[wiki] L'enseignement supérieur et la recherche

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Ce wiki a pour but de présenter les différents réformes de l'enseignement supérieur et sur la recherche. Il fera aussi office d'analyse des conditions étudiantes (logement, financement, travail, etc.)

Les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche (1999-2008)




1999-2000 : Déclaration de Bologne et Stratégie de Lisbonne


Le 19 juin 1999, à Bologne, les 29 ministres européens de l'éducation signaient la Déclaration conjointe sur l'espace européen d'enseignement supérieur dans laquelle était annoncé le principe d'une « Europe de la connaissance et de la culture ».
Cette Europe ne serait que possible qu'en harmonisant le système d'enseignement au moyen du LMD (Licence, Master, Doctorat) et des crédits européens (ECTS). C'est le départ du « processus de Bologne ».
Moins d'un an plus tard, la réforme prend un tour radicalement différent : en mars 2000, le Conseil Européen de Lisbonne fixait l'objectif de « devenir d'ici à 2010 l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale »

Sources en anglais: http://ec.europa.eu/archives/growthandjobs_2009/
Sources en français: http://www.touteleurope.eu/fr/action...roduction.html

2003: Mise en place du Système LMD (Licence, Master, Doctorat) et ECTS (European Credits Transfer System)


En France, les cours deviennent semestrialisés et se transforment en « unité d'enseignement » (UE) auxquelles sont attribués un nombre de « crédit ECTS ». Ce système doit permettre aux étudiants de circuler plus facilement en Europe et d'éliminer les problèmes d'équivalence entre diplômes.
On supprime ainsi le DEUG (bac+ 2) et la Maîtrise (bac + 4) mais on conserve la sélection entre le M1 et le M2.


2006 : Le pacte pour le recherche



[à modifier]


2007 : La LRU (Libertés et Responsabilités des Universités)


La LRU est la loi permettant l'autonomie des universités.
Dans les faits, elle renforce les pouvoirs du président et du Conseil d'Administration (contrôle du budget, de l'embauche, des primes, de l'intéressement, des emprunts, prises de participations, créations de filiales, etc.). Dans les différentes conseils elle fait entrer des représentants du monde de l'entreprise, un « acteur du monde économique et social » et des élus locaux, au détriment de la démocratie universitaire: le nombre de représentants élus par les enseignements, administratifs et étudiants est réduit de moitié.
D'autre part, cette loin permet la création de « fondations » universitaires chargées de trouver les fonds nécessaires au fonctionnement de l'université. Les universitaires sont contraintes de recourir aux financements privés des entreprises. Parallèlement, l'autonomie financière gagnée par les universitaire s'accompagne d'un renforcement du contrôle d'État dans l'attribution et l'usage des crédits, qui se raréfient.

Cette réorganisation de l'université s'accompagne aussi d'une présélection des lycéens sur base de leur dossier scolaire. L'orientation des lycéens dépendra de l'avis d'un conseiller d'orientation ou d'un psychologue.

Les enseignants ne sont plus recrutés par leurs pairs mais par un « comité de sélection » dont la constitution dépendra entièrement de la décision du Président de l'université.

Les réformes de l'enseignement supérieur et de la recherche (2008-2011)


Le « Plan Campus »


Financé à hauteur de 5 milliards d'euros (dont 3 issues de la privatisation d'une partie d'EDF), le « Plan Campus » vise à créer 10 « pôles d'excellence » de renommée internationale. Les universités qui ne feront pas partie de ces pôles n'auront rien et seront confinées dans un rôle subalterne de formations courtes.

Le « Plan Réussite Licence »


Censé combattre l'échec scolaire, ce plan rajoute des cours dits « fondamentaux » (informatiques, bases juridiques, etc.) qui n'ont pas forcément beaucoup de rapport avec la formation universitaire initialement choisie. Les études ne commencent donc réellement qu'en deuxième année.

De plus, le PRL prévoit de moduler le financement des universités en fonction du taux de réussite des étudiants et de leur insertion professionnelle.

