"dans la maison" de Francois Ozon

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Le pitch : Un lycéen s'immisce dans la vie de famille d'un de ses camarades de classe sous l'oeil fasciné de son professeur de français.

La bande annonce :

Mon avis : Je ne suis pas un grand consommateur de film français, mais la bande annonce m'avait intrigué. Au final, ça comporte sans doute quelque longueur, Luccini en fait peut être un peu trop (après tout,il est là pour ça, et le reste des acteurs est à peu prêt irréprochable), mais ça fonctionne nickel. Quelques longueurs, peut être, mais ça se tient malgré tout et la fin arrive sans qu'on se soit ennuyé - et le film s'arrête au bon moment. La réalisation appuie bien la mise en abîme et la narration est très bien maitrisée. Bref, je recommande.
Heureux de voir un sujet sur ce film, qui mérite bien le déplacement. Comme tu le dis niveau narratif c'est impeccable, les ambiguïtés des personnages succèdent aux ambiguïtés sur la véracité de ce qui proposé à l'écran (en cours d'écriture, écrit, arrivé vraiment ...) à un bon rythme, la musique rend cela très bien, ... et en plus, parfois, on rit (pas mal de l'art contemporain ). Le film est intelligent, sans verser dans l'intellectualisant.

Perso je n'ai pas ressenti de longueurs.
Je ressors une nouvelle fois râvi d'une salle (presque comble à Bruxelles en semaine, un jeudi soir) proposant un film français de qualité (après Du vent dans mes mollets, que je reconseille d'ailleurs, en passant )
J'y suis allé enthousiaste et j'ai été un peu déçu. C'est longuet au début, pas surprenant pour un sou, puis un peu wtf sur la fin.
Je comprends bien la volonté de flou réalité/écriture qui est intéressante, mais j'ai jamais été happé par le film. Ca tombe volontairement dans les clichés un peu partout, mais dans quel but?
Perso j'ai trouvé ca mieux que ce à quoi je m'attendais, mais pas pour autant vraiment bien.
J'ai longuement réfléchis à ce qui m'a déplu dans ce film, et je crois au final qu'il s'agit du personnage du jeune garçon.
Pas dans l'interpretation, mais vraiment dans l'écriture. Tout les personnages autour ont bien leurs place, mais lui non.. On sent bien qu'il pourrait aller beaucoup plus loin. C'est ptet un peu bizarre de le dire comme ca mais il lui manque un coté malsain. Surtout qu'à son age c'est la ou commences à tout apparaitre et qu'on est vraiment intrigué par le coté sexuel, ce qui malheureusement absent ou presque ici .
J'ai envie de te répondre qu' en effet la façade du film est fort polie et sage, mais l' imagination de spectateur peut aller mille fois plus loin: il y a moyen de sévèrement phosphater sur les perversités de chaque personnage, ce n'est pas qu'un face à face entre deux persos, élève/maître/attraction/révulsion, qui ont chacun besoin l'un de l'autre.
C'est une question de goût aussi hein, perso je n'ai nulle envie d'en voir/savoir plus, me contenter des possibles de manière soft c'est assez pour moi, j'aime le clean à l'écran et repartir en supputant sur les perversités auxquelles j'ai échappé
Du contenu TF1 bloqué dans mon pays (la France) c'est normal ?
Est-ce que Lucchini est la colle qui tient encore la maison branlante du cinéma français ? Peut-on encore faire un film sans son concours ?

J'en ai un peu ma claque d'un trouzième film sur le bourgeois/le notaire/l'avocat/l'huissier/le père de bonne famille un peu médiocre.

Cela et ses représentations de théâtre où il ne fait que lire un livre et non jouer me font un peu douter de ses capacités réelles d'acteur. Je commence même à préférer encore Dujardin ou la Cotillard à Fabrice "Ma routine" Luchini.
Citation :
Publié par Eddie Baxter
Est-ce que Lucchini est la colle qui tient encore la maison branlante du cinéma français ? Peut-on encore faire un film sans son concours ?

J'en ai un peu ma claque d'un trouzième film sur le bourgeois/le notaire/l'avocat/l'huissier/le père de bonne famille un peu médiocre.
En même temps, les films français récents qui ont eu du succès, c'est Intouchables et The Artist, c'est un peu loin des stéréotypes.

