Début Août, quelque part en orbite haute au dessus de la Terre...
(faites clic droit - ouvrir dans une nouvelle fenêtre/onglet)
L'appareil s'est stabilisé sur l'orbite éloigné de la planète archaïque que mon système indiquait comme se nommant Solaris III. Le voyage avait duré deux bonnes semaines, pendant lesquelles j'avais dévoré mes films et séries préférées en trivid, faute de mieux. Impossible d'avoir accès au Datanet sans un relais Tachyon... cette sensation d'être coupée de mon monde était grisante et terrifiante à la fois.
Le calculateur de bord vient de terminer d'aligner les scanners sur le satellite I de Solaris III, son seul satellite en fait. Je doutais d'y trouver quoi que ce soit d'intéressant, mais la Sci-Mek Corporation m'avait embauchée en intérim pour faire le tour de plusieurs systèmes et analyser la composition des satellites et des champs d'astéroïdes. Le job était peut-être répétitif, mais je n'avais pas de chef pour me râler dessus.
Je m'installe donc tout à fait à mon aise au poste de commande, avec mon lecteur trivid et mon synthétiseur d'aliments flambant neuf. Il y a encore de nombreux goûts que je n'ai pas testé, et je sais que je peux en manger autant que je veux sans compromettre l'équilibre de mon organisme. Belle invention, quand même. Tout en suivant d'un œil distrait mon trivid, je songe à la planète archaïque en dessous de moi. J'imagine des gens vivant sous terre, ou dans des cabanes de terre séchée. Ils doivent même se nourrir de baies et d'animaux... beurk... ça serait l'enfer de vivre là dessous. C'est juste bon à faire des trivids à sensation.
De légers bips m'informent de l'avancement de l'analyse, la frégate déployant automatiquement ses sondes spécialisées selon le script que j'ai prédéfini, me laissant à mes rêveries.
Un bip différent des autres attira mon attention.
Une signature Keyhole ! Un mini trou de vers, ce que nous utilisons pour voyager d'un système à l'autre en général. Un autre appareil vient sans doute de faire un saut dans le système. Vérification d'usage... il s'agit d'un Keyhole de la taille d'un petit croiseur. Trop loin pour que je ne puisse le situer. Je n’aime pas trop ça... le système est sensé être désert.
Plusieurs minutes se passent... rien de neuf. Je retourne à mon Trivid. Deux nouveaux bips aigus me font sursauter. Deux signatures Keyhole! Bon sang... ce sont des micro-signatures à 63km. Gros plan sur les objets: ce sont des missiles!
Bordel, mais pourquoi on m'en veut ?! Je passe en manuel, abandonnant mes sondes là où elles sont, et pousse les propulseurs au max, direction la planète en dessous de moi. Je ne rêve pas, je ne pourrais pas les esquiver, je n'ai pas assez de vélocité. Mais l'appareil est conçu pour résister... je serre les dents.
Deux impacts secouent violemment l'appareil, et plusieurs moniteurs s'illuminent en rouge. Je continue à accélérer... rapide check... mon agresseur n'est pas en vue, il m'a tiré des missiles équipés d'un micro Keyhole. Il se donne les moyens, l'enfoiré !
Je demande le compte rendu des dégâts, tout en me dirigeant vers l'orbite basse de Solaris III.
- synthétiseur d'air HS
- générateur Keyhole HS
- Fissure dans la soute à drones
Foutue pour foutue, c'est le moment de jouer la morte, ma vieille. Je coupe le générateur principal, ainsi que celui de secours. L'appareil commence à chuter, inerte, à travers l'atmosphère. Mon ennemi ne gaspillera pas 200.000 USK pour tirer sur une cible vaincue. Espérons.
Je file jusque dans la cabine, me cognant partout, et j'enfile ma combinaison de survie de la manière la plus acrobatique qui soit. Je mériterais une médaille rien que pour ça. Je remonte vers le poste de commande, m'attache à mon siège, et enfile mon casque. Merde, j'aimerais bien connaitre l'identité de ce salaud...
Le sol se rapproche. Je rallume le réacteur pour tenter un atterrissage catastrophe. Les frégates d'exploration ne sont pas prévues pour atterrir sur une planète, mais elles sont prévues pour ne pas s'y écraser comme des blocs de feroplast.
Un désert rouge défile devant moi, l'attraction est bien trop forte pour les moteurs... le plus important est de minimiser l'impa...