La «mastérisation des concours»


[à modifier]


Création du «contrat doctoral unique»


[à modifier]


Réforme du statut des enseignants-chercheurs


Un décret d'application de la loi LRU modifie celui de juin 1985 régissant le statut d'enseignant-chercheur. Il prévoit que les présidents d'universités modulent les heures d'enseignements. Si les enseignants ne publient plus assez, ils verront leurs heures d'enseignement augmenter.

2009-2010: Application du « LMD 2 »


Quatre après le LMD 1, une nouvelle monture est mise en place.

En L1, les étudiants n'auront plus le droit de choisir une seule discipline mais devront choisir obligatoirement des « socles de matières » (exemple : sociologie/psychologie/philosophie). Ils ne pourront se spécialiser qu'en deuxième année.

2011: Le plan réussite en Licence 2.


Ce plan vient compléter le premier volet et le LMD2. En effet, il prévoit l’élaboration, en partenariat avec l’APEC et le MEDEF, d’un « Guide de compétences » et la mise en place progressive du contrôle continu intégral au 1er et 2ème semestre dans toutes les formations.

2011: L'arrêté Licence


L'arrêté licence, publié lors de l'été 2011 se situe dans la droite ligne de la loi LRU. Concrètement, cet arrêté jette les bases d'une réforme assez profonde de la licence avec comme modifications majeures : la généralisation des stages obligatoires à la fac, le minimum de 20h de cours par semaine (sans recrutements et aides pour les étudiants salariés), la compensation des notes semestrielles, l'évaluation du diplôme de licence à travers des compétences et non plus des connaissances, l'attribution (par le biais des Initiatives D'EXcellence) de l'argent en fonction de la "rentabilité d'une filière", un nouveau calendrier universitaire qui met les rattrapages en juin et des diplômes de licence de différente qualité au sein d'une même filière. Ces modifications majeures seront mises en place dès la rentrée 2012.

La recherche en France


[à modifier et à compléter]

Les conditions de vie étudiante


[à modifier et à compléter]
Dernières modifications :
(Voir) 09/12/2011 02:45:12 : Quito (ajout de l'arrêté licence)
(Voir) (Comparer)08/12/2011 23:40:37 : Carminae ((restructuration des titres))
(Voir) (Comparer)08/12/2011 23:25:16 : Carminae ((Mise en forme bis))
Citation :
Publié par Mothra
LRU: les universites sont proches de la faillite.
Support a la recherche: 2 positions ouvertes au CNRS cette campagne de recrutement...
Oui les universités sont proches de la faillite. Certains sont replacées sous tutelle de l'Etat.

Un exemple ici avec Pau et Bretagne-Sud : http://www.educpros.fr/detail-articl...-d-alarme.html
Je ne sais pas si c'est lié ou si c'est juste une tradition. Ma cousine vient d'être Docteur... Elle part en Hollande travailler, et tous les gens de sa promo idem (Allemagne ou en hollande).
Ce qu'elle me racontait des conditions de travail à Jussieu me semblait assez Folklo.
En fait je crois qu'en France il y a vraiment une excellence scientifique, parce que les gens arrivent à travailler avec pas grand chose

Ca risque de ne pas durer.
Il se murmure très fortement qu'il n'y aura aucune nomination d'universitaires titulaires en médecine l'année prochaine, à l'exception des spécialités de biologie médicale. Tous les professeurs qui partent à la retraite ne seront pas remplacés et verront leur poste supprimé, et bien sûr aucune création. Dans le même temps, X. Bertrand annonce une nouvelle augmentation du Numerus Clausus.

