Keelala Chapitre II : Apprendre

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Freeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeek !!!

Heureux de te revoir, dis ma poule c'est quand que tu reviens...

Quitte a te pl a foison c'est pas un prob

Tu dois te faire chier sans DAOC et la guilde...

Jaha Effect
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Apprentissage

. . . Jour après jour, Mavelle venait me chercher à l’aube et m’entraînait jusqu’au coucher du soleil. Les premiers temps, chacun de mes muscles était un nœud de douleur que chaque mouvement harcelait. Bizarrement, je trouvais cette souffrance salutaire. Elle m’empêchait de réfléchir à ma solitude et faisait de chaque partie de mon corps une unité distincte et facilement identifiable. J’appris à savoir où devait se situer la douleur pour que ma position soit juste.

. . . Puis, le temps passant, mon corps s’habitua. Il s’affermit, se durcit et ce que m’apprenait Mavelle devint réflexe.

. . . Elle me laissa alors m’entraîner seule, surgissant parfois à mon côté comme si elle savait toujours où me trouver. Me donnant de nouveaux conseils ou restant silencieuse puis disparaissant à nouveau.

. . . Elle m’apprit à fabriquer mes propres flèches d’entraînement et me montra où me fournir pour celle de combat. Elle m’expliqua leurs différentes propriétés et la faiblesse des armures. Elle me montra les meilleurs territoires de chasse. Enfin, elle passa une après-midi à m’apprendre le difficile équilibre qui régnait entre les créatures d’Hibernia et me recommanda de constamment me méfier du clan des Sabrias, ces elfes rebelles et ombrageux, sans pour autant éveiller leur colère.

- Celle qu’ils appellent leur reine, renie l’autorité du Roi des elfes. Cependant, le danger aux portes d’Hibernia et les secrets qu’ils détiennent ne nous permettent pas de les affronter ouvertement. Évite-les autant qu’il te sera possible et ne leur fait jamais confiance.

. . . Je découvris aussi des factions rebelles de mon propre peuple. Belliqueux et fourbes, ils s’organisaient en bande pour commettre les pires crimes. Suivant là aussi, les conseils de Mavelle, je prenais garde de ne jamais croiser leur chemin. Pour ma sauvegarde mais aussi parce qu’il m’était difficile d’affronter des êtres de ma race.

. . . Mavelle m’apprit aussi à vivre de mes chasses.

- Ne tus pas inutilement. Choisit tes proies en fonction de ce que tu pourras en garder. Hibernia manque de matières premières et de nourriture. Les commerçants et les artisans de chaque ville t’achèteront le surplus de tes chasses. Il ne faut pas épuiser la terre qui nous accueille.

. . . J’appris que les carapaces et les ossements d’insectes, une fois concassés et bouillis, faisaient de très bons liants pour le verni, que la poussière de certaines créatures féeriques étaient les éléments essentiels des teintures, que l’essence de goule finissait en bougie. Sans parler de l’usage évident des cuirs et de la viande.

. . . Avec l’aide éclairée de Mavelle, je comprit vite quelle type de créature se montraient plus sensibles aux flèches. Cela m’évitait le combat au corps à corps que je ne maîtrisais guère. Qui plus est, je m’aperçut un jour que l’usage de mon arc m’était devenu si familier que je ne le quittais qu’à peine le temps de dormir. Je comprit les mots de la première leçon de Mavelle. Mon arc devenait un prolongement de moi-même.

. . . Afin de fabriquer mes flèches, j’allais souvent couper du bois. Et je commençais timidement, avec mes quelques notions de menuiserie, à tenter de meubler mon logis d’un mobilier plus approprié à ma taille. Bien des chaises aux dossiers branlants et des tables bancales passèrent par mon salon puis par ma cheminée. Mais j’arrivais finalement à construire quelques pièces suffisamment solides pour être utilisée. La forge dans la cour restait inutilisée et cela me rappelait tristement ma mère. J’entrepris de l’allumer et d’y fabriquer quelques babioles que m’avait apprises à faire Keemoma. Après en avoir étudié une, j’arrivais même à fabriquer mes propres flèches de guerre. Cela occupait mes loisirs mais ne comblait pas ma solitude. Mon entraînement intensif ne m’avait guère permis de lier connaissance et personne ne semblait habiter le rez-de-chaussée de ma maison.

