'elle travaillait. Lintuläe discuta donc avec elle pendant un moment, apprenant qu'elle avait tout juste 17 ans et qu'elle avait toujours été passionnée par tous ces aventuriers qui passaient de temps à autre dans l'auberge. L'elfe comprit qu'elle rêvait secrètement de partir à l'aventure...

Lorsque tout fut prêt, Sally se retira et Lintuläe put profiter de la douce caresse de l'eau et d'un véritable petit morceau de savon. La vie s'était faite un peu dure depuis quelques temps et, s'il faisait tous les jours l'effort de se laver dans l'eau glacée d'un lac ou d'une rivière, il n'avait pas assez d'argent pour se payer le luxe d'un savonnage régulier. Beaucoup d'hommes se satisfaisaient d'une telle vie mais pas l'elfe. Il se délectait de ce moment... Il faudra que je pense à remercier May pour tout ça... Elle est partie si précipitament ! Oui, vraiment, elle a eu une excellente idée... Et Lintuläe ferma les yeux et commença à s'endormir dans l'eau !

Quelques coups à la porte puis la voix de Sally le réveillèrent. Vous allez bien monsieur ? Ca fait longtemps que vous êtes là-dedans !
Lintuläe sortit de son bain. Excusez-moi Sally... Ce bain était un tel délice que je m'y suis assoupis ! Puis, après s'être rhabillé, il ouvrit la porte et sortit de la pièce réservée aux bains. Merci pour tout jeune demoiselle. Vous m'avez dit aimer les aventuriers... Voudriez-vous écouter un ou deux récits d'aventure après votre service, pour vous remercier ?
Sally hésitait. Elle ne connaissait l'elfe que depuis si peu. Celui-ci la rassura : Ne vous inquiétez pas ! Mon éducation m'interdit de commettre un acte qui irait à l'encontre de vos désirs ! Nous nous en tiendrons à nos récits, je vous le jure ! Et je suis homme de parole...
Après un instant de réflexion, la jeune femme accepta et, deux heures après, vint rejoindre l'elfe et le kite dans la chambre 7. Elle eut droit à deux magnifiques récits et à trois poèmes de la part des comparses et passa ainsi une heure des plus agréables avant de partir se coucher, le visage radieux.

Lintuläe était heureux d'avoir apporter un peu de lumière dans la vie un peu triste de Sally. Il lui avait donné le sourire et en ressentait une profonde joie. J'espère que James ne l'a pas vu venir sinon je vais devoir lui rendre des comptes... Mais qu'importait ! Les rires de son auditrice valait bien tous les problèmes qu'ils pouvaient lui causer...
Et l'elfe s'endormit en pensant à la divine May, si belle et si troublante, visage ressurgit de son passé... et à Sally, si jeune et si enjouée... J'ai hâte de visiter ce village qui recèle déjà deux magnifiques joyaux ! pensa-t-il...
Et la nuit se passa, douce et paisible, sans qu'aucune vision ne vienne troubler ce moment si tranquille...
Gallard accepta l'invitation de May et partit dans ses appartements, sans demander son reste. La chambre lui convenait parfaitement et il fut soulagé de revoir son visage tel qu'il l'était à l'origine grâce à l'intervention de May. Bien sûr, Gallard aurait pu le faire lui même mais il n'aimait guère faire étalage de ses talents magiques en publique. Il se coucha donc de bonne heure, afin de rendre visite à son ami et maitre de bonne heure.
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Quel est le pire des ennemis qui nous attende avec l'âge ?
Qu'est ce qui imprime la Rîde plus profondément au front ?
Voir chaque personne aimée effacée de la page de la vie,
Et être seul sur Terre comme je le suis maintenant.
*Un chant clair résonne dans les couloirs de l'auberge, il semblerait que ce soit une vieille chanson aux accents elfiques, deux voix féminines se mêlent, cascadent, s'entremêlent dans de baroques volutes sonores... après un silence de quelques secondes, qui faisait sûrement partie du morceau, deux rires éclatent, et vous pouvez reconnaître l'un deux, caractéristique de May. *
*Le soleil point à travers vos rideau, et une douce chaleur a envahit votre chambre... il fait très beau aujourd'hui. Et l'odeur de pain frais qui chatouille vos narines va peut-être vous décider à sortir de votre douillet édredon*
*L'auberge semble s'agiter doucement, le silence religieux qui avait suivi le chant est de nouveau comblé par le brouhaha des clients et des habitués*
Cela faisait bien longtemps que Lintuläe n'avait pas dormi dans un lit si confortable ! Il se réveilla aux premières notes de cette si belle chanson elfique qui s'élevait soudain dans l'air frais de l'auberge.

Puis il se leva tranquillement, et laissa Trynak dormir encore un peu. Il l'avait bien mérité... L'elfe s'habilla puis descendit dans la salle principale qui commençait déjà à se remplir.

Il devait parler de son autre rêve à May et à Gallard... et voir s'ils étaient tentés de vivre la plus insensée des aventures avec lui... juste comme ça, pour le plaisir de sauver le monde...