Cette augmentation serait vraiment une bonne chose pour la démographie médicale, mais j'ai peur qu'à force d'avoir des effectifs constants ou en diminution et de plus en plus de gens à former, la qualité de la formation s'en ressente. Enfin, j'ai peur, c'est même probablement certain. Des internes de chirurgie qui n'opèrent qu'une journée par semaine (soit 3/4 opérations maxi), ça devient banal. Des externes qui ne viennent en stage qu'un 1 jour sur 2 idem. Forcément, l'autre jour, leur "patient" assigné est déjà pris en charge par un autre externe. 2 étudiants pour 1 patient. A mon époque, c'était un rapport inverse de 5 à 10 pour 1... Dans ma fac, les cours de PCEM 1 sont donnés dans un amphi, retransmis en simultané dans 3 autres par vidéo et mis en ligne le jour même pour favoriser le travail à la maison des étudiants (après s'être battus pendant des années pour que les étudiants daignent venir en cours).

Et bien évidemment, je ne parlerai que peu de la blague "médecine générale", avec le Président de la République qui promet solennellement que tous les étudiants devront y faire un stage, mais qui ne donne aucun moyen supplémentaire pour recruter des maîtres de stage (actuellement, dans les meilleures facs, c'est à peine 1/3 du coup) et encore plus marrant avec un engagement dans la loi HPST de 2009 qui dit texto :
Citation :
A compter de la rentrée universitaire 2009-2010 et pendant quatre ans, le nombre annuel d'emplois créés dans chacune des catégories suivantes ne peut être inférieur à :
1° Vingt pour les professeurs des universités de médecine générale ;
2° Trente pour les maîtres de conférences des universités de médecine générale ;
3° Cinquante pour les chefs de clinique des universités de médecine générale.
On est à 0 % du chiffre pour les professeurs, 0.033 % pour les maîtres de conférence et 18 % pour les chefs de clinique pour 2011. Peu ou prou la même chose en 2010. A vrai dire, il y a même encore moins de nominations (titulaires + associés) qu'avant la loi, qui était affichée partout comme volontariste pour le développement de la filière universitaire de médecine générale. "Ne peut être inférieur à" == "paroles, paroles, paroles".

L'Université en France se meurt de tous les côtés, on répète exactement les mêmes erreurs que le secondaire à vouloir donner des diplômes à tout le monde, par contre, on préserve bien la pseudo-filière d'élite (de mes fesses) non universitaire que sont les grandes écoles (parfait pour la reproduction sociale), on travaille dans des conditions lamentables (et il n'y a vraiment aucun autre mot possible) et si en plus, on ajoute à cela une politique fiscale qui fait porter les efforts de contribution principalement à la classe moyenne supérieure, à laquelle appartiennent les chercheurs & universitaires, pas étonnant que le phénomène d'émigration soit massif. Je risque également d'en faire partie si rien ne change.

On évitera également de mentionner les ministères qui, depuis 2002, font massivement faire faire des études scientifiques par des boîtes de conseil à des prix ahurissants, pour un résultat de déjection scientifique de blatte, plutôt que de faire appel aux organismes publics de recherche (qui doivent être trop des nids de gauchistes à toujours montrer qu'en termes d'évaluation des politiques publiques, le gouvernement a quasi-systématiquement toujours tout faux). Résultat, ces organismes, qui se sont réorganisés sur le modèle du privé, en devenant très largement dépendants des appels d'offre publics, sont effectivement en train de crever la gueule ouverte.

Dernière modification par Visionmaster ; 09/12/2011 à 07h50. Motif: 1er paragraphe : remplacé ==> supprimé (gros contre-sens...)
Il a été appliqué le Plan Campus? Je ne suis plus trop ce genre d'actualité parce que je ne suis plus sur place, mais su peu que j'en sais pas grand chose n'a bougé à Grenoble alors que c'était un des projets les mieux dotés...

Edit: Ah, un petit coup de Google m'apporte la réponse: en 5 ans, seulement 1% des sommes promises ont été versées, mais ça va avancer bientôt...
http://www.leparisien.fr/bordeaux-33...11-1757934.php

Sinon, je sais pas si ça vaut le coup de mettre quelques sources dans le wiki, mais je conseille le livre La recherche biomédicale en danger de Philippe Even (malgré le titre, la plus grande partie du livre parle des problèmes de la recherche en France en général).