. . . La seule compagnie dont je disposais, de plus en plus rarement, était celle de Mavelle. Mais cet être intemporel et silencieux était tout sauf une amie. Il n’était donc pas rare, que seule, le soir, dans mon lit, je fus prise de nostalgie en pensant à ma famille.

. . . J’apprenais à défendre Hibernia, mais elle restait encore une terre étrangère pour moi.

. . . Un soir, alors que je m’apprêtais à me coucher, quelqu’un frappa à ma porte. Mavelle attendait sur le pas de ma porte. Je la fis pénétrer dans mon salon et réalisais subitement la ridicule petitesse de mon mobilier pour elle. Malgré cette visite qui m’intriguait, je ne pus m’empêcher de penser à ce qui arriverait si un firbolg devait jamais entrer chez moi… Mais Mavelle s’assit avec naturel et indifférence sur un petit tabouret et me fixa de ses yeux calmes. Je m’assis moi-même avec raideur et attendit.

- Le chef du village de Howth, un celte du nom de Pronisias, a eu vent d’étranges rumeurs concernant les sabrias. Il m’a demandé de l’aide, mais je ne peux pas m’en occuper dans l’immédiat.
- Désirez-vous que j’y aille ?
Demandais-je timidement.
- Oui, je l’ais déjà prévenu que j’enverrais mon élève dès demain matin. Je ne sais pas encore ce dont il s’agit vraiment. Mais tache d’en apprendre autant que possible et préviens-moi si tu as besoin d’aide.

. . . Elle se leva et parti sans rien ajouter. Je restais pensive. Je n’avais pas imaginé que ma première « mission » concernerait des ennemis de l’intérieur. A vrai dire, je n’avais pas imaginé, avant de traverser le voile, qu’il y eut même des ennemis de l’intérieur. La situation d’Hibernia m’apparaissait de plus en plus précaire. A la menace étrangère, s’ajoutaient des querelles intestines dont les motifs m’étaient encore plus qu’obscurs. Après m’être couchée, je restais longtemps à réfléchir. Je ressentais aussi une certaine nervosité à l’idée de ne pas être capable de remplir la tache qui me serait confiée.

. . . Tôt le lendemain, je sellais mon poney, le chargeais d’un léger bagage et pris la route en direction de Howth. Je traversais rapidement la région de Lough Derg et croisais quelques villages encore engourdis. Après Ardagh, le paysage changea. Aux collines succédèrent les vallons encaissés des Monts d’Argent. Je n’étais encore jamais allée si loin à l’intérieur d’Hibernia et je ralentissais inconsciemment le pas de ma monture pour pouvoir observer les alentours. D’étranges petites créatures brunâtres à l’air revêche fouillaient le sol autour de la route. Je suivit le contour du lac jusqu’à une tour. Une sentinelle m’y confirma la direction de Howth. Je n’étais pas pressée d’arriver. Je redoutais ce que m’apprendrais et me demanderais le chef Pronisias. Mais finalement dans la courbe d’un virage, j’aperçus la ville.






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Premiere mission

. . . Je du laisser mon poney à l’extérieur et franchir une lourde porte gardée par des sentinelles. C’était une ville typiquement celte si ce n’était pour la muraille qui la ceignait. Les maisons étaient rondes, en bois, avec un toit de chaume. Aucun des raffinements des bâtiments elfes, avec leur architecture stylisée et leurs pierres blanches. Toutefois, malgré des couleurs sombres, l’ensemble n’était pas dénué d’une beauté brute, comme directement surgit de terre. Je vis principalement des celtes et des firbolgs. Surmontant mon appréhension, je demandais à l’un d’eux de m’indiquer la demeure du chef Pronisias. Le visage impassible, il me désigna une maison légèrement plus grande que les autres. M’approchant, j’entendis des voix à l’intérieur. Un âpre débat semblait s’y tenir. Je restais un moment indécise devant la porte, mais avant que j’eut pu me résoudre à y frapper, elle s’ouvrit et une elfe en sortit, visiblement contrariée, sans m’accorder un regard. Je regardais à l’intérieur et croisais le regard d’un celte aux cheveux gris. Il me fis signe d’approcher.

- Êtes-vous Keelala, l’élève de Mavelle ? Demanda-t-il sans autres préambules.
- Oui.
- Bien, bien, je vous attendais. Suivez-moi.


. . . Il me précéda dans un coin, si tant est que le terme soit applicable dans une pièce ronde et s’assit en tailleur à même le sol. Je l’imitais.