Il commença alors à chercher May du regard...
*Dans l'agitation de l'auberge, les allées et venues des serveuses de jour distribuant à tour de bras pots de thé fumants et pain frais, deux silhouettes féminines se serrent dans les bras l'une de l'autre avec un sourire radieux. Ce sont Sally et May, et dans leurs regards complices, on peut lire toute l'affection qu'elles peuvent se porter, deux soeurs, deux amies. Elles se sourient, et comme mues par un instinct commun se tournent simultanément vers Lintuläe.*

*May prend la parole pendant que la jeune Sally se met à rougir en baissant les yeux*
- Tiens voici notre cascadeur, j'espère que vous aurez un endroit plus propice pour amortir votre chute quand le chien de James va venir vous faire la fête..

*... et une tornade de poil s'abat sur Lintuläe*... sous les rires taquins des deux jeunes filles.
L'odeur de thé à la menthe chatouillait les papilles du nez délicat de Gallard. Il se leva dans la bonne humeur et fut comblé d'avoir passé une nuit si agréable. Il s'habilla et ouvrit les volets de sa chambre. Le soleil était presque à son zénith. Après avoir vu la position de l'astre-roi dans le ciel, Galllard vociféra une insulte dont il est le seul à avoir le secret, sauta dans ses chaussures et attrapa sa chemise. Il descendit à toute allure les escaliers et vit May le visage souriant, en train d'observer Lintuläe, sous un masse de poil le léchant de toute part. Il passa comme un coup de vent, dit un bonjour rapide et sortit de l'auberge en enfilant sa chemise. Il revint quelques secondes plus tard, la chemise encore déboutonnée et cria à May et Lintuläe : "Ce n'est pas la peine de m'attendre pour le déjeuner, je revindrai en fin de soirée. " et courut dehors.
Il chercha une heure durant la maison de son vieil ami. Lorsqu'il vit celle-ci, il renta sans même frapper à la porte et vit son mentor, assis, en train de lire. Le vieil homme leva la tête et ouvrit les bras. Gallard se jetta dans ses bras, les larmes aux yeux de revoir son mentor et ce dernier l' embrassa comme un père embrassa son fils, après de longues années de séparation. Ils prirent tous les deux un siège et parlèrent de leurs "aventures" durant ces années jusqu'à la fin de l'après-midi.
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Le chien s'était enfin lassé et Lintuläe se relevait péniblement avec l'air d'avoir été parachuté au milieu d'un nid de bébés Skronkfur qui n'auraient pas mangés depuis deux jours ! Ses vêtements déchirés, ses cheveux en bataille et sa petite moue boudeuse semblait être à l'origine des rires de May et de Sally. Hum... ça vous fait rire jeunes filles... dit-il avec un air faussement sérieux. Puis il se mit à rire lui aussi de la situation.

Bonjour mesdemoiselles ! Désolé pour cette nouvelle entrée mouvementée ! Vous avez bien dormi j'espère... Et l'elfe continua à discuter comme ça avec les deux jeunes femmes. James ne le regardait pas d'un air particulier... il ne devait probablement pas savoir que Sally était venue le voir le soir précédent...

En y repensant, Lintuläe avait vraiment passé une bonne soirée avec cette jeune femme. Et il la regardait à présent... elle s'était excusée puis était retournée servir quelque client un peu plus loin. Elle était si jeune, si pleine de vie, mais condamnée par cet endroit qui ne lui laissait aucun avenir...

Puis l'elfe se retourna vers May. Elle aussi possédait un charme subtile mais terriblement ravageur. Lintuläe s'avança vers elle et, délicatement mais avec un entrain non dissimulé, il lui prit le bras, en toute amitié bien sûr. Peut-être puis-je vous offrir quelque chose à boire ou à manger ? Pour vous remercier d'avoir pris soin de Trynak et de moi-même hier soir... votre attention m'a... touché... qu'en dites-vous ? Prenons un petit déjeuner, puis allons faire cette visite que vous m'avez promise... si vous en avez toujours envie bien entendu !

Puis, comme si le mot "petit déjeuner" avait retentit dans toute l'auberge, on vit Trynak descendre lentement les escaliers, la faim au ventre et les yeux encore tout endormis...
*Après avoir éclaté de rire devant l'embarras d'un Lintuläe étouffé de tant de tendresse canine, ouvert de grands yeux étonnés à la suite de la fuite de Galllard...
May perd aussitôt son air moqueur dès que le jeune homme lui prend le bras et se raidit un peu en rougissant, puis reprend rapidement son oeil brillant et taquin, et époussette son épaule en riant.*

- Volontiers pour le petit déjeuner mon cher Lintulaë, votre ami Kitte se joindra-t-il à nous ? Le chien est très affectueux, j'espère que vous n'en avez pas trop souffert. Une fois qu'il vous a pris en affection, il peut même vous défendre efficacement... Avez vous passé une bonne nuit ?