Dernière modification par Compte #26268 ; 09/12/2011 à 16h03.
Citation :
Publié par Visionmaster
Il se murmure très fortement qu'il n'y aura aucune nomination d'universitaires titulaires en médecine l'année prochaine, à l'exception des spécialités de biologie médicale. Tous les professeurs qui partent à la retraite ne seront pas remplacés et verront leur poste remplacé, et bien sûr aucune création. Dans le même temps, X. Bertrand annonce une nouvelle augmentation du Numerus Clausus.

Cette augmentation serait vraiment une bonne chose pour la démographie médicale, mais j'ai peur qu'à force d'avoir des effectifs constants ou en diminution et de plus en plus de gens à former, la qualité de la formation s'en ressente. Enfin, j'ai peur, c'est même probablement certain. Des internes de chirurgie qui n'opèrent qu'une journée par semaine (soit 3/4 opérations maxi), ça devient banal. Des externes qui ne viennent en stage qu'un 1 jour sur 2 idem. Forcément, l'autre jour, leur "patient" assigné est déjà pris en charge par un autre externe. 2 étudiants pour 1 patient. A mon époque, c'était un rapport inverse de 5 à 10 pour 1... Dans ma fac, les cours de PCEM 1 sont donnés dans un amphi, retransmis en simultané dans 3 autres par vidéo et mis en ligne le jour même pour favoriser le travail à la maison des étudiants (après s'être battus pendant des années pour que les étudiants daignent venir en cours).

Et bien évidemment, je ne parlerai que peu de la blague "médecine générale", avec le Président de la République qui promet solennellement que tous les étudiants devront y faire un stage, mais qui ne donne aucun moyen supplémentaire pour recruter des maîtres de stage (actuellement, dans les meilleures facs, c'est à peine 1/3 du coup) et encore plus marrant avec un engagement dans la loi HPST de 2009 qui dit texto :
On est à 0 % du chiffre pour les professeurs, 0.033 % pour les maîtres de conférence et 18 % pour les chefs de clinique pour 2011. Peu ou prou la même chose en 2010. A vrai dire, il y a même encore moins de nominations (titulaires + associés) qu'avant la loi, qui était affichée partout comme volontariste pour le développement de la filière universitaire de médecine générale. "Ne peut être inférieur à" == "paroles, paroles, paroles".

L'Université en France se meurt de tous les côtés, on répète exactement les mêmes erreurs que le secondaire à vouloir donner des diplômes à tout le monde, par contre, on préserve bien la pseudo-filière d'élite (de mes fesses) non universitaire que sont les grandes écoles (parfait pour la reproduction sociale), on travaille dans des conditions lamentables (et il n'y a vraiment aucun autre mot possible) et si en plus, on ajoute à cela une politique fiscale qui fait porter les efforts de contribution principalement à la classe moyenne supérieure, à laquelle appartiennent les chercheurs & universitaires, pas étonnant que le phénomène d'émigration soit massif. Je risque également d'en faire partie si rien ne change.

On évitera également de mentionner les ministères qui, depuis 2002, font massivement faire faire des études scientifiques par des boîtes de conseil à des prix ahurissants, pour un résultat de déjection scientifique de blatte, plutôt que de faire appel aux organismes publics de recherche (qui doivent être trop des nids de gauchistes à toujours montrer qu'en termes d'évaluation des politiques publiques, le gouvernement a quasi-systématiquement toujours tout faux). Résultat, ces organismes, qui se sont réorganisés sur le modèle du privé, en devenant très largement dépendants des appels d'offre publics, sont effectivement en train de crever la gueule ouverte.
là dessus je confirme, on a vraiment trop d'externes à l'hôpital, on ne sait plus quoi en faire et ils sont plus une gêne qu'autre chose, sans compter leur formation qui ne se fait plus dans de bonne condition.
Je ne suis pas contre l'augmentation, encore, du numerus clausus, mais alors il faut vraiment trouver une autre méthode de formation que l'externat, les CHU n'ont plus la capacité pour ça.
Citation :
Publié par Tzioup
alors que le CNRS et autres universités publiques crèvent la gueule ouverte pour s'acheter des stylos
Le problème c'est aussi la façon dont les crédits sont gérés en fonction des projets.