- La situation est délicate et peut-être même dangereuse mais je suppose que si Mavelle vous a envoyé, c’est qu’elle a toute confiance en vous ?
- Je l’espère…
- Sans doute, sans doute. Voilà, la situation de ce village est périlleuse. Nous ne sommes pas loin d’un important camp siabra et ces elfes rebelles nous harcèlent constamment. Toutefois cette situation présente un léger avantage. Il nous permet de les espionner et d’en apprendre chaque jour un peu plus sur les secrets qu’ils dissimulent. Beaucoup de légendes et de rumeurs farfelues courent sur leur compte. Mais tout n’est pas fantaisiste et il convient de démêler le vrai du faux. Car certains de ces secrets seraient d’une aide précieuse pour notre combat.


. . . Il resta un instant silencieux à m’observer comme s’il m’évaluait. Je me sentais mal à l’aise mais soutint son regard et le priais de continuer.

- Il y a peu, j’ai obtenu des détails sur une affaire que je surveille depuis longtemps. Les sabrias auraient en leur possession un métal, de l’argent à vrai dire, aux propriétés extraordinaires. De l’autre coté du lac, ils exploitent deux mines et l’un des mineurs, nommé Cucugar, saurait des choses primordiales. Il faut impérativement le trouver et l’interroger !
- Il faut envoyer une troupe… ?
Murmurais-je.
- Surtout pas ! Une attaque de cet ordre nous mettrait en guerre ouverte contre les sabrias. Et c’est une situation que nous ne pouvons nous permettre tant que les envahisseurs menaceront Hibernia. Il faut au contraire agir subrepticement avec le plus de discrétion possible. La disparition, éventuelle, de l’un des leurs n’éveillera peut-être pas leurs soupçons.
- Je le trouverais !
Dis-je avec toute la détermination dont je me sentais capable.
- Je l’espère. Cet argent magique pourrait être essentiel dans notre combat.

. . . Il traça une carte sommaire de la région sur le sol de terre battue et m’expliqua précisément où se trouvaient les deux mines. Je le quittais sur un dernier salut et sortis de la ville.

. . . L’elfe se tenait sur le bord de la route. Sa chevelure blanche qui n’était pas une marque de l’age mais sa couleur naturelle, scintillait dans le soleil. Son regard bleu me transperçait. Elle m’attendait. Elle se dirigea vers moi d’un pas ferme et pourtant léger, ses pieds effleurant le sol. Alors qu’elle s’approchait, je vis distinctement, sur son visage lisse à la peau diaphane qu’elle était jeune, plus jeune que moi même. A l’expression habituellement stoïque des elfes se substituait un air déterminé, les sourcils froncés, la bouche pincée. Sentant que je n’échapperais pas à la rencontre, j’attendis. Son attitude, si peu ordinaire chez ceux de sa race, m’intriguait. Elle semblait énervée, presque en colère et pourtant anxieuse.

- Tu cherches l’argent de Nuada ? Demanda-t-elle abruptement.

. . . Je tressaillis à ce nom que Pronisias avait mentionné. Mais Mavelle et Pronisias m’ayant ordonné le secret le plus absolu, je gardais le silence et me détournais d’elle.

- Je vois que oui. Je viens avec toi, alors !

J’allais à l’écurie et pris quelques affaires restées sur mon poney. Elle me suivait.

- Inutile de garder le silence, j’en sais certainement plus que toi.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Adieu.


. . . Je m’engageais sur la route à marche forcée. Mais elle n’avait aucune peine à rester à ma hauteur.

- Tu n’y arriveras pas sans moi, Lurikeen ! Tu es peut-être une bonne chasseuse, mais à l’évidence les arcanes de la magie te sont inconnues. Tu vas au-devant de choses qui te dépassent !

. . . Changeant brusquement de direction, je partis en courrant vers les sous-bois. Cette fois, sa taille ne suffit plus à lui donner l’avantage sur mon rythme. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, je m’arrêtais et vérifiais que je n’étais pas suivi, par l’elfe ou peut-être par quelqu’un d’autre de moins voyant. Rassurée, je pris alors la direction indiquée par Pronisias. Les paroles de l’elfe me laissaient perplexes toutefois j’étais déterminée à accomplir la mission que m’avait confiée Mavelle, coûte que coûte.

. . . J’arrivais à une rivière et la traversais sur un gué. Je notais inconsciemment la présence en aval de quelques blaireaux aquatiques. Ces animaux agressifs et dangereux étaient des proies de choix. Leurs fourrures complètement imperméables étaient très recherchées. Mais pour l’heure je me contentais de les éviter soigneusement. Sur l’autre rive, je traversais un petit bois puis arrivais au pied d’une colline. J’entrais en territoire siabras.