Ensuite c'est une critique que j'ai du mal à comprendre, de reprocher à un genre de cinéma ... d'être dans son genre. Oui, le cinéma français tourne beaucoup autour des contextes et personnages que tu cites, mais c'est ce qui en fait la spécificité, tout comme le cinéma américain a ses codes et stéréotypes qu'il suit encore aujourd'hui, tout comme le cinéma japonais, etc. C'est du même acabit que ceux qui reprochent à Tim Burton "d'avoir encore fait un film gothique/féérique".

Citation :
Cela et ses représentations de théâtre où il ne fait que lire un livre et non jouer me font un peu douter de ses capacités réelles d'acteur.
Il ne faut jamais avoir été à ses représentations pour troller ainsi . Il est regrettable cependant qu'il ne fasse plus de représentations "classiques", là où il donne le sommet de son art (il a joué un bien meilleur Knock que Jouvet pourtant considéré comme incarnation vivante du rôle).
Je ne suis pas d'accord avec toi sur les soi-disant OVNI Intouchables et The Artist. On peut trouver assez facilement des similitudes avec des films grands publics des deux dernières décennies. Même pour The Artist qui reste le prototype d'une grande exécution d'une idée gadget. Mais bon ce n'est pas vraiment le sujet ici.

Je suis pas un détracteur viscéral de Fabrice Luchini, hein. Je trouve juste le train-train dans lequel il s'est installé plutôt désespérant de même que les louanges systématiques qui suivent des rôles qui se ressemblent dans des films interchangeables. A croire qu'ils sortent tous du même modèle au cahier des charges inchangé depuis les années 80. Peut-être même s'agit-il d'une histoire fumeuse de subventions publiques. Mais j'ose croire au droit de demander à ce que la société ne s'endorme pas jusque dans son imaginaire. Vraisemblablement on a des jeunes réalisateurs, des écoles de cinéma, des scénaristes, des romanciers. Une tripotée de créateurs qui ne demandent qu'à ce que leur talent ne soit pas étouffé par un fatalisme financier ou que les seules adaptations cinématographiques ne soient tirées d'un bouquin de 50 pages de Beigbedder pour "plaire au plus grand nombre".

Car il n'y a pas de genre de film français comme tu sembles l'entendre. Il y a des persistances anachroniques de films qui ne résonnent plus avec la société actuelle. Parce qu'il y a des acteurs et des réalisateurs ( les piliers de la machinerie dans un système endogame ) qui refusent tout risque, qui sont tellement déconnectés qu'ils ne voient plus le lien entre cinéma et société. Qui ne fera pas le lien entre le boom économique et la Nouvelle Vague avec sa jeunesse révolté ou les nanars graveleux des années 70 avec force barbouzes et la nostalgie des colonies. Il faut être de mauvaise foi pour oser parler d'un cinéma français, immuable depuis 40 ans.

Force est de constater que Luchini est Luchini, une satire d'acteur qui joue dans des satires de films et plus du tout en phase.

P.S. : Payer pour qu'on me lise un livre ? Ok.

Dernière modification par PedroLeChat Champloo ; 19/10/2012 à 21h10.
Citation :
Publié par Eddie Baxter
....
Non mais sinon tu l'as vu le film ou pas ?

Non parce que dans le fond je partages ton opinion. Mais est-ce que justement d'après ce que tu as vu dans ce film on est toujours dans ce que tu décris ou est-ce qu'on en sort quand même un petit peu ? Et si oui où ?

J'hésite à voir ce film mais à lire vos opinions je suis pas convaincu
Citation :
Publié par Lagh

J'hésite à voir ce film mais à lire vos opinions je suis pas convaincu
C'est un peu compliqué de répondre à des craintes qui ne repose que sur l'image que vous avez du cinéma français (ni intouchables, ni the artist ne sont a mon avis des ovnis, mais s'inscrivent dans des genres tout à fait présent dans le cinéma français).
Enfin, si j'ai bien suivi votre reproche, c'est que le cinéma français propose trop de comédie de moeurs. Ce film n'en est en aucun cas une, c'est un thriller psychologique pur jus.

Dernière modification par harermuir ; 22/10/2012 à 06h26.
Pas mieux que harermuir.
Et si je ne suis pas le spécialiste planétaire de Lucchini, je n'ai pas été spécialement marqué par le fait qu'il en faisait trop ou pas, je l'ai trouvé assez juste, tout simplement.
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