Je prends l'exemple du labo où j'ai fait ma thèse: j'étais dans un projet Interreg avec la Suisse donc on avait pas mal de crédits. Perso j'ai jamais eu de soucis à avoir ce dont j'avais besoin (que ce soit pour les transports ou le matos).
A coté de ça d'autres doctorants ne pouvaient pas aller présenter en conf' parce que ça coûtait trop cher, il se tapaient des ordis pourris* etc. Pourtant c'était la même équipe, mais ils étaient pas dans les bons projets donc pas de thunes.

Le pire c'est vers la fin de l'année (scolaire ou civile je me rappel plus) où il faut claquer les thunes qui restent parce que sinon "bah le prochain projet on aura moins de fric alors faut tout finir".
Du coup des glandus se retrouvent avec des chaises en cuir et des écrans Apple 30" histoire de finir le budget ...

*c'était dans un labo d'info, donc les ordis servaient à plus que simplement rédiger les articles.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Kerjou
Les études supérieures pour tous c'est vraiment un idéal que je trouve bien. Malheureusement le marché du travail me semble mal adapté.
On peut également prendre le problème dans l'autre sens et se demander pourquoi autant d'étudiants choisissent des filières inadaptées au marché de l'emploi. Sans compter les écoles random qui mentent sciemment en indiquant que leurs diplômés finissent tous avec un super poste à 75K€ après deux ans d'expérience
Message supprimé par son auteur.
Un sujet passé complètement inaperçu:

Les 5 derniers IDEX (pour "initiatives d'excellence") ont été attribué la semaine dernière. Après le cru de Juillet on se retrouve donc avec 8 "campus d'excellence" "d'envergure mondiale". Soit au total:

Strasbourg
Toulouse
Bordeaux
Aix-Marseille
Plateau de Saclaix
Sorbonne Universités
Sorbonne Paris Cité
Paris Sciences et Lettres

L'occasion de se pencher sur cette facette du grand emprunt, qui, si les fonds sont débloqués (7,7 milliards), pourrait bien être un des legs les plus importants et déterminants de ce quinquennat. Au delà de la question sur l'opportunité stratégique de créer des mastodontes universitaires pour coller aux classements internationaux, on peut faire plusieurs constats:

Paris et son agglo concentrent 4 des 8 IDEX. (Mais c'est soit disant le modèle anglo-saxon qui fait fantasmer... cherchez l'erreur).
La moitié Nord-Ouest du pays est abandonnée.
La région Rhône-Alpes est la grande perdante de ce "concours": aucun des 2 projets (Lyon-St Étienne et Grenoble) présentés n'étant retenu alors que la région constitue le second pôle démographique, économique, scientifique, et universitaire du pays.

Pour rappel l'IDEX n'est pas un simple label, c'est plus pragmatiquement la promesse de dotations qui vont se chiffrer en centaines de millions d'euros par "université d'excellence". En plus de la création d'un système à deux vitesses où les 8 gros vont pomper tout le fric et assécher le reste du système, cette décision risque d'avoir des conséquences économiques et sociales désastreuses à moyen terme sur des villes qui ont énormément misé sur la recherche et l'innovation, qui sont reconnues comme des pôles universitaires majeurs, et qui sont malgré tout écartées du programme (je pense particulièrement à Grenoble et également à Montpellier).

Les enjeux de déclassement sont essentiels pour ces villes universitaires mais c'est plus largement tout le territoire qui est concerné. On est entrain de dresser de façon unilatérale et antidémocratique la cartographie des hiérarchies et inégalités universitaires et économiques de demain. Il suffit de lire la presse locale et les réactions des élus locaux face aux décisions du comité pour se rendre compte de l'impact potentiel du plan IDEX sur les territoires. Pourtant, et encore une fois, le processus de décision est opaque, centralisé et autoritaire, et on se retrouve comme prévu avec une hyper-concentration des moyens sur la région parisienne aux dépends de la reconnaissance et du développement de pôles régionaux diversifiés.