. . . Dès cet instant, je restais en alerte et mis toute ma concentration à me glisser le plus furtivement possible vers ma destination. Restant toujours à couvert, je franchis la colline puis longeais de loin un campement qui paraissait désert.. J’arrivais alors en vue d’une gorge au creux de laquelle devaient se trouver les deux mines et, je l’espérais et le redoutais à la fois, le sabria nommé Cucugar.

. . . Gravissant l’une des pentes en diagonale, j’eus une vision d’ensemble. Je voyais distinctement les deux entrées des mines et je pouvais dénombrer une vingtaine d’elfes en contrebas. Certains portaient des arcs et semblaient guetter les environs tandis que les autres tenaient de lourdes pioches et entraient et sortaient des mines. Pronisias m’avait fait une description de Cucugar d’après ses renseignements. Je m’aperçut que ce portrait plus que sommaire ne serait guère suffisant. Il me faudrait donc rester un long moment, peut-être plusieurs jours à cet endroit pour réussir à déterminer qui était Cucugar et trouver une occasion propice pour l’entraîner à l’écart et l’interroger.

. . . Tapie dans un bosquet, je tachais de m’installer le moins inconfortablement possible. Je m’aperçut rapidement que les sentinelles n’étaient en fait que des mineurs armés pour la circonstance. Ils se relayaient fréquemment et passaient plus de temps à discuter entre eux qu’à surveiller quoi que ce soit. Je n’aurais donc probablement aucune difficulté à échapper à leur manque de vigilance et, le cas échéant, je devrais facilement avoir le dessus si un affrontement avec l’un d’entre eux devait se produire.

. . . La journée passa lentement alors que j’observais les allers et venues des mineurs. Voir des elfes effectuer un tel labeur m’étonnais énormément. Même nous autres Lurikeens, créatures autrefois souterraines rechignons à nous aventurer sous terre. Les contes de mon enfance m’avaient appris quels trésors la terre recèle pour celui qui la comprend, mais ils m’avaient aussi mis en garde contre les mystères et les êtres qu’elle renferme. Mille légendes existaient sur les démons assoupis qu’il fallait se garder d’éveiller. Et pourtant les siabras exploitaient plusieurs mines sans inquiétude apparente. Étaient-ils inconscients, avaient-ils fait des pactes contre-nature ou connaissaient-ils le moyen de dominer les forces maléfiques ? Je laissais mon esprit vagabonder sur ces questions tandis que le soir approchait.



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Vraiment sympa de raconter les quetes de cette manière, en plus c'est bien détaillé, j'arrive très bien à suivre les endroits dont tu parle, et pourtant tout le monde sais que je suis pas une championne de l'orientation ^^
Citation :
Provient du message de Melandrine
Vraiment sympa de raconter les quetes de cette manière, en plus c'est bien détaillé, j'arrive très bien à suivre les endroits dont tu parle, et pourtant tout le monde sais que je suis pas une championne de l'orientation ^^
clair le jour ou tu seras discerner le nord du sud bah il coulera du pastaga dans les robinet d'eau municipal
Citation :
Provient du message de Orbieu Nerkata


clair le jour ou tu seras discerner le nord du sud bah il coulera du pastaga dans les robinet d'eau municipal
Moi je suis pressé de voir ça, je vais m'occuper de lui apprendre l'orientation... comment ça je suis nul aussi, arf je suis decouvert

Bravo Keekee j'attends toujours avec la même impatience, la suite

Continue

Jaha Effect
Citation :
Provient du message de Breihtlag Philos
Bon, je crois qu'il va falloir prendre son mal en patience.....

elle dort
Je veux pas le savoir
Au boulot...
< Jaha invite les Tambours du Bronx dans la chambre à coucher de Keelala>

3...4...

Jaha Effect
Message supprimé par son auteur.
Azale

. . . Alors que le soleil, déjà disparu, éclairait de ses derniers rayons le ciel, je vis que la plupart des sabrias quittaient les mines. Un petit convoi sortait de la gorge et seul une demi-douzaine d’elfes restaient. Je vis là une opportunité. Si j’arrivais à entraîner l’un d’entre eux à l’écart, je saurais lui faire dire comment trouver Cucugar. Je laissais la lune, heureusement basse sur l’horizon, disparaître puis je m’approchais progressivement de leur petit feu de camp. Deux d’entre eux dormaient, trois autres discutaient et le dernier, debout un peu en retrait surveillait mollement les environs. Il entrepris une petite ronde autour des deux entrées. J’observais calmement son parcours plusieurs fois puis j’allais me poster à un point où nous nous trouverions hors de vue des autres.