*Toujours souriante se tourne vers Sally et lui fait un clin d'oeil*

- Sally, quand tu aura fini pourras-tu nous apporter un coussin pour que Trynak soit correctement assit et en mesure de prendre son repas sans avoir l'assiette au niveau de son front...

*Elle s'agenouille au niveau de Trynak et le regarde d'un air perplexe, un sourire triste sur les lèvres...*

- Dis moi Trynak, ton compagnon Lintuläe m'a dit que tu étais très sage pour un Kitte... mais tes amis, ta famille ne te manquent pas ?

*...Puis s'installe à la table que lui présente Lintulaë et observe Sally d'un coin d'oeil tout en continuant a parler..*

- Dites moi Lintulaë, vous faites rougir Sally, peut-être lui auriez-vous fait frémir le coeur...

*Le sourire de May prend une teinte amère... et des flammes de colère brillent dans ses yeux*

- Cette jeune fille est très impressionnable, fragile. Ais-je besoin de vous mettre en garde ?

*Soudain étonnée par ce qu'elle vient de dire, elle se retourne vers Lintulaë et se mord les lèvres..*

- Excusez moi je n'aurais pas dû vous dire cela. Je suis idiote. Prenez donc place et .. régalez vous.. c'est Marthe, la femme de James qui a confectionné toutes ces bonnes choses...

*Tout en essayant de reprendre un air naturel et dégagé, elle boit son café la main un peu tremblante.*
Lintuläe observait avec amusement les petites ondes qui parcouraient la surface du café de May et se mit à rire. Voyons May, vous n'avez pas à vous excuser ! Vous appréciez Sally et vous voulez la protéger, qu'y aurait-il de mal à ça ? Mais ne vous inquiétez pas... je suis conscient de tout ce dont vous parlez et je saurais garder mon bon sens... mais nous en reparlerons plus tard. Et je crois, si vous voulez mon avis, que cette jeune femme possède des ressources que nous sommes loin d'imaginer... et je trouve dommage qu'elle soit contrainte à perdre son temps ici ! Mais pour l'heure, déjeunons et profitons de cette belle journée !

Mais le visage de l'elfe s'assombrit un instant en se tournant vers son ami. May semblait connaître avec perfection l'art de la gaffe... Il se tourna vers elle et, frappé par la gentillesse dont elle rayonnait, il se dit qu'elle ne pouvait qu'être pardonnée. Après tout comment aurait-elle pu savoir ? Elle avait voulu connaître un peu plus Trynak, tout simplement, et c'était tout à son honneur ! Mais elle ignorait...

Trynak regardait d'un oeil perdu le fond de sa tasse. Oui... May avait cru bien faire... et elle n'avait pas fait mal de toute façon ! Cela faisait des années que le temps avait effacé la tristesse... pour ne laisser qu'une colère sourde et patiente, attendant l'heure de la vengeance. Mais ce qui préoccupait Trynak était d'une autre nature... son estomac se serrait un peu plus à chaque minute... et une douleur commençait à se faire sentir... une douleur malheureusement connue... trop connue...

La salle était remplie d'individus sympathiques et accueillants. L'elfe se félicitait d'être tombé sur une si charmante bourgade ! Rien ne pouvait présager une mauvaise journée et il eu soudain l'envie de chanter quelques airs de sa connaissance. Il tendit le bras pour attraper son instrument... au moment où Trynak s'accrocha à sa manche, le visage livide...

Lintuläe connaissait cette expression et comprit tout de suite ce qui se passait. Bientôt son ami serait parcouru de frissons, puis de spasmes... il devait faire vite...
Il regarda May et murmura : Il va nous falloir repousser notre petite visite... Nous devons avertir tous les villageois... et retrouver Gallard... que les hommes de la ville s'arment pour le soleil couchant et que les femmes et enfants s'enferment chez eux avant la nuit tombée... Ils arrivent...

Puis il se leva, prenant le kite fiévreux dans ses bras et le portant vers les escaliers. Au passage, il murmura aux oreilles de Sally : Si vous pouviez me trouver 3 ou 4 cordes résistantes, vous auriez toute ma reconnaissance... Trynak est malade et il pourrait se faire mal. Mais n'en dites rien à personne, je vous en conjure...
Gallard revint environ deux heures après son départ, soulagé d'avoir vu son maître en aussi bonne santé. Mais l'agitation qui régnait depuis peu dans la ville le heurta : des gens couraient, fermaient volets et portes, installèrent des barricades. Gallard, ignorant tout de ce qui l'attendait se mit à courir en direction de la taverne. Il vit Lintuläe transportant Trynak et May à ses côtés.

Gallard très inquiet lança :
- Que ce passe t-il ici ? Que nous vaut ce branle-bas de combat ?

Lintuläe regarda Gallard, qui comprit tout de suite la gravité de la situation. Il ne posa plus de question et commença à aider les gens à renverser les tables et à trouver des armes.

Peu de temps après, il retourna voir Lintuläe et lui demanda :
- Bon... Qu'est ce qui nous attend ? Je tiens à connaître ce que je vais affronter et ce qui me conduira peut-être aux portes de la Mort. Dis m'en sur notre agresseur.
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