Le tout dans l'indifférence totale de la presse nationale parisienne.
Citation :
Publié par Agarnaoum
Strasbourg
Toulouse
Bordeaux
Aix-Marseille
Plateau de Saclaix
Sorbonne Universités
Sorbonne Paris Cité
Paris Sciences et Lettres
Bordeaux et Aix-Marseille, c'était obligé, ce sont les deux seules grosses villes encore tenues par l'UMP.
La concentration sur Paris n'est pas surprenante, tous les décideurs sont parisiens... Après, ils ont complété avec Toulouse et Strasbourg, sans qu'on ne sache pourquoi Lyon, Lille, Montpellier ou Rennes (pour faire la liste des grosses villes universitaires) ont été abandonnées.
Citation :
Publié par Easier
C'est Plateau de Saclay et pas Saclaix (D'ailleurs ton message est le premier résultat de la recherche Google "Plateau de Saclaix ).

Mais je me demande si ça va profiter aux étudiants ou seulement aux chercheurs.
Appartenant à un de ces PRES, ni aux uns ni aux autres. Ça va juste rajouter une couche de démagogie administrative. Dans le cadre de la politique de ce PRES, mon Université a embauché une "spécialiste de l'indexation", qui a pour but de former les chercheurs à bien mettre les bons noms dans le bon ordre pour les papiers, à bien citer toutes les composantes universitaires impliquées et là où c'est plus dommage... à dégager autant que faire se peut les partenaires scientifiques non universitaires de la signature des papiers. Honteux.

Et puis j'aime bien... Quand je signe un papier, maintenant il y a 4 fois Paris qui apparaît sous mon nom : Département de recherche Paris..., Université Paris..., PRES Paris..., 75xxx Paris. C'est Delanoë qui va être content, pas l'Université .

Ce n'est pas parce qu'on change le cadre du tableau qu'un dessin de maternelle devient subitement un Renoir... Ce n'est pas en changeant des dizaines de fois le cadre réglementaire de l'Université (loi sur l'autonomie, maintenant les PRES, etc.) que le problème se résoudra : manque de moyens, manque de qualité des chercheurs, manque de réelles structures de management de la recherche. Quelque soit le flacon, l'ivraie scientifique universitaire française est toujours aussi mauvaise. Mais bon, visiblement, pour tous nos gouvernants, ça permet de dire qu'on a fait quelque chose
Citation :
Publié par Aloïsius
La concentration sur Paris n'est pas surprenante, tous les décideurs sont parisiens... Après, ils ont complété avec Toulouse et Strasbourg, sans qu'on ne sache pourquoi Lyon, Lille, Montpellier ou Rennes (pour faire la liste des grosses villes universitaires) ont été abandonnées.
Je ne suis pas convaincu de l'utilité générale des IDEX, leurs mis en oeuvre et leurs objectifs. Ni de l'intérêt d'en avoir 4 à Paris, si ce n'est de concentrer un petit peu plus l'activité à Paris, et de l'assécher un petit peu plus ailleurs (Non mais pourquoi pas, après tout, on rase toutes les métropoles, et on les remplace par des champs, et on transforme l'Ile-De-France en une gigantesque agglo)