. . . J’attendis immobile dans l’obscurité, respirant le plus silencieusement possible. Les muscles de mes bras et de mes jambes étaient bandés, près à agir. Mon poignard, prolongement de mon bras… Je laissais mes yeux focaliser sur l’elfe et mes oreilles surveiller les alentours. Le sabria s’approchait d’un pas nonchalant, visiblement inconscient de ma présence. Chacun de ses pas semblait résonner entre les arbres comme la marche d’une armée entière. Il était presque à ma portée lorsque tous mes sens m’alarmèrent. Quelqu’un d’autre s’approchait. Beaucoup plus discrètement que le sabria mais pas suffisamment habilement pour que je n’en ais pas conscience. L’infime bruit du frôlement d’un pas sur le tapis d’aiguille de pin me fit tourner la tête et je devinais alors, plus que je ne vis une forme blanche disparaître derrière un tronc d’arbre. Me tapissant encore un peu plus dans l’ombre je laissais le sabria me dépasser et s’approcher de la forme.

. . . Au moment où il arrivait à sa hauteur, la jeune elfe de Howth surgit devant lui. De ses mains jaillit un rayon lumineux avec lequel elle frappa le sabria et le fit tomber en arrière. Il se releva rapidement, saisit une lourde pioche qui se trouvait à sa ceinture et se rua sur elle en criant. Son cri retentit dans la gorge. La jeune elfe lui assena un second rayon lumineux. Mais, il y était préparé et il garda son équilibre sans difficulté. Il porta un lourd coup de sa pioche que la jeune elfe réussit à esquiver. Je m’apprêtais à m’élancer sur lui à mon tour lorsque je vis surgir trois des autres sabrias. Saisissant mon arc j’encochais une flèche et visait le plus proche. A peine était-elle partie que je visais le second. Du coin de l’œil, je vis le premier s’écrouler, ma flèche traversant sa gorge. La seconde se ficha dans le torse de ma cible. La blessure le ralentit mais ne l’arrêta pas. J’entendais la jeune elfe haleter tandis qu’elle continuait à esquiver les coups de pioche. Quelques éclairs de lumière jaillirent et semblèrent atteindre leur cible qui poussa un cri étouffé. J’encochais une troisième flèche et visais le sabria blessé alors que le dernier d’entre eux s’élançait déjà sur moi. Je tirais mon trait et jetais mon arc pour empoigner ma lame sans plus me préoccuper de ma cible. Le combat s’engagea alors que j’entendais le corps de ma seconde victime tomber lourdement avec un râle sourd. Mon adversaire était évidemment grand et visiblement plus fort que moi, mais c’était un mineur pas un combattant. La rage qui l’animait le rendait brute et maladroit et je n’avais pas de mal à esquiver ses attaques. Il saisit sa pioche à deux mains et la levant au-dessus de sa tête, il porta un coup qui le fit partir en avant alors que je l’évitais d’un petit saut de coté. Profitant de son déséquilibre, je le fis tomber d’un coup d’épaule et l’enjambant, je plantais mon poignard droit dans son cœur. Il fut agité de soubresauts. Avec difficulté, je tournais la lame dans la plaie. Son regard se voila et il resta inerte.

. . . Je me redressais lorsqu’un rayon lumineux éclata dans mon dos. Me retournant, je vis un sabria s’écrouler à mes pieds, une pioche encore brandie dans la main. Le dernier d’entre eux se précipitait sur la jeune elfe qui venait de me sauver. Elle se préparait à incanter à nouveau mais semblait épuisée. Je m’élançais vers le sabria. Frappant à la base du dos je réussis à lui faire mettre un genou à terre. D’un même élan, je sautais sur lui en enfonçant mon poignard au sommet de sa colonne vertébrale. Il s’écroula dans un râle.

. . . Je dégageais ma lame et me redressais prestement. Aux aguets, je scrutais l’obscurité environnante et analysais les bruits de la forêt. Le calme revenait dans la gorge. Apparemment, nul autres sabrias ne s’était dissimulé ou avait échappé à mes observations. J’essuyais la lame de mon poignard sur la veste de ma dernière victime puis la rangeais dans son fourreau. La tension, l’excitation retombait et je ne souhaitais guère me donner le temps de penser. Sans accorder un regard aux cadavres, je me tournais vers la jeune elfe que j’entendais respirer dans mon dos.

- Je ne sais pas ce que tu cherchais à faire mais maintenant il va falloir m’aider ! Dis-je avec une certaine agressivité.
- T’aider… ?
- Fouilles les corps et vide-les de tout ce que tu pourras y trouver pendant que je les décapite.
- Les décapiter ?!
- Oui ! «dé-ca-pi-ter » !


. . . Je me dressais devant elle et posais l’une de mes mains sur ma hanche tandis que de l’autre je tenais mon poignard avec lequel je désignais les elfes morts.

- Il faut dissimuler ce gâchis. Massacrer ouvertement un groupe de sabrias n’est pas vraiment dans l’intérêt d’Hibernia. Donc nous allons tacher de maquiller cela en pillage curmugdeon. Et les curmugdeons ont pour coutume de décapiter les vaincus avant de les piller. Particulièrement les siabras d’ailleurs, qui sont leurs pires ennemis. Si tu as une meilleure idée, je l’écoute…
- Non, non… je… je comprends.
- Parfait ! Alors au travail ! L’aube approche et nous devons être parties avant le retour des autres mineurs.


. . . La besogne était horrible. Je laissais mes mains agir et mon esprit vagabonder loin de cette nuit sans lune au fond de cette gorge sanglante. Je pensais aux maisons de ma ville, à la splendeur du palais du roi des elfes, à la majesté immémoriale des rues de Tir Na Nog. La peau d’un elfe n’est pas moins fragile que celle d’un animal. Cet elfe fut-il mineur. Ses os ne sont pas plus résistants. Je pensais aux chansons des veillées entre lurikeens, toujours gaies et pourtant nostalgiques, à l’insondable mystère des chants elfes, lents et doux jusqu’à la jubilation. Mon nez et mes yeux me piquaient tandis que j’évitais de croiser le regard fixe de mes victimes. Je pensais au vent de mer, chargé des promesses de terres lointaines, à l’odeur de l’herbe vibrante de soleil, à la saveur de la sève des arbres apportée par la rosée qui s’évapore… Le sang mort bouillonne pourtant avec rage tandis que je lui ouvre des voies. Il ne nourrit pas la terre, mais roule, glisse, coule vers moi. Il couvre mes mains, cherche les étoffes de mes vêtements pour mieux laisser sa marque. La mort efface les différents, les colères et les haines. Elle ne laisse que moi et ces corps dont j’ai ôté la vie et que je manipule à la lisière de ma conscience.

- LE VOILA !

. . . Le cri de l’elfe me ramène dans la gorge, dans la réalité, dans l’action. Avide, j’en oublis de sursauter et je me tourne vers elle. Elle se jette à genou près de moi et brandit ce qui me paraît être un gros caillou. Mais rapidement, le pale reflet des étoiles s’emplifie et devient lumière dans sa main, dans son « caillou ».

- C’est l’argent de Nuada !! L’argent magique !

. . . Son excitation me gagnait. J’espérais qu’elle disait vrai car cela aurait signifié le succès, inattendu, mais complet de ma mission.

- Tu es certaine ?
- Oh, oui ! Tiens, prends-le, tu vas comprendre…
Dit-elle en me tendant le morceau de minerai.

. . . Et effectivement, si ce n’était pas l’argent magique, ce n’était certes pas n’importe quel caillou. A peine le bout de mes doigts l’eurent-ils touché que je ressentais une étrange énergie irradiant ma main. A travers un picotement léger, une onde tiède se propagea jusqu’à mon épaule. Toute la lassitude du combat s’évanouit et j’eus l’impression que mon bras était en pleine action, les muscles frémissants, tendus et alertes. J’observais le métal avec circonspection. Connaissant sa provenance, je craignais qu’il ne recèle des effets indésirables. Le rendant à l’elfe, je lui conseillais de le ranger dans sa bourse et de le maintenir le plus loin possible de sa peau. Voyant avec quelle mauvaise volonté elle mettait en pratique mon conseil, je regrettais de ne pas l’avoir gardé moi-même. Finalement elle se redressa et s’inclina devant moi.

- Je m’appelle Azale et je suis désormais ton amie. Sourit-elle malicieusement.

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Message supprimé par son auteur.
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