Ca a été décidé au niveau de l'Elysée et côté chercheur, c'est assez incompréhensible. Pour l'essentiel, en tout cas en ce qui concerne le plateau de Saclay, c'est une entreprise de déménagement/BTP plus qu'autre chose. Je n'aborderais pas l'aspect accessibilité du bousin, et j'en dirais pas plus sur le BTP, pour plutôt me concentrer sur l'aspect valeur ajoutée scientifique.
Pour les quelques projets qu'il y a dans les tuyaux, la différence est essentiellement administrative; La création de l'IDEX ne s'est pas accompagné de la création d'un pôle scientifique ou de formation, les entités conserveront leurs identités, leur spécialités (sur le plateau de Saclay, l'IDEX regroupe, de mémoire, le CEA, Polytechnique, Centrale Paris, Supélec, Paris XI, EDF...). Une des idées derrières les pôles scientifiques, c'est quand même de faciliter la mise en place et la progression des projets pluridisciplinaire. Mais le gouvernement prend le problème par le mauvais bout, et sa manière de procéder découle directement de ses croyances idéologiques plutôt que d'une démarche pragmatique.
Mais il faut lui concéder que réformer le milieu de la recherche n'est pas facile (pour diverses raisons, mais pas celles que l'on croit).
La bonne échelle pour créer des pôles scientifiques et universitaire (j'aime bien dans ce sens là, ça fait PSU), c'est la région. Ce n'est donc pas la décentralisation, c'est la centralisation dans les régions. Et pour que ça se fasse, il faut segmentariser le CNRS par région (et l'organiser autour de secteur d'activités et pas de domaine scientifique), et confier à ces agences régionales l'initiative en terme de recherche et de logistique (puisqu'en gros c'est ça les IDEX, c'est de la logistique débarrassée de toutes les autres considérations). Et abroger la LRU.
Citation :
Publié par Visionmaster
Ce n'est pas parce qu'on change le cadre du tableau qu'un dessin de maternelle devient subitement un Renoir... Ce n'est pas en changeant des dizaines de fois le cadre réglementaire de l'Université (loi sur l'autonomie, maintenant les PRES, etc.) que le problème se résoudra : manque de moyens, manque de qualité des chercheurs, manque de réelles structures de management de la recherche. Quelque soit le flacon, l'ivraie scientifique universitaire française est toujours aussi mauvaise. Mais bon, visiblement, pour tous nos gouvernants, ça permet de dire qu'on a fait quelque chose
Il faut savoir qu'en la matière, les chercheurs en France sont en partie responsables en cela qu'ils sont inaudibles dans la sphère politique. Et ils sont inaudibles (je suppose que de toute façon ce gouvernement ne les écouterait pas de toutes manières), principalement parce qu'ils ne s'en mêlent pas. Autant pour la santé il y a des rapports par centaines qui pourrissent dans les placards et qui tracent les pistes pour une éventuelle réforme du système de santé qui ne soit pas l'émanation d'un bureaucrate illuminé, autant pour la recherche l'unique exemple du chercheur qui s'est politisé et médiatisé c'est lui :
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Ce qui a durablement vacciné les acteurs du domaine contre la tentation du mélange des genres.

Dernière modification par Lugi Sakabu ; 08/02/2012 à 11h39.
Citation :
Publié par Aloïsius
La concentration sur Paris n'est pas surprenante, tous les décideurs sont parisiens... Après, ils ont complété avec Toulouse et Strasbourg, sans qu'on ne sache pourquoi Lyon, Lille, Montpellier ou Rennes (pour faire la liste des grosses villes universitaires) ont été abandonnées.
Pour les autres villes je ne sais pas mais pour Montpellier c'est très simplement l'incapacité des différentes présidences d'universités à se mettre d'accord sur le projet, notamment sur qui serait le grand chef. C'est pas mal un conflit entre l'Université Montpellier I (Médecine et Droit) et l'Université Montpellier III (Lettres et Sciences Humaines). L'université Montpellier II (Sciences et Ingénieuries) était plus neutre, vu que c'était vers elle que serait allé la plupart des fonds dans tout les cas.
Citation :
Publié par Aloïsius
Après, ils ont complété avec Toulouse et Strasbourg, sans qu'on ne sache pourquoi
Mon avis pour Strasbourg c'est qu'elle fut - et elle l'est toujours - le ballon d'essai, le cobaye des réformes du gouvernement (première faculté à avoir appliqué la LRU, première à avoir fusionnée, etc.). Elle a été choisie, à mon avis, pour la récompenser de ces "efforts" et pour montrer que les facultés qui acceptent au mieux les réformes du gouvernement sont celles qui deviennent "performantes". Un bon gros rideau de fumée en somme.
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